Extrait de Los incontados : un tríptico / 2014

La Despedida
Théâtre / MARDI 05 DÉCEMBRE  / Théâtre Saragosse
Durée NC / TARIF B

Mapa Teatro est un laboratoire d’artistes dédié à la création transdisciplinaire. Basé à Bogota en Colombie, il a été fondé à Paris en 1984 par Heidi et Rolf Abderhalden, artistes et metteurs en scène colombiens d’origine suisse, et s’intéresse à la production d’événements micro-politiques et poétiques, à travers la construction d’ethno-fictions. La Despedida, dernier volet du projet Anatomie de la Violence en Colombie, poursuit son interrogation de la relation complexe liant fête et violence en Colombie, au moment où le président colombien a engagé avec les FARC un incroyable processus de paix. La pièce est pour le Mapa Teatro l’occasion de revenir sur un conflit interne de 52 ans. Ce qui commence comme un mystérieux spectacle de magie organisé dans le salon impeccable d’une famille de classe moyenne se trouve peu à peu envahi par une succession de musiques délirantes, de saltimbanques agités et grotesques, de danses. Tout au long de la nuit, les vieux héros révolutionnaires arrivent sur les lieux de la réception, avec leurs costumes, emblèmes et symboles : Karl Marx et Rosa Luxembourg, Mao et Madame Mao, Lénine, Che Guevara...

La Despedida convertit un ancien camp de la guérilla en musée vivant ouvert au public et mêle installation théâtrale et montage poétique d’archives audiovisuelles, témoignages écrits, documents réels et fictifs, acteurs et témoins, sons électroniques et musique jouée en live.

www.mapateatro.org

Conception et mise en scène Heidi et Rolf Abderhalden / Distribution Heidi Abderhalden, Rolf Abderhalden, Agnes Brekke, Andrés Castañeda, Miguel Molina, Julián Díaz, Santiago Sepúlveda / Dramaturgie Mapa Teatro, accompagné de Martha Ruíz, Matthias Pees, Laymert García Dos Santos, Jean Tible, Giulia Palladini / Musique et conception sonore Juan Ernesto Díaz / Scénographie Pierre Henri Magnin / Conception lumière et direction technique Jean-François Dubois / Montage et live vidéo Luis Delgado, Ximena Vargas / Régie plateau José Ignacio Rincon, Javier Navarro / Traduction Anne Proenza / Crédits photos Mauricio Esguerra
PRODUCTION

Production Mapa Teatro, Ximena vargas - Les Indépendances, Camille Barnaud / Co-productions Théâtre de la Ville avec le Festival d’Automne à Paris, Théâtre de Vidy-Lausanne, Festival Sens Interdits, Next Festival –La rose des vents / Tournée en France organisée dans le cadre de l’année France-Colombie 2017, avec le soutien de l’Institut Français et du Ministerio de la Cultura de Colombia / Remerciements : Michelle Kokosowski, Alejandro Valencia Villa, Sergio Jaramillo, Grupo Puma, Base Militaire El Borugo, Ministère de la Défense de Colombie, Ambassade de Suisse en Colombie, Ambassade de France en Colombie

Mapa Teatro est un laboratoire d’artistes dédié à la création transdisciplinaire. Basé à Bogota en Colombie, il a été fondé à Paris en 1984 par Heidi et Rolf Abderhalden, artistes et metteurs en scène colombiens d’origine suisse, et s’intéresse à la production d’événements micro-politiques et poétiques, à travers la construction d’ethno-fictions. La Despedida, dernier volet du projet Anatomie de la Violence en Colombie, poursuit son interrogation de la relation complexe liant fête et violence en Colombie, au moment où le président colombien a engagé avec les FARC un incroyable processus de paix. La pièce est pour le Mapa Teatro l’occasion de revenir sur un conflit interne de 52 ans. Ce qui commence comme un mystérieux spectacle de magie organisé dans le salon impeccable d’une famille de classe moyenne se trouve peu à peu envahi par une succession de musiques délirantes, de saltimbanques agités et grotesques, de danses. Tout au long de la nuit, les vieux héros révolutionnaires arrivent sur les lieux de la réception, avec leurs costumes, emblèmes et symboles : Karl Marx et Rosa Luxembourg, Mao et Madame Mao, Lénine, Che Guevara...

