Extrait de Rois (2016)

AUX CORPS PASSANTS
Danse / jeudi 15 novembre 20h30  / Théâtre Saragosse
1h10 / TARIF B

Les pièces du chorégraphe Gilles Baron naissent comme autant d’aventures humaines hors normes où se croisent danseurs, artistes de cirque, scénographes, vidéastes, architectes. S’ouvrant sur des dispositifs participatifs — on se souvient des deux très belles éditions de Mauvais sucre menées dans des écoles du quartier Saragosse — les formes se répondent et s’enrichissent d’un spectacle à l’autre pour questionner les notions d’apparition/disparition, de lien entre les hommes et de quête du pouvoir. Pour Aux corps passants, Gilles Baron s’associe à l’auteur et dramaturge Adrien Cornaggia et met en scène un Barnum tragicomique, une fable chorégraphique où des morts joyeux, drôles et sarcastiques nous exhortent à plus de liberté. A la fois gardien de musée, commissaire d’exposition et vigile d’un espace à la lisière du temps, un Charon iconoclaste et grincheux passe en revue ces nouveaux morts qui « ne valent plus rien », regrettant les heures glorieuses où les hommes affrontaient les dieux avec fougue et trépassaient avec panache. Tour à tour, puis collectivement, ces fraîchement décédés reprennent souffle pour témoigner de leur existence brutalement interrompue, figurant le diaporama chaotique d’une humanité de l’autre monde. Cette matière dramatique s’organise en une fresque chorégraphique dynamique. De l’énergie des huit interprètes, danseurs, comédiens et circassiens, se dégage une pulsation collective, un flux qui se déverse et se propage jusqu’à ce que la danse devienne musique et les corps vibration. http://www.gillesbaron.com/

Chorégraphie et scénographie Gilles Baron • Écriture du texte et dramaturgie Adrien Cornaggia • Musique originale David Monceau • Création lumière Florent Blanchon • Création des costumes Marion Guérin • Production et diffusion Emmanuelle Paoletti • Distribution Gilles Baron, Lionel Bégue, Alexia Bigot, Tatanka Gombaud, Maï Ishiwata, Cami lle Revol, Claude Saint-Dizier, Julie Tavert • Photos Frédéric Desmesure
PRODUCTION

Production Association Origami • Coproduction Espaces Pluriels – Scène conventionnée d’intérêt national danse Pau, OARA Nouvelle-Aquitaine, le Ballet de l’Opéra national du Rhin – Centre Chorégraphique National / Mulhouse dans le cadre du dispositif Accueil Studio 2018 • Soutien du Centre Chorégraphique National d’Aquitaine en Pyrénées-Atlantiques – Malandain Ballet Biarritz Accueil Studio saison 2018- 2019, Le Phare – Centre Chorégraphique National / Le Havre dans le cadre du dispositif Accueil Studio 2019 • Décors fabriqués par les ateliers de l’Opéra national de Bordeaux • Avec le soutien de l’Espace culturel Treulon à Bruges Soutiens en cours Iddac, spedidam et adami, ville de Bordeaux, Glob théâtre Bordeaux • L’association ORIGAMI est soutenue par la Région Nouvelle-Aquitaine et par la DRAC Nouvelle- Aquitaine au titre de l’aide à la structuration

Les pièces du chorégraphe Gilles Baron naissent comme autant d’aventures humaines hors normes où se croisent danseurs, artistes de cirque, scénographes, vidéastes, architectes. S’ouvrant sur des dispositifs participatifs — on se souvient des deux très belles éditions de Mauvais sucre menées dans des écoles du quartier Saragosse — les formes se répondent et s’enrichissent d’un spectacle à l’autre pour questionner les notions d’apparition/disparition, de lien entre les hommes et de quête du pouvoir. Pour Aux corps passants, Gilles Baron s’associe à l’auteur et dramaturge Adrien Cornaggia et met en scène un Barnum tragicomique, une fable chorégraphique où des morts joyeux, drôles et sarcastiques nous exhortent à plus de liberté. A la fois gardien de musée, commissaire d’exposition et vigile d’un espace à la lisière du temps, un Charon iconoclaste et grincheux passe en revue ces nouveaux morts qui « ne valent plus rien », regrettant les heures glorieuses où les hommes affrontaient les dieux avec fougue et trépassaient avec panache. Tour à tour, puis collectivement, ces fraîchement décédés reprennent souffle pour témoigner de leur existence brutalement interrompue, figurant le diaporama chaotique d’une humanité de l’autre monde. Cette matière dramatique s’organise en une fresque chorégraphique dynamique. De l’énergie des huit interprètes, danseurs, comédiens et circassiens, se dégage une pulsation collective, un flux qui se déverse et se propage jusqu’à ce que la danse devienne musique et les corps vibration. http://www.gillesbaron.com/

