iLaUNA est le fruit de la rencontre des musiciens-chanteurs du duo Adar et des quatre danseurs du collectif Bilaka. Une célébration poétique qui emporte les voix et les corps dans une transe carnavalesque.
Depuis la nuit des temps, les peuples du monde entier marquent le passage de l’automne à l’hiver par des rites évoquant le temps des moissons, la nuit dévoratrice du jour... iLaUNA, répété et créé sur le plateau du Théâtre Saragosse, interroge la longue tradition des Gau Beltza, célébration des morts au Pays- Basque qui repose sur une tradition de déguisements, façon Halloween ou Fête des Morts mexicaine. Fidèles à leurs origines, le Pays-Basque et la Gascogne, les musiciens d’Adar élargissent leurs horizons : Maider Martineau par ses influences québécoises, Arnaud Bibonne par ses inspirations bulgares. Les danseurs de Bilaka, héritiers d’un répertoire traditionnel, conjuguent également aux pas et aux sauts basques une formation en danse classique ou contemporaine. Aux sons d’albokas, de cornes ou de percussions se mêle la voix des six interprètes. De ces frottements, émerge une matière neuve qui s’imprègne ici d’une animalité sauvage. Ensemble, par la fusion de la musique et de la danse, les artistes nous invitent à faire communauté et à affronter nos peurs.
COPRODUCTION ESPACES PLURIELS — CRÉATION 2023
Production Garage Résidence - station d’essence patrimoniale Coproduction Centre Régional Musiques Traditionnelles en Limousin, CCN Malandain Ballet Biarritz, Agence culturelle Dordogne-Périgord, UPCP-Métive – Parthenay, Centres Culturels Municipaux de Limoges, Opéra de Limoges, CERC – Pau, Espaces Pluriels scène conventionnée d’intérêt national Art et création – Danse – Pau, Rocksane - SMAC Bergerac. Avec le soutien de La Scène nationale du Sud-Aquitain // Le collectif Bilaka est conventionné par la DRAC Nouvelle-Aquitaine
iLaUNA est le fruit de la rencontre des musiciens-chanteurs du duo Adar et des quatre danseurs du collectif Bilaka. Une célébration poétique qui emporte les voix et les corps dans une transe carnavalesque.
Depuis la nuit des temps, les peuples du monde entier marquent le passage de l’automne à l’hiver par des rites évoquant le temps des moissons, la nuit dévoratrice du jour... iLaUNA, répété et créé sur le plateau du Théâtre Saragosse, interroge la longue tradition des Gau Beltza, célébration des morts au Pays- Basque qui repose sur une tradition de déguisements, façon Halloween ou Fête des Morts mexicaine. Fidèles à leurs origines, le Pays-Basque et la Gascogne, les musiciens d’Adar élargissent leurs horizons : Maider Martineau par ses influences québécoises, Arnaud Bibonne par ses inspirations bulgares. Les danseurs de Bilaka, héritiers d’un répertoire traditionnel, conjuguent également aux pas et aux sauts basques une formation en danse classique ou contemporaine. Aux sons d’albokas, de cornes ou de percussions se mêle la voix des six interprètes. De ces frottements, émerge une matière neuve qui s’imprègne ici d’une animalité sauvage. Ensemble, par la fusion de la musique et de la danse, les artistes nous invitent à faire communauté et à affronter nos peurs.
Chorégraphie Bilaka kolektiboa — Mise en scène, scénographie Bilaka kolektiboa — Danse Zibel Damestoy, Arthur Barat, Ioritz Galarraga, Oihan Indart — Musique Adar - Maider Martineau et Arnaud Bibonne — Lumières Mikel Perez — Son Julien Marques et Oihan Delavigne — Costumes Xabier Mujika — Régie générale Oihan Delavigne — Production-diffusion Naia Iratchet — Administration Marion Cazaubon-Morin — Crédit photo Sarah Witt
Du 01 au 05 octobre, Espaces Pluriels propose plusieurs rendez-vous pour partager, pratiquer, découvrir ou enrichir sa connaissance de la danse basque, en compagnie du collectif Bilaka. Une manière de lier la modernité à la tradition dans une approche décomplexée et familiale. Au programme un bal traditionnel au Hédas (le 01 octobre), un spectacle (IlaUNA, le 05 octobre), un atelier d’initiation ouvert à tous et une conférence dansée. Adishatz !
INITIATION À LA DANSE BASQUE
COLLECTIF BILAKA
Les danseurs du collectif Bilaka vous invitent à partager un moment convivial pour vous initier à la danse basque. Quelques pas simples pour pratiquer ensemble et, pourquoi pas, mener la danse au moment du grand bal de 17h au Hédas !
CONFÉRENCE MUSICALE ET DANSÉE
Dans le cadre de cette semaine
spéciale en compagnie du collectif
Bilaka, le chercheur Xabier Itçaina
évoque pour nous l’histoire de
la danse basque, sa grammaire
propre et sa vitalité dans l’espace
contemporain. Il est accompagné
de danseurs et de musiciens du
collectif Bilaka qui illustrent son
propos. Xabier Itçaina, danseur
et passionné de danse basque,
est chargé de recherches au
Centre national de la recherche
scientifique cnrs et spécialiste du
domaine des traditions dansées.
