« Sadeh21, d’Ohad Naharin, directeur artistique de la Batsheva Dance Company (Tel-Aviv), est une oeuvre brillante qui porte l’écriture chorégraphique à son point d’incandescence.
Dans une lumière crépusculaire, allusive, les danseurs
entrent un à un, insaisissables, flottants, moments fugitifs
où le mouvement s’affirme tel une déflagration dans
le néant. Chaque danseur a sa séquence, sa signature
gestuelle. Chacun s’avance dans le vide, contournant
des frontières invisibles... “Sadeh“ signifie champ.
Champ d’études, comme ces fragments prélevés dans
une chorégraphie secrète. Territoire aussi. Et chacun
a le sien et tisse un espace protecteur qui se rétrécit ou
s’étend, se recoupe dans des rencontres impromptues,
insignifiantes ou dangereuses. Le groupe se disloque
ou se serre, se recompose à l’infini, s’atomise ou fusionne
dans une union soudaine, invente de nouvelles aires
à géométrie variable. La danse, d’une force peu commune,
impressionne. »
Agnès Izrine pour Montpellier Danse 2013.
Réduits à leur plus simple expression, décor, son et lumière mettent en avant un langage chorégraphique à l’infinie sensualité, où le moindre geste témoigne d’un choix esthétique. Naharin invite chacun à vivre une expérience « irradiante et radioactive, dangereuse et excitante ».
« Sadeh21, d’Ohad Naharin, directeur artistique de la Batsheva Dance Company (Tel-Aviv), est une oeuvre brillante qui porte l’écriture chorégraphique à son point d’incandescence.
Dans une lumière crépusculaire, allusive, les danseurs
entrent un à un, insaisissables, flottants, moments fugitifs
où le mouvement s’affirme tel une déflagration dans
le néant. Chaque danseur a sa séquence, sa signature
gestuelle. Chacun s’avance dans le vide, contournant
des frontières invisibles... “Sadeh“ signifie champ.
Champ d’études, comme ces fragments prélevés dans
une chorégraphie secrète. Territoire aussi. Et chacun
a le sien et tisse un espace protecteur qui se rétrécit ou
s’étend, se recoupe dans des rencontres impromptues,
insignifiantes ou dangereuses. Le groupe se disloque
ou se serre, se recompose à l’infini, s’atomise ou fusionne
dans une union soudaine, invente de nouvelles aires
à géométrie variable. La danse, d’une force peu commune,
impressionne. »
Agnès Izrine pour Montpellier Danse 2013.
Réduits à leur plus simple expression, décor, son et lumière mettent en avant un langage chorégraphique à l’infinie sensualité, où le moindre geste témoigne d’un choix esthétique. Naharin invite chacun à vivre une expérience « irradiante et radioactive, dangereuse et excitante ».
BATSHEVA DANCE COMPANY
CHORÉGRAPHIE OHAD NAHARIN EN COLLABORATION AVEC LES DANSEURS DE LA BATSHEVA, SAISON 2010/2011
LUMIÈRE ET DÉCOR AVI YONA BOENO (BAMBI)
CONCEPTION SONORE MAXIM WARATT
COSTUME ARIEL COHEN
SOUS-TITRAGE VIDÉO RAZ FRIEDMAN
DANSEURS DE BATSHEVA COMPANY (DISTRIBUTION À CONFIRMER)
DÉDIÉ À NOA ESHKOL
CRÉDIT PHOTO GADI DAGON
La Batsheva Dance Company
La Batsheva Dance Company est fondée en 1964 par Martha Graham et la Baronne Batsheva de
Rothschild à Tel-Aviv, en Israël. Elle se produit avec deux ensembles ― la Batsheva Dance Company et le
Batsheva Ensemble des juniors ― et quarante danseurs. Elle est composée de danseurs israéliens et
étrangers, encouragés à affirmer leur propre créativité à la fois pendant le processus des répétitions et lors
de créations de leurs propres travaux. L’Ensemble Batsheva sert de pépinière pour une prochaine
génération de danseurs et chorégraphes, dédiant la plus grande partie de leur travail à un programme
éducatif et social. Dirigés par Ohad Naharin depuis 1990 avec la chorégraphe Sharon Eyal en résidence
depuis 2005, les 65 membres de la compagnie ― danseurs, équipes techniques et administratives ― sont
mus par une vision commune : exceller dans l’art chorégraphique et renforcer les valeurs humaines par leur
créativité.
Ohad Naharin
Elève de Martha Graham et de Maurice Béjart dont il s’inspire, Ohad Naharin s’est imposé comme l’un des
auteurs majeurs de la danse contemporaine. Il voit Israël et ses contradictions comme un environnement
porteur d’opportunités. Artiste engagé, il ancre sa pratique dans la communauté mondiale pour y puiser un
sens humain universel. Il est tourné vers la fusion entre Extrême-Orient et Occident. Sa danse est une
exploration individuelle qui s’épanouit lorsqu’elle rencontre le groupe. Elle allie l’exploration des sensations
à l’élan continu du mouvement, créant à chaque moment des énergies renouvelées.
Sadeh21, d’Ohad Naharin : la virtuosité de l’explosion.
Une ronde, de celles que l’on forme dans la cour de récré, rassemble quelques longues minutes les dix sept
danseurs de Sadeh21 (2011), pièce magnétique du chorégraphe israélien Ohad Naharin. Un par un,
chacun des interprètes se glisse dans le cercle. Lentement, cette ronde douce, qui va tranquille et grave,
rappelle la beauté de la chaîne humaine, la grâce directe de la main dans la main, une certaine illusion de
l’innocence aussi. Elle brise momentanément l’échelle de la tension et de la nervosité qui tient lieu de
colonne vertébrale à la pièce. Et quelle surexcitation sur le plateau !
Quelle brusquerie dans les corps qui déflagrent en gestes secs comme s’ils étaient mitraillés à la même
seconde d’émotions contradictoires. Tête qui penche, genoux qui swinguent, buste qui part en vrille dans
une détente rapide, l’écriture d’Ohad Naharin prend le tour définitif d’une virtuosité de l’explosion et de la
dislocation. A rebours d’une bande-son souvent planante, la vitalité de Sadeh21 ("sadeh" signifie territoire
en hébreu) libère des molécules d’anxiété. Jusqu’à auréoler la ronde et sa communauté soudée d’une
mélancolie sans retour.
LeMonde.fr, Rosita Boisseau, 25 avril 2013.
A propos de Sadeh21
Dans 2001, l’Odyssée de l’espace, le cinéaste Stanley Kubrick imaginait une Odyssée de l’espace se
transformant en voyage dans le temps. Avec Sadeh21, Ohad Naharin embarque le spectateur dans une
véritable odyssée du corps, aux frontières de toutes les émotions. Créée en 2011 en collaboration avec les
danseurs de sa compagnie, la pièce présente une succession de solos, de duos et d’ensembles tour à tour
délicats, athlétiques, lents, saccadés, comme autant de différentes façons d’être au monde. On y retrouve,
portées à l’extrême, les qualités d’une danse aussi instinctive que dessinée, abstraite et pourtant
signifiante, qui se passe aisément de scénario narratif. Dénudés, réduits à leur plus simple expression,
décor, sons et lumières sont là pour mettre en avant un langage chorégraphique à l’infinie sensualité, où le
moindre geste témoigne d’un choix esthétique. Sans plus proposer de réponses que ne le faisait le film de
Kubrick, Naharin invite chacun à vivre une expérience « irradiante et radioactive, dangereuse et excitante ».
Isabelle Calabre