La Despedida convertit un ancien camp de la guérilla en musée vivant ouvert au public et mêle installation théâtrale et montage poétique d’archives audiovisuelles, témoignages écrits, documents réels et fictifs, acteurs et témoins, sons électroniques et musique jouée en live.

www.mapateatro.org

DISTRIBUTION

Conception et mise en scène Heidi et Rolf Abderhalden / Distribution Heidi Abderhalden, Rolf Abderhalden, Agnes Brekke, Andrés Castañeda, Miguel Molina, Julián Díaz, Santiago Sepúlveda / Dramaturgie Mapa Teatro, accompagné de Martha Ruíz, Matthias Pees, Laymert García Dos Santos, Jean Tible, Giulia Palladini / Musique et conception sonore Juan Ernesto Díaz / Scénographie Pierre Henri Magnin / Conception lumière et direction technique Jean-François Dubois / Montage et live vidéo Luis Delgado, Ximena Vargas / Régie plateau José Ignacio Rincon, Javier Navarro / Traduction Anne Proenza / Crédits photos Mauricio Esguerra

 
RENDEZ-VOUS
 

Mapa Teatro
Mapa Teatro est un laboratoire d’artistes dédié à la création transdisciplinaire. Basé à Bogota (Colombie), il a été fondé à Paris en 1984 par Heidi et Rolf Abderhalden, artistes et metteurs en scène colombiens d’origine suisse. Depuis sa création, Mapa Teatro trace sa propre cartographie à l’intérieur des arts vivants, un espace propice à la transgression des frontières - géographiques, linguistiques, artistiques – à la confrontation de problématiques locales et globales ainsi qu’au montage de mediums et dispositifs. Un lieu de migrations dans lequel se déplacent sans cesse le mythe, l’histoire et l’actualité ; les langages (théâtre, opéra, vidéo, radio, installations, interventions urbaines et actions plastiques) ; les auteurs et les époques (Eschyle, Beckett, Müller, Shakespeare, Koltès, Sarah Kane, Antonio Rodriguez, Händl Klaus) ; les géographies et les langues (La Noche/ Nuit en français et en espagnol, Quai Ouest en russe, Un señor muy viejo con unas alas enormes en tamoule, De Mortibus en anglais, en espagnol et en français, J’aspire aux Alpes. Ainsi naissent les lacs en français et en espagnol) ; la voix et l’image (4:48 Psicosis, Simplemente complicado) ; l’art, la mémoire et la cité (Prométhée, Le nettoyage des Ecuries d’Augias, Témoin des Ruines, Cartografias movedizas) ; le simulacre et la réalité (Exxxtrañas amazonas, Trans/positions) ; la poétique et la politique (Les Saints Innocents, Discours d’un homme décent). De là l’intérêt particulier de Mapa Teatro pour la traduction d’écritures dramatiques à l’espagnol et pour les écritures scéniques ; pour la transposition de textes classiques à des textures contemporaines et aussi pour la traduction de problématiques sociales et politiques à différents dispositifs artistiques. Pendant ces dernières années, Mapa Teatro s’est particulièrement intéressé à la production d’événements croisant micropolitique et poétique. A travers la construction d’ethno-fictions et la création temporaire de communautés expérimentales, Mapa Teatro crée des processus d’expérimentation artistique dans divers espaces et scènes de la réalité colombienne : un laboratoire de l’imagination. Los Santos inocentes (Les Saints innocents, 2010), est la première pièce colombienne invitée par le Festival d’Avignon, en France, en 2012. Celle-ci, ainsi que Discurso de un Hombre decente (Discours d’un Homme décent, 2012), ont été également présentées dans de nombreux festivals européens et internationaux.

