WIM / Documentaire de Lut Vandekeybus

In Spite of Wishing and Wanting
Danse / JEUDI 30 NOVEMBRE 20H30  / Zénith de Pau
1h50 / TARIF A

À sa création en 1999, In Spite of Wishing and Wanting fait l’effet d’une bombe. Artiste incontournable de l’histoire de la danse contemporaine, chorégraphe de la pulsion, de l’instinct de vie et de la transgression, Wim Vandekeybus est connu pour confronter le corps du danseur au risque physique immédiat. Il signe avec ce spectacle une pièce masculine sur le désir. Un désir indocile, violent, irrationnel, sauvage, que partagent onze danseurs engagés dans des combats martiaux qui laissent parfois la place à des danses pleines de douceur et de tendresse. Le chorégraphe met en scène l’émotion pure, la vie, avec ses joies et ses misères, ses luttes et ses ardeurs, sur une musique sensuelle signée David Byrne. Il nous plonge dans l’évocation d’une animalité puissante. Ces corps endiablés jouent, s’amusent, se poursuivent ou s’évitent au rythme d’une danse enfiévrée. Des images de film, inspirées de nouvelles de Julio Cortázar et de Paul Bowles, se mêlent à des séquences dansées envoûtantes, à des monologues sur la peur... On assiste à une succession de moments d’une beauté inouïe qui nous plongent dans le flottement et la rêverie. Le chorégraphe flamand reprend aujourd’hui avec de nouveaux interprètes cette oeuvre totale à l’éclat singulier et irradiant.

« Fouillant l’être et ses anomalies, Wim Vandekeybus incarne avec une détermination poignante le secret du vivant, exacerbant le goût de l’existence en affirmant sa cruauté. » Télérama, Rosita Boisseau, novembre 1999.

www.ultimavez.com

Compagnie Ultima Vez / Mise en scène, scénographie Wim Vandekeybus / Musique originale et soudscape David Byrne, Fuzzy Freaky Remix DJ Food / Interprété par Rob Hayden, Eddie Oroyan, Yassin Mrabtifi, Guilhem Chatir, Grégoire Malandain, Luke Jessop, Luke Murphy, Flavio D’Andrea, Knut Vikström Precht, Cheng-An Wu, Baldo Ruiz Assistant chorégraphique Iñaki Azpillaga, German Jauregui / Assistant artiste Greet Van Poeck / Styling Isabelle Lhoas assistée par Isabelle De Cannière / Coordination technique Davy Deschepper / Lumière Francis Gahide, Davy Deschepper / Son Bram Moriau / Régie plateau Tom de With / Crédit Photo Danny Willems
PRODUCTION

Production Ultima Vez / Version originale 1999. Créé avec et interprété par Nordine Benchorf, Saïd Gharbi, Benoît Gob, German Jauregui Allue, Juha-Pekka Marsalo, Igor Paszkiewicz, Ali Salmi, Giovanni Scarcella, Piotr Torzawa Giro, Gavin Webber, Wim Vandekeybus, Christophe Olry. Aussi interprété par Max Cuccaro, Jordi Galí Melendez / Assistant de Wim Vandekeybus Georg Weinand / Assistant mouvement Iñaki Azpillaga / Costumes Lies Van Assche et Isabelle Lhoas / Assistant mouvement Els Mommaerts / Création lumière Richard Joukovsky, Wim Vandekeybus / Ingénieur lumière Francis Gahide / Régie plateau Christophe Olry / Ingénieur son Benjamin Dandoy. Film « The Last Words » / Direction Wim Vandekeybus / Scénario Wim Vandekeybus et Jan De Coster / Basée sur les histoires courtes de Julio Cortázar « Cuento sin Moraleja » et « Acefalia » / Directeur de la photographie Patrick Otten / Montage Rudi Maerten / Sound design Charo Calvo / Musique générique David Byrne / Avec John Campbell, Alessandra Fabbri, Max Cuccaro, Mary Herbert, Nordine Benchorf, Stefano Questorio, Ali Salmi, Benoît Gob, Igor Paszkiewiez, Germán Jauregui Allue, Juha-Pekka Marsalo, Saïd Gharbi, Giovanni Scarcella, Piotr Torzawa Giro, Gavin Webber, Charo Calvo, Angelo Dello Spedale, Toni d’Antonio, Lilia Vieira Nestre, Antonio Grossi, Max Pairon, Mathilde Pairon, Judith Vindevogel, Sandrine La Roche, François Brice, Frédéric Gibilaro, Nicola Schössler, Dominique Van Steerthegem, Carméla Locantore, Vincent Scarito, Jan De Coster, Christophe Orly, Lorenza Di Calogero, Ana Stegnar, Jean-Baptiste Lefebvre, Ezra Eeman, Ophelia Van Campenhout, Wim Vandekeybus / Costumes Lies Van Assche / Décor Christophe Olry / Manager de production Anja Daeleman / Producteur Eric Kint / Production Itinera Films / Coproduction Ultima Vez / Soutenu par het Vlaams Audiovisueel Fonds / Ultima Vez reçoit l’appui des Autorités flamandes et de la Commission Communautaire flamande de la Région de Bruxelles- Capitale / Coproduction KVS (Bruxelles, BE) / Coproduction Teatro Comunale di Ferrara, Festival d’estiú Barcelona Grec ‘99, Luzerntanz, KVS.

