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BARONS PERCHÉS
MATHURIN BOLZE
Cirque / SAMEDI 08 AVRIL 20H30  / La Centrifugeuse, Maison de l’étudiant, UPPA
1H10 / TARIF B / À PARTIR DE 10 ANS
18 € adulte accompagnant un enfant de -18 ans
AVEC LE SOUTIEN DE LA CENTRIFUGEUSE

Pour Barons perchés, le trampoliniste Mathurin Bolze a remis en usage la cabane fantastique créée pour son solo Fenêtres et, surtout, il s’est trouvé un jumeau de cirque en la personne de Karim Messaoudi, jeune voltigeur également issu du Centre national des arts du cirque. A la fois intérieur et extérieur, la cabane définit un cadre ouvert, une boîte d’où surgissent maintenant deux diables habités. Bachir est désormais double, confronté à un autre qui n’est sans doute que lui-même. La pièce explore des motifs communs, obsessions que le temps n’a pas annihilées et qui placent la folie au cœur du dispositif. Les acrobates, guettés par la schizophrénie, sont traversés par des états de corps fabuleux, assujettis à la discipline sportive, au monde de l’entreprise, exécutant d’impressionnantes figures techniques, donnant vie aux délires fantastiques d’un solitaire à la sensibilité brûlante.

CONCEPTION MATHURIN BOLZE / DE ET AVEC KARIM MESSAOUDI & MATHURIN BOLZE / SCÉNOGRAPHIE GOURY / DISPOSITIF LUMIÈRE CHRISTIAN DUBET /CRÉATION LUMIÈRE JÉRÉMIE CUSENIER / CRÉATION SONORE JÉRÔME FÈVRE / RÉGIES FRÉDÉRIC MAROLLEAU, NICOLAS JULLIAND / COORDINATION ARTISTIQUE MARION FLORAS / crédit photos Christophe Raynaud De Lage

Pour Barons perchés, le trampoliniste Mathurin Bolze a remis en usage la cabane fantastique créée pour son solo Fenêtres et, surtout, il s’est trouvé un jumeau de cirque en la personne de Karim Messaoudi, jeune voltigeur également issu du Centre national des arts du cirque. A la fois intérieur et extérieur, la cabane définit un cadre ouvert, une boîte d’où surgissent maintenant deux diables habités. Bachir est désormais double, confronté à un autre qui n’est sans doute que lui-même. La pièce explore des motifs communs, obsessions que le temps n’a pas annihilées et qui placent la folie au cœur du dispositif. Les acrobates, guettés par la schizophrénie, sont traversés par des états de corps fabuleux, assujettis à la discipline sportive, au monde de l’entreprise, exécutant d’impressionnantes figures techniques, donnant vie aux délires fantastiques d’un solitaire à la sensibilité brûlante.

DISTRIBUTION

CONCEPTION MATHURIN BOLZE / DE ET AVEC KARIM MESSAOUDI & MATHURIN BOLZE / SCÉNOGRAPHIE GOURY / DISPOSITIF LUMIÈRE CHRISTIAN DUBET /CRÉATION LUMIÈRE JÉRÉMIE CUSENIER / CRÉATION SONORE JÉRÔME FÈVRE / RÉGIES FRÉDÉRIC MAROLLEAU, NICOLAS JULLIAND / COORDINATION ARTISTIQUE MARION FLORAS / crédit photos Christophe Raynaud De Lage

   

MATHURIN BOLZE
né en 1974, est formé au Centre national des arts du cirque. Collaborateur de François Verret, Kitsou Dubois, Hèdi Thabet, Dorothée Munyaneza, Roland Auzet, entre autres, il revendique une écriture « de plateau ». En 2001, il fonde sa propre compagnie, Les Mains, les Pieds et la Tête Aussi (M.P.T.A) et crée son premier solo, Fenêtres, célébration de la voltige acrobatique. Reconnu pour son talent et son esprit créatif, Mathurin Bolze est aujourd’hui une figure emblématique du cirque contemporain. Il alterne interprétation et mise en scène et se dédie régulièrement à différentes collaborations et compagnonnages.

