3 annonciations
Théâtre / samedi 08 mai 2021 20h30 Annulé  / Théâtre Quintaou à Anglet
1H30 / TARIF B / Tarif réduit pour le public de Sœurs

Report en collaboration avec la Scène nationale du Sud Aquitain. Nombre de places limité. Bus gratuit Pau-Anglet aller/retour

Avant le brûlant face-à-face de Sœurs au mois d’avril, cette nouvelle création du metteur en scène Pascal Rambert donne la pleine mesure de cet artiste polymorphe, fasciné par la puissance du Verbe, sa capacité à inscrire la dimension tragique du Temps en marche dans un présent vécu, adressé et partagé. Au plateau, trois comédiennes de nationalités différentes, Silvia Costa, Barbara Lennie en alternance avec Itsaso Arana, et Audrey Bonnet se réapproprient le mystère de l’annonciation qui se joue entre la vierge Marie et l’archange Gabriel. Trois monologues de l’ange, en italien, en espagnol, en français. Trois prises de paroles performatives creusant la question du langage dans ses deux extrémités, sa puissance d’amour et de violence, sa capacité à dire le monde autant que son impuissance. Que pourrait-on annoncer à notre époque ? La catastrophe écologique à venir ? La fin du monde ? L’avènement de temps nouveaux ? A la manière de trois grands tableaux, le spectacle évoque le Quattrocento italien, une procession de la Semaine Sainte en Espagne, un futur lointain qui pourrait être le nôtre. Dans ce dispositif, le public devient le dépositaire de la révélation, face à l’ange. Sensible à l’architecture comme à la matière visuelle, Pascal Rambert signe l’espace avec Yves Godin, créateur lumières invité lors de l’édition 2015 de Résonance(s), dédiée à la lumière. Le spectacle 3 annonciations ouvre un portrait en deux temps dédié à l’auteur et metteur en scène Pascal Rambert, déjà accueilli par Espaces Pluriels pour Clôture de l’amour en 2015 et Memento Mori en 2016.

En français, italien et espagnol surtitrés

Texte et mise en scène Pascal Rambert / Avec Audrey Bonnet, Silvia Costa et Barbara Lennie en alternance avec Itsaso Arana / Espace Pascal Rambert et Yves Godin / Lumière Yves Godin / Costumes Anaïs Romand / Musique Alexandre Meyer / Collaboratrice artistique Pauline Roussille / Traduction espagnole Coto Adánez del Hoyo / Traduction italienne Chiara Elefante / Régie générale Alessandra Calabi / Régie lumière Thierry Morin / Régie son Chloé Levoy / Régie plateau Antoine Giraud / Habilleuse Marion Régnier / Direction de production Pauline Roussille / Administration de production Juliette Malot / Coordination, logistique Sabine Aznar / Crédits photo DR
PRODUCTION

Production déléguée structure production Coproduction TNB – Théâtre National de Bretagne à Rennes, Scène nationale du Sud-Aquitain, Théâtre des Bouffes du Nord. Création le 29 septembre 2020, TNB – Théâtre National de Bretagne à Rennes. Le texte 3 annonciations est à paraître aux éditions Les Solitaires Intempestifs.

Report en collaboration avec la Scène nationale du Sud Aquitain. Nombre de places limité. Bus gratuit Pau-Anglet aller/retour

Avant le brûlant face-à-face de Sœurs au mois d’avril, cette nouvelle création du metteur en scène Pascal Rambert donne la pleine mesure de cet artiste polymorphe, fasciné par la puissance du Verbe, sa capacité à inscrire la dimension tragique du Temps en marche dans un présent vécu, adressé et partagé. Au plateau, trois comédiennes de nationalités différentes, Silvia Costa, Barbara Lennie en alternance avec Itsaso Arana, et Audrey Bonnet se réapproprient le mystère de l’annonciation qui se joue entre la vierge Marie et l’archange Gabriel. Trois monologues de l’ange, en italien, en espagnol, en français. Trois prises de paroles performatives creusant la question du langage dans ses deux extrémités, sa puissance d’amour et de violence, sa capacité à dire le monde autant que son impuissance. Que pourrait-on annoncer à notre époque ? La catastrophe écologique à venir ? La fin du monde ? L’avènement de temps nouveaux ? A la manière de trois grands tableaux, le spectacle évoque le Quattrocento italien, une procession de la Semaine Sainte en Espagne, un futur lointain qui pourrait être le nôtre. Dans ce dispositif, le public devient le dépositaire de la révélation, face à l’ange. Sensible à l’architecture comme à la matière visuelle, Pascal Rambert signe l’espace avec Yves Godin, créateur lumières invité lors de l’édition 2015 de Résonance(s), dédiée à la lumière. Le spectacle 3 annonciations ouvre un portrait en deux temps dédié à l’auteur et metteur en scène Pascal Rambert, déjà accueilli par Espaces Pluriels pour Clôture de l’amour en 2015 et Memento Mori en 2016.

