Thomas Lebrun compose un documentaire chorégraphique entre réalisme et onirisme. Sous les fleurs réunit cinq danseurs pour interroger la notion de féminité intérieure. Un bouquet de sensations haut en couleurs.
Dans la plupart des pays du monde, l’homme féminin est difficilement accepté, souvent casé dans les minorités ou relégué dans les cas particuliers... Il existe pourtant des endroits où il fait partie de la civilisation. Au sud du Mexique, dans la région de Oaxaca, chez les Zapotèques, existe ce que l’on peut appeler un troisième genre reconnu, les Muxes, qui ont le droit de vivre pleinement leur féminité. La plupart d’entre elles s’habillent quotidiennement en femme et, pour les occasions festives, portent des robes traditionnelles très colorées, fleurissent leur chevelure, se couvrent de bijoux et de dentelles. Sur les corps et au plateau, des couleurs discrètes d’ici et chatoyantes de là-bas, des mélodies aux accents mexicains. Danse de femme ou danse d’homme, danse féminine dans un corps masculin, danse non genrée, en transformation continue : Thomas Lebrun invente un territoire entre apparences et transparences et propose un effeuillage sensible et décomplexé qui libère la féminité masculine.
Production Centre chorégraphique national de Tours Coproduction La Rampe-La Ponatière - Scène conventionnée-Échirolles, Équinoxe – Scène nationale de Châteauroux // Le Centre chorégraphique national de Tours est subventionné par le ministère de la Culture - DGCA - DRAC Centre-Val de Loire, la Ville de Tours, le Conseil régional Centre-Val de Loire, le Conseil départemental d’Indre-et-Loire et Tours Métropole Val de Loire. L’Institut français contribue régulièrement aux tournées internationales du Centre chorégraphique national de Tours
Thomas Lebrun compose un documentaire chorégraphique entre réalisme et onirisme. Sous les fleurs réunit cinq danseurs pour interroger la notion de féminité intérieure. Un bouquet de sensations haut en couleurs.
Dans la plupart des pays du monde, l’homme féminin est difficilement accepté, souvent casé dans les minorités ou relégué dans les cas particuliers... Il existe pourtant des endroits où il fait partie de la civilisation. Au sud du Mexique, dans la région de Oaxaca, chez les Zapotèques, existe ce que l’on peut appeler un troisième genre reconnu, les Muxes, qui ont le droit de vivre pleinement leur féminité. La plupart d’entre elles s’habillent quotidiennement en femme et, pour les occasions festives, portent des robes traditionnelles très colorées, fleurissent leur chevelure, se couvrent de bijoux et de dentelles. Sur les corps et au plateau, des couleurs discrètes d’ici et chatoyantes de là-bas, des mélodies aux accents mexicains. Danse de femme ou danse d’homme, danse féminine dans un corps masculin, danse non genrée, en transformation continue : Thomas Lebrun invente un territoire entre apparences et transparences et propose un effeuillage sensible et décomplexé qui libère la féminité masculine.
Chorégraphie Thomas Lebrun — Interprètes Antoine Arbeit, Raphaël Cottin, Arthur Gautier, Sébastien Ly, Nicolas Martel — Création lumières Françoise Michel — Création son Maxime Fabre — Création costumes Thomas Lebrun, Kite Vollard — Masques Ruua Masks — Conception scénographie Xavier Carré, Thomas Lebrun — Construction Atelier du T°, CDN de Tours — Régie générale Xavier Carré — Régie son Clément Hubert — Assistante sur le projet Anne-Emmanuelle Deroo — Chercheur anthropologue Raymundo Ruiz González — Remerciements Felina Santiago Valdivieso, Benito Hernandez — Thomas Lebrun est directeur du Centre chorégraphique national de Tours. — Crédit photo Frédéric Iovino
Sous les fleurs est une pièce chorégraphique pour 5 interprètes qui aborde la question de la féminité masculine. Elle prend appui sur la rencontre de l’équipe artistique avec la communauté Muxe, au sud du Mexique. Lors de ce stage mené par Raphaël Cottin, interprète au CCN de Tours, vous pourrez expérimenter le processus de création de la pièce et le travail de Thomas Lebrun.