DISTRIBUTION

Chorégraphie et scénographie Gilles Baron • Écriture du texte et dramaturgie Adrien Cornaggia • Musique originale David Monceau • Création lumière Florent Blanchon • Création des costumes Marion Guérin • Production et diffusion Emmanuelle Paoletti • Distribution Gilles Baron, Lionel Bégue, Alexia Bigot, Tatanka Gombaud, Maï Ishiwata, Cami lle Revol, Claude Saint-Dizier, Julie Tavert • Photos Frédéric Desmesure

 
RENDEZ-VOUS
 

GILLES BARON

La danse de Gilles Baron procède avant tout d’un engagement. Elle oeuvre pour une humanité rassemblée et solidaire. Après une formation de danseur classique, Gilles Baron suit une carrière d’interprète chez de nombreux chorégraphes (Pierre Doussaint, Serge Ricci, Rainer Behr, Guilherme Botelho, Rui Horta, Emmanuelle Vo-Dihn...) et fonde sa compagnie, plateforme où se croisent danseurs, artistes de cirque, scénographes, vidéastes, architectes. Il nourrit alors une écriture singulière entre abstraction et narration. En 2004, il met en scène Droit comme la pluie... spectacle où se mêlent cirque, danse et théâtre. En 2006, il crée Oozing tears en coproduction avec l’Agora de Boulazac, le TnBA et l’OARA. Ces collaborations avec le cirque le mènent en 2007 en Tunisie pour mettre en scène Halfaouîne pour le Cirque National de Tunis. En 2011, Gilles Baron s’engage dans une nouvelle création de cirque chorégraphié : Animal Attraction interroge le corps vieillissant des artistes de cirques et étudie la transformation de leurs corps en lien à la pratique et la répétition de leurs numéros. En 2012, il questionne la notion de territoire et écrit le solo Sunnyboom qu’il interprète en forêt. En 2013, il en propose une version intérieure présentée au Cuvier-Centre de Développement Chorégraphique de la Nouvelle-Aquitaine. Cette même année, il signe une convention de compagnonnage avec le Théâtre Olympia, Scène conventionnée pour la danse à Arcachon. Le projet qu’il développe alors s’articule autour d’un triptyque inspiré de la révolution terrestre, un soleil, une nuit, un autre soleil. Chacun de ces soleils représente un genre et la nuit leur rencontre. En 2013 il créé Rois, spectacle pour huit danseurs et acrobates. En 2014, il propose La nuit entre deux soleils, duo pour un homme et une femme qu’il interprète également ; puis en 2016, Reines, une pièce pour sept danseuses et acrobates. Le projet de la compagnie est articulé autour de la création de spectacles et de projets participatifs pour les petits et pour les seniors. Les formes artistiques se répondent et s’enrichissent, les croisements se font entre les artistes des différents spectacles. Mauvais Sucre, dispositif chorégraphique transmissible, s’adresse à des enfants en classes de grande section de maternelle et de cours préparatoire et Senex…Zoé réunit sur le plateau des personnes âgées d’au moins 65 ans et des groupes de jeunes artistes en devenir ou amateurs. Une aventure humaine hors norme, dans un cadre qui bouscule les habitudes et incite à sortir de sa « zone de confort ». Ces dispositifs se construisent depuis 2015, Mauvais Sucre a déjà connu cinq éditions et Senex…Zoé deux éditions.

