ou La chute du mur de Berlin
Samuel Hercule et Métilde Weyergans livrent leur propre version du conte de Blanche-Neige dans une écriture théâtrale novatrice. Ils mélangent cinéma, musique et théâtre pour un ciné-spectacle aussi virtuose que jouissif, à voir à tout âge !
Depuis 2003, les deux artistes de La Cordonnerie se réapproprient sans vergogne contes et monuments littéraires. Après Barbe-Bleue, Hansel et Gretel ou encore Frankenstein, c’est en bricoleurs aguerris autant qu’en manipulateurs géniaux, qu’ils s’attaquent au célèbre duo formé par Blanche-Neige et son odieuse marâtre. A 15 ans, Blanche regarde la vie, la politique, sa belle-mère Elisabeth, en faisant d’énormes bulles de chewing-gum, walkman sur les oreilles. Nous voici à la fin des années 1980, dans une tour HLM de la région parisienne, alors que le mur de Berlin s’apprête à tomber… Les images filmées de la vie de Blanche sont doublées et bruitées en direct et accompagnées par deux musiciens poly-instrumentistes virtuoses. La pièce nous parle de ces murs qui s’érigent incidemment entre les êtres dans une adaptation haletante du conte tenue comme un thriller. Un spectacle total, plein de trouvailles sonores et visuelles, de poésie et d’humour.
Production La Cordonnerie Coproductions Théâtre de la Ville – Paris, Le Manège de Reims – Scène Nationale, Nouveau théâtre de Montreuil centre dramatique national, Théâtre de Villefranche-sur-Saône, Maison des Arts Scène Nationale de Créteil et du Val de Marne, Théâtre de St-Quentin-en-Yvelines scène nationale, Le Granit scène nationale – Belfort Avec l’aide de la SPEDIDAM // La Cordonnerie est soutenue par le Ministère de la Culture / DRAC Auvergne – Rhône-Alpes, la Région Auvergne – Rhône-Alpes et la Ville de Lyon
Samuel Hercule et Métilde Weyergans livrent leur propre version du conte de Blanche-Neige dans une écriture théâtrale novatrice. Ils mélangent cinéma, musique et théâtre pour un ciné-spectacle aussi virtuose que jouissif, à voir à tout âge !
Depuis 2003, les deux artistes de La Cordonnerie se réapproprient sans vergogne contes et monuments littéraires. Après Barbe-Bleue, Hansel et Gretel ou encore Frankenstein, c’est en bricoleurs aguerris autant qu’en manipulateurs géniaux, qu’ils s’attaquent au célèbre duo formé par Blanche-Neige et son odieuse marâtre. A 15 ans, Blanche regarde la vie, la politique, sa belle-mère Elisabeth, en faisant d’énormes bulles de chewing-gum, walkman sur les oreilles. Nous voici à la fin des années 1980, dans une tour HLM de la région parisienne, alors que le mur de Berlin s’apprête à tomber… Les images filmées de la vie de Blanche sont doublées et bruitées en direct et accompagnées par deux musiciens poly-instrumentistes virtuoses. La pièce nous parle de ces murs qui s’érigent incidemment entre les êtres dans une adaptation haletante du conte tenue comme un thriller. Un spectacle total, plein de trouvailles sonores et visuelles, de poésie et d’humour.
Film
Adaptation, scénario, réalisation
Métilde Weyergans et Samuel Hercule
— Premier assistant réalisateur Damien Noguer
— Chef opérateur Aurélien Marra
— Décors Marine Gatellier
— Costumes Rémy Le Dudal
— Montage Gwenaël Giard Barberin
— Avec Valentine Cadic, Métilde Weyergans,
Samuel Hercule, Neil Adam, Jean-Luc Porraz,
Alix Bénézech, Quentin Ogier, Vannina
Furnion, Florie Perroud et Timothée Jolly
— Directrice de production tournage
Fanny Yvonnet
Spectacle
Mise en scène
Samuel Hercule et Métilde Weyergans
— Musique originale Timothée Jolly
— Assistante à la mise en scène Pauline Hercule
— Voix, bruitages
Samuel Hercule et Métilde Weyergans
— Piano, toy piano, philicorda Timothée Jolly
— Batterie, guitare, percussions, cloches
Florie Perroud
— Création son Adrian’ Bourget
— Régie son Éric Rousson
— Création lumière Johannes Charvolin
— Régie générale et lumière
Sébastien Dumas / Ludovic Bouaud
— Régie plateau Marylou Spirli
— Production, administration
Anaïs Germain et Caroline Chavrier
Crédit photo Sébastien Dumas
Samuel Hercule et Métilde Weyergans
Après une formation d’acteur auprès du compagnonnage de la compagnie Les Trois Huit à Lyon, Samuel Hercule fonde en 1997 La Cordonnerie. Également musicien et réalisateur, il crée au côté de Timothée Jolly des premiers spectacles légers et atypiques, pouvant être présentés un peu partout, dans des écoles, des cafés, des lieux de vie. Il réalise par ailleurs plusieurs courts métrages et clips primés dans de nombreux festivals.
