En diptyque avec Parlement, l’Encyclopédie de la parole nous propose blablabla, exploration ludique et musicale de la parole spécifiquement dédiée aux enfants. Dirigée par Emmanuelle Lafon et composée par Joris Lacoste, la pièce fait se succéder une centaine de discours aux timbres, aux inflexions et aux rythmes les plus variés, portés par la voix d’une seule interprète : l’actrice, musicienne et danseuse Armelle Dousset. Soutenue par un dispositif sonore, Armelle Dousset transforme sa voix, faisant surgir une foule de personnages dont les paroles reprennent celles que les enfants entendent quotidiennement à l’école, à la maison, dans la rue, chez le médecin, à la télévision... Mrs McGonagall accueille les enfants-sorciers à Poudlard, un marchand marseillais vante la qualité de ses bananes, Maman exige que Jules range sa chambre, le chef de train nous accueille à bord du TGV n°1456, Sangoku fait une démonstration de ses super-pouvoirs, une petite fille raconte l’histoire terrible de Tigrou et Winnie l’ourson... Se croisent et se mélangent ici le quotidien et le féerique, le documentaire et la fiction, le domestique et le médiatique, le concret et l’absurde, le parlé et le chanté, dans un tourbillon jubilatoire qui ouvre à tous vents les portes de l’imaginaire.
Production Echelle 1:1 (compagnie conventionnée par le ministère de la Culture et de la Communication / DRAC Ile-de-France) en partenariat avec Ligne Directe / Co-production Festival d’Automne à Paris, La Villette - Paris, Centre Pompidou Paris – spectacles vivants, T2G – Théâtre de Gennevilliers, Centre dramatique national Le Volcan – scène nationale du Havre, Théâtre de Lorient – Centre dramatique national, Festival La Bâtie à Genève, Théâtre L’Aire Libre, … (en cours) / Avec le soutien de l’IRCAM - Centre Pompidou / Création La Bâtie - Festival de Genève, le 9 septembre 2017 / Spectacle accueilli en résidence à La Villette – Paris, au Théâtre Paris Villette / Ce texte est lauréat de la Commission nationale d’Aide à la création de textes dramatiques - Artcena.
En diptyque avec Parlement, l’Encyclopédie de la parole nous propose blablabla, exploration ludique et musicale de la parole spécifiquement dédiée aux enfants. Dirigée par Emmanuelle Lafon et composée par Joris Lacoste, la pièce fait se succéder une centaine de discours aux timbres, aux inflexions et aux rythmes les plus variés, portés par la voix d’une seule interprète : l’actrice, musicienne et danseuse Armelle Dousset. Soutenue par un dispositif sonore, Armelle Dousset transforme sa voix, faisant surgir une foule de personnages dont les paroles reprennent celles que les enfants entendent quotidiennement à l’école, à la maison, dans la rue, chez le médecin, à la télévision... Mrs McGonagall accueille les enfants-sorciers à Poudlard, un marchand marseillais vante la qualité de ses bananes, Maman exige que Jules range sa chambre, le chef de train nous accueille à bord du TGV n°1456, Sangoku fait une démonstration de ses super-pouvoirs, une petite fille raconte l’histoire terrible de Tigrou et Winnie l’ourson... Se croisent et se mélangent ici le quotidien et le féerique, le documentaire et la fiction, le domestique et le médiatique, le concret et l’absurde, le parlé et le chanté, dans un tourbillon jubilatoire qui ouvre à tous vents les portes de l’imaginaire.
Conception Encyclopédie de la parole / Composition Joris Lacoste / Mise en scène Emmanuelle Lafon / Interprétation Armelle Dousset / Création sonore Vladimir Kudryavtsev / Lumière Daniel Levy / Régie générale en tournée Philippe Montémont ou Laurent Mathias / Assistanat à la mise en scène Lucie Nicolas / Collaboration technique Estelle Jalinie / Collaboration informatique musicale Ircam Augustin Muller / Coordination de la collecte des documents sonores Valérie Louys / Collecteurs Armelle Dousset, Julie Lacoste, Joris Lacoste, Emmanuelle Lafon, Valérie Louys, Lucie Nicolas, Elise Simonet / Crédit photos Martin Argyroglo
Emmanuelle Lafon
Actrice, elle se forme notamment au Conservatoire national supérieur d’art dramatique, auprès de Catherine
Hiegel, Philippe Garrel, Klaus Michael Grüber et Michel Piccoli avec À propos des Géants de la montagne,
d’après Luigi Pirandello. Au théâtre, elle joue en France et à l’étranger avec de nombreux metteurs en scène,
notamment Joris Lacoste, avec qui elle collabore depuis 2009 à quatre spectacles mais aussi à l’activité
multiforme de l’Encyclopédie de la parole dont elle est membre. Elle joue aussi auprès de Daniel Jeanneteau,
Jean-Charles Massera, Bruno Bayen, Célie Pauthe, Lucie Berelowitsch, Vladimir Pankov, Bernard Sobel, Jean-
Baptiste Sastre, Aurélia Guillet, Madeleine Louarn, Frédéric Fisbach, Nazim Boudjenah, Eric Vigner, Hélène
Babu, Nabil Elazan… Au cinéma, elle tourne avec Patricia Mazuy, Bénédicte Brunet, Philippe Garrel, Marie
Vermillard et Denise Chalem.
