BATSHEVA DANCE COMPANY
OHAD NAHARIN
LAST WORK
Danse / mardi 18 décembre 20h30  / Zénith de Pau
1h05 / TARIF A

Après Three et Sadeh 21, la Batsheva Dance Company présente au Zénith de Pau Last Work, oeuvre énigmatique et étincelante de l’Israélien Ohad Naharin. D’une densité rare, la pièce offre un condensé de son style chorégraphique, dont la gestuelle sublime, expressive et virtuose trouve son origine dans la technique « gaga », aujourd’hui répandue dans le monde entier. Ohad Naharin nous propose une ouverture sur le monde à travers cette danse qui capte la multiplicité des émotions et des expériences humaines : le plaisir, la douleur, la folie, mais aussi la pure animalité qui s’expose dans l’agilité arachnéenne de ses danseurs. Leurs rythmes singuliers convergent dans une puissante chorégraphie collective qui bascule de la méditation onirique à la fête païenne et à l’état de siège. Si les images et les références convoquées sont fugitives — une course sur place, une mitraillette, un drapeau blanc —, la pièce n’en demeure pas moins sous-tendue par un contexte politique très fort. Les dix-huit danseurs de la compagnie excellent dans le passage de la suspension à la brusque décharge d’énergie, dans l’extrême désarticulation et les déséquilibres sans fin.

« Il y a une sensation infinie dans ces corps qui se déploient jusqu’à l’extrême phalange, qui se tordent, rampent, s’écartèlent, se regroupent, et par moments s’envolent presque. Ces corps dont la déflagration hante nos mémoires bien longtemps après la fin du spectacle. Comme la course infinie et continue du temps. » La Terrasse, Agnès Izrine, mai 2017.

https://batsheva.co.il/en/home

Conception, chorégraphie Ohad Nahar in • Scénographie Zohar Shoef • Musique originale Grischa Lichtenberger • Conception bande-son et arrangement Maxim Warat t • Musique additionnelle « Few Mysteries Solved in a Year of Contact », Sagat ; « Club Life », Hysterics ; « Crusty Juice », MPIA3 ; « Volume VIP », Monkey ; « Tantrum », Luminox ; « Nani, Nani, Mummies Baby », Lullabies-of-Europe ; « Nani, Nani, My Sweet Little Baby », Lullabies-of-Europe ; « Berceuse » (Stravinsky), Clara Rockmore • Création lumière Avi Yona Bueno (Bambi) • Création des costumes Eri Nakamura • Assistants d’Ohad Nahar in et Maxim Waratt Ariel Cohen, Guy Shomroni • Dist r ibution Etay Axelroad, Wi l liam Barry, Yael Ben Ezer, Matan Cohen, Ben Green, Hsin-Yi Hsiang, Chunwoong Kim, Rani Lebzelter, Hugo Marmelada, Eri Nakamura, Nitzan Ressler, Kyle Scheurich, Maayan Sheinfeld, Yoni Simon, Hanni Sirkis, Amalia Smith, Imre van Opstal, Erez Zohar • Photos Ascaf
PRODUCTION

Coproduction Festival Montpellier Danse 2015, Hellerau – European Center for the Arts, Dresden • Avec le soutien de la Batsheva New Works Fund et de la fondation Dalia and Eli Hurwitz • Avec le financement spécial de l’American Friends of Batsheva

Après Three et Sadeh 21, la Batsheva Dance Company présente au Zénith de Pau Last Work, oeuvre énigmatique et étincelante de l’Israélien Ohad Naharin. D’une densité rare, la pièce offre un condensé de son style chorégraphique, dont la gestuelle sublime, expressive et virtuose trouve son origine dans la technique « gaga », aujourd’hui répandue dans le monde entier. Ohad Naharin nous propose une ouverture sur le monde à travers cette danse qui capte la multiplicité des émotions et des expériences humaines : le plaisir, la douleur, la folie, mais aussi la pure animalité qui s’expose dans l’agilité arachnéenne de ses danseurs. Leurs rythmes singuliers convergent dans une puissante chorégraphie collective qui bascule de la méditation onirique à la fête païenne et à l’état de siège. Si les images et les références convoquées sont fugitives — une course sur place, une mitraillette, un drapeau blanc —, la pièce n’en demeure pas moins sous-tendue par un contexte politique très fort. Les dix-huit danseurs de la compagnie excellent dans le passage de la suspension à la brusque décharge d’énergie, dans l’extrême désarticulation et les déséquilibres sans fin.