Métilde Weyergans a reçu une formation d’actrice au cours Jean Périmony à Paris. Au gré des rencontres, elle a tour à tour été journaliste indépendante couvrant des festivals de cinéma, assistante à la réalisation, lectrice de scénario et a travaillé pour la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes, s’occupant de la sélection des courts métrages. C’est là qu’elle a rencontré Samuel Hercule.
Depuis 2003, ils travaillent ensemble à quatre mains, réinventent et se réapproprient des contes, adaptent des monuments : Hamlet de Shakespeare ou des mythes comme celui de Frankenstein. Ils ne cessent de perfectionner une écriture théâtrale novatrice : le ciné-spectacle, une performance mélangeant cinéma, musique et théâtre.
La Cordonnerie
Avril 2003. Après avoir passé du temps à voyager, avoir été comédienne et journaliste, avoir croisé la route de Jean Périmony, Chantal Ackerman ou André Grégory, Métilde Weyergans travaille depuis quelques mois pour la Quinzaine des réalisateurs, une des sections parallèles du festival de Cannes. Elle est en charge de la sélection des courts métrages, ce qui l’amène à découvrir « Le principe du canapé » réalisé par Samuel Hercule (sans doute un pseudo, se dit-elle).
Lui n’a jamais été journaliste, mais après une formation d’acteur dans le cadre d’un compagnonnage avec la compagnie Les Trois-Huit à Lyon sous les regards de Sylvie Mongin-Algan et Elisabeth Macocco, il a créé aux côtés du compositeur Timothée Jolly des premiers spectacles légers et atypiques, musicaux et cinématographiques. Les répétitions avaient lieu dans l’arrière-boutique d’une Cordonnerie de la presqu’île de Lyon, le nom de la compagnie était trouvé…
Bref, le court métrage est sélectionné, et c’est le début d’une longue histoire… Réunis par le cinéma, c’est ensemble qu’ils continueront à explorer et à perfectionner une écriture théâtrale contemporaine et novatrice : le ciné-spectacle, une performance mêlant théâtre, musique et cinéma. Ils travaillent ensemble à quatre mains, réinventent et se réapproprient des contes, adaptent des monuments du théâtre ou des figures mythiques de la littérature : Hamlet de Shakespeare, Frankenstein de Mary Shelley ou encore récemment Don Quichotte de Cervantès.
Le ciné-spectacle
Questionner, à travers la relecture et la réécriture qu’ils font de ces textes, les sentiments universels, les violences et les forces de l’humanité, traiter de la solitude, de l’existence, du pouvoir, de la différence, voilà ce qui passionnent Métilde Weyergans et Samuel Hercule. Donner une autre vie à ces histoires, à ces personnages avec délicatesse et humour, prendre ses distances avec l’original, les plonger dans un monde plus contemporain – qu’ont-ils à nous raconter aujourd’hui ? – sont parmi leurs principaux moteurs d’écriture. Objet scénique protéiforme, le ciné-spectacle est pensé comme un « mille-feuille théâtral », ou une multiplicité de couches narratives se superposent en direct et finissent par former un tout homogène. Sur scène se heurtent deux temporalités, celle, implacable, du temps révolu du cinéma et celle, performative et vivante, du théâtre et de la musique. Avec une multitudes d’instruments et d’objets hétéroclites, les interprètes de La Cordonnerie mettent les histoires en mouvement. Le temps d’une représentation, les spectateurs sont conviés à une fabrique théâtrale, où se côtoient recherche d’innovation technique (en matière de son, d’image, d’immersion du spectateur…) et esprit profondément artisanal. Depuis 2005, les sept spectacles du répertoire de La Cordonnerie ont rayonné nationalement et internationalement pour un total de plus de 1500 représentations.
Sur la scène du Théâtre des Abbesses, Blanche-Neige prend un coup de frais
« Mon rôle dans cette histoire, c’est celui de la méchante. Mais, justement, tout ce qu’on vous a raconté est faux. Et j’en connais une qui n’est pas blanche comme neige. Personne ne m’a jamais demandé ma version des faits. Eh bien, puisque vous êtes là, je vais vous la donner », annonce d’emblée la marâtre. Nous voilà prévenus : l’histoire de Blanche-Neige prend un sérieux coup de frais et de neuf, dans cette version réjouissante que propose la compagnie La Cordonnerie, au Théâtre des Abbesses, à Paris, pendant toute la période des fêtes.