Dans des espaces à la lisière du temps, une galerie d’art, une zone de transit, un musée, un quai de déchargement, au milieu de caisses de transport un homme sûrement le gardien des lieux (Charon), déverse sa colère. : « La mort n’a plus de prix, mourir ne vaut plus rien ». Il regrette les heures glorieuses où les Dieux et les hommes s’affrontaient avec fougue et trépassaient avec panache. Aujourd’hui les morts ne valent plus rien. Pire, c’est à se demander, dit-il, ce que la vie leur coûte pour crever aussi bêtement. Des hommes et des femmes viennent de mourir. Avec plus ou moins de réussite si l’on en juge par l’amertume de Charon, sensé les accueillir et les « faire passer » d’un monde à l’autre. Tour à tour, puis collectivement – à la manière des cellules d’un même organisme – ces fraichement décédés reprendront souffle un instant, en corps et en mots : pour s’exprimer sur leur propre chute et pour inscrire dans l’immatérialité du temps une ultime preuve de leur existence au cours brutalement interrompu. C’est un Barnum tragi-comique où danseurs, acrobates, comédiens, créatures d’ici, ou d’ailleurs, menacent la vie ! Voici un petit monde de l’ombre qui se met à se raconter, à râler, à défier la vie à se représenter devant nous. C’est la mort qui s’installe dans la vie pour nous exhorter à vivre libéré de nous-même. Une fable chorégraphique où les morts nous apparaissent joyeux, drôles et sarcastiques. Je veux retrouver une équipe artistique « indisciplinée » composée de danseurs, de danseuses, de comédiens, d’artistes de cirque de tout âge pour constituer cette rêverie. Ensemble être des morts très vivants ! Une synthèse joyeuse autour d’un thème fédérateur et rassembleur : LA MORT ! Tout d’abord une suite de confessions. Un à un chaque interprète (les morts) revient dans le musée témoigner de son trépas. Chacune de ces morts est conçue comme une pièce à part entière. Ces différents autoportraits sont le récit intime, à la fois drôle, décalé et émouvant de la vie qui se dérobe. Ces portraits fictionnels constituent la structure de départ. C’est une succession, une organisation de témoignages, un diaporama qui annonce une balade chaotique. Puis la constellation de l’effacement. Un organisme porteur de mémoire spatiale et picturale se déploie à l’unisson. Au deuxième acte, nous retrouvons la totalité des protagonistes, vu dans la première partie, agir ensemble. Ils composent et recompose une fresque chorégraphique une structure dynamique et vibratoire. Mais chacun des personnages semblent avoir une partie du visage effacé ou modifié. C’est déjà les souvenirs qui se dérobent, les informations qui se dispersent dans le temps et l’espace Faire lien entre mes précédents spectacles, toujours questionner la notion d’apparition/disparition, du lien entre les Hommes, de la quête du pouvoir, d’une forme d’élévation et d’abandon. Un projet souche nourri des fondamentaux qui constituent l’identité de la compagnie. Depuis quelques années, les projets se nourrissent les uns les autres. Les spectacles appellent les projets de médiation qui parfois sont eux-mêmes la source d’idée de spectacle. Faire lien prendra tout son sens dans ce spectacle plus narratif que mes pièces précédentes. Pour m’accompagner dans ce nouveau projet de spectacle chorégraphique, j’ai choisi de travailler avec un dramaturge issu du théâtre, Adrien Cornaggia. Cette complicité nourrira mon écriture chorégraphique et construira la sienne. La dramaturgie révélera le sens et fera lien entre les deux actes. Il m’accompagnera également pour la mise en scène du spectacle et fera travailler les artistes chorégraphiques et circassiens sur le jeu théâtral. La mythologie se glisse dans ces vies ordinaires, les mythes infusent le récit et plongent chacun des personnages dans le trépas. Le parti pris dramaturgique mis en oeuvre consiste à faire apparaître en filigrane, de façon laconique, une correspondance fine entre le mythe et la quotidienneté d’une humanité devenue ordinaire. Ses morts « revivant », oscillant entre profane et sacré témoignent de leurs derniers instants. La disparition comme oeuvre, leurs disparitions comme derniers étendards, leurs disparitions comme un don. Charon, tel un curateur, un conservateur, convoque dans son musée les morts pour reconstituer le diaporama chaotique d’une humanité de l’autre monde. Se révélant sous le mode de la fiction documentaire, cette galerie de personnages expose leur mort et éclaire alors leur vie. Une structure chorégraphique comme un mantra qui se répète et s’emballe. Par l’effet de répétition les contours esthétiques s’effacent pour laisser place à une rythmicité, une structure dynamique, une pulsation. Les gestes s’oublient au profit du rythme, la vibration collective s’organise. Le rythme apparait, le battement raisonne, le flux se déverse se propage. La danse devient musique, les corps deviennent vibration. C’est à présent une information collective qui se propage et se déverse chez les vivants. Une vibration extatique qui nous relie, comme tombé hors du temps.

Gilles Baron

ESPACES PLURIELS
SCÈNE CONVENTIONNÉE
D'INTÉRÊT NATIONAL
ART ET CRÉATION DANSE