En partenariat avec le Conservatoire à Rayonnement Départemental Pau Béarn Pyrénées.
Le Collectif Bilaka
Implanté à Bayonne, Bilaka est un collectif d’artistes qui œuvre à l’activation contemporaine des danses et des musiques traditionnelles du Pays Basque. En interrogeant la manière dont la danse et la musique basques existent dans le monde contemporain, Bilaka développe son travail autour de deux axes :
- la création de spectacles d’écritures nouvelles à partir du patrimoine immatériel basque.
- la création de rendez-vous populaires et de bals traditionnels générateurs de lien social et d’une pratique vivante de la culture basque.
Bilaka est devenu en quelques années un acteur contemporain incontournable de la culture basque. Aujourd’hui le collectif est artiste compagnon de la Scène nationale du Sud-Aquitain et a récemment eu le privilège d’être nommé artiste en territoire du Centre Chorégraphique National Malandain Ballet Biarritz. Les dernières productions du collectif ont été sélectionnées par de nombreuses Scènes nationales et Scènes conventionnées à l’image du théâtre Olympia d’Arcachon, qui, dans le cadre du label Art en territoire, proposera un parcours sur plusieurs années autour du répertoire du collectif. Bilaka s’exporte également dans les réseaux des théâtres d’Euskadi (SAREa) et de Navarre (RTN) et poursuit son développement à l’international. Outre son travail de création, Bilaka est attaché au développement de la pratique de la danse et de la musique traditionnelle des jeunes générations et contribue notamment au développement d’un cursus d’études supérieures en danse basque avec le Conservatoire Maurice Ravel – Pays Basque ainsi que des masterclass avec la fédération de danse basque IDB. Véritable ambassadeur du Pays Basque, Bilaka porte l’image d’une culture vivante, inscrite dans son temps, forte de son identité et ouverte sur le monde.
Artistes invités - Adar
Tous deux issus du vivier de musiciens de danse du Sud-Ouest, c’est en 2018 que Maider Martineau et Arnaud Bibonne décident de monter un duo, comme une évidence après le Grand Bal de l’Europe de Gennetines.
Maider est spécialisée en musique basque, avec une pratique vivante (communauté, groupes de bal) et académique de ses instruments et de son chant. Le trikitixa, accordéon diatonique local, appris en parallèle avec le pandero, tambourin qui l’accompagne traditionnellement, est son premier domaine de prédilection. L’alboka, cornemuse basque sans poche, vient compléter son parcours et c’est sans doute cet instrument qui a réalisé le pont sonore décisif avec les cornemuses d’Arnaud. Enfin, elle s’ouvre à l’accordéon chromatique et aux percussions ibériques qu’elle intègre au duo.
Arnaud est chanteur et spécialiste de la cornemuse dans plusieurs groupes de bal et de concert, en particulier de la boha, cornemuse des Landes de Gascogne. Outre l’attirance vers le timbre de l’instrument, il développe une sensibilité à son histoire et à sa fonction, comme l’illustre son album Bohaussac où il joue un répertoire gascon sur des reconstitutions d’anciennes bohas au tempérament inégal. Il donne ainsi corps à sa curiosité ethno-musicologique, un état d’esprit qui se retrouve dans Adar.
Ayant des centres d’intérêt artistiques communs et des expériences musicales proches, Arnaud et Maider créent ensemble un nouveau répertoire que l’on peut entendre dans leur premier album Bohada (2021). Fidèles à leurs traditions d’origine, le Pays-Basque et la Gascogne, ils n’hésitent pas à élargir leurs horizons. Maider apporte par exemple ses influences québécoises et Arnaud ses inspirations bulgares, sans oublier la poésie propre à leurs deux personnalités dans leur chant polyphonique.
Le Temps d’aimer : « Saioak » de la compagnie Bilaka
Que signifie être Basque pour une jeune génération, dans le monde actuel et au bord de l’océan ? Le Pays Basque est l’unique terrain où émergent des compagnies qui créent à partir de la tradition culturelle euskarienne. Mais ce qui paraît être une spécificité locale s’inscrit en vérité dans une tendance globale où se rencontrent danse contemporaine et danses sociales. Côté basque, une différence existe cependant, et elle est de taille : pour les compagnies d’Euskadi, il est quasiment impossible d’accéder aux scènes hors de leur territoire. Ce qui est un vrai contresens si on considère que les pas basques sont à l’origine de certains éléments de la danse baroque et classique. Une brèche s’est peut-être ouverte avec la présence de Jon Maya au Festival d’Avignon en 2019, mais cette exception est toute aussi révélatrice. On invite plus facilement une compagnie du Pays Basque sud, et donc d’Espagne. Ce qui fait que pour l’instant il faut toujours aller sur place pour voir les compagnies du Pays Basque nord. Leur meilleure vitrine n’est autre que le festival Le Temps d’aimer, à Biarritz, sous la direction artistique de Thierry Malandain. L’heure y était, entre autres, à la compagnie Bilaka avec Saioak, création de groupe faisant suite à leur création Saio zero. Et saio signifie : essai. Mais se prononce : « chaïau », autrement dit (ou écrit) : « Chaillot » ! Est-ce qu’on les y verra un jour ?
