Al fondo riela
(Lo Otro del Uno)

Extrait de Triología sobre la guitarra

Danse - Musique / JEUDI 12 JANVIER 20H  / Le Foirail
1H10 / TARIF A

Chorégraphe iconoclaste, Rocío Molina a forgé un langage chorégraphique singulier à partir d’un flamenco qui respecte ses origines tout en embrassant les avant-gardes. Radicalement libre, elle allie dans ses pièces virtuosité technique, recherche contemporaine et risque conceptuel. Après une plongée dans les profondeurs de l’émotion en compagnie de la chanteuse Rosario « La Tremendita » pour le duo Afectos, présenté par Espaces Pluriels en 2016, elle nous offre un retour à l’essence du flamenco. Hommage rendu à la guitare flamenca et à sa richesse d’interprétation, Al fondo riela (Lo Otro del Uno) est le deuxième opus de sa Trilogia sobre la guitarra. Ce retour à la créativité intuitive et au mouvement pur se double d’une réflexion sur la dualité de l’âme humaine. Les guitares s’essayent à une synthèse musicale de cette dualité, se définissant par contraste : celle d’Eduardo Trassierra onirique, sublime et tragique, celle de Yerai Cortés brillante et spontanée. Une part d’ombre s’invite dans la danse de Rocío Molina, rivalisant avec la plénitude sereine du premier opus. Le surgissement de l’ego, de l’orgueil, de la peur, des ténèbres, des fantasmes jalonne ici son voyage intérieur. Par la fulgurance et l’intensité de ses mouvements, par ses multiples métamorphoses, la chorégraphe nous laisse entrevoir ce scintillement énigmatique, cet aller-retour permanent entre l’obscurité et la lumière qui fait la splendeur de sa danse.

EN PARTENARIAT AVEC LE PARVIS SCÈNE NATIONALE TARBES-PYRÉNÉES.

Idée originale, direction artistique et chorégraphie Rocío Molina — Composition originale Eduardo Trassierra et Yerai Cortés — Développement de concept Nerea Galán — Direction artistique Julia Valencia — Espace scénique Antonio Serrano, Julia Valencia, Rocío Molina — Conception d’éclairage, animation et projections Antonio Serrano — Conception sonore Javier Alvarez — Conception des costumes Julia Valencia — Confection des costumes López De Santos — Fabrication du chapeau Benjamín Bulnes — Fabrication de la garde-robe en lycra Maty — Chaussures Gallardo Dance — Gants Guanterías — Texte du programme Nerea Galán Équipe en tournée : danse Rocío Molina — Guitare Eduardo Trassierra et Yerai Cortés — Direction technique et éclairage Antonio Serrano — Son Javier Alvarez — Régie María Agar Martínez — Crédit photos Óscar Romero
PRODUCTION

Direction générale et gestion de la production El Mandaito Producciones S.L. / Production Danza Molina S.L. / Coproduction Chaillot – théâtre national de la danse – Paris, Teatros del Canal – Comunidad de Madrid, Biennale de flamenco de Séville, Théâtre de Nîmes – Scène Conventionnée d’intérêt national – art et création – Danse contemporaine, Scène Nationale Sud Aquitaine. / Avec la collaboration du Teatro Cervantes de Málaga. Avec le soutien de INAEM – Instituto Nacional de las Artes Escénicas y de la Música.

