Artiste associé à la comédie de Caen, le metteur en scène Pierre Maillet se prête au jeu du portrait-spectacle, convoquant tout le fourmillement intellectuel et social d’une époque en mouvement, celle des années 1970, qui résonne avec les questionnements de notre société actuelle. Il met en scène un livre d’entretien, publié en 1978, entre le philosophe Michel Foucault et un jeune auto-stoppeur de vingt ans. Au cours de la conversation qui se noue entre eux, sont abordées les mutations existentielles de la jeunesse dans son rapport avec la sexualité, les drogues, la famille, le travail, la religion, la musique, les lectures et la révolution. Quarante ans après, l’intérêt de ce document réside autant dans les expériences vécues de Thierry Voetzel que dans le portrait en creux de son interviewer : un philosophe joyeux, intéressé par tout et particulièrement la jeunesse, la nouvelle génération qui n’a pas connu directement Mai 68. Le jeune comédien Maurin Olles est la révélation de ce spectacle. Il incarne le jeune amant de Foucault avec l’évidence de sa jeunesse, de sa beauté et une façon d’être magnifique de simplicité.
« Témoignage d’une période révolue et d’une société en transformation, ce spectacle émouvant et nécessaire pose des questions infiniment actuelles sur la révolution, la liberté, les luttes intimes et politiques. » L’humanité, Sophie Joubert, janvier 2017.
Production Comédie de Caen – CDN de Normandie / Avec le soutien artistique du DIESE # Rhône-Alpes.
Artiste associé à la comédie de Caen, le metteur en scène Pierre Maillet se prête au jeu du portrait-spectacle, convoquant tout le fourmillement intellectuel et social d’une époque en mouvement, celle des années 1970, qui résonne avec les questionnements de notre société actuelle. Il met en scène un livre d’entretien, publié en 1978, entre le philosophe Michel Foucault et un jeune auto-stoppeur de vingt ans. Au cours de la conversation qui se noue entre eux, sont abordées les mutations existentielles de la jeunesse dans son rapport avec la sexualité, les drogues, la famille, le travail, la religion, la musique, les lectures et la révolution. Quarante ans après, l’intérêt de ce document réside autant dans les expériences vécues de Thierry Voetzel que dans le portrait en creux de son interviewer : un philosophe joyeux, intéressé par tout et particulièrement la jeunesse, la nouvelle génération qui n’a pas connu directement Mai 68. Le jeune comédien Maurin Olles est la révélation de ce spectacle. Il incarne le jeune amant de Foucault avec l’évidence de sa jeunesse, de sa beauté et une façon d’être magnifique de simplicité.
« Témoignage d’une période révolue et d’une société en transformation, ce spectacle émouvant et nécessaire pose des questions infiniment actuelles sur la révolution, la liberté, les luttes intimes et politiques. » L’humanité, Sophie Joubert, janvier 2017.
Texte Michel Foucault, Thierry Voeltzel / Adaptation et mise en scène Pierre Maillet / Avec Maurin Olles et Pierre Maillet / À partir du livre de Thierry Voeltzel Vingt ans et après, édité aux éditions Verticales / Crédit photos Tristan Jeanne-Valès
Pierre Maillet
Membre fondateur du Théâtre des Lucioles, compagnie conventionnée en Bretagne, Pierre Maillet est acteur et
metteur en scène. Il est actuellement artiste associé à la Comédie de Caen et à la Comédie de Saint-Etienne. Il
a mis en scène Fassbinder, (Preparadise sorry now, Du sang sur le cou du chat, Les ordures, la ville et la mort,
Anarchie en Bavière), Peter Handke (Le poids du monde – un journal, La chevauchée sur le lac de Constance),
Philippe Minyana (La Maison des morts), Copi (Copi, un portrait, Les 4 jumelles, La journée d’une rêveuse),
Laurent Javaloyes (Igor etc…), Lars Noren (Automne et hiver, La Veillée), Jean Genet (Les bonnes), Rafaël
Spregelburd (La panique, Bizarra).