Ce secret vocal, non discernable à l’écrit, on l’a appris grâce à la compagnie, lors de la répétition publique à la mi-journée, où les danseurs exposaient leur vocabulaire et quelques duos dans une simplicité du geste qui laissa éclater tout leur talent. D’une technicité fabuleuse, d’une légèreté qui fait rêver, ils donnaient, comme c’est la coutume au Temps d’aimer, une introduction à leur représentation du soir. Sur la scène dans le jardin public qui fait face à la Gare du Midi, on les sentait en osmose avec la ville, le terroir et son histoire.
Le soir, sur la scène du Casino, ce fut une autre histoire. Le plateau richement fourni en écrans vidéo fixes et mobiles, les danseurs vêtus de costumes visiblement inspirés de combinaisons de surf, ils esquissaient des relations d’amour et d’amitié, passaient de pas traditionnels à la glisse à plat ventre ou se laissaient déstabiliser comme par une vague. En vidéo, ils montraient autant l’océan qu’un ensemble de danse basque traditionnel.
« La musique du spectacle rappelle les vagues de l’Océan. Danse et musique nous aident à comprendre qui nous sommes », disaient-ils lors de la répétition. La danse comme la musique - composée et interprétée par un trio jouant live et une chanteuse lyrique en vidéo – réinventent les arts traditionnels et s’investissent en même temps à continuer la tradition basque pure, en organisant des bals de danses régionales. « Certaines parties du spectacle sont construites sur la symétrie des danses basques », expliquent-ils. Ce qui est vrai surtout pour le tableau final où la beauté des sauts et batteries du répertoire basque, dans la vitalité du cercle, éclatent au grand jour et créent chez le regardeur un état d’empathie comparable à la contemplation des vagues qui échouent sur la plage. Mais comment composer une pièce, une vraie, sans perdre ce lien avec les origines ?
La « seule compagnie professionnelle de danse basque du Pays Basque nord » (selon le journal du festival), collectif composé de jeunes champions de leurs disciplines traditionnelles respectives et en même temps pionniers du renouveau, semble malheureusement trop attirée par les signes normatifs de la contemporanéité. « La vidéo est très importante dans la pièce », faisaient-ils comprendre. Si importante, se dit-on quand la pièce commence, que par exemple, le cadre de l’écran en bord de scène empêche de voir les pieds des danseurs. Au plus grand regret du spectateur…
Mais cette création est ce que son titre indique, à savoir : un essai. A transformer avec le temps. Car justement, Arthur Barat, dans son incroyable souplesse et fluidité, vient de la troisième discipline fort prisée sur la côte basque : le rugby, discipline où l’on trouve justement cette énergie collective qu’il convient de préserver, même dans un spectacle de danse contemporaine, si le langage de base, les pas du pays, ne doivent pas perdre de leur force. Pour trouver, saio après saio, le chemin qui mène à Chaillot.
Danser Canal Historique, Thomas Hahn, 2021.
iLaUNA ou « Lune éphémère » (en langues gasconne et basque) est une invitation à reconsidérer la nature éphémère de toutes choses. Une nuit pour se souvenir du caractère changeant de la lune, de cette impermanence parfois progressive, abrupte, traumatique mais bénéfique. Toujours réelle. En interrogeant la longue tradition des gau beltza, rite ancestral célébrant les morts au Pays Basque, iLaUNA a pour vocation d’inverser l’ordinaire, de questionner le permanent et d’accueillir l’assoupissement et le silence de la terre. Réfléchir aux liens sensibles qui nous permettent de nous confronter à la nuit, dévoratrice du jour. Réinventer l’éphémère et, par le croisement de nos pratiques, tenter de l’apprivoiser. Faire collectivement le deuil de ce qui a été et ne sera plus jamais. Ouvrir une brèche à la lumière et s’imprégner de sauvage animalité. La contemplation est maîtresse, l’obscurité souveraine : par des mouvements répétés, se défaire des formes et trouver nos énergies les plus profondes, alourdir les corps pour alléger les âmes, faire communauté afin d’expier nos peurs. Aux sons étrangers d’alboka, de cornes ou de percussions se mêlent et s’entremêlent les voix des six interprètes. Musique et danse font corps, les bourrées se fondent dans une transe carnavalesque, les genres se taisent, l’incantation s’ancre dans le sol, les corps se donnent à la terre, et s’offrent à la nuit. Le temps se meurt, l’hiver arrive. Dans ces instants crépusculaires, le particulier devient universel et ces rites, transcendant à l’unisson cet intense présent, offrent aux souvenirs un sombre reflet. iLaUNA est une ode à la nuit, au temps, à la contemplation, à la folie des soirs d’automne, à l’endroit où l’ombre et la lumière se distinguent.