Thomas Lebrun
Interprète pour les chorégraphes Bernard Glandier, Daniel Larrieu, Christine Bastin, Christine Jouve ou encore Pascal Montrouge, Thomas Lebrun fonde la compagnie Illico en 2000, suite à la création du solo Cache ta joie !. Implanté en région Nord – Pas de Calais, il fut d’abord artiste associé au Vivat d’Armentières (2002-2004) avant de l’être auprès de Danse à Lille / Centre de Développement Chorégraphique (2005-2011).
On prendra bien le temps d’y être, La Trêve(s), Les Soirées What You Want ?, Switch, Itinéraire d’un danseur grassouillet ou La constellation consternée sont autant de pièces que d’univers et d’esthétiques explorés, allant d’une danse exigeante et précise à une théâtralité affirmée.
Par ailleurs, Thomas Lebrun a co-écrit plusieurs pièces, notamment avec Foofwa d’Imobilité (Le show / Un twomen show), Cécile Loyer (Que tal !) et Radhouane El Meddeb (Sous leurs pieds, le paradis),
Il chorégraphie également pour des compagnies à l’étranger, comme le Ballet National de Liaonning en Chine (2001), le Grupo Tapias au Brésil (Année de la France au Brésil en 2009), Lora Juodkaité, danseuse et chorégraphe lituanienne (FranceDanse Vilnius 2009), 6 danseurs coréens dans le cadre d’une commande du Festival MODAFE à Séoul (FranceDanse Corée 2012), les danseurs de la compagnie Panthera à Kazan en Russie (FranceDanse Russie 2015) et la compagnie singapourienne Frontier Danceland (2017).
Parallèlement, il reçoit régulièrement des commandes. En juillet 2010, il répond à celle du Festival d’Avignon et de la SACD (Les Sujets à Vif) avec la création du solo Parfois, le corps n’a pas de cœur. De même, il chorégraphie et met en scène Les Fêtes d’Hébé, de Jean-Philippe Rameau, en mars 2017 pour l’Académie de l’Opéra national de Paris, présentées à l’Auditorium de l’Opéra Bastille à Paris et au Britten Theatre de Londres.
Depuis sa nomination à la direction du Centre chorégraphique national de Tours en janvier 2012, Thomas Lebrun a créé 14 pièces chorégraphiques et diffusé son répertoire pour plus de 720 représentations partagées avec plus de 183000 spectateurs en France (Théâtre national de Chaillot, Biennale de la danse de Lyon, Festival d’Avignon...) comme à l’étranger (Angleterre, Belgique, Brésil, Canada, Chine, Corée du Sud, Croatie, Équateur, Finlande, Italie, Japon, Hong-Kong, Macao, Pays-Bas, Pérou, Russie, Suisse, Taïwan...).
Pédagogue de formation, Thomas Lebrun place la transmission au cœur de sa démarche. Ainsi, il est intervenu entre autres au Centre national de la danse de Pantin et de Lyon, au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, à la Ménagerie de Verre, au Balletéatro de Porto, à la Formation du danseur interprète de Coline, au CNDC d’Angers...
Depuis 2018 et en lien avec le CDCN de Guyane et Tropiques Atrium, scène nationale de la Martinique, il développe « Dansez-Croisez », un projet d’échanges et de croisements chorégraphiques avec les artistes des territoires d’Outre-mer et de la Caraïbe en métropole et intervient en Guyane, Martinique, Guadeloupe et à Cuba.
En juin 2014, Thomas Lebrun a reçu le Prix Chorégraphie décerné par la SACD et, en mars 2017, a été nommé au grade de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres.
Il n’y a pas de terme précis pour définir la féminité d’un homme, malgré toutes ses nuances.
