Maître incontesté du flamenco contemporain, Israel Galván a forgé sa stature internationale grâce à des créations originales nées d’une parfaite maîtrise de la culture chorégraphique flamenca. Ouvert à toutes les audaces stylistiques, son parcours alterne entre formes intimistes et grands spectacles. Cette nouvelle création révèle avec éclat ce que l’artiste recèle d’intrépidité, de fougue et de science savamment dosées. Avec une admiration profonde pour cette ossature musicale démente, il s’affronte, dans une première partie, au colosse musical du Sacre du printemps en compagnie de deux pianistes, qui interprètent la partition pour deux pianos de Stravinsky en suivant les pulsations rythmiques insufflées par la danse. Expert en combinaisons et en développements rythmiques, Israel Galván s’engage dans le labyrinthe Stravinsky avec l’avantage d’une pulsation très intime, imaginant des micros-développements, des secousses, des répliques imprévues qui dialoguent avec cette œuvre immense, longtemps considérée comme injouable. Sa musicalité très charnelle lui permet d’investir tous les répertoires. Un second temps dédié à deux autres pièces choisies par les pianistes en concertation avec le danseur nous en donne la parfaite illustration. Israel Galván y transpose le flamenco dans des sphères éloignées de la tradition qui se prêtent à merveille à sa gestuelle tranchante, à sa vivacité espiègle et virtuose, à son incandescence.
EN PARTENARIAT AVEC LE PARVIS SCÈNE NATIONALE TARBES PYRÉNÉES
Production déléguée ISRAEL GALVÁN COMPANY. Coordinatrice de production Pilar Lopez. Administratrice de production Rosario Gallardo. Consultant production Dietrich Grosse - Mondigromax. Productrice déléguée Carole Fierz. Coproducteurs Théâtre de la Ville - Paris, Sadler’s Wells - Londres, Mû-Lausanne, Théâtre de Nîmes - Scène conventionnée d’intérêt national - art et création - Danse contemporaine, Teatro della Pergola, Fondazione Teatro della Toscana - Florence, MA scène nationale – Pays de Montbéliard - Théâtre de Vidy- Lausanne. Soutiens La Loterie Romande, Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture du Canton de Vaud, Fondation Leenaards - INAEM. En partenariat avec Espaces Pluriels.
Maître incontesté du flamenco contemporain, Israel Galván a forgé sa stature internationale grâce à des créations originales nées d’une parfaite maîtrise de la culture chorégraphique flamenca. Ouvert à toutes les audaces stylistiques, son parcours alterne entre formes intimistes et grands spectacles. Cette nouvelle création révèle avec éclat ce que l’artiste recèle d’intrépidité, de fougue et de science savamment dosées. Avec une admiration profonde pour cette ossature musicale démente, il s’affronte, dans une première partie, au colosse musical du Sacre du printemps en compagnie de deux pianistes, qui interprètent la partition pour deux pianos de Stravinsky en suivant les pulsations rythmiques insufflées par la danse. Expert en combinaisons et en développements rythmiques, Israel Galván s’engage dans le labyrinthe Stravinsky avec l’avantage d’une pulsation très intime, imaginant des micros-développements, des secousses, des répliques imprévues qui dialoguent avec cette œuvre immense, longtemps considérée comme injouable. Sa musicalité très charnelle lui permet d’investir tous les répertoires. Un second temps dédié à deux autres pièces choisies par les pianistes en concertation avec le danseur nous en donne la parfaite illustration. Israel Galván y transpose le flamenco dans des sphères éloignées de la tradition qui se prêtent à merveille à sa gestuelle tranchante, à sa vivacité espiègle et virtuose, à son incandescence.
Mise en scène et chorégraphie Israel Galván / Le sacre du printemps d’Igor Stravinsky, réduction pour piano à quatre mains sur deux pianos de l’auteur / danse Israel Galván / piano (distribution en cours) / création lumière Rubén Camacho / design sonore Pedro León / assistante à la mise en scène et régie plateau Balbi Parra / conseillère costumes Reyes Muriel del Pozo / direction technique Pablo Pujol / management Rosario Gallardo / distribution Austin Rial Eshelman (Rial & Eshelman)
Israel Galván
Israel Galván de los Reyes a reçu le prix National de Danse 2005, dans la section « Création » de la part du département de la Culture du gouvernement espagnol pour « sa capacité à générer une nouvelle création dans un art tel que le flamenco sans oublier ses vraies racines qui en font un genre universel ». En 2012 il a été honoré par le Prix New York Bessie Performance pour une production exceptionnelle et a reçu la médaille des beaux-arts du Conseil des Ministres du gouvernement espagnol.
Fils des bailaores sévillans Jose Galván et Eugenia de los Reyes, il a grandi dans une atmosphère de tablaos, fiestas et écoles de danse de flamenco, où il avait l’habitude d’accompagner son père. Mais c’est seulement en 1990 qu’il a eu l’envie de devenir danseur.
