Le circassien Claudio Stellato, qui produisait dans La Cosa de périlleuses installations de bois, revient à Pau avec un nouveau projet tout aussi inattendu. Dans le même esprit que ses précédentes créations, il poursuit ses tentatives de mariage inédit du corps et de la matière, produisant à partir d’éléments très concrets un univers poétique et absurde.
Dans Work, Claudio Stellato choisit de
théâtraliser l’univers du bricolage, avec son
attirail d’outils et de planches, ses gestes
techniques comme source dramaturgique
de complications productives. Dans ce
chantier étrange, le bricolage n’est pas
traité dans sa forme brute mais répété,
ritualisé, coordonné et détaché de sa fonction
initiale pour se rapprocher de la danse, du
cirque, de la musique et des arts plastiques.
Tandis que les matériaux et les supports
scénographiques se transforment, de vrais
tableaux prennent naissance.
« […] On est porté par ce délire orgiaque
d’énergie conduisant jusqu’au cloutage
en direct des pieds (sic) de deux des
protagonistes sur des planches utilisées
ensuite comme des skis-claquettes
rythmant une chorégraphie effrénée.
Un grain de folie libérateur mais aussi une
ode rendue au matériau bois, plié au désir
insensé de créatures sans retenue aucune
se confrontant avec la dure réalité de la
matière inerte, se mettant soudainement
à vivre avant de capituler sous leurs assauts
répétés. »
Yves Kafka, Inferno, janvier 2019.
Production Cie Claudio Stellato
Coproduction Les Halles de
Schaerbeek, Charleroi Danse
– Centre Chorégraphique de
Wallonie Bruxelles, La Verrerie
d’Alès – PNC Occitanie, Theater
Op de Markt – Dommelhof,
Festival International des Arts
de Bordeaux métropole, La
Brèche - PNC de Normandie,
L’échangeur - CDCN Hauts-de-
France, Pronomade(s) CNAREP
en Haute-Garonne, La SACD
au Festival d’Avignon, C-TAKT,
cofinancé par le programme
européen créative de l’Union
européenne dans le cadre du
projet SOURCE et la Fédération
Wallonie Bruxelles / Soutiens Les
Quinconces - L’Espal -Théâtres
Le Mans, Les Ateliers - CNAREP
de Villeurbanne, Espaces Pluriels
SC Danse, Le Château de
Monthelon - Lieu pluridisciplinaire
, Panique au Dancing Cie
Volubilis, Frappaz – Centre
National des arts de la rue et de
l’espace public et Lieux Publics
– Centre national de création
– Marseille, Le Manège – CDN
Reims, Festival Danse avec les
foules - Bruxelles, Théâtre Paul
Eluard – Festival En bref - Choisy
le Roi, Festival Court toujours -
Thionville, Short Theater Festival
Roma, Sujet à Vif - Avignon,
Trafo Theater - Budapest, Festival
XS – Bruxelles, Festival Trente/
Trente – Bègles, Festival Panique
au dancing - Niort
Le circassien Claudio Stellato, qui produisait dans La Cosa de périlleuses installations de bois, revient à Pau avec un nouveau projet tout aussi inattendu. Dans le même esprit que ses précédentes créations, il poursuit ses tentatives de mariage inédit du corps et de la matière, produisant à partir d’éléments très concrets un univers poétique et absurde.
Dans Work, Claudio Stellato choisit de
théâtraliser l’univers du bricolage, avec son
attirail d’outils et de planches, ses gestes
techniques comme source dramaturgique
de complications productives. Dans ce
chantier étrange, le bricolage n’est pas
traité dans sa forme brute mais répété,
ritualisé, coordonné et détaché de sa fonction
initiale pour se rapprocher de la danse, du
cirque, de la musique et des arts plastiques.
Tandis que les matériaux et les supports
scénographiques se transforment, de vrais
tableaux prennent naissance.
« […] On est porté par ce délire orgiaque
d’énergie conduisant jusqu’au cloutage
en direct des pieds (sic) de deux des
protagonistes sur des planches utilisées
ensuite comme des skis-claquettes
rythmant une chorégraphie effrénée.
Un grain de folie libérateur mais aussi une
ode rendue au matériau bois, plié au désir
insensé de créatures sans retenue aucune
se confrontant avec la dure réalité de la
matière inerte, se mettant soudainement
à vivre avant de capituler sous leurs assauts
répétés. »
Yves Kafka, Inferno, janvier 2019.
Conception et mise en scène Claudio Stellato / Interprètes Joris Baltz, Oscar De Nova De La Fuente, Mathieu Delangle, Nathalie Maufroy / Administration et diffusion Laëtitia Miranda-Neri / CRÉDITS PHOTOS HUBERT AMIEL, CLAUDIA PAJEWSKI
Claudio Stellato
Artiste pluridisciplinaire né à Milan (Italie) en 1977, Claudio Stellato vit et travaille à Bruxelles. Il suit une formation à la Scuola civica jazz di Milano et expérimente le théâtre de rue avec différents groupes. Il voyage puis se forme en cirque et en théâtre dans plusieurs pays. En 2001, il intègre le Lido, Centre des Arts du Cirque de Toulouse.
