Imaginée par le chorégraphe hip-hop Hamid Ben Mahi, cette pièce pour cinq danseurs questionne notre rapport à l’habitat, entre l’intimité du « chez soi » et le commun du « vivre ensemble ». Une mise en récit sincère et sans artifice de notre rapport au monde.
I3 est le nom de l’entrée d’un bâtiment fréquenté par Hamid Ben Mahi dans sa jeunesse et dont il garde un souvenir indélébile. Cette tour, le chorégraphe l’a investie, éprouvée, habitée, sans en être pourtant vraiment résident. À l’heure où l’individualisme règne en maître, cette nouvelle création de la compagnie Hors Série nous invite à réfléchir aux contours singuliers d’un habitat commun. Entre témoignage, vidéo et danse, I-3 • être habitant convoque les empreintes que chacun laisse dans les logements qu’il a occupés et les traces que ces logements laissent dans nos mémoires. Les artistes dansent des récits d’habitants, des souvenirs récoltés à Pau, lors d’une résidence au Théâtre Saragosse, ou dans d’autres villes. Cette création au carrefour de la danse, de l’architecture et des arts visuels met en lumière l’attachement profond qui nous lie aux espaces. Hamid Ben Mahi franchit ici une étape nouvelle dans sa quête d’une vérité intime. Il construit sa pièce sur une urgence de dire qui pousse le corps dans ses retranchements et fait tomber les barrières entre les danseurs et le public.
CRÉATION 2024 / CO-PRODUCTION ESPACES PLURIELS / Spectacle accueilli avec le soutien de l’OARA
Production Compagnie Hors Série / Coproduction OARA – Office Artistique de la Région Nouvelle Aquitaine, Espaces Pluriels Scène conventionnée Art et création - Danse, Théâtre Le Liburnia, Scène Nationale Carré-Colonnes avec l’aide en résidence de l’iddac – Agence Culturelle du Département de la Gironde et du Glob Théâtre – Scène conventionnée d’intérêt national Art et création (Bordeaux), CCN – Malandain Ballet Biarritz / Soutien à la création La Villa Albertine – Institution de la France aux États-Unis au service des arts et des idées, Institut Français de Chicago, Institut Français de New York / La compagnie a bénéficié du prêt du studio du Théâtre Louis Aragon – Scène conventionnée d’intérêt national Art et Création – Danse de Tremblay-en-France.
Imaginée par le chorégraphe hip-hop Hamid Ben Mahi, cette pièce pour cinq danseurs questionne notre rapport à l’habitat, entre l’intimité du « chez soi » et le commun du « vivre ensemble ». Une mise en récit sincère et sans artifice de notre rapport au monde.
I3 est le nom de l’entrée d’un bâtiment fréquenté par Hamid Ben Mahi dans sa jeunesse et dont il garde un souvenir indélébile. Cette tour, le chorégraphe l’a investie, éprouvée, habitée, sans en être pourtant vraiment résident. À l’heure où l’individualisme règne en maître, cette nouvelle création de la compagnie Hors Série nous invite à réfléchir aux contours singuliers d’un habitat commun. Entre témoignage, vidéo et danse, I-3 • être habitant convoque les empreintes que chacun laisse dans les logements qu’il a occupés et les traces que ces logements laissent dans nos mémoires. Les artistes dansent des récits d’habitants, des souvenirs récoltés à Pau, lors d’une résidence au Théâtre Saragosse, ou dans d’autres villes. Cette création au carrefour de la danse, de l’architecture et des arts visuels met en lumière l’attachement profond qui nous lie aux espaces. Hamid Ben Mahi franchit ici une étape nouvelle dans sa quête d’une vérité intime. Il construit sa pièce sur une urgence de dire qui pousse le corps dans ses retranchements et fait tomber les barrières entre les danseurs et le public.
Chorégraphie, mise en scène et dramaturgie Hamid Ben Mahi / Regard extérieur Hassan Razak / Interprètes Hamid Ben Mahi, Frédéric Faula, Anthony Mezence, Elsa Morineaux et Marine Wroniszewski / Création vidéo Christophe Waksmann / Environnement sonore Sébastien Lamy / Mise en lumière Antoine Auger / Construction éléments décor Jean-Luc Petit
En résidence dans le quartier Saragosse pour la création de sa pièce I-3 · être habitant Hamid Ben Mahi confie au vidéaste Irvin Anneix la réalisation de portraits vidéos et le collectage de témoignages et d’images du quartier qui donnent lieu à une projection vidéo ouverte aux publics. Le vidéaste met en place dans ses projets des dispositifs qui donnent la parole à ceux qui ne l’ont pas dans les médias traditionnels : les seniors, les adolescents, issus des quartiers populaires ou de la ruralité. Il réalise des films documentaires diffusés sous la forme de web-séries sur les réseaux sociaux et d’installations vidéo pour les institutions culturelles et les théâtres. Les œuvres d’Irvin Anneix sont empruntes d’une vérité et d’une parole libre qui en font un miroir de notre société.
entrée libre
Hamid Ben Mahi
Après des études au Conservatoire de Bordeaux, sa curiosité à s’ouvrir sur d’autres techniques, sa nécessité à constamment aller vers l’autre, ses multiples rencontres et collaborations artistiques, son ouverture permanente sur le monde et sur toutes les danses, l’amènent développer une gestuelle hip-hop contemporaine. Lauréat d’une bourse du Ministère de la Culture et de la Communication ainsi que de la bourse Lavoisier du Ministère des Affaires étrangères et du Développement international, il intègre l’École Supérieure de Danse de Cannes Rosella Higthower et celle d’Alvin Ailey à New-York.
