Boris Charmatz, directeur du Musée de la Danse – Centre chorégraphique national de Rennes jusqu’en 2018, et Emmanuelle Huynh, qui a formé nombre de danseurs et de jeunes chorégraphes à la tête du Centre national de danse contemporaine d’Angers (2004 à 2012), proposent une soirée composée en hommage à Odile Duboc. Tous deux interprètes de la pièce Trois Boléros (1996) à sa création, ils continuent de faire vivre cette oeuvre majeure, sculptée dans la masse des corps, tendue entre verticalité et abandon charnel. En première partie, les deux chorégraphes s’inspirent librement du duo boléro 2 pour livrer une autre partition issue de leurs mémoires qui prend appui sur la musique étirée de Maurice Ravel. Épure, limpidité du trait mais aussi vertige de la matière, on retrouve ici toutes les composantes de la danse d’Odile Duboc dans un mouvement qui vise à en élargir la perception. En deuxième partie, ils interprètent la version originale de la chorégraphie.
« Dans le deuxième boléro, la danse de Boris Charmatz et Emmanuelle Huynh oppose une résistance puissante à l’expansion musicale progressive. Ce duo, concentré en un point de la scène, se laisse envelopper par la musique sans jamais être envahi. Il sculpte avec lenteur une matière commune qui tient de l’abandon et de la douceur, de l’attirance, du désir, de la fusion et de l’arrachement. » Odile Duboc, 2000
étrangler le temps a été créée en 2009 au Musée de la danse / Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne - Direction Boris Charmatz, Rennes / Production Terrain / Terrain est soutenu par le ministère de la Culture – Direction Générale de la Création Artistique, et implanté en Région Hauts-de- France / Dans le cadre de son implantation, la compagnie est associée à l’Opéra de Lille, au phénix scène nationale de Valenciennes, et à la Maison de la Culture d’Amiens / Boris Charmatz est également artiste accompagné par Charleroi danse (Belgique) durant trois années, de 2018 à 2021.
boléro 2 Coproduction Contre Jour Centre chorégraphique national de Franche-Comté à Belfort, La Filature Scène nationale de Mulhouse, Théâtre de la Ville- Paris, Centre Jean-Renoir Scène nationale de Dieppe, La Coursive Scène nationale de La Rochelle
Boris Charmatz, directeur du Musée de la Danse – Centre chorégraphique national de Rennes jusqu’en 2018, et Emmanuelle Huynh, qui a formé nombre de danseurs et de jeunes chorégraphes à la tête du Centre national de danse contemporaine d’Angers (2004 à 2012), proposent une soirée composée en hommage à Odile Duboc. Tous deux interprètes de la pièce Trois Boléros (1996) à sa création, ils continuent de faire vivre cette oeuvre majeure, sculptée dans la masse des corps, tendue entre verticalité et abandon charnel. En première partie, les deux chorégraphes s’inspirent librement du duo boléro 2 pour livrer une autre partition issue de leurs mémoires qui prend appui sur la musique étirée de Maurice Ravel. Épure, limpidité du trait mais aussi vertige de la matière, on retrouve ici toutes les composantes de la danse d’Odile Duboc dans un mouvement qui vise à en élargir la perception. En deuxième partie, ils interprètent la version originale de la chorégraphie.
« Dans le deuxième boléro, la danse de Boris Charmatz et Emmanuelle Huynh oppose une résistance puissante à l’expansion musicale progressive. Ce duo, concentré en un point de la scène, se laisse envelopper par la musique sans jamais être envahi. Il sculpte avec lenteur une matière commune qui tient de l’abandon et de la douceur, de l’attirance, du désir, de la fusion et de l’arrachement. » Odile Duboc, 2000
étrangler le temps / DURÉE 50 MIN
Interprétation Boris Charmatz, Emmanuelle Huynh /
Librement inspiré de boléro 2 (extrait du spectacle
Trois Boléros, conçu par Odile Duboc et Françoise
Michel, 1996) / Dispositif scénique et lumières
Yves Godin / Étirement du Boléro de Ravel,
arrangements Olivier Renouf
boléro 2 / DURÉE 18 MIN
Chorégraphie Odile Duboc / Interprétation Boris
Charmatz, Emmanuelle Huynh / Conception Odile
Duboc, Françoise Michel / Matériaux sonores
Boléro de Maurice Ravel (Orchestre symphonique de la
RAI de Milan sous la direction de Sergiu Celibidache)
Photo Victor Tonelli
Boris Charmatz
Né le 3 janvier 1973 à Chambéry.