Elle co-fonde le collectif F71 (www.collectiff71.com) en 2004, au sein duquel elle partage les places d’auteur,
metteur en scène, et actrice. Son travail d’interprète, sensible aux rapports entre son et voix, texte/partition
et musique, l’amène à multiplier les occasions de travailler et de se former avec des artistes sonores et
des musiciens : le collectif moscovite SounDrama, le groupe de musique improvisée Goat’s Notes, les
compositeurs Georges Aperghis, Emmanuel Whitzthum, Daniele Ghisi, Joëlle Léandre, le plasticien Thierry
Fournier, et bien sûr l’Encyclopédie de la parole.
Blablabla, c’est 50 minutes de bonheur !
Encore fallait-il y penser : monter un spectacle à partir d’un collectage
de paroles. La metteur en scène Emmanuelle Lafon a une nouvelle fois puisé dans l’Encyclopédie de la parole,
riche de 700 documents, élaborée depuis des années avec Joris Lacoste. Elle extrait et fait se côtoyer, un
message du chef de gare, avec un bulletin météo, David Guetta, Buzz l’éclair, Catwoman, mais aussi des paroles
d’enfants…
Sur scène, c’est l’excellente Armelle Dousset, seule en scène, comédienne et danseuse, qui endosse tous les
rôles, à une vitesse vertigineuse. Garçon, fille, adulte, enfant, star… Pétillante et espiègle, elle les incarne tous
avec brio, à tel point que l’on ne voit plus très bien où se situe la frontière entre réalité et fiction. Armelle Dousset
nous parle avec les mots des autres, des répliques cultes, s’énerve, se confie, nous apostrophe. Elle mixe comme
un DJ. Mais surtout garde tous les tics de langage, hésitation, accent, ton précieux, voix nasale… C’est drôle,
touchant, révoltant… Et fait écho à notre mémoire collective. Qu’on soit grand ou petit !
Ouest France, octobre 2017.
Emmanuelle Lafon ne parle pas pour ne rien dire
La metteuse en scène présente « blablabla », écrit à partir d’une bande-son issue de l’univers des enfants.
Emmanuelle Lafon choisit ses mots, lors de l’exercice toujours un peu codifié de l’interview. Dans sa vie
d’actrice aussi, elle a choisi ses mots, ceux de Pirandello, de Racine, de Beckett, de Clarice Lispector
ou de
Michel Foucault, ceux d’une artiste exigeante. Et puis il y a les mots et les bruits de la vie, tels qu’un auteur
d’un nouveau genre, Joris Lacoste, les capte et les tisse, et tels qu’Emmanuelle Lafon les met aujourd’hui en
scène : c’est blablabla, un spectacle « tout public » créé au Théâtre Paris-Villette à Paris, dans le cadre du
Festival d’automne, et qui met les enfants, les parents et même ceux qui ne sont ni enfants ni parents en état de
jubilation.
blablabla, sans capitale au début du mot, est une émanation de l’Encyclopédie de la parole, un des projets
artistico-anthropologiques les plus intéressants apparus sur la planète spectacle ces dix dernières années.
On le doit à ce même Joris Lacoste, qui a créé en 2007 ce collectif réunissant des musiciens, des poètes, des
plasticiens, des acteurs, des ethnologues, des linguistes… Ensemble, ils s’attachent à collecter des paroles de
toute nature et de tout genre, comme des photographies sonores de notre monde d’aujourd’hui (on peut suivre
ce travail sur leur site, Encyclopediedelaparole.org). Emmanuelle Lafon, elle, est arrivée sur le projet en 2009,
quand Joris Lacoste a pensé qu’au-delà des pièces sonores déjà réalisées avec ce matériau, il pourrait être
intéressant d’en faire un spectacle – de faire entrer dans le jeu le corps et l’image, autrement dit.
Emmanuelle Lafon avait travaillé avec Klaus Michael Grüber, Bernard
Sobel, Bruno Bayen ou Georges Aperghis :
dès sa sortie du Conservatoire national d’art dramatique (promotion 1999), elle était devenue « assez dingue »
des rapports entre texte, son et musique, et passionnée par les chemins qui s’ouvrent à l’acteur quand il envisage
« le texte comme une partition ». « Joris Lacoste m’a donné un CD, un montage de vingt minutes de propos
divers et variés, et m’a demandé : “Est-ce que tu peux jouer ça ?” », raconte la comédienne. Jouer quoi, au
juste ? Emmanuelle Lafon a commencé de manière purement expérimentale, et ce premier essai est devenu un
spectacle formidable, Parlement, qui a été présenté au Théâtre de la Bastille
en 2010, puis en tournée. Joris
Lacoste et Emmanuelle Lafon
venaient d’inventer un théâtre de la parole absolument singulier, une nouvelle
façon de tramer l’art et le réel, en racontant et en incarnant le flux sonore dans lequel sont plongés les individus
d’aujourd’hui.