En 1994, il rejoint la Compañía Andaluza de Danza, dirigée par Mario Maya, et c’est le début d’une carrière qui lui apportera les plus importants prix en flamenco (et) en danse. Il a collaboré avec de nombreux artistes tels que Enrique Morente, Manuel Soler, Pat Metheny, Vicente Amigo et Lagartija Nick, sur des projets de nature très différente.
En 1998, Israel présente en avant-première ¡Mira ! / Los Zapatos Rojos, sa première création. Salué par la critique comme un éclair de génie, la pièce a effectivement révolutionné la conception des spectacles de flamenco.
Depuis il a présenté des productions telles que La Metamorfosis, Galvánicas, Arena, La Edad De Oro, Tábula Rasa, Solo, El Final De Este Estado De Cosas - Redux, Israel vs Los 3000, La Curva et Lo Real/Le Réel/The Real, pour lesquelles il a reçu 3 prix Max de Teatro en mai 2014 : meilleure production de danse, meilleure chorégraphie et meilleur danseur. Il a aussi créé La Francesa et Pastora pour sa soeur Pastora Galván.
Galván est artiste associé au Théâtre de la Ville à Paris et au Mercat de les Flors à Barcelone.
Sylvie Courvoisier
Née à Lausanne en Suisse, mais installée à Brooklyn aux États-Unis depuis 1998, Sylvie Courvoisier est fondamentalement une artiste de l’“entre-deux mondes”, proposant sa musique à la fois comme l’espace et l’outil d’un authentique dialogue toujours “réengagé” entre l’Europe et l’Amérique, l’improvisation et la composition, la tradition et la modernité.
Assumant parfaitement son ancrage dans l’héritage de la musique savante occidentale qu’elle ne cesse dans son jeu d’évoquer/resonger/chahuter en citations fugaces et autres déconstructions savantes aussi amoureuses qu’iconoclastes, la pianiste trouve par ailleurs l’essentiel de son originalité et le moteur de sa créativité dans une sorte de nomadisme esthétique revendiqué dont le jazz est en quelque sorte la matrice et le modèle. Navigant naturellement au fil des rencontres et des projets entre musique de chambre improvisée et composition contemporaine (ses duos télépathiques et ultra raffinés avec son compagnon, le violoniste Mark Feldman), free music d’inspiration européenne (aux côtés de légendes vivantes comme Evan Parker, Joëlle Léandre, Fred Frith), post et free jazz s’inscrivant dans la continuité du geste chorégraphique de Cecil Taylor (à la tête de son trio avec Kenny Wollesen et Drew Gress), musique expérimentale électronique (avec la compositrice de musique électro-acoustique Ikue Mori) ou tradition Klezmer revisitée (en tant qu’interprète des pièces écrites de John Zorn), Sylvie Courvoisier impose dans tous ces contextes une vraie signature sonore et compositionnelle faite de rigueur formelle et de spontanéité expressive.
Développant dans sa musique à la fois sensualiste et abstraite une poétique sophistiquée articulant de façon personnelle les techniques et idiomatismes d’une certaine “avant-garde” dans tous ses états, Sylvie Courvoisier invente un univers hybride et volontiers paradoxal, fondé essentiellement sur tout un jeu de tensions contradictoires — entre puissance et retenue, énergie et fragilité, tumulte et douceur, impulsion gestuelle et cérébralité, sensualité et austérité — rendant ainsi parfaitement compte d’une certaine forme d’instabilité identitaire propre à notre monde contemporain dont la scène new-yorkaise est en quelque sorte le reflet ou la métaphore. Grande spécialiste dans l’art d’arranger et “préparer” son piano, la musicienne n’aime rien tant au final qu’explorer toujours plus intimement le cœur de la matière sonore, plongeant même parfois littéralement dans le ventre de son instrument pour en frotter, pincer, frapper, caresser les cordes — et ramener à la surface, à la manière de bribes de rêves éveillés, comme le relief ou la crête d’un discours souterrain inconscient violemment pulsionnel. C’est parce qu’elle sonde ainsi au plus intime que sa musique allusive, toute de mouvement et de métamorphoses, sonne à ce point de manière universelle.
Le sacre sorcier du danseur Israel Galván, en deux spectacles
En solo, le danseur flamenco chorégraphie les partitions de Stravinsky et De Falla dans deux spectacles en tournée dans l’Hexagone.