En 2013/2015, il a écrit et met en scène Little Joe, d’après la trilogie de Paul Morrissey Flesh/Trash/Heat et
Letzlove/ Portrait(s) Foucault d’après les entretiens de Thierry Voeltzel avec Michel Foucault en 2015.
En 2016, il met en scène La Cuisine d’Elvis de Lee Hall.
Il est également comédien, sous la direction de Marcial di Fonzo Bo : Eva Peron et La Tour de la défense
de Copi, OEdipe/Sang de Sophocle et Lars Noren, et avec le tandem Marcial Di Fonzo Bo/Élise Vigier dans
La estupidez, La paranoïa, L’entêtement de Rafaël Spregelburd, Dans la république du bonheur de Martin
Crimp, Vera de Petr Zelenka… Il joue également sous la direction de Mélanie Leray, Bruno Geslin (Mes jambes
si vous saviez quelle fumée, d’après l’oeuvre de Pierre Molinier), Christian Colin, Patricia Allio, Hauke Lanz
(Les Névroses sexuelles de nos parents de Lukas Bärfuss), Zouzou Leyens (Il vint une année très fâcheuse),
Marc Lainé (Break your leg !), Jean-François Auguste (La tragédie du vengeur), Matthieu Cruciani (Faust de
Goethe, Rapport sur moi de Grégoire Bouillier, Non réconciliés de François Bégaudeau, Un beau ténébreux de
Julien Gracq) et Guillaume Béguin (La Ville de Martin Crimp, Le baiser et la morsure, Le Théâtre sauvage).
Maurin Olles
Maurin Olles est sorti de l’Ecole de la Comédie de St-Étienne en juin 2015 après 3 années de formation sous
le parrainage de Marion Aubert, où il a notamment travaillé avec Arnaud Meunier, Alain Francon, Matthieu
Cruciani, Caroline Guiela Nguyen, Marion Guerreiro, Claude Mourieras... Il a également mis en scène un
spectacle intitulé Jusqu’ici tout va bien présenté notamment au Festival d’Avignon 2015 dans le cadre des
programmations CCAS. En 2016/2017, il a joué dans Un beau ténébreux de Julien Gracq mis en scène par
Matthieu Cruciani et dans le cadre du Festival d’Avignon 2016 dans Truckstop de Lot Vekemans mis en scène
par Arnaud Meunier.
Michel Foucault, stop et encore. Pierre Maillet redonne vie aux conversations du philosophe avec un auto-stoppeur. Magistral.
Durant les années 70, un homme de 20 ans est pris en stop par un homme chauve, aux lunettes cerclées de
métal. Celui-ci dit son nom et, quand il l’énonce, le jeune homme s’aperçoit qu’il conduit une petite voiture
pourrie qui ne lui ressemble pas. Une rencontre a lieu. Le conducteur s’appelle Michel Foucault, il a plus de 50
ans, s’intéresse à ce qu’est la jeunesse d’alors. Les deux entament une série de conversations, un livre paraîtra, et
le philosophe tiendra à rester anonyme. Il ne veut pas qu’on s’intéresse à lui, mais aux propos du jeune homme.
L’ouvrage est reparu chez Verticales il y a deux ans, cette fois avec l’identité du philosophe.
C’est un prologue, le spectacle mis en scène et joué par Pierre Maillet a lieu au présent, pas de voiture sur scène,
rien d’illustratif. Ce qui est montré est la condition d’une conversation. Qu’est-ce qui permet qu’elle ait lieu et
que les mots ne soient plus rempart ? Qu’est-ce qui fait qu’on s’autorise à parler sans fard de sexualité, des
désirs incestueux d’une fratrie « horizontale, dira Foucault » sans passage à l’acte, et politique, puisqu’on est à
une époque où « tout est politique » ? Ce qui manque, sans que le manque ne soit souligné, ce sont les femmes.
Elles n’existeraient pas que la Terre tournerait tout aussi bien. La voix qui porte les questions impressionne.