« Il y a une sensation infinie dans ces corps qui se déploient jusqu’à l’extrême phalange, qui se tordent, rampent, s’écartèlent, se regroupent, et par moments s’envolent presque. Ces corps dont la déflagration hante nos mémoires bien longtemps après la fin du spectacle. Comme la course infinie et continue du temps. » La Terrasse, Agnès Izrine, mai 2017.

https://batsheva.co.il/en/home

DISTRIBUTION

Conception, chorégraphie Ohad Nahar in • Scénographie Zohar Shoef • Musique originale Grischa Lichtenberger • Conception bande-son et arrangement Maxim Warat t • Musique additionnelle « Few Mysteries Solved in a Year of Contact », Sagat ; « Club Life », Hysterics ; « Crusty Juice », MPIA3 ; « Volume VIP », Monkey ; « Tantrum », Luminox ; « Nani, Nani, Mummies Baby », Lullabies-of-Europe ; « Nani, Nani, My Sweet Little Baby », Lullabies-of-Europe ; « Berceuse » (Stravinsky), Clara Rockmore • Création lumière Avi Yona Bueno (Bambi) • Création des costumes Eri Nakamura • Assistants d’Ohad Nahar in et Maxim Waratt Ariel Cohen, Guy Shomroni • Dist r ibution Etay Axelroad, Wi l liam Barry, Yael Ben Ezer, Matan Cohen, Ben Green, Hsin-Yi Hsiang, Chunwoong Kim, Rani Lebzelter, Hugo Marmelada, Eri Nakamura, Nitzan Ressler, Kyle Scheurich, Maayan Sheinfeld, Yoni Simon, Hanni Sirkis, Amalia Smith, Imre van Opstal, Erez Zohar • Photos Ascaf

 
RENDEZ-VOUS
 

OHAD NAHARIN

Ohad Naharin est aujourd’hui considéré comme un des chorégraphes les plus importants. En tant que directeur artistique très novateur, il a renouvelé le répertoire de la Batsheva Dance Company mais il est aussi à l’origine du Gaga, langage corporel qui a non seulement nourri sa propre créativité mais a révolutionné le mode d’entrainement et de répétition de ses danseurs. Né en 1952, Ohad Naharin a grandi dans un climat artistique auprès d’une mère professeur de danse et de musique. Devenu danseur à la Batsheva Danse Company, il est repéré par Martha Graham alors qu’il participe à la création The Dream (1973). Celle-ci l’invite alors à danser dans sa propre compagnie. Il y restera un an. A New York, il complète sa formation à la Julliard School où il suit les cours de Maggie Black et de David Howard. Par la suite, il séjourne en Europe et danse au sein du ballet du 20ème siècle de Maurice Béjart. C’est à New York, au Kazuko Hirabayashi Studio qu’il créer ses premières chorégraphies, notamment le solo Pas de pepsi. De retour en Israël, il devient répétiteur de la compagnie, avant d’être promu directeur artistique en 1990. Comme Jiri Kylian au Nederlands Dans Theatre, Ohad Naharin a fondé une compagnie junior. Les répertoires sont distincts mais il lui arrive de concevoir des pièces qui réunissent les deux compagnies, ce qui lui permet de créer des oeuvres pour une quarantaine d’interprètes.

La Batsheva Dance Company revient à Chaillot avec une pièce étincelante d’Ohad Naharin, pleine d’émotions et d’inventions. Une oeuvre en prise avec son temps.

Il y a, en fond de scène, cette femme en robe qui court d’Est en Ouest inexorablement, sans avancer pour autant. Sa foulée implacable est au temps ce que l’éternité est aux sens : une grandiose vanité. Entre alors un homme, accélérant sa gestuelle hallucinante et désarticulée, puis un groupe collé serré. Son piétinement est, lui aussi, inéluctable, obstiné, implacable. Aussi chargée que le titre de cette pièce Last Work, la pièce qui occupe le plateau a une densité rare, et déploie une sorte de condensé chorégraphique du style Naharin. La façon dont des rythmes divergents s’accumulent dans un même ensemble, le mélange stylistique qui investit les corps et transforme instantanément une pose archaïque en figure symbolique de la danse classique (ou l’inverse), ainsi que l’animalité qui transparaît au détour d’un geste confèrent à la pièce une structure puissante, d’où émerge une dialectique entre le collectif et le singulier. Devant s’appeler initialement The Baby, the Ballerina and Me, on entrevoit par moments des détails qui évoquent l’ancien titre. Ainsi des danseurs qui, à un moment, portent des langes, les berceuses qui éclipsent par moments la musique de Grisha Lichtenberger, ou un vieux tutu défraîchi… Mais surtout, c’est au niveau gestuel que l’on peut reconnaître cette genèse : une cinquième parfaite par ici, des déséquilibres et des positions invraisemblables qui rappellent les premiers pas, où toute verticalité est un combat. Last Work nous parle peut-être de l’aube de l’humanité, de l’effort accompli pour marcher – et finalement pour courir – peut-être à sa perte, tel qu’en témoigne le dernier tableau où tous sont agglutinés par des scotchs arachnéens. Il y a une sensation infinie dans ces corps qui se déploient jusqu’à l’extrême phalange, qui se tordent, rampent, s’écartèlent, se regroupent, et par moments s’envolent presque. Ces corps dont la déflagration hante nos mémoires bien longtemps après la fin du spectacle. Comme la course infinie et continue du temps.

La Terrasse, Agnès Izrine, 26 mai 2017, n°255

ESPACES PLURIELS
SCÈNE CONVENTIONNÉE
D'INTÉRÊT NATIONAL
ART ET CRÉATION DANSE