LE TRAMPOLINISTE MATHURIN BOLZE A TROUVÉ SON DOUBLE. HABITÉS, LES VOLTIGEURS EXPLORENT LE MONDE LA TÊTE EN BAS, DANS UNE DANSE-POURSUITE ÉLÉGANTE.
C’était il y a quinze ans. Mathurin Bolze, un acrobate au tempérament de danseur, nous livrait les clés de sa cabane. Assiégé par le public accoudé aux fenêtres, le jeune rêveur sur trampoline — à l’image du Baron perché d’Italo Calvino, dont était déjà inspiré le spectacle — ne trouvait d’échappatoire que vers le haut. Dans ce premier vol en solitaire, le fondateur de la compagnie Les Mains les Pieds et la Tête aussi (MPTA) jetait les bases de ce qui allait faire son style, tissé d’élégance et d’une extrême justesse de positionnement. Aujourd’hui revenu de diverses aventures (Du goudron et des plumes, Nous sommes pareils à ces crapauds...), l’acrobate a retapé sa cahute. Pour mieux marquer le passage de la quarantaine, peut-être, Bolze a sacrifié au rituel du costume deux-pièces. Surtout, le trampoliniste s’est trouvé un jumeau, un clone de cirque, en la personne de Karim Messaoudi, jeune voltigeur lui aussi issu du Centre national des arts du cirque, qui reprend son rôle dans Fenêtres (2002) et lui tient compagnie dans ce récent Barons perchés (2015). Même silhouette, même gabarit, mêmes boucles brunes, la ressemblance physique entre les deux « monte-en-l’air » est troublante. Mais celle-ci nous importe moins que l’usage de l’espace. A la fois intérieur et extérieur, la cabane définit un cadre ouvert, une boîte dans la « boîte noire » du théâtre, d’où surgissent maintenant deux diables habités. Mathurin et son double s’y relaient sans jamais croiser le fer. Impossible de déterminer qui précède qui, dans cette poursuite minutée où une ombre juvénile s’attache aux pas de son aîné, mais tout aussi bien lui ouvre la voie vers un possible ailleurs... Entre musique bruitiste et brouhaha de foule (mixés par Jérôme Fèvre, cofondateur de la compagnie MPTA), le monde réel s’y introduit par le biais d’une bande-son travaillée. Invisible depuis la salle, la toile du trampoline devient par ricochet le lieu de toutes les projections : hantise, folie et, pour ce qui nous concerne, sublime nostalgie.
Mathieu Braunstein, Télérama, n°3445, janvier 2016.

