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Beloved Shadows
Nach
Danse / JEUDI 19 MARS 20H30 mardi 13 octobre 2020  / Théâtre Saragosse
45 MIN / TARIF C / Création 2019
Spectacle reporté

Après son intense et sensuel autoportrait dansé Cellule, présenté lors de l’édition 2019 de Résonance(s) dédiée aux cultures urbaines, la danseuse et chorégraphe Nach explore de nouvelles énergies puisées dans la culture japonaise lors d’un séjour de six mois à la Villa Kujoyama à Kyoto. Électron libre du krump, formée à l’épreuve de la rue et des battles, Nach s’aventure au gré de ses intuitions et de son instinct dans une recherche du geste qui transcende les codes et les cultures. Dans ce nouvel opus, Beloved Shadows, elle confronte la tension musculaire, le lâcher-prise, la haute-énergie et la jouissance du krump au contrôle, à l’intériorité, aux corps fantomatiques rencontrés dans l’oeuvre d’Hijikata Tatsumi, maître de la danse butô. La chorégraphe se défait des contraintes et des concepts, se laisse traverser par les formes qui habitent son corps de krumpeuse baigné d’images et d’impressions : la vieille femme d’Okinawa, le boxeur... Des sensations, des marches, des énergies qui lui reviennent comme les accents d’une langue longtemps entendue. Nach convoque sur le plateau ses propres personnages, ses propres mythes. Elle compose avec l’épuisement physique, la répétition des mouvements, la fièvre et la folie, la déformation, l’instinct, la violence et l’animalité comme territoire de danse commun permettant le croisement de cultures si différentes.

Nach Van Dance Company / Chorégraphie et interprétation Nach / Musique originale Koki Nakano / Lumière (en cours) / Costume (en cours) / Régisseur général Vincent Hoppe / Administration - Production - Diffusion MANAKIN – Lauren Boyer & Leslie Perrin / CRÉDITS PHOTOS ANDRÉ BALDINGER
Production

Production Nach Van Van Company / Coproduction (en cours) CDCN Atelier de Paris, L’Échangeur – CDCN Hauts-de- France, La Place de la Danse – CDCN Toulouse-Occitanie, Centre chorégraphique national de La Rochelle / Cie Accrorap – Direction Kader Attou, CCN de Roubaix / Soutien La DRAC Ile-de-France au titre de l’aide au projet, La SACD Beaumarchais au titre de l’aide à l’écriture en danse, Le Gymnase CDCN Hauts-de-France / Nach est artiste compagnonne du Centre chorégraphique national de La Rochelle / Cie / Accrorap – Direction Kader Attou et est soutenue par le CDCN Atelier de Paris dans le cadre du fonds FoRTE / Nach était artiste résidente à la Villa Kujoyama à Kyoto de juillet à décembre 2018 / Création 17 octobre 2019 à l’Échangeur, CDCN Hauts-de- France

Après son intense et sensuel autoportrait dansé Cellule, présenté lors de l’édition 2019 de Résonance(s) dédiée aux cultures urbaines, la danseuse et chorégraphe Nach explore de nouvelles énergies puisées dans la culture japonaise lors d’un séjour de six mois à la Villa Kujoyama à Kyoto. Électron libre du krump, formée à l’épreuve de la rue et des battles, Nach s’aventure au gré de ses intuitions et de son instinct dans une recherche du geste qui transcende les codes et les cultures. Dans ce nouvel opus, Beloved Shadows, elle confronte la tension musculaire, le lâcher-prise, la haute-énergie et la jouissance du krump au contrôle, à l’intériorité, aux corps fantomatiques rencontrés dans l’oeuvre d’Hijikata Tatsumi, maître de la danse butô. La chorégraphe se défait des contraintes et des concepts, se laisse traverser par les formes qui habitent son corps de krumpeuse baigné d’images et d’impressions : la vieille femme d’Okinawa, le boxeur... Des sensations, des marches, des énergies qui lui reviennent comme les accents d’une langue longtemps entendue. Nach convoque sur le plateau ses propres personnages, ses propres mythes. Elle compose avec l’épuisement physique, la répétition des mouvements, la fièvre et la folie, la déformation, l’instinct, la violence et l’animalité comme territoire de danse commun permettant le croisement de cultures si différentes.