Chorégraphe iconoclaste, Rocío Molina a forgé un langage chorégraphique singulier à partir d’un flamenco qui respecte ses origines tout en embrassant les avant-gardes. Radicalement libre, elle allie dans ses pièces virtuosité technique, recherche contemporaine et risque conceptuel. Après une plongée dans les profondeurs de l’émotion en compagnie de la chanteuse Rosario « La Tremendita » pour le duo Afectos, présenté par Espaces Pluriels en 2016, elle nous offre un retour à l’essence du flamenco. Hommage rendu à la guitare flamenca et à sa richesse d’interprétation, Al fondo riela (Lo Otro del Uno) est le deuxième opus de sa Trilogia sobre la guitarra. Ce retour à la créativité intuitive et au mouvement pur se double d’une réflexion sur la dualité de l’âme humaine. Les guitares s’essayent à une synthèse musicale de cette dualité, se définissant par contraste : celle d’Eduardo Trassierra onirique, sublime et tragique, celle de Yerai Cortés brillante et spontanée. Une part d’ombre s’invite dans la danse de Rocío Molina, rivalisant avec la plénitude sereine du premier opus. Le surgissement de l’ego, de l’orgueil, de la peur, des ténèbres, des fantasmes jalonne ici son voyage intérieur. Par la fulgurance et l’intensité de ses mouvements, par ses multiples métamorphoses, la chorégraphe nous laisse entrevoir ce scintillement énigmatique, cet aller-retour permanent entre l’obscurité et la lumière qui fait la splendeur de sa danse.

DISTRIBUTION

Idée originale, direction artistique et chorégraphie Rocío Molina — Composition originale Eduardo Trassierra et Yerai Cortés — Développement de concept Nerea Galán — Direction artistique Julia Valencia — Espace scénique Antonio Serrano, Julia Valencia, Rocío Molina — Conception d’éclairage, animation et projections Antonio Serrano — Conception sonore Javier Alvarez — Conception des costumes Julia Valencia — Confection des costumes López De Santos — Fabrication du chapeau Benjamín Bulnes — Fabrication de la garde-robe en lycra Maty — Chaussures Gallardo Dance — Gants Guanterías — Texte du programme Nerea Galán Équipe en tournée : danse Rocío Molina — Guitare Eduardo Trassierra et Yerai Cortés — Direction technique et éclairage Antonio Serrano — Son Javier Alvarez — Régie María Agar Martínez — Crédit photos Óscar Romero

 
RENDEZ-VOUS
Film documentaire
Impulso
EMILIO BELMONTE
VENDREDI 13 JANVIER 18H30
Médiathèque André Labarrère

A l’occasion de la présentation de la pièce Al fondo riela (Lo Otro del Uno) de Rocío Molina, la Médiathèque André Labarrère diffuse le documentaire qu’Emilio Belmonte lui a consacré. Impulso raconte l’un des défis les plus captivants de l’histoire du flamenco moderne : la création du nouveau spectacle de la danseuse et chorégraphe espagnole Rocío Molina pour le Théâtre National de Chaillot à Paris. Premier Prix National de danse à l’âge de 26 ans et danseuse mondialement reconnue à 30 ans, Rocío Molina repousse sans relâche les limites du flamenco traditionnel. Preuve de sa modernité sans concession, ses improvisations (Impulsos) sont un exercice inédit. Impulso explore ce qui fait de Rocío Molina une danseuse hors norme, l’enfant terrible du flamenco moderne : la transgression systématique des règles, sa recherche permanente du point de rupture, y compris avec son corps, et sa façon très personnelle de questionner la condition féminine au XXIe siècle.

En partenariat avec la Médiathèque Intercommunale André Labarrère

 