À sa création en 1999, In Spite of Wishing and Wanting fait l’effet d’une bombe. Artiste incontournable de l’histoire de la danse contemporaine, chorégraphe de la pulsion, de l’instinct de vie et de la transgression, Wim Vandekeybus est connu pour confronter le corps du danseur au risque physique immédiat. Il signe avec ce spectacle une pièce masculine sur le désir. Un désir indocile, violent, irrationnel, sauvage, que partagent onze danseurs engagés dans des combats martiaux qui laissent parfois la place à des danses pleines de douceur et de tendresse. Le chorégraphe met en scène l’émotion pure, la vie, avec ses joies et ses misères, ses luttes et ses ardeurs, sur une musique sensuelle signée David Byrne. Il nous plonge dans l’évocation d’une animalité puissante. Ces corps endiablés jouent, s’amusent, se poursuivent ou s’évitent au rythme d’une danse enfiévrée. Des images de film, inspirées de nouvelles de Julio Cortázar et de Paul Bowles, se mêlent à des séquences dansées envoûtantes, à des monologues sur la peur... On assiste à une succession de moments d’une beauté inouïe qui nous plongent dans le flottement et la rêverie. Le chorégraphe flamand reprend aujourd’hui avec de nouveaux interprètes cette oeuvre totale à l’éclat singulier et irradiant.

« Fouillant l’être et ses anomalies, Wim Vandekeybus incarne avec une détermination poignante le secret du vivant, exacerbant le goût de l’existence en affirmant sa cruauté. » Télérama, Rosita Boisseau, novembre 1999.

www.ultimavez.com

DISTRIBUTION

Compagnie Ultima Vez / Mise en scène, scénographie Wim Vandekeybus / Musique originale et soudscape David Byrne, Fuzzy Freaky Remix DJ Food / Interprété par Rob Hayden, Eddie Oroyan, Yassin Mrabtifi, Guilhem Chatir, Grégoire Malandain, Luke Jessop, Luke Murphy, Flavio D’Andrea, Knut Vikström Precht, Cheng-An Wu, Baldo Ruiz Assistant chorégraphique Iñaki Azpillaga, German Jauregui / Assistant artiste Greet Van Poeck / Styling Isabelle Lhoas assistée par Isabelle De Cannière / Coordination technique Davy Deschepper / Lumière Francis Gahide, Davy Deschepper / Son Bram Moriau / Régie plateau Tom de With / Crédit Photo Danny Willems

 
RENDEZ-VOUS
 

Ultima Vez
Ultima Vez a été fondée en 1986 en tant que société et compagnie de danse du chorégraphe, metteur en scène et cinéaste Wim Vandekeybus. Depuis sa fondation, Ultima Vez a fortement développé ses activités en tant que compagnie internationale de danse contemporaine avec une base forte à Bruxelles et en Flandre. Actuellement, les activités de Ultima Vez s’articulent autour de : la création, la production, la distribution et la promotion du travail artistique de Wim Vandekeybus ; l’organisation d’activités éducatives pour les différents publics ; le soutien et les conseils de chorégraphes à travers le Réseau européen Life Long Burning ; la mise en place d’une action de quartier avec différents partenaires socio-artistiques à Molenbeek-Saint-Jean.