DISTRIBUTION

Nach Van Dance Company / Chorégraphie et interprétation Nach / Musique originale Koki Nakano / Lumière (en cours) / Costume (en cours) / Régisseur général Vincent Hoppe / Administration - Production - Diffusion MANAKIN – Lauren Boyer & Leslie Perrin / CRÉDITS PHOTOS ANDRÉ BALDINGER

 
 

Nach rencontre le Krump à l’âge de 22 ans devant l’Opéra de Lyon après avoir vu Rize le film documentaire de David Lachapelle consacré à cette danse urbaine. La rue est sa première école.
Elle forge ensuite sa danse au fil de rencontres, avec Heddy Maalem en 2012, qui détermine son désir de développer le Krump au contact d’autres pratiques, avec Bintou Dembélé, avec Marcel Bozonnet, avec des arts traditionnels comme le Kathakali et le flamenco. Ses références se trouvent aussi du côté de la photographie (Antoine d’Agata, Francesca Woodman…), la poésie (Sony Labou Tansi…), des arts audiovisuels, du cinéma d’essai et des musiques expérimentales.
Nach crée son premier solo Cellule en décembre 2017, puis devient artiste résidente à la Villa Kujoyama à Kyoto en 2018 (juillet-décembre). Elle prépare actuellement sa prochaine création Beloved Shadows à venir en octobre 2019 à L’Échangeur CDCN (Château-Thierry) et travaille sur un projet de vidéo-danse Instantané de désir.
Nach est artiste compagnonne du Centre Chorégraphique national de La Rochelle / Cie Accrorap - Direction Kader Attou. Elle est également soutenue par le CDCN Atelier de Paris au titre du Fonds FoRTE.

Le désir
Il m’a fallu du temps pour assumer mon désir et ses contradictions. (désir d’être désirée, désir de souffrir, désir de l‘autre, désir du corps qui danse, désir de la mort…).
En tant que danseuse de Krump, j’évolue dans un univers très masculin où l’extase parvient en usant le corps, en allant chercher les forces profondes.
L’épuisement physique, la répétition des mouvements, le corps et le visage habités, contractés, libérés, grimaçants, fièvre et folie, déformation, instinct, violence, animalité… Qu’a à voir cet état de jouissance dans les énergies hautes et le lâcher-prise, avec le contrôle, la maîtrise d’un mouvement rituel, en tout cas ce que j’imagine, sans doute naïvement du rapport au corps au Japon ?
Je suis fascinée.
Il y a la danse Butô, comme continuité d’une exploration de l’intériorité sensible, ravagée, qui n’a d’autre choix que de hurler sourdement.
Ma danse, elle, c’est mon érotique.
Qu’ai-je à voir avec une Geisha ?
Y-a-t-il un lien entre les rituels urbains des sessions Krump sur le toit du Décathlon, Porte de Montreuil et ce que je pressens de la sophistication de cette culture ? Dans un cercle, où tous vous dévorent des yeux, être observée et désirée par les hommes, au milieu de tous ces hommes qui admirent ma force.
Nach aimera-t-elle le bondage ?
Comment mettra-t-elle en mouvement ces dessins qui la troublent quand elle regarde ces estampes japonaises dont l’audace ressemble si fort à ce qui traverse son corps ? Quels sont ces liens puissants et mystérieux ?
Une voyageuse.
Une femme métisse.
Nach va ouvrir les frontières et rencontrer la différence.

Le butô
Je découvre l’OEuvre d’Hijikata Tatsumi. Sa méthode de notation et la manière dont il s’inspire de courant artistique, d’oeuvres d’art, d’images, de personnages de la vie quotidienne, personnages fantastiques et mythologiques. Il y a la révélation artistique qui me frappe en regardant sa pièce Costume en face. Je suis subjuguée par ce que je vois, pendue aux corps des danseurs, à cette énergie organique venue d’un autre monde. Ces corps fantomatiques me fascinent.
Moa san, le danseur d’Hijikata nous enseigne les mouvements de la rose de coton, du fantôme, de la vieille femme d’Okinawa. Il y a la tête décapitée, la colonne nazie qui tient entre ses mains un crâne. Il y a la femme démon dont les cheveux longs tombent entre les mains, sa tête courbée par le poids des cheveux avant que ces derniers ne flottent dans toute la pièce, en lévitation, découvrant un visage horrible aux yeux exorbités. Son regard empli de haine qu’elle jette derrière son épaule. Sa subtile et lente avancée en diagonale légère.
J’écoute. J’observe le Sensei danser. Je suis perplexe puis emportée. Je vis l’expérience de ces marches longues et lentes, sous l’hypnose de ma propre respiration profonde et centrée. Ce ne sont pas mes pieds qui avancent mais une densité dans mon dos ; qui me pousse et me retient en même temps. Que reste-t-il de ces enseignements ? Des sensations, des marches et énergies dans le corps qui reviennent comme l’accent d’une langue qu’on a entendu pendant des mois, comme des odeurs qui reviennent dans un brin de vent. Des questionnements existants. Quelles sont les miennes d’images ? Quels sont mes personnages, mes mythes ?
Je réalise que je ne pars pas d’images. Mais maintenant que j’appréhende la méthodologie d’Hijikata, je réalise que les images habitent puissamment mon corps. C’est lui, le corps, qui me dicte ces images et pas l’inverse.
Nach, 2019

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