Le collectif Sous le Manteau nous propose avec son Mikado géant un « petit récit d’effondrements » pour six acrobates à l’agilité virtuose.
Après Monstro, pièce pour acrobates et mâts chinois fixes, les membres du collectif Sous le Manteau exploitent une scénographie en mouvement. Le propos de Mikado s’y prête tout particulièrement : traiter des effondrements du monde et de notre environnement par les moyens du cirque : le corps, les objets, l’espace. Question objets, une quarantaine de tubes métalliques que les acrobates tentent d’assembler, plan de montage à la main, en de périlleuses structures. De fragiles équilibres sur lesquels grimpent et se suspendent les acrobates. Leurs prouesses sont à la fois belles, tragiques et drôles. Des courses effrénées se transforment en une danse acrobatique et jubilatoire avant que le spectacle ne bascule dans bien autre chose que le rire. On crie, on court, on se heurte, on se traine, on se relève. Dans la mise en scène constante de leur manipulation, ces assemblages qui se défont donnent aussi à voir le spectacle de l’entraide et de l’effort collectif. Entre vent de panique et suspension solaire, la poésie chaotique de Mikado nous enchante !
CRÉATION 2023

Le collectif Sous le Manteau nous propose avec son Mikado géant un « petit récit d’effondrements » pour six acrobates à l’agilité virtuose.
Après Monstro, pièce pour acrobates et mâts chinois fixes, les membres du collectif Sous le Manteau exploitent une scénographie en mouvement. Le propos de Mikado s’y prête tout particulièrement : traiter des effondrements du monde et de notre environnement par les moyens du cirque : le corps, les objets, l’espace. Question objets, une quarantaine de tubes métalliques que les acrobates tentent d’assembler, plan de montage à la main, en de périlleuses structures. De fragiles équilibres sur lesquels grimpent et se suspendent les acrobates. Leurs prouesses sont à la fois belles, tragiques et drôles. Des courses effrénées se transforment en une danse acrobatique et jubilatoire avant que le spectacle ne bascule dans bien autre chose que le rire. On crie, on court, on se heurte, on se traine, on se relève. Dans la mise en scène constante de leur manipulation, ces assemblages qui se défont donnent aussi à voir le spectacle de l’entraide et de l’effort collectif. Entre vent de panique et suspension solaire, la poésie chaotique de Mikado nous enchante !
Le collectif Sous Le Manteau joue l’effondrement.
Dans Mikado, le jeu, se trouvent 41 bâtons de plusieurs couleurs. Dans Mikado, le spectacle du collectif Sous Le Manteau, il y a 41 mâts chinois en métal, en bois et en pvc. Quel est le lien entre les deux ? Outre le nom et le nombre d’éléments, la réponse est dans le sous-titre de cette nouvelle création : Petit récit d’effondrements. Le jeu commence en effet par une chute chaotique des différents bâtons. Mais là, rien est reconstruit. Avec les six acrobates, une destruction doit être un point de départ vers un autre futur, favoriser un imaginaire, et permettre de comprendre les erreurs pour ne pas les commettre à nouveau.
« Nous avions envie de traiter de cette thématique de l’effondrement. C’est un vaste sujet aujourd’hui avec la disparition de nos écosystèmes. Nous avons souhaité l’aborder de manière circassienne. Dans ce ring, nous venons éprouver ces différents effondrements, tester des limites. Chacun va appréhender les situations de manière différente », explique Constance Bugnon, membre du collectif.
Avec Mikado, proposé vendredi 10 mars à l’espace Marc-Sangnier et au Forum pendant le festival Spring, les acrobates de Sous le Manteau poursuivent leur recherche sur le mât chinois entamé dans Monstro.
« Nous voulons renouveler la pratique. Avec des mâts qui ont diverses propriétés, nous pouvons les appréhender dans leur verticalité et leur horizontalité. Il est possible de les manier, de jouer avec ». Jouer pour expérimenter, trouver la force de se relever après une éventuelle chute.
Relikto, Maryse Bunel, 7 mars 2023
Six acrobates au mât chinois évoluent sur scène autour d’un mikado géant, avec 41 mâts équivalant aux 41 baguettes du fameux jeu. Le thème de cette création de 2023 est également lié au mikado : l’effondrement. L’effondrement des corps comme celui de notre environnement, fragile et instable ; un phénomène qui nécessite de repenser le collectif, le rapport à l’autre, le quotidien... Au sol, en l’air, en pagaille ou alignés, les agrès mobiles que sont les mâts démultiplient les chorégraphies acrobatiques et l’expressivité des artistes.
Télérama, Frédéric Chapuis, 27 janvier 2023.
« Après avoir créé le spectacle Monstro, le Collectif Sous le Manteau fait appel à moi pour mettre en scène leur nouvelle création. Fort.e.s de cette première expérience, je rencontre des artistes qui ont su trouver un terrain artistique commun non sans débats et réajustements constants, c’est bien là l’intelligence et la richesse de la démarche collective. Composer avec l’autre, écouter, comprendre, changer... ce qui en somme fait société. Pas étonnant alors que leur inspiration s’étende sur ce vaste thème humain fondamental : moi, les autres et notre environnement commun. Dans Monstro il s’agissait de « moi avec moi » et de « moi avec les autres », puis comme s’iels avaient par cela formé ce tout qu’on appelle communauté, ils abordent avec Mikado le « Nous et l’environnement vital ». La suite semble logique. J’ai rencontré des artistes, mais aussi des citoyen.ne.s qui questionnent et s’engagent. Que leur recherche inclue cette « profondeur » paraît inévitable. Lors d’une première résidence d’écriture nous sommes allés sur les contours et dans les entrailles du thème de « l’effondrement » tant pour en mesurer la sériosité que pour éviter clichés et évidences. Trois mots d’ordre en ressortent : ne pas faire une œuvre didactique, faire cohabiter légèreté et gravité, enfin comment le cirque traiterait de manière singulière ce thème ? Quelles sont les composantes essentielles au cirque ? Des corps, des objets et des espaces. Ainsi il ne s’agit pas de faire une œuvre littéraire, mais une expérience humaine où nous lierons les « pourquoi, comment et donc » d’effondrements (considérant le mot au pluriel). L’idée n’étant pas de se focaliser sur l’effondrement
annoncé de l’économie et de notre écosystème, mais de traiter le phénomène dans sa mécanique et sa nature. Le public, lui, fera le pont. Entre vie et parcours des objets-matières, déchaînements, incapacités et « solutionnisme » des corps, l’humain sera au meilleur et au pire de ses capacités. C’est drôle, tragique et profondément humain. »
Florent Bergal