Entre 2004 et 2014, il est danseur pour différentes compagnies : Cie Kdanse, Olivier Py, Roberto Olivan, Cie Arcat, Fré Werbrouck, Karine Pontiès, la Cridacompany et L.O.D, entre autres.
Sa première pièce L’Autre a été créée au Théâtre des Brigittines, à Bruxelles, en mars 2011 et a tourné internationalement pendant quatre ans. En 2015, il crée La Cosa et met en scène le spectacle de la promotion de troisième année de l’Ecole supérieure des arts du cirque de Bruxelles.
Parallèlement à ses créations, il est regard extérieur sur plusieurs projets. Il donne également régulièrement des workshops.
Depuis janvier 2014, il est artiste associé aux Halles de Schaerbeek à Bruxelles. Il est également membre du jury de la plateforme européenne Circus Next. Sa dernière pièce Work, sera créée en février 2020.
Après L’Autre et La Cosa, Claudio Stellato entame cette recherche en avril 2017. La méthode de recherche qu’il préconise, libre et sans contrainte, est pour lui essentielle dans son processus créatif. Il ne cherche pas l’immédiateté d’un résultat qui fonctionne d’emblée. Il se concentre sur de nouveaux sujets, les explore, les associe, les décompose, les décale et les réinterprète. Le point de départ de cette nouvelle création est la volonté de théâtraliser un univers banal tel que celui du bricolage.
« Je ne pars pas d’un sujet, j’estime que je n’ai pas de message à partager. Tout se base sur des expériences physiques, artistiques pour découvrir de nouvelles formes de mises en scène. »
Entre décembre 2017 et décembre 2018, il invite de nouvelles personnes à le rejoindre sur plateau, celles-ci changent de résidence en résidence. Dans le même esprit que la recherche elle-même, la distribution n’est jamais définie au commencement. Elle s’est construite peu à peu comme une évidence. Son équipe se compose aujourd’hui de 5 personnes : Claudio Stellato à la direction artistique du projet et 4 performeurs dont 2 circassiens (Joris Baltz et Oscar De Nova De La Fuente) et 2 scénographes (Mathieu Delangle et Nathalie Maufroy). Aujourd’hui, après deux ans de recherche, notre nouvelle étape de travail se concrétise au plateau, devient spectacle.
Le thème du bricolage artistique s’est imposé comme leitmotiv de la recherche. D’un point de vue corporel, ces dernières années, Claudio s’est de plus en plus éloigné de l’entraînement physique propre à la pratique du cirque, de la danse ou du théâtre. Il se dédie de manière fortuite au monde de la construction, maniant outils et matières diverses.
« Ces dernières années, mon corps a appris la précision et la maîtrise d’une autre forme de mouvement, celui de l’artisan. »
Le bricolage est composé d’une série de gestes qui mettent en relation un homme et un outil pour rejoindre un objectif. Qu’est-ce-qui peut rendre ces gestes subitement « artistiques » ? Ce qui importe ce n’est pas le résultat du bricolage mais les mouvements réalisés. Dans cet univers de l’absurde et de l’étrange, le bricolage n’est pas traité dans sa forme brute. Il est répété, ritualisé, coordonnée et détaché de sa fonction initiale pour se rapprocher des pratiques de la danse, du cirque, de la musique et des arts plastiques.
Les gestes et objets du quotidien sont utilisés comme un alphabet pour créer un nouveau langage. Il s’agit d’explorer cette relation entre le corps et l’objet en la confrontant à différentes pratiques : le costumes, le masque, le mouvement, l’art plastique, le son. Il s’agit de regarder l’activité autrement pour la sortir de sa réelle fonction première d’objet, la rendre extraordinaire et spectaculaire. Pour l’accompagner dans ce projet, Claudio s’est rapproché d’artistes ayant des facilités avec le travail manuel. Finalement, il choisit de faire se rencontrer sur le plateau des scénographes et des circassiens.
« Les constructeurs et scénographes ont une non-connaissance corporelle qui amène au projet un langage physique unique. Chez eux, rien n’est basé sur de la technique ou des connaissances classiques de formation en cirque ou en danse. A l’inverse, les circassiens sont très forts physiquement et connaissent bien les limites de leurs corps. Ils ouvrent de nouvelles perspectives au groupe. »
L’espace est pensé comme un chantier de construction. Il est découpé en différents ateliers : outils manuels, machines électriques, maçonnerie, radio de chantier, peinture.
Comme dans une notice de montage d’un univers parallèle, les personnages/artisans travaillent sur un chantier où chacun a son rôle. Ils effectuent des gestes précis, fruit d’heures et d’heures de routine. Leur normalité est à nos yeux une absurdité. Tandis que les matériaux et les supports scénographiques se transforment successivement de vrais tableaux prennent forme. On vit la création d’une oeuvre d’art à travers des chemins compliqués, illogiques, absurde.
Compagnie Claudio Stellato