En France, en Europe, et dans une grande majorité du globe, l’homme féminin est difficilement accepté, Souvent casé dans les minorités ou relégué dans les cas particuliers...
Certaines religions ne reconnaissent pas même leur présence, voire interdisent leur existence...
Et dans nos pays civilisés, tous les jours, des enfants sont rejetés par leurs familles, des jeunes gens sont agressés, défigurés jusqu’à en mourir, des hommes se cachent jusqu’à nier eux-mêmes leur existence, persécutés dès leur plus jeune âge par une virilité primaire et violente indélébile… pour cause de féminité émanante.
Dans différents coins du monde, il existe des endroits où l’homme féminin fait partie de l’Histoire, de la civilisation... où l’on élève parfois même ses enfants sans les genrer dès la naissance, mais en les regardant grandir...Les Mahus, en Polynésie française mais aussi à Hawaï, ont été chassés par la colonisation et l’intégrisme religieux. Chez certains peuples amérindiens, les deux esprits, qui définissent les hommes-femmes ou les femmes-hommes, étaient pourtant totalement tolérés et acceptés par leurs semblables.
Aussi, au sud du Mexique, dans la région de Oaxaca et plus précisément vers Juchitán, chez les Zapotèques existe ce que l’on peut appeler un troisième genre reconnu : les Muxes (prononcé « mouchés »). Elles ont et se donnent le droit de vivre pleinement leur féminité, de pratiquer des métiers traditionnellement réservés aux femmes (cuisine, broderie, coiffure...), mais elles ne peuvent se prêter à une vie conjugale exposée, ni avec un homme ni avec une femme, ni avec une autre Muxe. La plupart d’entre elles s’habillent quotidiennement en femme, et pour toutes occasions festives, elles portent des robes traditionnelles très colorées, à fleurs ou à motifs géométriques tissés à la main, fleurissent leur chevelure, se bordent de bijoux imposants et de dentelles... la tenue traditionnelle zapotèque.
Comme le dit Felina Santiago Valdivieso, l’une des Muxes les plus reconnues, rencontrée à Juchitán : « je ne suis pas une femme, je ne suis pas un homme, je suis Muxe ».
Pour cette pièce, j’ai réuni quatre danseurs (Antoine Arbeit, Raphaël Cottin, Arthur Gautier et Sébastien Ly), un comédien-danseur-chanteur (Nicolas Martel) et un chercheur mexicain anthropologue en danses traditionnelles mexicaines (Raymundo Ruiz González) : tous ont en eux cette féminité intérieure plus ou moins perceptible.
J’imagine ce projet comme un documentaire chorégraphique oscillant entre réalisme et onirisme... entre un pays où les hommes peuvent se marier entre eux mais où leur féminité est majoritairement refusée, et une région du monde où la féminité de l’homme est intégrée dans la culture, visible et majoritairement acceptée, mais où l’idée du couple ne peut l’être...
Évoquer la féminité chez l’homme sans la noyer, comme c’est communément fait, dans un rapport à la sexualité.
Sous les fleurs,
Danse de femme ou danse d’homme,
Danse féminine dans un corps masculin,
Danse non genrée, tout en transformation continue,
État de danse, d’apparence ou de transparence...
Réalités contemporaines et traditionnelles de la place du corps et de ses pensées, de son esprit...
Rêver que les choses existent et évoluent, se souvenir qu’elles ont existé...
Sur les corps et au plateau, des couleurs discrètes d’ici et chatoyantes de là-bas.
Musicalement, certainement Le Spectre de la rose de Berlioz chanté par un homme et par une femme (dans le ballet de Michel Fokine, le spectre de la rose est dansé par un homme...). Des mélodies de La Bruja de Texcoco, chanteur mexicain actuel qui pourrait nous rappeler un certain Antony and the Johnsons (aujourd’hui Anhoni)... Des musiques traditionnelles de la région d’Istmeña... des paroles de Felina, des ambiances festives de Juchitán où nous sommes allés rencontrer les Muxes en juin 2022.
Thomas Lebrun, juin 2022