Heidi Abderhalden - Directrice artistique
Metteure en scène, dramaturge et directrice artistique du MAPA TEATRO. Elle a commencé sa formation théâtrale à Paris, à l’Ecole de Serge Martin pour la continuer à l’Ecole Internationale de Théâtre de Jacques Lecoq et enfin à l’Atelier de Formation Théâtrale de Philippe Gaulier et Monika Pagneux. En 1993, elle retourne en France pour suivre une formation à la Méthode Feldenkrais dont elle est obtient, en 1997, l’accréditation de l’Association Accord Mobile à Paris. Elle a dirigé plusieurs projets de création en théâtre pour la radio. Sa pièce Simplement Compliqué de Thomas Bernhardt obtient le Premier Prix de la IV Biennale Internationale de Radio à México et avec Histoire d’amour de Jean-Luc Lagarce, la mention d’honneur de la Vème Biennale. Elle a traduit à l’espagnol Taba Taba de Bernard- Marie Koltès, A la limite de la vie de Gao Xing Yang, et Histoire d’Amour de Jean-Luc Lagarce. Elle a aussi fait la traduction et la dramaturgie de Richard II et de Richard III de William Shakespeare. Heidi Abderhalden est également enseignante du Master Interdisciplinaire en Théâtre et Arts Vivants de l’Université Nationale de Colombie. En 2011, le Ministère de la Culture de Colombie lui a décerné le Prix National de Théâtre pour son travail de metteure en scène.

Rolf Abderhalden - Directeur artistique
Rolf Abderhalden est un artiste transdisciplinaire. Après des études universitaires en Suisse où il se spécialise en Art Thérapie (il est diplômé de l’Ecole des Hautes Etudes Sociales et Pédagogiques de Lausanne), il commence sa formation artistique et théâtrale à Paris. Entre 1980 et 1982, il fréquente l’Ecole Internationale de Théâtre de Jacques Lecoq (où il rencontre Simon Mc Burney et William Kentridge) et complète son programme de scénographie au LEM (Laboratoire d’Etudes du Mouvement) ainsi qu’auprès du grand scénographe italien Emanuele « Lele » Luzzati. Il obtient une bourse d’études pour le cours de mise en scène à l’Accademia Nazzionale D’Arte Drammatica de Rome. Se trouvant seul et unique élève de ce programme, il invente son propre cursus dans les églises et les musées d’Italie. Après un passage chez Arianne Mnoushkine, il quitte la France pour participer comme acteur, à Londres, à la création de Ceremonies, a melodrama dirigée par Dominique Leconte. En 1985, il rentre à Paris pour fonder Mapa Teatro avec ses soeurs, Heidi et Elizabeth Abderhalden. En 1986, la première production, Bestiario d’après la nouvelle de Julio Cortázar, est créée au Centre Culturel Suisse de Paris et à La Grange de Dorigny à Lausanne. En 1987, après 12 ans en Europe, Rolf décide de rentrer en Colombie, tout comme sa soeur Heidi. A Bogotá, ils créent leur deuxième spectacle Casa Tomada, également à partir de la nouvelle éponyme de Julio Cortázar. Il est engagé comme enseignant à L’Ecole nationale d’art dramatique puis au Conservatoire de l’Université Nationale de Colombie où il crée le Master interdisciplinaire en théâtre et arts vivants (un master pionnier de la création artistique en Amérique latine), où il enseigne depuis vingt cinq ans. De par le contexte colombien, la transmission artistique sera un des dispositifs de la politique de création engagée de Mapa Teatro. Il rencontre Samuel Beckett en 1989, peu avant sa mort, à Paris, ainsi que Jerôme Lindon, qui lui confient les droits des textes en espagnol de Beckett pour la création de De mortibus par Mapa Teatro. Lors d’une action de l’Académie Expérimentale des Théâtres sur l’oeuvre de Bernard-Marie Koltès en Colombie, il rencontre en 1995, à Bogota, sa directrice, Michelle Kokosowski. Grâce à cette rencontre et aux rapports de collaboration et d’amitié qui les liera désormais, il fera la rencontre - lors de différentes actions menées par l’AET de par le monde jusqu’en 2001- des « grands maîtres » du théâtre : Grotowski à Pontedera, Vassiliev à Moscou, Brook à Lausanne et Wilson à Paris. Parallèlement à son travail de metteur en scène au sein de Mapa Teatro, il mène des projets de création artistique individuelle - installations-vidéo, son et performances – qu’il expose dans différents lieux du monde. Depuis 1998 (Premier Prix de la VIème Biennale d’Art de Bogota) jusqu’à ce jour (Biennale d’Art de La Havane, mai 2012), il a obtenu plusieurs prix et bourses de création. En France, le Ministère de la Culture lui a décerné, en 2007, le titre de Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres de la République Française.