Chorégraphe iconoclaste, Rocío Molina a forgé un langage qui lui est propre à partir de la tradition réinventée d’un flamenco qui respecte ses origines tout en embrassant les avant-gardes. Radicalement libre, elle allie dans ses pièces virtuosité technique, recherche contemporaine et risque conceptuel. Sans craindre de tisser des alliances avec d’autres disciplines et d’autres artistes, ses chorégraphies sont des événements scéniques singuliers nourris d’idées et de formes qui vont du cinéma à la littérature, en passant par la philosophie et la peinture.
À vingt-deux ans, elle crée Entre paredes. Une première pièce suivie de plusieurs créations qui ont en commun un regard curieux et transgresseur sur un art flamenco qui refuse d’emprunter les chemins habituels, de marcher sur les traces des autres : El eterno retorno (2006), Turquesa como el limón (2006), Almario (2007), Por el decir de la gente (2007), Oro viejo (2008), Cuando las piedras vuelen (2009), Vinática (2010), Danzaora y vinática (2011), Afectos (2012), Bosque Ardora (2014), Caída del Cielo (2016) et Grito Pelao (2018).
Depuis 2014, elle est artiste associée au Théâtre national de Chaillot, à Paris, où en novembre 2016 elle a créé Caída del Cielo. Elle crée au Festival d’Avignon en Juillet 2018, Grito Pelao, qu’elle dirige avec la chanteuse Sílvia Pérez Cruz et Carlos Marquerie. Danseuse aux multiples facettes, Rocío Molina est l’une des artistes espagnoles les plus renommées à l’étranger. Durant sa carrière, elle a collaboré avec de grandes figures du flamenco espagnol tels que María Pagés, Miguel Poveda, Antonio Canales et Israel Galván, et avec des figures de la création contemporaine comme Carlos Marquerie, Mateo Feijóo et Jean Paul Goude (création d’un événement pour la marque Hermes à Shanghai en juin 2017).

Le flamenco en mode majeur de Rocio Molina
Au Théâtre de Chaillot, la danseuse et chorégraphe espagnole convoque un trio de guitaristes pour mettre en musique sa danse. Son flamenco incandescent n’est ni d’hier ni de demain. Il est dans le présent de la vie. Du grand art.
On a pu, ces derniers temps, reprocher aux artistes contemporains de flamenco une certaine démesure. Distribution gonflée, dramaturgie excessive. La danse était bien là, mais comme encombrée de détails superflus. On comprend dès lors le retour sur soi d’un Galvan ou d’une Molina. Il ne s’agit pas tant de renouer les fils du passé que de retrouver l’essence de son art. Israel Galvan avec « Mellizo Doble », duo avec le chanteur Niño de Elche, a montré la voie. Ce spectacle virtuose, créé au Japon puis révélé à la Semaine d’art en Avignon en octobre 2020, est repris à Marseille au théâtre des Bernardines (du 30 novembre au 18 décembre). Rocio Molina elle aussi se prête au jeu du triangle flamenco « voix, guitare et corps ». « Inicio (Uno) » / « Al Fondo Riela (Lo Otro del Uno) », les deux premiers volets d’une trilogie à venir, sont superbes d’engagement. Un plateau nu, des effets de lumière, des projections et rien d’autre. « Inicio (Uno) » la voit dialoguer avec Rafael Riqueni, géant de la guitare. Le respect manifeste entre la danseuse et le musicien emporte tout. Rocio Molina privilégie ici le travail des bras aux frappes au sol. Son mouvement s’inscrit dans le cadre de scène comme le geste d’un peintre. Elle vrille, pointe, ondule. Dans un élan final, la Molina arrache le tapis de danse et s’en drape aussitôt. Une reine ne ferait pas mieux.
« Al Fondo Riela (Lo Otro del Uno) » est une oeuvre au noir comme le sol du théâtre ou la robe à traîne de la soliste. Rocio Molina, plus d’une fois, semble toiser la salle. Il y a de la torera dans la native de Malaga. Accompagnée des guitaristes Eduardo Trassierra et Yerai Cortés, Rocio Molina exagère sa silhouette d’un large chapeau plus d’une cagoule imprimée. Manière de disparaître derrière la danse encore. Rocio Molina n’a cessé de surprendre qu’elle glisse du rock dans son flamenco ou invite sa propre mère sur scène. Le tout avec des fortunes diverses. Mais son interprétation n’a jamais cessé de tutoyer la grâce et la fureur. « Inicio (Uno) » et « Al Fondo Riela (Lo Otro del Uno) » - en attendant le troisième morceau de bravoure « Vuelta a Uno » - installent Rocio Molina au plus haut. Le flamenco incandescent qu’elle magnifie n’est ni d’hier ni de demain. Il est dans le présent de la vie.
Philippe Noisette, Les Echos, 22/11/2021