DISTRIBUTION

Texte et mise en scène Pascal Rambert / Avec Audrey Bonnet, Silvia Costa et Barbara Lennie en alternance avec Itsaso Arana / Espace Pascal Rambert et Yves Godin / Lumière Yves Godin / Costumes Anaïs Romand / Musique Alexandre Meyer / Collaboratrice artistique Pauline Roussille / Traduction espagnole Coto Adánez del Hoyo / Traduction italienne Chiara Elefante / Régie générale Alessandra Calabi / Régie lumière Thierry Morin / Régie son Chloé Levoy / Régie plateau Antoine Giraud / Habilleuse Marion Régnier / Direction de production Pauline Roussille / Administration de production Juliette Malot / Coordination, logistique Sabine Aznar / Crédits photo DR

 
RENDEZ-VOUS
 

Pascal Rambert (1962) est auteur, metteur en scène, réalisateur et chorégraphe. En 2016, il reçoit le Prix du Théâtre de l’Académie Française pour l’ensemble de son œuvre. structure production - pascal rambert & pauline roussille est associé au Théâtre des Bouffes du Nord depuis 2017. Pascal Rambert est artiste associé de El Pavón Teatro Kamikaze en Espagne et auteur associé au TNS - Théâtre National de Strasbourg depuis 2014. De 2007 à 2017, directeur du T2G-Théâtre de Gennevilliers qu’il a transformé en centre dramatique national de création contemporaine, lieu exclusivement consacré aux artistes vivants (théâtre, danse, opéra, art contemporain, cinéma). Les créations de Pascal Rambert sont produites par structure subventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication, et présentées internationalement : Europe, Amérique Centrale, Amérique du Sud, Afrique de Nord, Russie, Asie, Moyen Orient. Ses textes sont édités en France aux Solitaires intempestifs mais également traduits et publiés dans de nombreuses langues : anglais, russe, italien, allemand, japonais, mandarin, croate, slovène, polonais, portugais, danois, espagnol, catalan, néerlandais, thaï, tchèque et grec. Ses pièces chorégraphiques, dont la dernière Memento Mori créée en 2013 en collaboration avec le créateur lumière Yves Godin, sont présentées dans les principaux festivals ou lieux dédiés à la danse contemporaine. Pascal Rambert a mis en scène plusieurs opéras en France et aux États-Unis. Il est le réalisateur de courts métrages sélectionnés et primés aux festivals de Pantin, Locarno, Miami, Paris. Sa pièce Clôture de l’amour, créée au Festival d’Avignon en 2011 avec Audrey Bonnet et Stanislas Nordey connait un succès mondial. Le texte a reçu en 2012 le Prix de la Meilleure création d’une pièce en langue française par le Syndicat de la Critique et le Grand Prix de littérature dramatique du Centre national du Théâtre. En 2013, Pascal Rambert a reçu le Prix de l’auteur au Palmarès du Théâtre. Il crée son texte Avignon à vie lu par Denis Podalydès dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes pour le Festival d’Avignon 2013. Pascal Rambert met en scène sa pièce Répétition écrite pour Emmanuelle Béart, Audrey Bonnet, Stanislas Nordey et Denis Podalydès le 12 décembre 2014 au T2G-Théâtre de Gennevilliers dans le cadre du Festival d’Automne à Paris. En 2016, il met en scène la version italienne, Prova, au Teatro Arena del Sole de Bologne et au Piccolo Teatro di Milano, et en 2017 Ensayo version espagnole, à Madrid (ES). L’Académie Française a décerné son Prix annuel 2015 de littérature et de philosophie, à Pascal Rambert pour Répétition. Il crée en janvier 2016 sa pièce Argument écrite pour Laurent Poitrenaux et Marie-Sophie Ferdane au CDN Orléans/Loiret/Centre, puis la présente à La Comédie de Reims et au T2G-Théâtre de Gennevilliers. En mai 2017, il met en scène son texte Une vie qu’il a écrit pour les comédiens de la Comédie-Française, au Théâtre du Vieux Colombiers à Paris. En août 2017, il monte son texte GHOSTs avec les acteurs Taïwanais pour l’ouverture du Art Tapei Festival puis en version japonaise à Tokyo. Il écrit Actrice pour les acteurs du Théâtre d’Art de Moscou qu’il met en scène en France le 12 décembre 2017 au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris et qui tournera de Janvier à Mars 2018. Il écrit et met en scène Reconstitution en mars 2018 pour et avec Véro Dahuron et Guy Delamotte au Panta Théâtre à Caen. Il écrit Nos parents pour les comédiens de la Manufacture qu’il met en scène à Vidy Lausanne en avril 2018. En septembre 2018, il monte son texte Christine à la Comédie de Genève dans le cadre du Festival Julie’s Party et il crée Teatro au Teatro Nacional Dona Maria II à Lisbonne. En novembre 2018 il met en scène Soeurs (Marina & Audrey), un texte écrit pour Marina Hands et Audrey Bonnet, interprété par elles-mêmes à Annecy et Paris. En décembre, il crée la version espagnole, Hermanas (Barbara & Irene) pour Barbara Lennie et Irene Escolar à Séville et à Madrid. De février à juin 2019, il est invité comme professeur artiste à Princeton University (USA). Il met en scène les étudiants de Princeton dans Others créé le 2 mai 2019. En mars 2019, il crée la version taïwanaise de Clôture de l’Amour au Metropolitan Theater de Taipei. En juin 2019, il met en scène au Printemps des Comédiens, un texte écrit pour les élèves du groupe 44 de l’école du TNS. Il écrit Architecture pour Emmanuelle Béart, Audrey Bonnet, Anne Brochet, Marie-Sophie Ferdane, Arthur Nauzyciel, Stanislas Nordey, Denis Podalydès, Laurent Poitrenaux, Pascal Rénéric et Jacques Weber, qu’il crée avec eux le 04 juillet 2019 pour l’ouverture du Festival d’Avignon dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes. En février 2020, il monte son texte Desaparecer au Teatro Juan Ruiz de Alarcòn de Mexico City. Il écrit 3 annonciations pour Audrey Bonnet, Silvia Costa et Barbara Lennie en alternance avec Itsaso Arana.