Un clic, mille chocs. Le danseur et chorégraphe flamenco Israel Galván déclenche une tempête de souvenirs. Le voilà piégé dans un dispositif de mini-boîtiers d’intelligence artificielle pour Israel & Israel (2019), au cirque avec la tribu Romanès dans Gatomaquia (2018), dégringolant sur les fesses les gradins de la Cour d’honneur, à Avignon, pour La Fiesta (2017) ou encore sous la pluie en train de concasser les graviers du jardin Picasso, à Paris, avec Solo (2015). Envie d’un arrêt sur images bien net ? Impossible. Ventre en avant, fin comme une lame de couteau, en bottines, talons hauts et robe à pois, mais pieds nus aussi, Galván se reconnaît sans jamais se ressembler, encore moins se laisser enfermer, arrachant à coups de dents de nouvelles gammes à son flamenco frénétique.
Israel Galván, 46 ans, fait exploser le thermomètre de la rentrée de janvier en présentant deux spectacles en solo.
Créé en mars 2019, actuellement en tournée en France, El Amor Brujo (L’Amour sorcier), de Manuel de Falla, passe par Nîmes, puis Nanterre. Conçu en novembre, La Consagración de la Primavera (Le Sacre du Printemps), qui prend d’assaut la partition d’Igor Stravinsky en complicité avec les pianistes Sylvie Courvoisier et Cory Smythe, ouvre la nouvelle année du 7 au 15 janvier, au 13e Art/Théâtre de la Ville Hors les murs, à Paris.
C’est la première fois en plus de vingt ans de carrière que la star flamenca chorégraphie de gros morceaux – même seulement d’environ trente minutes chacun – du répertoire musical : « C’est un voyage de ma tradition espagnole vers la modernité européenne et russe. » Dans les deux cas, il a choisi la version pour piano et non l’orchestrale, privilégiant le côté percussif de ces œuvres aux accents de rituels apparues au début du XXe siècle.
« Le challenge est avant tout entre soi et soi, affirme-t-il. Si je ne vois pas la possibilité d’apporter quelque chose de différent, que personne n’a fait avant moi, je ne me lance ni dans El Amor Brujo ni dans Le Sacre. Je cherche encore et toujours à être déséquilibré dans ma danse et j’aspire d’ailleurs à ne jamais trouver l’équilibre. J’ai besoin qu’un spectacle me laisse des cicatrices dans le corps. J’espère que ces solos vont m’accompagner longtemps, comme de nouveaux maîtres, des amis. » Il ajoute : « Par ailleurs, je n’ai pas la pression de bien danser, seulement celle de jouir en dansant, tout en sachant qu’un jour peut être meilleur ou moins bien qu’un autre. »
[...] Depuis son solo carte de visite La Edad de oro (2005), Galván, qui fut le clou de spectacles dès l’âge de 4 ans dans les tablaos sévillans, a toujours hybridé les codes masculins et féminins d’un flamenco qu’il tient autant de son père, José Galván, à la tête d’une école à Séville et qui l’entraîna tout jeune, que de sa mère.
C’est en tunique et les jambes dénudées, puis dans une robe de jersey noir, qu’il se dresse face au Sacre du Printemps, créé en 1913. La partition de Stravinsky martelait aussi depuis longtemps son imaginaire. « J’ai beaucoup vu la chorégraphie du Sacre par Vaslav Nijinski, observé les photos, précise-t-il. La musique m’est aussi très proche. C’est comme si je dansais sur une bande sonore à moi depuis toujours. »
Il retrouve pour l’occasion Sylvie Courvoisier avec laquelle il a collaboré pour La Curva, en 2010. Pendant les répétitions de cette pièce aux accents de transe de possession, la pianiste et compositrice joue quelques notes du Sacre. L’idée flambe : huit minutes de spectacle prennent forme quelques mois plus tard pour aboutir à cette Consagracion, composée du Sacre et de deux courtes créations musicales : Conspiracion, signée par Cory Smithe et Sylvie Courvoisier, et Spectro, de Courvoisier. « Le Sacre est comme un cercle qui se ferme, explique Galvan. J’ai commencé le flamenco avec mes parents. Puis, j’ai dû sans cesse inventer non seulement ma danse, mais aussi ma propre musique, le climat même de mon geste. Le Sacre, est-ce à cause du rite ou du mythe, est une sorte de passage obligé pour les chorégraphes, un moment de maturité un peu folle. Il exhale la souffrance comme une croix qui tombe sur les interprètes mais, pour moi, il entraîne une allégresse rythmique. »
A ces deux pièces, qu’il projette d’enchaîner dans un même programme, Galván rêve d’ajouter un troisième volet : « Pour cette nouvelle étape, j’irai voir du côté de l’Inde. J’ai fait faire l’analyse de mon ADN. Il en ressort que j’ai 15 % d’Asie du Sud-Est, 17 % d’Europe de l’Est, 21 % d’Afrique du Nord, et un peu d’espagnol… » L’Inde, berceau de la tradition flamenca, est l’horizon de ce triptyque déployé comme un trajet de vie à rebours.
Le Monde, Rosita Boisseau, le 04 janvier 2020.