Claire, précise, articulée, bienveillante : on saisit qu’elle provient de la jauge, mais on ne parvient pas à repérer
qui la porte. Représente-t-elle celle des spectateurs ? Cet homme qui invite le garçon à se dévoiler et à prendre
conscience de ses pensées reste dans l’obscurité, tout comme Foucault lors de la parution de l’ouvrage. Il dit :
« Bon, dis-moi, il est 6 heures moins 10, tu veux qu’on parle pendant une petite heure ? » Ses propos sont
enregistrés, ses mots sont des pépites.
L’acteur qui joue le jeune homme est seul sur scène, en pleine lumière. L’homme qui l’interroge s’excuse parfois.
Il n’aimerait pas lui rappeler le prêtre de son enfance. Le jeune homme ne s’esquive pas, il est d’accord pour
parler de ce qu’il y a de plus intime : la découverte de l’homosexualité, l’impossibilité de tomber amoureux alors
que le plaisir, lui, est si évident, la drogue, mais aussi le quotidien à l’hôpital où il est chargé de nettoyer le sol, et
le traitement des malades en fin de vie, dont les médecins s’arrangent pour qu’ils meurent le samedi parce que
c’est plus pratique.
Ce qui est beau, dans la simplicité de cette mise en scène - deux chaises sur le plateau, un écran où seront
projetées quelques photos dont on devine qu’elles montrent l’acteur enfant -, c’est qu’elle laisse le spectateur
se centrer uniquement sur l’émergence de la parole, élimine au maximum l’anecdote. Maurin Olles, qui a l’âge
du personnage, réussit formidablement à faire croire qu’il ne joue pas, que ses hésitations sont les siennes,
à l’instant, sur scène. Que le passé est présent. Il parvient à ce que le passage à la scène des propos dépasse
magistralement son contexte, pour nous toucher aujourd’hui.
Libération, Anne Diatkine, 6 janvier 2017
Michel Foucault et « le garçon de 20 ans », libre comme le vent
Pierre Maillet met en scène, au Monfort théâtre, un livre d’entretiens entre le philosophe et un jeune homme
rencontré par hasard. Eté 1975. Un jeune homme fait du stop sur l’autoroute. Un automobiliste s’arrête, qui
semble de prime abord étrange : il est chauve, porte des lunettes cerclées d’acier, une veste à carreaux très
élégante. Le garçon s’appelle Thierry Voeltzel. Le conducteur, c’est le philosophe Michel Foucault. Les deux
hommes deviennent amis, amants. Et l’intellectuel parisien propose au jeune homme libre comme le vent de
faire un livre ensemble, sur ce que c’est que d’avoir 20 ans en 1975. Pendant un an, Foucault interviewe Thierry
Voeltzel sur tous les sujets qui lui semblent importants à ce moment-là : l’homosexualité, la famille, le travail, la
politique.
En 1978 sort un livre, Vingt ans et après, cosigné par les deux hommes, mais que le philosophe aurait aimé
intituler Letzlove – anagramme de Voeltzel. Publié dans l’indifférence – quasi – générale, ce petit volume a été
réédité par les éditions Verticales en 2013, et c’est à cette occasion que l’acteur et metteur en scène Pierre
Maillet l’a lu et a décidé d’en faire un spectacle. Ce n’est pas tant un livre sur Michel Foucault – quoique, dans
la manière dont il s’efface et renvoie la balle, il se dessine de lui un portrait formidable – que sur « le garçon de
vingt ans », comme l’appelait son ami.
Avec l’évidence de la jeunesse, de la beauté et d’une façon d’être au monde magnifique, l’acteur Maurin Olles est
la révélation de ce spectacle. Et c’est lui qui s’avance sur le plateau quasi nu, avec l’évidence de la jeunesse, de la
beauté et d’une façon d’être au monde magnifique, tel que le joue l’acteur Maurin Olles, qui est la révélation de
ce spectacle. Tout est incarné dans le spectacle de Pierre Maillet, qui, lui, joue le rôle du philosophe, d’abord de
manière fantomatique, puis en chair et en os sur le plateau. C’est toute une histoire qui prend corps ici, celle de
ce moment particulier, le milieu des années 1970, où les soixante-huitards les plus lucides – et Foucault est des
leurs – se rendent compte que la partie est déjà perdue, que la révolution
est en train d’échouer sur le plan de la
lutte des classes, mais qu’il reste une carte à jouer sur le terrain de la libération des moeurs.