En 2000, il fonde la compagnie Hors Série. À la suite de sa rencontre avec le chorégraphe Michel Schweizer, avec lequel il crée le solo Chronic(s), il entreprend un processus de recherche qui consiste à questionner l’identité du danseur, souvent par le biais de sa propre histoire, et emmène la danse hip-hop, au fil de ses créations, sur des chemins nouveaux. De cette urgence d’exprimer l’identité profonde de l’individu et son vécu, naissent des pièces à la fois sensibles et graves, poétiques et émouvantes, empreintes d’humilité et volontairement accessibles à tout un chacun.
Il construit ses pièces comme un cri, comme une urgence de dire et de mettre en lumière les histoires d’hommes et de femmes qui évoluent sur l’espace scénique. Chacune de ses créations est une étape nouvelle vers cette quête d’une vérité intime, qui vise à pousser le corps dans ses retranchements, et à faire tomber les barrières pour qu’apparaissent l’authenticité et la sincérité des danseurs. La relation avec le public y est omniprésente.
Son travail sur le mouvement et le texte, qui alimente sa formation et ses créations, l’entraîne à privilégier une réflexion sur le sens de la danse et de la prise de parole sur un plateau. Toujours dans le souhait de faire disparaître les cloisons, les frontières et de faire taire les clichés, il crée régulièrement des passerelles artistiques à l’occasion de performances, dans l’idée de faire émerger derrière chaque rencontre improbable, une nouvelle aventure artistique.
Entretien avec Hamid Ben Mahi
Le vivre-ensemble est un sujet qui infuse les pièces que tu crées depuis les débuts de la Compagnie Hors Série. En quoi cette réflexion te touche particulièrement ?
Dans notre monde, beaucoup de choses nous bousculent. Elles peuvent parfois laisser des traces et des cicatrices qui nous poussent à nous renfermer sur nous-même. Pourtant, l’être humain est fondamentalement un être social qui a besoin de s’ouvrir aux autres pour grandir et accéder à un certain niveau de bien-être. Plus particulièrement, c’est la notion de rencontre qui me passionne : se trouver soi et rencontrer les autres, aller vers pour éviter de rester centrer sur soi et ses propres préoccupations ou intérêts. Ce qui me fait réfléchir est finalement cette société dans laquelle des personnes partagent des moments de convivialité et de solidarité, tissent des liens, avancent ensemble et se nourrissent les uns des autres, malgré qu’elles n’aient en apparence rien en commun.
Pourquoi t’interroges-tu aujourd’hui sur la notion d’« habiter » ? En quoi est-ce une composante de l’idée de « faire société » ?
Tout cela part d’un questionnement personnel. Je me rends compte que dans ma vie, j’ai habité beaucoup de lieux très divers et que cela a participé à ma construction. J’ai parfois choisi certains lieux, mais j’ai aussi été contraint de subir un habitat qui m’a été imposé. Et cela a une influence non-négligeable sur notre identité. Nos interactions avec l’environnement qui nous entoure sont également différentes en fonction du lieu dans lequel nous sommes établis. Et si certains haïssent leur lieu de vie, d’autres le chérissent, ou s’en contentent. Finalement, je me pose la question suivante : « Qu’est-ce qui fait valeur en termes d’habitat ? » Il me semble qu’habiter c’est aussi et surtout, faire vivre un espace, un lieu. Ce sont nous, individus-habitants qui fabriquons les territoires. En cela, résider quelque part fait rapidement intervenir le sens du commun. Car nous partageons forcément notre espace avec nos voisins et l’écosystème qui nous entoure. En bref, dans la notion d’habiter, le collectif est indissociable de l’individuel.
Note d’intention
Depuis plus de vingt ans, j’engage des réflexions sur des sujets d’actualité, une manière de porter à la lumière des enjeux de société qui viennent faire écho à ma propre histoire et à ma vision du monde. Jusqu’alors, je n’ai cessé d’interroger l’identité de l’individu et ai ainsi écrit une quinzaine de pièces centrées sur l’humain. Et si l’on se retourne sur mes créations, on s’aperçoit qu’un thème latent imprègne l’ensemble de mon répertoire : celui du vivant.
Comment faire ensemble ? Comment construire ensemble ? Comment vivre ensemble ? Autant de questions qui viennent certes interroger l’humain, et surtout le rapport qu’il a avec son environnement. L’Homme habite d’abord son corps, puis sa maison, son territoire, mais aussi le monde. Avec I-3 • être habitant, je souhaite aborder le vivre-ensemble par le prisme du mouvement, prendre le temps d’étudier un sujet si nécessaire. Habiter c’est bien plus qu’occuper simplement un espace. C’est éprouver des lieux, créer des liens, engager une relation sensible avec un « écosystème ».
Avec l’ambition de proposer des chorégraphies sensibles et accessibles à tous, j’irai à la rencontre d’habitants d’ici et d’ailleurs afin de recueillir des témoignages intimes et collectifs autour de leur habitat. Ces fragments de récits récoltés lors de résidences sur les territoires serviront de base pour la construction chorégraphique de la pièce. Ces temps d’échanges seront basés sur des discussions filmées, mises en exergue dans la cinématographie d’I-3 • être habitant. Je partirai de l’intérieur des lieux pour comprendre comment les individus se projettent et fabriquent du commun. Pour être bien avec les autres, pour vivre ensemble, ne faut-il pas être déjà bien chez soi ? Chacun laissant son empreinte dans les logements que l’on occupe et chacun de ces logements laissant leur trace dans nos mémoires, ce sont ces marques, ces souvenirs que nous relèverons avec cette création aux confluents de la danse, de l’architecture et des arts visuels.
Hamid Ben Mahi