Entretien avec Pascal Rambert par Marie Plautin
Avant-Propos : Pour être clair, le texte qui suit n’est pas une note d’intention en bonne et due forme mais n’est-il pas parfois plus opportun de prendre des libertés avec la forme justement ? Cette exposition du projet 3 annonciations découle d’un échange téléphonique avec Pascal Rambert en date du 12 septembre 2019. Elle coule de mon écoute, se coule dans les mots et l’intention de l’artiste et tente d’en extraire une compréhension de proximité. Je me permets de prendre la parole à sa place.

C’était il y a trois ans environ. Chez un artiste comme Pascal Rambert, quand l’idée d’un spectacle lui vient, on peut parler de jaillissement. Pas au sens d’un Eureka tombé du ciel sans crier garde. Plutôt comme une évidence qui tout à coup se révèle à lui justement parce qu’elle était déjà là, qu’elle afflue dans le continuum d’une pensée en marche en permanente gestation d’un texte dramatique à venir et de son excroissance scénique qui sera son prolongement logique. Car chez Pascal Rambert, c’est une constante, chaque spectacle découle d’un autre ou de plusieurs autres, chaque spectacle porte en lui la possibilité d’autres à venir. Les créations s’enchaînent selon un principe de résonance, d’échos, de ricochets. Et 3 annonciations s’il n’a pas encore pris chair, vit déjà tapis dans l’ombre du parcours artistique de Pascal Rambert. Comme si chaque pièce attendait son heure pour éclore au monde, s’incarner dans un texte et des corps, apparaître face au public dans cette verticalité chère au metteur en scène. C’était il y a trois ans donc. Et Pascal Rambert était à Venise. C’est peu dire que les lieux qu’il parcourt et habite par intermittence au gré des voyages personnels et des projets professionnels, influent sur sa création. La géographie innerve son inspiration, sédimente son œuvre. Elle ne s’énonce pas toujours clairement mais elle est bel et bien là, elle impacte les personnalités et les destins en jeu. Elle s’acoquine avec l’Histoire, comme deux sœurs ne pouvant fonctionner l’une sans l’autre, les deux faces d’une même médaille. C’était à Venise donc. Pendant la Biennale. Pascal Rambert, convié à faire une master class avec de jeunes artistes issus du monde entier, les emmène d’église en église s’abreuver à cette source inépuisable de l’art italien et en particulier à ce motif pictural récurrent, mystérieux et passionnant : l’annonciation. Ensemble, ils se nourrissent de ces tableaux à forte dimension théâtrale et chorégraphique. La scène de l’annonciation est en elle-même un terreau narratif puissant, et plus encore que ce qui se joue entre l’ange Gabriel et la vierge Marie, ce sont les postures des corps et leur positionnement dans l’espace qui viennent impulser les improvisations avec les danseurs et performeurs impliqués. Un groupe inspirant, moteur, qui, dans la Venise estivale du XXIème siècle, se réapproprie ce mystère de l’annonciation pour le questionner aujourd’hui, le tirer du côté de la modernité. Que pourrait-on annoncer à notre époque ? Quelles pourraient être les annonciations contemporaines ? La catastrophe écologique à venir ? La fin du monde ? L’avènement de temps nouveaux ? Une marche arrière ? Tout est ouvert et l’imagination est reine. C’était à la Biennale de Venise. Haut lieu de l’art sous toutes ses formes où transitent des artistes du monde entier. Romeo Castellucci était là lui aussi. Et Silvia Costa, son bras droit, muse, assistante, comédienne et metteuse en scène depuis quelques années, participait au workshop de Pascal Rambert. La rencontre eut lieu, l’envie de travailler ensemble énoncée par les deux metteurs en scène. Rambert et Castellucci, qui l’eut crû et en même temps bien sûr, la chose semble tout à coup évidente. Le sujet était là, les personnalités en