Wim Vandekeybus
Wim Vandekeybusest né à Herenthout le 30 juin 1963. Après l’enseignement secondaire, Wim Vandekeybus est parti à Louvain, pour y étudier la psychologie. En 1985, il s’engage dans une voie toute nouvelle et passe une audition pour Jan Fabre qui lui donne un rôle dans The Power of Theatrical Madness. Un an plus tard, il fonde Ultima Vez. Son premier spectacle What the Body Does Not Remember est devenu un succès international. Il lui a valu un Bessie Award (New York Dance and Performance Award) récompensant une oeuvre novatrice. Presque une trentaine d’années et toute une série d’oeuvres filmées et de vidéos plus tard, Wim Vandekeybus poursuit sa quête de la nouveauté et de l’innovation : « Pour moi, la forme doit être chaque fois différente, dit-il. C’est pour ça qu’une fois, je crée un spectacle très musical (nieuwZwart ou Speak low if you speak love...), que la fois d’après je place un seul homme face à un film (Monkey Sandwich), que je mets en scène une pièce mythologique classique (OEdipus/bêt noir) ou que je monte un spectacle-analyse où la théâtralité joue un rôle majeur (booty Looting ou Talk to the Demon). » Pourtant dans toutes ces productions si différentes, Ultima Vez reste fidèle à son propre langage du mouvement. Tension, conflit, risques et impulsions. Corporéité, passion, intuition, instinct. Ces piliers ne disparaîtront jamais de l’oeuvre de Vandekeybus. Ils prennent simplement chaque fois une autre forme. Cette multiplicité de projets est rendue possible, pour une part, grâce à la collaboration avec des danseurs, des circassiens, des acteurs, des musiciens et d’autres artistes issus des disciplines les plus diverses. Et tout naturellement la musique, le son sont devenus le fil conducteur de son oeuvre. Peter Vermeersch, Thierry De Mey, David Byrne, Marc Ribot, Eavesdropper, David Eugene Edwards, Daan, Arno, Charo Calvo, Mauro Pawlowski, Roland Van Campenhout et Elko Blijweert ont écrit la musique de ses spectacles. En règle générale, les compositions sont écrites pendant le processus de répétition : spectacle et musique évoluent ensemble. Mais la photographie et le texte ont eux aussi des rôles tout aussi importants. Dans booty Looting, Danny Willems a fait des photos : l’oeil rivé à l’objectif, il arpentait la scène parmi les performers et projetait ses photos en direct. L’auteur Peter Verhelst a signé des textes à quatre reprises (Scratching the Inner Fields, Blush, Sonic Boom, nieuwZwart) et Vandekeybus a ressorti pas moins de trois fois l’adaptation d’OEdipe de Jan Decorte, pour Bêt noir, avant d’en avoir fini avec ce texte. En décembre 2012, Wim Vandekeybus a reçu le Prix Keizer Karel que la province de Flandre orientale décerne tous les trois ans. Ce prix récompense l’artiste pour ses mérites exceptionnels dans le domaine de l’art et de la culture, son engagement et son rôle envers les jeunes générations. Un an plus tard, Wim Vandekeybus et Ultima Vez sont le sixième lauréat du Prix Evens pour l’Art. Ils reçoivent le Prix pour leur contribution considérable à la danse moderne en Europe, pour leur oeuvre multidisciplinaire et pour leur engagement social et culturel. En septembre 2015, sort le premier long métrage de Vandekeybus Galloping Mind. Tourné en Hongrie et au bord de la Mer Noire en Roumanie, le film raconte une histoire dramatique de liens familiaux, de trahison et de triangles relationnels avec Jerry Killick, Natali Broods et une bande d’enfants à cheval dans les rôles principaux.

Voler, rêver, rugir avec Vandekeybus. Reprise du formidable In Spite of Wishing and Wanting de Wim Vandekeybus.
Ces derniers mois, autant Anne Teresa De Keersmaeker, que Jan Fabre et Wim Vandekeybus ont revisité leurs pièces historiques des années 80 et 90 et, chaque fois, on les redécouvre émerveillés. Que s’est-il passé alors en Flandre pour qu’une telle folie créatrice émerge ? Une explosion qui garde aujourd’hui toute sa beauté, son audace et sa singularité car cette « vague flamande » des années 80 et 90 reste unique. On se le demandait en suivant mardi soir au KVS, à Bruxelles, la reprise avec une toute nouvelle distribution, du formidable In Spite of Wishing and Wanting que Wim Vandekeybus avait créé en 1999, il y a 16 ans déjà. On en sort subjugué. Dans ce spectacle, et pour la première fois, Wim Vandekeybus faisait le choix de n’avoir que des hommes sur scène et d’abandonner les questions autour de la séduction hommes-femmes. Ici, ce sont douze danseurs, comme une horde de chevaux fougueux (c’est la première scène). Pendant deux heures, ils vont s’ébrouer, se jeter dans les airs, s’affronter front contre front, se bagarrer. Un monde de mecs, mais aussi un monde de rêves, de désir de voler, de devenir petit poisson. Troubles envols La compétition entre mâles a remplacé la séduction mais les désirs inavoués, le besoin de tendresse, les frustrations, la peur du noir et de la nuit, restent bien là. Lors de la création, en 1999, Marie Baudet écrivait dans « La Libre » : « La danse éclate en troubles envols, en rites hystériques, en chamailleries canailles. En scènes affolantes de risque et de foi, de spontanéité millimétrée, de chavirante douceur aussi. Que c’est beau. » Les parties dansées sont extraordinaires, où, en longues jupes, les danseurs tournent sous la neige de plumes blanches, se jettent dans les airs en toupies affolées ou s’envolent littéralement comme des oiseaux. Dans ce tourbillon de danse, Vandekeybus laisse la place à l’émotion, à la vie, à ses joies et ses misères, à ses conflits et ses chaleurs. Il parvient à mêler sa danse très physique, quasi violente, pleine de risques, à une extrême douceur et beauté. La danse est portée par la musique entraînante de David Byrne. Wim Vandekeybus y ajoute des séquences théâtrales (le Tanztheater) et deux petits films surréalistes tirés de nouvelles de Cortazar qui ajoutent l’humour, la réflexion sur le langage, sans trop peser (comme parfois cela se produira dans certains spectacles suivants du chorégraphe). Le spectacle fut un succès mondial. A revoir aujourd’hui, au KVS.
Lalibre.be, Guy Duplat, 27 janvier 2016

