True Copy
Théâtre / jeudi 07 & vendredi 08 octobre 20h30  / Théâtre Saragosse
1H20 / TARIF B

Le 6 mai 1994, les gendarmes font irruption sur le domaine du faussaire néerlandais Geert Jan Jansen en France et y découvrent plus de 1600 fausses œuvres de grands maîtres comme Picasso, Dalí, Appel, Matisse et Hockney. Pendant plus de vingt ans, Geert Jan Jansen a mené le monde de l’art en bateau et, aujourd’hui encore, des tableaux de sa main sont accrochés aux cimaises de musées du monde entier, sans que quiconque ne se doute qu’il s’agit en fait de contrefaçons. Un sujet passionnant pour le groupe BERLIN mené par les Belges Bart Baele et Yves Degryse, qui depuis sa création en 2003 focalise sa recherche documentaire et interdisciplinaire sur le rapport du vrai et du faux au théâtre et dans la vie. Armé de caméras, de techniques d’interview, de tables de montage et accompagné de comédiens, BERLIN brosse le tableau de la réalité, développant un point de vue singulier qui mêle humour et sérieux. Dans True Copy, BERLIN invite Geert Jan Jansen en personne sur les planches, dévoilant le rouage interne d’un homme complexe comme toile de fond pour lever le voile sur l’hypocrisie du monde de l’art. Quelle valeur a la vérité ? N’est-il pas plus intéressant parfois de pouvoir se laisser glisser dans un mensonge brillamment échafaudé ? Le groupe BERLIN exploite l’histoire de Jansen, révélée sous la forme d’une vraie-fausse conférence, pour partager avec nous une réflexion intelligente, minutieusement élaborée, comme un jeu sur la réalité et la fiction.

EN NÉERLANDAIS SURTITRÉ

Concept et direction BERLIN, Bart Baele et Yves Degryse / Avec Geert Jan Jansen / Assistant Geert Jan Jansen Luk Sponselee / Vidéo BERLIN, Geert De Vleesschauwer, Jessica Ridderhof et Dirk Bosmans / Montage BERLIN, Geert De Vleesschauwer et Fien Leysen / Composition musicale et mixage Peter Van Laerhoven / Mixage en live Arnold Bastiaanse ou Hans De Prins / Piano Govaart Haché / Violoncelle Katelijn Van Kerckhoven / Enregistrements sonores Bas De Caluwé et Maarten Moesen / Scénographie Manu Siebens, Ina Peeters et BERLIN / Conception lumières Barbara De Wit / Coordination technique Manu Siebens et Geert De Vleesschauwer / Assistance technique Rex Tee / Trailer et teasers Fien Leysen et BERLIN / Chargées de production Celeste Driesen et Jessica Ridderhof / Production BERLIN / Administrateur Kurt Lannoye / Administration Jane Seynaeve / Diffusion Eveline Martens / Communication Sam Loncke / Remerciements Saskia Verreycken, Diana Boro, Geert Jan Jansen pour sa collaboration aux préparations, répétitions et performances / Crédits photo Koen Broos
PRODUCTION

Coproduction deSingel (Anvers, BE), Het Zuidelijk Toneel (Tilburg, NL), le CENTQUATRE – Paris, Brighton Festival (UK), C-takt (Limbourg, BE), Theaterfestival Boulevard (Den Bosch, NL), PACT Zollverein (Essen, DE). BERLIN est soutenu par le Gouvernement flamand et la réglementation Tax Shelter du Gouvernement fédéral belge (Podiumfonds).