Danseur, chorégraphe et directeur de Terrain, Boris
Charmatz soumet la danse à des contraintes formelles qui
redéfinissent le champ de ses possibilités. La scène lui sert
de brouillon où jeter concepts et concentrés organiques,
afin d’observer les réactions chimiques, les intensités et les
tensions naissant de leur rencontre.
De 2009 à 2018, Boris Charmatz dirige le Musée de la
danse, Centre chorégraphique national de Rennes et de
Bretagne.
D’Aatt enen tionon (1996) à 10000 gestes (2017), il a signé
une série de pièces qui ont fait date, en parallèle de ses
activités d’interprète et d’improvisateur (notamment avec
Médéric Collignon, Anne Teresa De Keersmaeker et Tino
Sehgal).
Artiste associé de l’édition 2011 du Festival d’Avignon,
Boris Charmatz propose Une école d’art, et crée à la Cour
d’honneur du Palais des papes enfant, pièce pour 26
enfants et 9 danseurs, recréée à la Volksbühne Berlin en
2018 avec un groupe d’enfants berlinois.
Invité au MoMA (New York) en 2013, il y propose Musée
de la danse : Three Collective Gestures, projet décliné
en trois volets et visible durant trois semaines dans les
espaces du musée. Après une première invitation en 2012,
Boris Charmatz a été à nouveau présent en 2015 à la
Tate Modern (Londres) avec le projet If Tate Modern was
Musée de la danse ? comprenant des versions inédites
des projets chorégraphiques À bras-le-corps, Levée des
conflits, manger, Roman Photo, expo zéro et 20 danseurs
pour le XXe siècle. La même année, il ouvre la saison danse
de l’Opéra national de Paris avec 20 danseurs pour le XXe
siècle et invite 20 danseurs du Ballet à interpréter des
solos du siècle dernier dans les espaces publics du Palais
Garnier. En mai 2015, il propose à Rennes Fous de danse,
une invitation à vivre la danse sous toutes ses formes de
midi à minuit. Cette « assemblée chorégraphique » qui
réunit professionnels et amateurs, connaît deux autres
éditions à Rennes (en 2016 et 2018) et d’autres à Brest,
Berlin et Paris (en 2017).
Boris Charmatz est artiste associé de la Volksbühne durant
la saison 2017-2018.
Il est l’auteur des ouvrages : entretenir/à propos d’une
danse contemporaine (Centre national de la danse/ Les
presses du réel/ 2003) cosigné avec Isabelle Launay, « Je
suis une école » (2009, Editions Les Prairies Ordinaires),
qui relate l’aventure que fut Bocal, Emails 2009-2010
(2013, ed. Les presses du réel en partenariat avec le Musée
de la danse) cosigné avec Jérôme Bel.
En 2017, dans la collection Modern Dance, le MoMA
(Museum of Modem Art, New York) publie la monographie
Boris Charmatz, sous la direction d’Ana Janevski avec la
contribution de plusieurs auteurs (Gilles Amalvi, Bojana
Cvejiç, Tim Etchells, Adrian Heathfield, Catherine Wood…).
Emmanuelle Huynh
Emmanuelle Huynh, danseuse, chorégraphe et enseignante,
a étudié la danse et la philosophie. Son travail explore la
relation avec la littérature, la musique, la lumière, l’ikebana
(art floral japonais) et l’architecture. Elle crée entre autres
Mùa (1995), A Vida Enorme (2002), Cribles (2009), Shinbai,
le Vol de l’âme (2009), Spiel (2011), Tôzai !... (2014).
De 2004 à 2012, elle dirige le Centre national de danse
contemporaine à Angers et y refonde l’Ecole en créant
notamment la formation « Essais » qui dispense un «
master danse, création, performance ».
En 2016, avec Jocelyn Cottencin, ils créent A taxi driver, an
architect and the High Line, un portrait de la ville de New
York à travers son architecture, ses espaces, ses habitants,
composé de films portraits et d’une performance. Ils
réaliseront des portrait(s) sensibles, filmés et dansés de la
ville de Saint Nazaire (création 2019) et Sao Paulo au Brésil
(création 2020).
Elle crée en novembre 2017 une pièce pour 4 danseurs
Formation, d’après l’oeuvre autobiographique de Pierre
Guyotat dans un dispositif plastique imaginé par Nicolas
Floc’h.
Le travail d’Emmanuelle Huynh porté par Plateforme
Múa, compagnie à rayonnement national et international
(CERNI), s’ancre dans une vision élargie de la danse,
produisant des savoirs, des émotions qui modifient la
vision que la société peut porter sur elle-même.