C’est fou à quel point ces entretiens sont pleins de tous les débats d’une époque en mouvement, à leur manière
concrète et sans prétention. Et c’est fou à quel point, quarante ans après Vingt ans et après, ce spectacle,
qui évite l’écueil de la nostalgie – Pierre Maillet appartient à la génération qui suit celle de Mai 68 –, entre en
résonance avec ce que nous vivons aujourd’hui. S’il en est ainsi, c’est d’abord parce que Thierry Voeltzel est en
soi une personne hors du commun, qui a toujours voulu que son idéal et ses idées s’incarnent dans sa vie propre,
et y a réussi. Et, en ce sens, il en représente bien d’autres : discrets, ils ne sont pas ceux qui ont pris le pouvoir
dans la société et qui eux, souvent, se sont reniés. Loin d’être un moine-soldat de la révolution, Thierry Voeltzel,
dans la peau de Maurin Olles, offre l’image infiniment séduisante d’un être libre et vivant au sens le plus fort, le
plus nietzschéen du terme. Aujourd’hui, il vit à Saïgon, au Vietnam, où il fabrique des meubles rares et beaux.
Et maintenant que l’horizon d’un monde plus libre et plus juste semble s’être éloigné encore beaucoup plus loin
qu’en 1975 ? Paradoxalement, ce Letzlove ne laisse pas un sentiment pessimiste, au contraire. Il invite à penser,
ce sans quoi ni refondation ni révolution ne seront possibles.
Le Monde, Fabienne Darge, janvier 2017.
Letzlove, Michel Foucault et le « garçon de 20 ans »
Pierre Maillet met en scène les entretiens du philosophe avec Thierry Voeltzel, un jeune homme rencontré en 1975. Ils se sont connus par hasard, à la porte de Saint-Cloud. Thierry Voeltzel a 20 ans, rentre d’un voyage au Canada et fait du stop pour aller voir ses parents à Caen. Philosophe star, enseignant aux États-Unis, Michel Foucault l’embarque dans sa voiture. « Ne seriez–vous pas Michel Foucault ? » demande le jeune homme qui, la veille, a longuement feuilleté son livre sur Pierre Rivière. Ils feront ensemble le voyage retour et deviendront brièvement amants. Touché par le « garçon de 20 ans », attentif au quotidien d’une jeunesse qu’il ne comprend pas toujours, d’une génération qui vit différemment de la sienne l’engagement politique et la sexualité, Foucault va se lancer, poussé par l’éditeur Claude Mauriac, dans une série d’entretiens. Le livre paraît en 1978, dans l’indifférence générale, puis est réédité en 2014, avec une postface de Thierry Voeltzel.
Michel Foucault ne voulait pas mener les entretiens, pensant que son nom occulterait la force des propos de son interlocuteur. Souvenons-nous de l’interview donnée au journal Le Monde en 1980 sous l’identité du « philosophe masqué » : « Pourquoi vous ai-je suggéré que nous utilisions l’anonymat ? Par nostalgie du temps où, étant tout à fait inconnu, ce que je disais avait quelques chances d’être entendu. » Il a même suggéré à Thierry Voeltzel, qui a refusé de prendre le pseudonyme « Letzlove », anagramme de son nom. C’est le titre choisi par Pierre Maillet, metteur en scène et adaptateur du texte avec l’acteur Maurin Olles, pour ce spectacle de poche, portatif, destiné à circuler dans les universités, les bibliothèques, les lieux culturels et sociaux. Le dispositif est en accord avec la volonté de Foucault : l’intervieweur reste dans l’ombre pour mettre au centre la parole du jeune homme. Vêtu d’un col roulé bleu canard qui rappelle les célèbres sous-pulls du philosophe (la ressemblance s’arrête là), Pierre Maillet est une voix qui pose des questions depuis la régie, au milieu des spectateurs. La scénographie est minimale : deux chaises, un micro sur pied, un tourne-disque orange vintage sur lequel tournera un disque des Rolling Stones. Au fond du plateau, les chapitres de l’entretien sont projetés en diapos, comme sur une page blanche : « 1975 », « Vers l’homosexualité », « Homosexualité et politique », « L’amour »… Face public, en chemisette, débardeur jacquard et pattes d’éph en velours, Maurin Olles porte les mots d’un jeune homme sage, parfois naïf, dont le corps et l’esprit vont peu à peu s’émanciper.