Le 6 mai 1994, les gendarmes font irruption sur le domaine du faussaire néerlandais Geert Jan Jansen en France et y découvrent plus de 1600 fausses œuvres de grands maîtres comme Picasso, Dalí, Appel, Matisse et Hockney. Pendant plus de vingt ans, Geert Jan Jansen a mené le monde de l’art en bateau et, aujourd’hui encore, des tableaux de sa main sont accrochés aux cimaises de musées du monde entier, sans que quiconque ne se doute qu’il s’agit en fait de contrefaçons. Un sujet passionnant pour le groupe BERLIN mené par les Belges Bart Baele et Yves Degryse, qui depuis sa création en 2003 focalise sa recherche documentaire et interdisciplinaire sur le rapport du vrai et du faux au théâtre et dans la vie. Armé de caméras, de techniques d’interview, de tables de montage et accompagné de comédiens, BERLIN brosse le tableau de la réalité, développant un point de vue singulier qui mêle humour et sérieux. Dans True Copy, BERLIN invite Geert Jan Jansen en personne sur les planches, dévoilant le rouage interne d’un homme complexe comme toile de fond pour lever le voile sur l’hypocrisie du monde de l’art. Quelle valeur a la vérité ? N’est-il pas plus intéressant parfois de pouvoir se laisser glisser dans un mensonge brillamment échafaudé ? Le groupe BERLIN exploite l’histoire de Jansen, révélée sous la forme d’une vraie-fausse conférence, pour partager avec nous une réflexion intelligente, minutieusement élaborée, comme un jeu sur la réalité et la fiction.

DISTRIBUTION

Concept et direction BERLIN, Bart Baele et Yves Degryse / Avec Geert Jan Jansen / Assistant Geert Jan Jansen Luk Sponselee / Vidéo BERLIN, Geert De Vleesschauwer, Jessica Ridderhof et Dirk Bosmans / Montage BERLIN, Geert De Vleesschauwer et Fien Leysen / Composition musicale et mixage Peter Van Laerhoven / Mixage en live Arnold Bastiaanse ou Hans De Prins / Piano Govaart Haché / Violoncelle Katelijn Van Kerckhoven / Enregistrements sonores Bas De Caluwé et Maarten Moesen / Scénographie Manu Siebens, Ina Peeters et BERLIN / Conception lumières Barbara De Wit / Coordination technique Manu Siebens et Geert De Vleesschauwer / Assistance technique Rex Tee / Trailer et teasers Fien Leysen et BERLIN / Chargées de production Celeste Driesen et Jessica Ridderhof / Production BERLIN / Administrateur Kurt Lannoye / Administration Jane Seynaeve / Diffusion Eveline Martens / Communication Sam Loncke / Remerciements Saskia Verreycken, Diana Boro, Geert Jan Jansen pour sa collaboration aux préparations, répétitions et performances / Crédits photo Koen Broos

   

BERLIN
Armé de caméras, de techniques d’interview, de tables de montage et de comédiens, BERLIN brosse le tableau de la réalité comme un peintre d’autrefois : avec un peu plus de couleur, des points de vue pleins de verve, et un coup de pinceau qui trahit un accent critique.’ [Knack Focus] Le point de départ de chaque spectacle de BERLIN se situe dans une ville ou une région de la planète. Le collectif se caractérise par l’aspect documentaire et interdisciplinaire de son approche. Focalisé sur une recherche spécifique, BERLIN met différents médias en oeuvre, selon de la teneur du projet. Bart Baele et Yves Degryse ont fondé BERLIN en 2003, avec Caroline Rochlitz. Ensemble, ils ont entamé le cycle Holocène [l’holocène est l’ère géologique actuelle] avec les spectacles Jerusalem, Iqaluit, Moscow et Zvizdal. Quelques années plus tard, BERLIN s’est attaqué au cycle Horror Vacui [l’horreur du vide] dont Tagfish, Land’s End, Perhaps All The Dragons, Remember The Dragons et True Copy sont les cinq premiers épisodes. BERLIN travaille actuellement à de nouveaux spectacles pour les deux cycles.