Ensuite, il y a eu deux autres spectacles, Suite no 1 et Suite no 2, bientôt suivis par une Suite no 3 (également
présentée dans le cadre du Festival d’automne). Et ce blablabla : « L’idée de créer une pièce pour et sur les
enfants s’est imposée d’elle-même, constate Emmanuelle Lafon. D’abord, parce que ce travail que nous menons
est très ludique. Et puis les enfants d’aujourd’hui, qui sont nés avec Internet, sont plus que jamais immergés
dans un bain sonore qui les façonne, voire les formate. Dans notre démarche, il ne s’agit pas seulement de
parler de la manière dont on parle, mais aussi de la manière dont on est parlé. Et cet enjeu-là est évidemment
particulièrement important pour des enfants. » Il y avait donc là la perspective d’une déconstruction joyeuse, qui s’accomplit dans blablabla de manière particulièrement aboutie. L’équipe d’encyclopédistes s’est d’abord livrée à un travail de collecte spécifique pour débusquer ce qui fait la bande-son des individus âgés de 6 à 10 ans, et ce que cela révèle de l’univers dans lequel ils se construisent. Des annonces SNCF à l’émission « Koh Lanta », des dialogues de cour de récréation – captés par la documentariste Claire Simon – aux vidéos animalières sur YouTube, des « tutoriels » – comme l’on dit aujourd’hui – sur l’art du chignon en passant par Guignol ou Emmanuel Macron (seuls les malveillants verront un rapport entre les deux, bien entendu), sans oublier les Pokémon, non plus que le caca et les logorrhées qu’ils engendrent, tout y passe ou semble y passer, de manière étourdissante.
C’est l’art du montage qui est souverain ici, aussi bien au niveau de l’écriture du texte – car il s’agit bien d’« écrire avec des objets trouvés », comme aime à le dire Joris Lacoste – que de l’écriture scénique. Actrice passée à la mise en scène, Emmanuelle Lafon, qui a par ailleurs fondé, avec quatre acolytes, le collectif F71, ainsi nommé en référence à Michel Foucault, rend ce blablabla particulièrement vif, vivant et drôle, notamment dans son dialogue constant entre parole, chanson, danse et utilisation des technologies d’enregistrement et de reproduction.
Ainsi va ce blablabla qui ne parle pas pour ne rien dire, et d’autant plus percutant qu’il est porté par une jeune actrice-danseuse-musicienne du tonnerre : Armelle Dousset, révélation qui emboîte allègrement les pas d’Emmanuelle Lafon.
Le Monde, Fabienne Darge, octobre 2017.
Présentation
À la suite de Parlement, Suite n°1, Suite n°2 et Suite n°3, l’Encyclopédie de la parole propose avec blablabla
un solo conçu à partir d’enregistrements sonores de toutes sortes, mais cette fois-ci destiné à un public
de 6 à 106 ans. Dirigé par Emmanuelle Lafon et composé par Joris Lacoste, blablabla fait se succéder dans
une même bouche, celle de l’actrice, musicienne et danseuse Armelle Dousset, une centaine de paroles aux
timbres, inflexions, accents et rythmes les plus variés. La composition suit les mouvements de la vie ordinaire,
en tissant des fils narratifs qui traversent un grand nombre de genres, de registres et de situations. Se croisent
et se mélangent le quotidien et le féérique, le documentaire et la fiction, le domestique et le médiatique, le
concret et l’absurde, le parlé et le chanté, dans un tourbillon jubilatoire qui ouvre à tous vents les portes de
l’imaginaire.
Mrs McGonagall accueille les enfants-sorciers à Poudlard.
Un marchand marseillais vante la qualité de ses bananes.
Maman exige que Jules range sa chambre.
Jean-Pierre Pernaut présente le journal de TF1.
Un commentateur de foot se fait cracher dessus par un supporter.
Le chef de train nous accueille à bord du TGV n°1456.
On explique la recette de la mayonnaise.
Un jouet parle.
Un rappeur rappe.
Un papa encourage son fils chez le dentiste.
Sangoku fait une démonstration de ses super-pouvoirs.
Le photomaton débite ses instructions.
Des enfants jouent à police-voleurs dans la cour de récré.
Un policier arrête un délinquant.
La reine de coeur veut couper des têtes.
Une petite fille raconte l’histoire terrible de Tigrou et Winnie l’ourson.
Une lionne se fait piquer par un cobra dans un documentaire animalier.
Un homme joue à Pokemon GO dans la rue.
Radouane a un fou-rire…
Soutenue par un dispositif sonore développé par l’IRCAM, Armelle Dousset, en transformant sans cesse sa
voix, fait surgir une foule de personnages et donne à entendre le spectre inouï des usages et pouvoirs de la
parole humaine.