Réjouissant, Blanche-Neige ou La Chute du mur de Berlin l’est d’abord par sa manière de réécrire le mythe. Nous voilà à la fin des années 1980, dans une tour de la région parisienne, au milieu d’un ensemble HLM pompeusement nommé le Royaume. Elisabeth, la quarantaine, hôtesse de l’air, élève seule sa belle-fille Blanche, une adolescente invivable comme on peut l’être à cet âge.
La jeune fille a perdu sa mère à sa naissance, et son père, véritable homme de l’air, a disparu en Russie quand elle avait 6 ans, au moment où il a été appelé pour devenir le trapéziste en titre d’un célèbre cirque de Moscou. Alors Blanche est restée avec Elisabeth. Quand commence toute cette histoire, elle a 15 ans, un look gothique, un prince charmant qui s’appelle Abdel, des velléités d’indépendance, et le mur de Berlin n’est pas encore tombé.
Dans la Blanche-Neige de Métilde Weyergans et Samuel Hercule, les deux animateurs de La Cordonnerie, la maison au cœur de la forêt est une tente de camping plantée par l’adolescente en fugue, Simplet, Grincheux et compagnie sont des nains de jardin, et le fruit empoisonné se transforme en une caisse de pommes d’amour envoyée par le père lointain à sa fille pour ses 16 ans, pommes dont elle fait une indigestion... Quant au miroir magique, il est bien là : un vrai miroir, celui de la salle de bains de l’appartement HLM et qui, lançant ses sentences de sa voix grondante, fait office de chambre d’écho aux fantasmes de la belle-mère et de la belle-fille.
Réjouissante, cette Blanche-Neige l’est aussi par la façon de la raconter, cette histoire. Comme dans tous ses spectacles, La Cordonnerie mêle joyeusement théâtre, cinéma et musique. Les images filmées de la vie d’Elisabeth et de Blanche sont doublées et bruitées en direct sur le plateau par Samuel Hercule et Métilde Weyergans. Ce mélange entre le bricolage artisanal du théâtre et l’image animée produit toujours de la poésie, et il est ici particulièrement juste, en permettant de jouer sur un réalisme légèrement décalé, dans lequel vient s’inscrire du merveilleux et de l’irrationnel, comme dans nos vies.
Du coup, le conte joue parfaitement son rôle, qui est de mettre à distance les peurs, les fantasmes, les conflits familiaux. Voilà, en somme, la leçon, si joliment formulée, de ce spectacle : il est toujours possible d’abattre les murs de Berlin qui se construisent dans toutes les familles – et toute famille, du reste, n’est-elle pas une éternelle recomposition ?
Le Monde, Fabienne Darge, 25 décembre 2015.
Dans notre réécriture de Blanche-Neige, nous mélangeons l’histoire intime de nos deux héroïnes à la Grande Histoire, mondiale, universelle. Nous suivons le quotidien parfois ludique et souvent conflictuel d’Elisabeth, hôtesse de l’air, la quarantaine, « éducatrice » malgré elle, isolée face à Blanche, une adolescente gothique, mutique, écorchée. Entre elles, c’est en quelque sorte « la coexistence pacifique ». A 15 ans, Blanche regarde la vie, la politique, sa belle-mère en faisant des bulles énormes avec son chewing-gum, son walkman sur les oreilles et son tee-shirt des Cure sur le dos. Le genre de situation qui nous rappellera des souvenirs, que l’on soit parent ou enfant… Notre spectacle joue sans cesse avec la double lecture que l’on peut avoir d’un événement ou d’une attitude suivant son âge, sa culture, son expérience de la vie. Ici, c’est la plus belle du Royaume qui nous raconte avec humour sa version des faits. Non, Blanche n’est pas la gentille fille naïve dont on nous parle. Non, Elisabeth n’est pas la méchante narcissique que tout le monde croit connaître… Une nouvelle fois, nous prenons à l’envers cette histoire connue de tous, nous lui tordons le cou. Notre « Blanche-Neige » est un conte des temps modernes oscillant entre profondeur et légèreté dans lequel chaque élément de la fiction devient réalité : les sept nains sont volés dans les jardins des quartiers résidentiels, la pomme empoisonnée provient d’un cageot de Pommes d’Amour envoyé à la jeune Blanche par son père, le miroir magique est tout simplement celui de la salle de bain. Parallèlement à l’histoire de Blanche et Elisabeth, nous suivons les derniers mois agités autour du Mur de Berlin et de sa chute en novembre 1989, comme un écho à leur relation parfois douloureuse. La chute du Mur de Berlin est l’un des derniers événements historiques « heureux » que nous ayons vécu. Le sera-t-il pour nos deux héroïnes ?