Le metteur en scène iranien Amir Reza Koohestani poursuit avec Hearing une ligne artistique aussi dépouillée que vertigineuse. Mettant en échec tout raccourci concernant une République islamique d’Iran par essence complexe, il a le courage d’une parole théâtrale exemplaire dans sa liberté, son acuité, sa dignité, son insolence.
« Sur le plateau à nu, seulement découpé de carrés de lumière, deux jeunes femmes voilées répondent l’une après l’autre à un interrogatoire muet venu du public, scrutant la masse noire et compacte, jusqu’à ce que soudain, au coeur des ténèbres, assise en bout de gradin, s’éclaire et prenne la parole une figure, voilée aussi. Les questions fusent, l’intrigue se dessine. Dans un internat, pendant les vacances, Neda aurait fait entrer son petit ami dans sa chambre... Même s’il utilise les codes dramaturgiques de nombre de ses confrères occidentaux – espace vide, vidéo, absence de quatrième mur –, le théâtre de Koohestani est purement oriental au sens où il est dépourvu d’hystérie. Ce théâtre intelligent, politique et d’une ascétique somptuosité est aussi plaisant, joyeux en dépit de ce qu’il relate. Il y a, au coeur de ce théâtre sans folklore et indéniablement inscrit dans la société iranienne d’aujourd’hui, un argument inattendu, une critique sociale qui mène hors de l’ennui des stéréotypes et mobilise le ressort le plus secret du plaisir : la subtilité. » Hervé Pons, supplément Les Inrocks consacré au festival actoral.15
Le metteur en scène iranien Amir Reza Koohestani poursuit avec Hearing une ligne artistique aussi dépouillée que vertigineuse. Mettant en échec tout raccourci concernant une République islamique d’Iran par essence complexe, il a le courage d’une parole théâtrale exemplaire dans sa liberté, son acuité, sa dignité, son insolence.
« Sur le plateau à nu, seulement découpé de carrés de lumière, deux jeunes femmes voilées répondent l’une après l’autre à un interrogatoire muet venu du public, scrutant la masse noire et compacte, jusqu’à ce que soudain, au coeur des ténèbres, assise en bout de gradin, s’éclaire et prenne la parole une figure, voilée aussi. Les questions fusent, l’intrigue se dessine. Dans un internat, pendant les vacances, Neda aurait fait entrer son petit ami dans sa chambre... Même s’il utilise les codes dramaturgiques de nombre de ses confrères occidentaux – espace vide, vidéo, absence de quatrième mur –, le théâtre de Koohestani est purement oriental au sens où il est dépourvu d’hystérie. Ce théâtre intelligent, politique et d’une ascétique somptuosité est aussi plaisant, joyeux en dépit de ce qu’il relate. Il y a, au coeur de ce théâtre sans folklore et indéniablement inscrit dans la société iranienne d’aujourd’hui, un argument inattendu, une critique sociale qui mène hors de l’ennui des stéréotypes et mobilise le ressort le plus secret du plaisir : la subtilité. » Hervé Pons, supplément Les Inrocks consacré au festival actoral.15
MEHR THEATRE GROUP / TEXTE ET MISE EN SCÈNE AMIR REZA KOOHESTANI / ASSISTANTS À LA MISE EN SCÈNE MOHAMMAD REZA HOSSEINZADEH ET MOHAMMAD KHAKSARI / AVEC MONA AHMADI, AINAZ AZARHOUSH, ELHAM KORDA, MAHIN SADRI / VIDÉO ALI SHIRKHODAEI / MUSIQUE ANKIDO DARASH ET KASRAA PAASHAAIE / SON ANKIDO DARASH / CRÉATION LUMIÈRES SABA KASMAEI / SCÉNOGRAPHIE AMIR REZA KOOHESTANI ASSISTÉ DE GOLNAZ BASHI RI / COSTUMES ET ACCESSOIRES NEGAR NEMATI ASSISTÉE DE NEGAR BAGHERI / ASSISTANT PLATEAU MOHAMMAD REZA NAJAFI / TRADUCTION FRANÇAISE ET ADAPTATION SURTITRAGE MASSOUMEH LAHIDJI / crédit photos Amir Hossein Shojaei