BARAQUE À RÊVES
La baraque inventée pour le spectacle Fenêtres il y a près de quinze ans par Mathurin Bolze et Goury, son complice scénographe, reprend vie. Le temps a passé. Retapée, adaptée, pourvue de trappes, la voilà qui accueille la recréation de Fenêtres et la nouvelle création du circassien : Barons perchés. D’abord conçue comme une véritable cabane aux ouvertures réduites (une forme courte pour cinquante spectateurs avait constitué la première vie de la scénographie), la structure s’était vue soustraire quelques pans de murs et avait abrité la forme définitive – aujourd’hui reprise – de Fenêtres. Puisqu’on « ne jette rien, sait-on jamais », la cabane avait été conservée et a sommeillé pendant des années, avant de faire une brêve apparition à Valence pour la création in situ Promenons-nous dans l’émoi (Festival Ambivalence(s) 2015 (1)), puis d’abriter Fenêtres et Barons perchés. Le temps a passé. Des draps recouvrent les objets. Les plantes vertes poussent toujours tête en bas mais Barons perchés de Mathurin Bolze. la végétation gagne du terrain. Barons perchés n’est pas une pièce qui résout l’énigme de Fenêtres. Elle en complexifie plutôt la réception, en ramifie les motifs. Car Bachir, le personnage de Fenêtres, est désormais double et confronté à un autre qui, « nocturne compagnon, [n’est sans doute] autre que lui-même » (2). Bachir, c’est à la fois Mathurin Bolze (qui avait créé le rôle dans Fenêtres) et Karim Messaoudi (qui en assure aujourd’hui la reprise). Ils pourraient être les mêmes mais ne le sont pas tout à fait... et nous les retrouvons à l’unisson dans Barons perchés. Complémentarité magnifique que ces deux acrobates réunis, l’un s’affirmant par la densité de sa présence, l’autre s’effaçant presque, semblant saisir par le regard des images venues de loin. La scénographie, cette baraque renversée au parquet vertical, devient absolument vivante, un agrès à part entière. Une multitude de lampes disparates, de la loupiotte au lampadaire, peuplent le lieu et appellent les images d’autres espaces. Dans cette cabane de bric et de broc, dans son esprit sans limite, un homme erre. Comme amplifié, c’est à deux voix, à deux corps, que résonne dans Barons perchés l’écho de Fenêtres. Mathurin Bolze explore dans les deux propositions des motifs communs, obsessions intimes que le temps n’a pas annihilées. Ainsi, dans Barons perchés comme Bachir l’avait été dans Fenêtres, les acrobates, guettés par la folie, sont traversés par de fabuleux états de corps gallinacés ; soumis au diktat du marché du travail, ils se perdent dans les méandres rhétoriques d’un entretien d’embauche ; assujettis à la discipline sportive, ils exécutent d’impressionnantes figures techniques. Si ces situations constituent avec justesse les délires fantastiques du personnage solitaire de Fenêtres, elles semblent pour l’instant (car le spectacle est encore tout fraîchement créé) s’inscrire un peu artificiellement dans Barons perchés. Ce spectacle advient comme un écho, des années après que le premier jaillissement, celui de Fenêtres, ait retentit. Il tire sa beauté de ce temps écoulé, de cette recherche renouvelée, de cet admirable duo. Problématique actuelle pour qui s’intéresse à l’inscription du « cirque contemporain » dans le champ du spectacle vivant, la question du répertoire en cirque trouve ici, avec la programmation concomitante de Fenêtres et de Barons perchés, un bel exemple qui fait sens pour le spectateur. Bachir, saisi à deux moments de sa vie, répercute un laps de cheminement intérieur, celui de Mathurin Bolze.
Mouvement.net, Milena Forest, publié le 3 avr. 2016.

BARONS PERCHÉS. L’ACROBATE ET SON DOUBLE
Avec son spectacle, Barons Perché s, Mathurin Bolze nous convie à suivre le deuxième volet de l’histoire commencée avec Fenêtres et son personnage Bachir. À l’instar de Côme, fils aîné du baron Laverse Rondeau, du conte d’Italo Calvino, notre personnage s’évade de la médiocrité de vies attachées à la loi d’une gravitation qui se voudrait universelle, faisant la démonstration de l’exercice plein de la liberté. Le cadre scénique se compose d’une cabane en bois, façade ajourée de larges baies, côtés aux nombreuses issues, portes (dont une en hauteur au milieu d’un mur), fenêtres, volets, trappe… la plus grande partie du sol est occupée par un trampoline. Bachir entre, de retour de voyage sans doute, renoue avec l’univers familier de sa maison, enlevant les draps qui ont protégé les meubles durant son absence. L’éclairage sobre, semble émaner simplement des diverses lampes, tandis qu’une radio égrène ses mots et ses musiques, situant le lieu dans un paysage urbain, vraisemblablement oriental, avec, au cours de l’histoire, lointaine, la chanson grecque à propos d’un amour perdu Gulbahar (Γκιούλμπαχαρ)… Le solitaire se voit rejoint par son double, ombre qui épouse ses gestes, les copie, les décale, s’échappe parfois, hors de contrôle, à l’instar de l’ombre d’un Peter Pan. Chutes, bondissements, voltes, vrilles, sauts, les figures gymniques deviennent danse aérienne, acrobatique poésie où les murs sont pris d’assaut où le vertige se fait ivresse… Fluidité des gestes, des corps, qui accorde une dimension onirique au quotidien. Le cirque ici est théâtre, danse, accompagné par un jeu de lumières et de sons d’une sensible délicatesse. Bachir, héros récurrent ? En espérant un nouveau voyage en apesanteur…
Maryvonne Colombani, journalzibeline.fr, janvier 2016

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