True Copy, l’heure de gloire d’un faussaire
Avec True Copy, consacré au célèbre faussaire Geert Jan Jansen, le collectif Berlin poursuit son passionnant théâtre documentaire hors des sentiers battus. Loin de toute certitude. Le collectif Berlin a le théâtre documentaire intranquille. Pas question, pour Bart Baele, Yves Degryse et leurs collaborateurs, de se poser en détenteurs d’un savoir, d’une expertise dont le public serait privé. Si faire des spectacles a pour eux un sens, ils vont le chercher loin des modes moralisatrices, loin d’une tendance finement analysée par Olivier Neveu dans son dernier essai Contre le théâtre politique (Éditions La Fabrique), déjà cité dans nos colonnes : celle qui consiste à faire de la scène un vecteur de vivre-ensemble. Et de l’artiste un agent de lien social. Leurs deux précédents spectacles, Zvizdal et Remember the dragons, étaient d’ailleurs des pièces sans acteurs. Des dispositifs essentiellement vidéo, qui donnaient à découvrir des témoignages singuliers, tout en interrogeant la place du théâtre et de la fiction dans un monde où l’on peut tout savoir, tout documenter en temps réel. Présenté au 104, dont le collectif BERLIN est l’un des artistes associés internationaux, True Copy marque le grand retour sur scène des deux complices, qui après Moscou, Jérusalem ou encore le petit village ukrainien de Zvizdal sont allés récolter leur histoire aux Pays-Bas. Celle du faussaire Geert Jan Jansen, qui a accédé à la célébrité lorsque, à cause d’une misérable faute d’orthographe dans un certificat pour une œuvre réalisée « dans le style de Chagall », plus de 1600 fausses œuvres de grands maîtres ont été découvertes dans le domaine français qu’il habitait alors. Dernier volet en date du cycle Horror vacui – « l’horreur du vide », série d’investigations sur des problématiques inhérentes à un lieu, True Copy aborde de manière explicite une vaste question qui taraude le collectif BERLIN depuis sa naissance en 2003 : celle du rapport entre vrai et faux au théâtre et dans la vie. Bart Baele et Yves Degryse ne sont pas revenus seuls de leur aventure néerlandaise. Toujours avides de tester de nouvelles manières d’amener l’ailleurs – avec une préférence pour celui qui s’étiole, qui menace disparaître – sur le plateau de théâtre, ils ont ramené dans leur besace de Belges baroudeurs, amoureux entre autres de la vie culturelle berlinoise, le sujet lui-même du spectacle. Une première pour eux, et peut-être une dernière dans la mesure où la répétition ne fait pas partie de leur vocabulaire. C’est donc Geert Jan Jansen lui-même que nous présente au début de la pièce un Bart Baele délicieux dans sa feinte maladresse de metteur en scène qui s’essaie à l’exercice journalistique de l’interview. True Copy s’ouvre ainsi sous le signe d’un doute qui stimule l’intelligence et suscite la curiosité. D’une anecdote à l’autre, en passant par de brèves et incisives analyses du marché de l’art, l’ancien faussaire – ou celui qui se fait passer pour tel, car que peut-on croire de la part d’un professionnel du faux ? – se lance alors une conférence tout sauf académique. Où l’on apprend que pour donner à un faux récent une allure ancienne, on peut au choix le laisser plusieurs semaines sous un paillasson ou le recouvrir du contenu d’un sac à aspirateur. Où il nous est révélé en direct comment fabriquer de fausses photos d’archive, ou comment réaliser une signature convaincante. Mêlant l’humour et le sérieux comme il entrelace le vrai et le faux, avec le même plaisir et la même décontraction, le faussaire questionne l’espace théâtral sans avoir besoin de le formuler. Grâce à un ingénieux dispositif vidéo qui transforme régulièrement un mur de tableaux en écrans, la scène devient le nouvel espace de jeu de Geert Jan Jansen. Une sorte d’atelier où la parole autant que la peinture font l’objet de multiples jeux où le visible et le caché se confondent. Pour notre trouble et notre joie.
Sceneweb.fr, Anaïs Heluin, le 16 mai 2019.

ESPACES PLURIELS
SCÈNE CONVENTIONNÉE
D'INTÉRÊT NATIONAL
ART ET CRÉATION DANSE