De 2014 à 2016, Emmanuelle Huynh est Maître-Assistant
associée à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture
de Nantes. Elle intervient actuellement à l’ENSA Nantes-
Mauritius.
En septembre 2016, elle est nommée Cheffe de l’Atelier
danse, chorégraphie, performance aux Beaux-Arts de Paris.
Un épisode de la série documentaire Artistes en court,
de Dorothée Lorang et David Beautru, est consacré à
Emmanuelle Huynh : vimeo.com/234912729
Odile Duboc _Odile Duboc (1941-2010) a marqué l’histoire de la danse contemporaine en France, transmettant inlassablement ses convictions artistiques. Insurrection (1989), Projet de la matière (1993), trois boléros (1996), Comédie (1998), Rien ne laisse présager de l’état de l’eau (2005) comptent parmi ses pièces les plus connues du public. Elle dirigea le Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort de 1991 à 2008, tout en continuant à travailler avec des ballets d’opéra et avec des metteurs en scène. En 2009, elle continuera son travail de transmission et de mémoire.
Boléros : d’un duo corps à corps aux multiples variations musicales et dansées
Qui n’a pas dans l’oreille LE Bolero de Ravel ? Cette musique de ballet, créée en 1928,
tombée dans le domaine public en Europe en 2008 (sauf en France ou il faut attendre
2016), a aiguise l’imagination de nombreux chefs d’orchestre et de chorégraphes Samedi
soir, Odile Duboc a donne sa version du Bolero, puis Raimund Hoghe, des boléros Avec
des interprètes de talent, cette soiree, prolongée d’une rencontre avec le public, autour du
bolero (lire ci-dessous), restera dans les annales du Vivat « Quelle force i Et pourtant tout
est dans l’abandon », entendait-on au sortir du duo de Bons Charmatz et d’Emmanuelle
Huynh Le grand salon de l’hôtel de ville s’est avère, une fois de plus, une tres belle salle de
danse au doux parquet ou la public limite a 80 personnes est tout pres des danseurs Yeux
clos, Bons Charmatz, pénètre de la musique du Bolero, dans l’interprétation si émouvante
de Cehbidache, a impose sa presence toute en souplesse, force et déséquilibre maîtnse, ]
ouant avec Emmanuelle Huynh le contrepoids permanent et fluide des corps Enlacements,
au bord de la rupture, corps a corps en torsion et fusion accompagnent cette musique
obsédante qui va crescendo, comme la lumiere des deux projecteurs, jusqu’au grand
accord dissonnant final « Quand il s’achève dans la violence, le silence qui s’ensuit est
temble pour les survivants étourdis », commente Le Clezio dans La Ritournelle de la Faim
C’est un peu ce que l’on ressent a la fin de la seconde partie de Bolero Vanations, la pièce
de Raimund Hoghe Clairement associée a la mort, a l’extermination, a la guerre, la musique
du Bolero sert de chant funèbre a une chorégraphie ou les petits tas de graines colorées
repondent aux dos allonges - sur une tonalité de do majeur - puis tournant, invariablement
comme le rythme et le tempo, de façon répétitive comme la mélodie Seuls elements de
vanation, le corps de chacun et les evolutions individuelles des danseurs font echo a la
suite de soles instrumentaux Avant le final qui les réunit dans la danse a genoux sur soimême
en rond, chacun interprète son Bolero, comme la flûte, la clannette, le hautbois,
la trompette, le cor, les violons, le saxophone, le basson, le trombone entrent en scene
dans l’orchestre Cette individualité aigue offre au spectateur des visions tres différentes et
concommittantes, le renvoyant a sa propre ecoute La premiere partie a donne la part belle
aux boléros, ces musiques d’Amérique latine assez maniérées ou la poudre et la gomma
étaient de rigueur Passer de Besame Mucho au Bolero de Ravel est un grand écart qui fait
de cette pièce, mmimaliste comme toujours (un accessoire ou un geste évoque toute une
oeuvre ou un interprète), de Raimund Hoghe, une sorte de revue, en forme de clin d’oeil,
de plusieurs boléros et de leurs interprètes, de Lms Manano a Maia Plissetskaia, de Benny
Goodman a Tino Rossi L’Andalousie teintée de Mexique s’incarne parfaitement dans Ornella
Balestra, seule danseuse du ballet Des voix s’invitent, celles de Maria Callas (sur Verdi),
Chavela Vargas, Dons Day, au sein de cette pièce si humaine, orchestrée de main de maître.
Catherine Quetelard, La Voix du Nord