présence aussi, et une direction commune : creuser ce sillon de l’Annonciation. Automne 2019. Le projet s’est concrétisé. Pascal Rambert voit désormais clairement la structure de la pièce à venir. Au plateau, Silvia Costa donc, italienne (programmée au théâtre de Gennevilliers au temps où Pascal Rambert en assurait la direction), Barbara Lennie, espagnole (la comédienne interprète Clôture de l’amour et Soeurs dans leurs versions espagnoles) et Audrey Bonnet, française, pilier des distributions de Pascal Rambert. Trois comédiennes que le metteur en scène désirait réunir, à la façon dont il construit ses castings, toujours la même, l’envie d’écrire pour, l’envie de voir ensemble, en interaction, des comédien.nes embarqué.es dans une même aventure. Et last but not least, l’envie de travailler avec. C’est ainsi que 3 annonciations s’annonce. Trois monologues à venir. Trois prises de parole performative rejoignant ce fil conducteur de toute la démarche “rambertienne” creusant la question du langage dans ses deux extrémités, sa puissance d’amour et de violence, sa capacité à dire le monde autant que son impuissance. Ce seront trois adresses au public qui passeront par l’emploi du “tu”, les trois femmes incarnant chacune leur tour l’ange Gabriel. Dans ce dispositif, le public devient le dépositaire de la révélation, il est en position de recevoir, dans l’état d’écoute de la Vierge. Ces voix seront à la fois proches des voix intérieures comme lorsqu’on s’adresse à soi-même, tout en étant projetées vers l’extérieur, l’altérité, la communion des spectateurs. La parole sera donc réflexive, tournée en dedans, et à l’attention du monde, tournée en dehors. Ces trois monologues s’exprimeront en trois langues, les langues maternelles des comédiennes. L’italien, l’espagnol et le français. Sachant qu’à la fin, très probablement, ces trois langues se mélangeront tout comme les trois temporalités liées à chaque monologue. Si Pascal Rambert a l’habitude de jongler avec les langues puisqu’il travaille à l’international en continu et ce depuis de nombreuses années désormais, c’est la première fois qu’il en réunit trois ensemble, en concomitance sur un même projet. Ces trois parties de 20 minutes/une demie-heure chacune (le spectacle tournera autour d’une durée disons classique d’1h30) fonctionneront à la manière de trois grands tableaux, évoquant trois temporalités très distinctes, trois espaces-temps séparés. Trois actes, le premier étant le plus proche du fameux Quattrocento italien, période faste de l’Histoire de l’Art, un temps révolu qui a rêvé à la beauté et inventé des espaces picturaux très architecturés, réalisés avec un grand soin. Le deuxième sera lié à la ferveur qui émane de la Semaine Sainte en Espagne, au sang chaud, à la beauté bouleversante de la procession. Il s’ancre dans des temps à venir, des souhaits adressés au monde et ce besoin métaphysique de réponses. Quant au dernier acte, il prend place dans un futur lointain, dans l’espace éventuellement, en présence d’un cosmonaute. D’une certaine façon, le spectacle adoptera la marche du monde, partira du passé pour aller vers l’avenir, l’inconnu, mais ce rapport au temps restera flou, volontairement, comme si on regardait les choses à travers une loupe un peu sale, comme si les choses se passaient derrière un voile. 3 annonciations en est au stade de l’élan premier. Mais il existe déjà dans ce mouvement qui le fait tendre vers ce qu’il doit être. 3 annonciations est encore gorgé d’énigmes et ce moment-là, qui précède la rencontre de deux désirs et la naissance de l’œuvre telle qu’elle s’offrira dans sa forme finale, est un puits de possibles et de promesses.
Propos recueillis par Marie Plantin le 12 septembre 2019.

ESPACES PLURIELS
SCÈNE CONVENTIONNÉE
D'INTÉRÊT NATIONAL
ART ET CRÉATION DANSE