Letzlove-Portraits(s) Foucault est à la fois le récit d’un parcours individuel, le portrait d’une génération et, en creux, celui de l’intervieweur. Fils de bourgeois catholiques fermés, enfant battu, Thierry Voeltzel est encore étudiant en japonais quand il rencontre Michel Foucault. Très vite, il rompt avec l’université, décharge des camions rue Saint-Denis, devient manoeuvre à l’usine, agent hospitalier. Dans la lignée des « établis » (Robert Linhart, Leslie Kaplan, qui signe un texte sur le spectacle), il met en adéquation sa vie et ses idées. Au coeur des entretiens, la sexualité, et particulièrement l’homosexualité, se vit au jour le jour, dans une insouciance pas encore assombrie par le sida, comme une arme contre les carcans de la famille et du pouvoir. Témoignage d’une période révolue et d’une société en transformation, ce spectacle émouvant et nécessaire pose des questions infiniment actuelles sur la révolution, la liberté, les luttes intimes et politiques. Il se termine sur une photographie de Maurin Olles enfant, dans une manifestation, vêtu d’une combinaison de travail ornée d’un autocollant CGT.
L’Humanité, Sophie Joubert, janvier, 2017.
L’idée première de ce projet était de rendre palpable, physique et vivante l’impression directe qu’ont provoqué
chez moi la lecture de ces entretiens. Mettre en avant la rencontre, et surtout le jeune homme. En faire le
portrait à l’aide d’une chaise, d’un projecteur diapos et de deux micros. Utiliser les outils de tout conférencier,
professeur, ou rencontre publique quelconque (du moins en 1975) pour mettre l’intime en lumière avec la
même franchise et la même décontraction que son interlocuteur il y a quarante ans. Au-delà de la simple
mise en lumière, les diapositives sont utilisées également comme repères historiques (et poétiques) pour
nous resituer dans les différents événements qui jalonnent ses points de vue. Nous sommes donc 2, comme
dans le livre. En lumière le jeune Thierry, un garçon d’aujourd’hui et surtout du même âge. Etant très lié à
l’Ecole de la Comédie de Saint-Etienne, (je suis le parrain de la promotion 27 qui sortira en 2017) j’ai proposé
à l’un des élèves sortants, Maurin Olles, de l’incarner. Quant à moi je me charge des questions. Mais pour
déjouer l’interview classique et surtout respecter le souci d’anonymat initial de Foucault afin de mettre en
avant le jeune homme et pas lui, je ne suis pas « physiquement » sur le plateau. J’interviens de la régie, en
tout cas avec le public entre nous. L’idée de cette forme, très autonome et très simple permet au spectacle
de circuler le plus possible. Il s’adresse d’évidence au public étudiant à l’université, comme un cours ou une
conférence particulière, mais pas seulement. Il peut se jouer aussi dans les librairies, bibliothèques, divers
lieux culturels et sociaux, mais aussi bien sûr au théâtre, dans les décors des spectacles qui jouent au même
moment, pourquoi pas... La circulation presqu’interventionniste de cette parole intime et libertaire fait écho
à beaucoup de thématiques importantes à faire circuler aujourd’hui justement. Il ne s’agit pas non plus de
tomber dans l’apologie ou la critique d’une époque révolue, mais plutôt continuer de poser simplement par le
biais d’une attention particulière à la jeunesse et au dialogue inter générationnel, la question de la liberté et de
l’engagement.
Pierre Maillet