La Despedida constitue le dernier volet du projet Anatomie de la Violence en Colombie, trilogie initiée en 2009 et arrivant à son aboutissement en 2017, avec la mise en oeuvre des accords de paix récemment signés entre la guerilla des FARCs et le gouvernement colombien. Comme les deux premières parties de ce triptyque - Los Santos inocentes (joué, notamment, au festival d’Avignon en 2012) et le Discours d’un homme décent - cette pièce fait appel à un dispositif artistique qui interroge, à partir de différents points de vue, la relation complexe liant fête et violence en Colombie. Une succession de célébrations qui révèle, tour à tour, une allégorie des dispositifs de guerre et de mort utilisés depuis les années 50 par trois des acteurs de la violence en Colombie : la guérilla, les paramilitaires et le narcotrafic. Les trois pièces ont été, chacune dans sa propre logique dramatique, soumises à un processus musical proche du prélude - pour La Despedida -, de la fugue -pour Le Discours d’un homme décent -, ou encore de la réduction - pour Los Santos Inocentes -, qui configure leur format de triptyque. Ici, ce qui commence comme un mystérieux spectacle de magie organisé dans le salon impeccable d’une famille de classe moyenne, se trouve peu à peu envahi par une succession de musiques délirantes, de saltimbanques agités et grotesques, de danses enchevêtrées dans des plans de coca, et par une forêt qui finit par recouvrir entièrement la salle où, depuis le début, une fillette de dix ans vit comme dans un rêve le récit traversant cinquante ans de notre histoire. En langage musical, on dirait que La Despedida est une coda : le final d’un mouvement, une forme d’épilogue.

Synopsis
A l’occasion d’une despedida, fête d’adieu, se déroulant dans un campement guérillero colombien, véritable capsule temporelle du communisme au milieu de la forêt, sont invités tous les « prophètes » de la révolution socialiste… Tout au long de la nuit, les vieux héros révolutionnaires arrivent sur les lieux de la réception, deux par deux, avec leurs costumes, emblèmes et symboles. Karl Marx et Rosa Luxembourg ; Mao et Madame Mao ; Lénine et Aleksandra Kollontaï ; Che Guevara et Monika Ertl - activiste alemanobolivienne plus connue sous le nom d’Intilla -, Jaime Bateman, leader du groupe armé M-19 et le curé Camilo Torres, frère révolutionnaire de l’ultime guérilla colombienne, que tous attendent pour commencer la veillée comme une petite cérémonie. Par ordre d’ancienneté, les invités prononcent leurs discours… Debout devant le micro, le maître de cérémonie, un commandant de la guérilla formé en Union Soviétique et se faisant appeler le Russe, annonce les performances offertes par chaque invité en l’honneur de cette despedida. Tous dansent ensuite sur des rythmes de toutes les époques, interprétés par une fanfare qui anime cette sorte de fête d’adieu. Le dernier à arriver est un chaman d’Amazonie, qui espère récupérer le territoire sacré sur lequel s’est installé depuis des décennies le campement guérillero. Le chaman prépare un feu et offre, dans une langue que personne ne connaît, une liqueur d’herbes qu’il répartit entre les invités. Tous acceptent l’offre, par courtoisie. Pendant que le chaman chante d’une voix douce et étrange, les invités tombent, un par un, dans le sommeil. Le feu s’éteint. Dans l’obscurité, on entend des bourdonnements, plaintes, gémissements et hurlements d’animaux.

ESPACES PLURIELS
SCÈNE CONVENTIONNÉE
D'INTÉRÊT NATIONAL
ART ET CRÉATION DANSE