A New Landscape 87/017 est une traversée dans les paysages d’une mémoire chorégraphique, riche matière que composent, depuis la fin des années 1990, les créations du chorégraphe Hervé Robbe. Sa démarche s’est nourrie des enjeux corporels et esthétiques de la modernité et de la postmodernité en danse, marquée dès ses premières créations par sa sensibilité à l’architecture et aux arts plastiques. Dans ce projet qui interroge le travail de la mémoire et la transmission du geste dansé, Hervé Robbe n’hésite pas à sortir certaines de ses danses de leur contexte chorégraphique d’origine. Il invente des processus de transmission, tel un grand remix, et laisse libre court à une interprétation subjective des sources pour susciter de nouveaux déploiements. Se jouant de la distorsion du temps – flash back, rembobinage et rémanence –, il imagine une danse qui émane, telle une anamorphose, d’une chambre d’échos. Ce faisant, il écrit ici un nouveau récit des corps, dans l’élan et la générosité, avec une nouvelle génération de dix artistes.
« Nous utilisons de façon inexorable et constante l’imprécision du souvenir, sa subjectivité, pour nous réinventer au présent et imaginer de multiples fictions possibles de notre existence. Des oublis innocents très utiles pour imaginer de nouveaux agencements, un autre objet, une nouvelle histoire. Ici, ni mélancolie, ni nostalgie, peut-être un zeste de recyclage d’archives, une sorte de développement durable de gestes encore mis en partage. » Hervé Robbe
La compagnie Travelling & Co est subventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication / Coproduction Chaillot - Théâtre National pour la Danse, CNDC d’Angers, KLAP Maison pour la Danse à Marseille, CCN de Mulhouse, Espaces Pluriels (Pau) / Avec le soutien du Centre National de la Danse, d’Arcadi, du CCN de Rillieux La Pape et du Garage, collectif Danse à Rennes.
A New Landscape 87/017 est une traversée dans les paysages d’une mémoire chorégraphique, riche matière que composent, depuis la fin des années 1990, les créations du chorégraphe Hervé Robbe. Sa démarche s’est nourrie des enjeux corporels et esthétiques de la modernité et de la postmodernité en danse, marquée dès ses premières créations par sa sensibilité à l’architecture et aux arts plastiques. Dans ce projet qui interroge le travail de la mémoire et la transmission du geste dansé, Hervé Robbe n’hésite pas à sortir certaines de ses danses de leur contexte chorégraphique d’origine. Il invente des processus de transmission, tel un grand remix, et laisse libre court à une interprétation subjective des sources pour susciter de nouveaux déploiements. Se jouant de la distorsion du temps – flash back, rembobinage et rémanence –, il imagine une danse qui émane, telle une anamorphose, d’une chambre d’échos. Ce faisant, il écrit ici un nouveau récit des corps, dans l’élan et la générosité, avec une nouvelle génération de dix artistes.
« Nous utilisons de façon inexorable et constante l’imprécision du souvenir, sa subjectivité, pour nous réinventer au présent et imaginer de multiples fictions possibles de notre existence. Des oublis innocents très utiles pour imaginer de nouveaux agencements, un autre objet, une nouvelle histoire. Ici, ni mélancolie, ni nostalgie, peut-être un zeste de recyclage d’archives, une sorte de développement durable de gestes encore mis en partage. » Hervé Robbe
Travelling and CO / Chorégraphie Hervé Robbe / Assistante chorégraphique Catherine Legrand / Création lumière et régie générale François Maillot / Image Vincent Bosc / Danseurs Alexia Bigot, Emilie Cornillot, Alice Lada, Catherine Legrand, Vera Gorbatcheva, Alexis Jestin, Harris Gkekas, José Mereiles, Yann Cardin, Vincent Dupuy / Crédits photos Vincent Bosc
Hervé Robbe
Né à Lille en 1961. Après quelques années d’études d’architecture, Hervé Robbe se destine à la danse. Il a
été principalement formé à Mudra, l’école de Maurice Béjart à Bruxelles. Il débute sa carrière d’interprète en
dansant le répertoire néo-classique, puis collabore avec différents chorégraphes contemporains.
Dès 1987, il fonde sa compagnie : le Marietta secret. Après avoir été, entre autres, artiste associé au Quartz de
Brest, Hervé Robbe est nommé directeur du Centre Chorégraphique National du Havre Haute-Normandie en
1999. Après treize années à la direction artistique du CCN du Havre Haute-Normandie et un bilan très positif
de tous les projets menés au sein de cette institution, Hervé Robbe continue son aventure d’artiste et de
pédagogue depuis 2012 au sein de la structure de production nommée TRAVELLING & CO.
Parallèlement, Hervé Robbe a été nommé en 2013 à la direction artistique du Programme Recherche et
composition chorégraphique au sein de la Fondation Royaumont où il encadre un cycle de formation
laboratoire pour chorégraphe intitulé PROTOTYPE.