Des hommes aux desseins sauvages
Une seule fois dans sa carrière, Wim Vandekeybus s’est risqué à une chorégraphie portée par une distribution exclusivement masculine. Avec eux, c’était aussi la première fois qu’il explorait le monde des rêves et des désirs. Le résultat, « In Spite of Wishing and Wanting », fit un carton. Et seize ans plus tard, il n’a rien perdu de son lustre. Quand on demande à Vandekeybus pourquoi il remonte cette pièce aujourd’hui précisément, il s’en tire par une pirouette : « C’est une pièce sans décor. Plus facile à déplacer en ces temps de restrictions budgétaires. » Mais on voit, à ses yeux qui pétillent, que ce n’est là qu’une demi–vérité. En 1999 déjà, lorsque l’argent coulait encore à flots, ce décor manquait pour des raisons budgétaires : Vandekeybus avait investi tous ses deniers dans un film ultra-surréaliste. Un magicien vend des mots aux personnes qui en ont besoin. C’est ainsi qu’il bazarde des gémissements à une femme qui veut berner son mari pendant leurs ébats. Sans y être invité, il offre aussi à un roi les « derniers mots » qu’il prononcera avant son exécution. S’enclenche une chaîne d’événements : pour découvrir ces mots, la suite du roi l’assassine, mais il ne crache pas pour autant le morceau. La suite se tourne alors vers le magicien et cela lui coûte – littéralement – la tête. Mais il poursuit néanmoins sa mission avec, il est vrai, plus qu’une tête qui parle. Face à ce film, inspiré de l’oeuvre de l’écrivain argentin Julio Cortázar, se trouve une scène tout aussi surréaliste. 11 hommes, dont Vandekeybus lui-même, gambadent comme des étalons fous. Jusqu’à ce qu’un douzième homme, Yassin Mrabtifi, les rappelle cruellement à l’ordre. Seul Vandekeybus n’écoutera jamais ce dresseur. Les autres, en revanche, se laissent mettre au pas, parfois dans les cris et les larmes. Le dresseur lui-même n’est cependant pas aussi discipliné. Il révèle au public qu’enfant, il caressait déjà des désirs effrénés. Tout ce qu’il voyait ou touchait, il voulait l’avoir et l’être : une éponge, un poisson, un oiseau… il voulait systématiquement savoir ce qu’on éprouvait en vivant comme eux. Il veut aussi garder l’exclusivité de ce privilège. Quand d’autres commencent à parler de leurs désirs, il le leur interdit au nomde son droit d’auteur. Après tout, ne s’est-il pas exprimé en premier ? Les autres doivent donc le payer pour raconter leurs rêves. Cette idée absurde forme non seulement le fil rouge du film, mais elle produit aussi deux heures d’images théâtrales et chorégraphiques de toute beauté. Des images de rêve, donc. Quand les hommes sombrent dans leurs fantasmes, ils sombrent aussi régulièrement dans le sommeil, souvent même debout. Puis ils se réveillent au milieu d’un rêve. Quand, à la fin, ils sont couchés sur le ventre, ils se dressent alors un à un – moment invraisemblable – tels des oiseaux prenant leur envol. La plupart de ces rêves parlent d’amitiés, mais presque sans la moindre trace d’homo-érotisme. Les hommes se retrouvent face à leurs contradictions de jeunes garçons, à rouler des mécaniques, avec une furieuse soif de liberté. La musique subtile de David Byrne plonge ces histoires dans un climat d’ambiance. La magie opère autant qu’il y a près de 20 ans. Peut-être est-ce d’ailleurs surtout pour cela que Vandekeybus remonte cette pièce. Ce plaidoyer pour une obstination tenace, rêver plutôt qu’en savoir plus, est encore plus d’actualité aujourd’hui qu’hier. En outre, il dispose ici d’une distribution exceptionnelle. Quel homme résisterait ?
De Morgen, Pieter T’Jonck, février 2016.

ESPACES PLURIELS
SCÈNE CONVENTIONNÉE
D'INTÉRÊT NATIONAL
ART ET CRÉATION DANSE