Depuis 2001, le théâtre de la compagnie des Limbes, fondée par les metteurs en scène Romain Jarry et Loïc Varanguien de Villepin, se nourrit d’une réflexion sur le langage. A l’instar du spectacle Témoignage, joué dans la grande salle du Palais de Justice de Pau en 2018, et qui superposait à la réalité crue des affaires judiciaires une poésie de l’évidement, les créations de la compagnie des Limbes développent un art de la suggestion. Ces yeux est une pièce du Norvégien Jon Fosse, à la fois poème et pièce de théâtre, inédite en français et dont la traduction a été commandée à Marianne Ségol–Samoy. Sensibles à la musicalité, au minimalisme de la pièce, au caractère répétitif de ses motifs, mais aussi à sa force émotionnelle, les metteurs en scène ont choisi la forme d’un « opéra » chuchoté. Le texte est donné à entendre à la manière d’une partition musicale, alternant entre souffle, voix chuchotée, sotto voce, en corrélation avec la musique, véritable enveloppe sonore diffusée en plusieurs points de la salle. Ces yeux laisse percevoir le métaphysique au cœur du plus ordinaire de nos vies, le lien ténu qui unit les êtres et le paysage, dans l’histoire des générations. La mémoire des lieux que déploie ce grand poème de l’humanité, les liens qui s’énoncent avec la Terre, entrent en résonance avec la situation écologique actuelle.

Depuis 2001, le théâtre de la compagnie des Limbes, fondée par les metteurs en scène Romain Jarry et Loïc Varanguien de Villepin, se nourrit d’une réflexion sur le langage. A l’instar du spectacle Témoignage, joué dans la grande salle du Palais de Justice de Pau en 2018, et qui superposait à la réalité crue des affaires judiciaires une poésie de l’évidement, les créations de la compagnie des Limbes développent un art de la suggestion. Ces yeux est une pièce du Norvégien Jon Fosse, à la fois poème et pièce de théâtre, inédite en français et dont la traduction a été commandée à Marianne Ségol–Samoy. Sensibles à la musicalité, au minimalisme de la pièce, au caractère répétitif de ses motifs, mais aussi à sa force émotionnelle, les metteurs en scène ont choisi la forme d’un « opéra » chuchoté. Le texte est donné à entendre à la manière d’une partition musicale, alternant entre souffle, voix chuchotée, sotto voce, en corrélation avec la musique, véritable enveloppe sonore diffusée en plusieurs points de la salle. Ces yeux laisse percevoir le métaphysique au cœur du plus ordinaire de nos vies, le lien ténu qui unit les êtres et le paysage, dans l’histoire des générations. La mémoire des lieux que déploie ce grand poème de l’humanité, les liens qui s’énoncent avec la Terre, entrent en résonance avec la situation écologique actuelle.