Le flamenco comme art plastique. Trois guitares et une danse infinie
À Chaillot, Rocío Molina bouleverse à nouveau les codes du flamenco, cette fois seule, face aux guitaristes. Deux solos pour une libération définitive.  Elle a amené le flamenco vers les formes les plus inattendues, revendicatives, théâtrales ou plastiques. A assumé le rôle de l’enfant terrible, a donné celle qui brise les normes en dévoilant son homosexualité. Une fois, en créant Bosque ardora (c’était en 2014), elle a même placé guitaristes, trombonistes et batteur dans une scénographie forestière et ironique sur le rituel de la chasse par une danse au galop. Depuis, on croyait que rien ne pouvait arrêter sa fureur iconoclaste par rapport aux codes sévillans. Car s’il fallait réinventer le genre, Molina signalait haut et fort, avec chacune de ses créations, qu’elle était aux avant-postes, proposant mille gestes que personne n’aurait jamais imaginé arriver depuis l’Andalousie.
On ne va donc pas faire semblant d’être déconcerté quand elle nous surprend à nouveau, en se lançant dans une Trilogia de la guitarra où elle danse seule, face à – et en complicité avec – quelques grands guitaristes du genre. Après son Cri déchirant, après la terreur de la pandémie, il s’agit certes pour elle de revenir aux origines, mais pas de manière classiciste ! Redéfinissant la configuration traditionnelle de la danseuse face aux musiciens, elle y introduit une scénographie faite de projections sphériques, alors que les costumes parfois surréels, signés Julia Valencia, confinent à l’art plastique. 
Au-delà de son excellence de bailaora, Molina introduit une dimension théâtrale du jeu et des silences, une présence sensible et un dialogue des sensations, pour offrir au public comme à elle-même une palette élargie des émotions. Et ça change tout ! Plus besoin d’incarner cette femme forte et explosive qui fait fureur dans les tavernes de Séville. Chez Molina, tous les états d’âme ont droit de cité, et c’est bien là qu’on identifie avec bonheur l’endroit d’une vraie libération, grâce à une extension des possibilités dramatiques et scéniques. Aussi Rocío peut tout à fait, dans certains tableaux, enfiler la robe traditionnelle, la bata de cola avec sa longue traîne, son but n’est pas que l’auditoire pousse des cris pour l’amener vers de nouvelles explosions du zapateado ou du mouvement des bras et des mains (braceo). Son défi est de nous regarder les yeux dans les yeux et de tenir compte de nos fragilités pour redéfinir la force d’une bailaora. Il n’y a qu’elle pour y parvenir.
Thomas Hahn, Transfuge, 15/11/2021

Trilogia sobre la guitarra “Trilogie pour guitares”, en cours de création compte, pour l’instant, deux pièces mises en scène. Chronologiquement liées, Elles sont indépendantes mais se complètent étant le fruit d’une seule et même investigation autour de la guitare et de sa relation avec les éléments fondamentaux du triangle flamenco. “Trilogía” retrace en trois étapes la genèse annonciatrice de la structure élémentaire du flamenco. Elle rompt la voie de la tradition pour recouvrer l’acte pur créatif originel. De la réponse vive au questionnement, elle fait voler en éclat une terminologie et des concepts réducteurs trop souvent utilisés pour décrire ce qu’est le flamenco au détriment de son imprécision caractérisée et de sa sémantique intuitive : racine, essence et pureté... Tous ramènent à son caractère originel et primitif. Répondre par les actes à cette revendication implique de se soumettre à son caractère unique et singulier dans un espace à explorer. Faire taire le bruit pour retrouver les sonorités, passer sous silence les acquis pour que ressurgisse l’authenticité du geste, renoncer à l’artifice pour faire renaître la plénitude de l’essence, se défaire de tout ce que l’on a appris pour célébrer le présent. Par “essence” comprendre ‘ce qu’il est’, ce qui est déjà là.

ESPACES PLURIELS
SCÈNE CONVENTIONNÉE
D'INTÉRÊT NATIONAL
ART ET CRÉATION DANSE