La danse d’Hervé Robbe
Quand Hervé Robbe marche en dansant sur un plateau ou dans un studio, c’est son rebond qui frappe
l’observateur, ce saut quasi imperceptible qui élève son pas au dessus du sol et y puise un nouvel élan à chaque
foulée. Sa danse est pleine de cette marche initiale, alimentée d’autres rebonds articulaires traversés par un
flux doux, perpétuel, et ornementé selon les sujets à l’oeuvre, qui font les corps se balancer, rouler et dérouler
des phrases gestuelles comme les refrains de comptines ou de chansons à textes. Au grès de 30 années de
création chorégraphique il a confronté sa danse à de nombreuses thématiques, davantage encore de danseurs,
en cherchant à fabriquer et alimenter un vocabulaire gestuel issu de sa danse personnelle. Longtemps, sans
doute plus qu’aucun autre chorégraphe français de sa génération, il a lui-même dansé dans ses pièces. Cette
dimension de son parcours témoigne de sa préoccupation fondamentale pour la mise en mouvement et la remise
en jeu des corps dans de nouvelles chorégraphies : corps auteur et interprètes ensemble au travail des écritures.
Ils ont été nombreux en effet, sollicités aujourd’hui dans le cadre de MEMORIES, à se glisser dans cette «
enrobbade », à en goûter l’épaisseur et la liquidité, à en nourrir les échappées, les surprises et la virtuosité, à en
diffuser la légèreté ou la mélancolie, selon les cas, et développer toujours cette constance du mouvement qui
parcourt les articulations en rotations infinies. Avec eux, il a écrit des oeuvres aux compositions architecturées,
en dialogue avec l’innovation des outils technologiques et scénographiques mobilisés, et les compétences
techniques et artistiques des danseurs. Il a su concevoir des pièces complexes de par leurs factures et simples
de par leurs structures, équilibrant les forces et les efforts. Avec pudeur, il préfère une danse qui détourne à une
danse qui expose un sujet, une danse qui joue avec les figures au lieu de les cerner, une danse qui se permet de
ne pas être catégorique, qui cultive des ambivalences et ne se rend pas signifiante d’emblée. Les circonvolutions
de son style raffiné se déploient en ramifications multiples qu’il tient à circonscrire dans l’écriture pour que dans
le paradoxe de la taille et de la contrainte, les floraisons se succèdent au fil des saisons chorégraphiques, depuis
30 ans donc.
Ninon Prouteau-Steinhausser, septembre 2016.
Présentation
A NEW LANDSCAPE 87/017 est une chorégraphie qui se documente des souvenirs et des traces, dans une
imbrication poreuse et élastique au projet MEMORIES (ou l’oubli). Titre générique d’un projet collaboratif et
manifeste, MEMORIES (ou l’oubli) est un voyage à rebours mais aussi à rebond. C’est une traversée dans les
paysages d’une mémoire chorégraphique qui se réinvente et propose une trilogie de créations qui se décline
sous les formes : d’une publication, (RE) COLLECTION, d’un objet audiovisuel présenté en format film et
multimédia, REMEMBRANCE, et un nouveau spectacle chorégraphique. On interpelle souvent le danseur sur
sa capacité mystérieuse (son audace) à faire resurgir un geste, une suite de déplacements, un état émotionnel
enfoui dans les plis et les méandres de ses expériences motrices. Partir essentiellement du souvenir des
gestes accumulés, des sensations et matières corporelles ou des traces graphiques sédimentées. Ne pas
hésiter à sortir certaines danses, qui se conjuguent au passé, de leur contexte chorégraphique d’origine.
Inventer des processus et mises en jeux de transmission, tel un grand remix. Laisser libre court à une
interprétation subjective des sources pour susciter de nouveaux déploiements, (développements) durables
de gestes réincarnés, de nouvelle adresse. Se jouer de la distorsion du temps, flash back, rembobinage et
rémanence. Imaginer une structure dramaturgique en arborescence qui fait coexister les incursions d’une
mémoire floutée et une mise en acte au présent. Une nouvelle danse qui se déploie, là, sur le plateau et
dessine un nouveau paysage des corps dans une friction au réel, comme une offrande au public qui embrasse
son futur. Une danse qui ne tourne pas le dos à son passé, qui émane telle une anamorphose d’une chambre
d’échos et de réminiscences et laisse surgir un autre rituel collectif, qui écrit un nouveau récit des corps, dans
l’élan et la générosité, avec une nouvelle génération de dix artistes.
Note du chorégraphe
Ne pas perdre la mémoire mais accepter l’oubli.
Le tissage complexe de nos héritages et propres souvenirs déploie une longue chaine de transmission qui,
par cycles répétés, nous interpelle et conditionne nos actes. Nous utilisons de façon inexorable et constante l’imprécision du souvenir, sa subjectivité pour nous réinventer au présent et imaginer de multiples fictions
possibles de notre existence. Il n’y aurait donc pas de génération d’actes et de constructions spontanées,
juste une mystification et l’illusion d’un détachement à notre passé. Des sortes de mensonges, de pertes
de mémoire partielles nécessaires pour ne pas être dans la reproduction intangible des choses Des oublis
innocents très utiles pour imaginer de nouveaux agencements, un autre objet, une nouvelle histoire. Ici, ni
mélancolie, ni nostalgie, peut être un zeste de recyclage d’archives, une sorte de développement durable de
gestes encore mis en partage.
Hervé Robbe