Marco Da Silva Ferreira fait naître sur le plateau une communauté vibrante et rebelle de dix interprètes à l’engagement physique prodigieux. Une danse hybride et sensuelle à l’énergie sidérante pour explorer les notions de folklore et d’identité collective.
Autodidacte de formation, Marco da Silva Ferreira est sans doute l’un des chorégraphes les plus innovants de sa génération. D’abord interprète chez des artistes de renommée internationale comme Hofesh Shechter, il façonne depuis 2016 avec sa première pièce Brother, un style intense où l’endurance des interprètes est mise à rude épreuve. Avec Carcaça, il signe sa pièce la plus ambitieuse, continuant d’affiner cette écriture inimitable où se mêlent clubbing et danses traditionnelles. Androgynes, bigarrés et ultra-connectés, les dix danseurs forment une communauté qui brise les codes et balaye les identités de genre et de culture. Batterie d’un côté, DJ de l’autre, ils déploient leurs gestes amples et répétitifs dans une chorégraphie tissée de mélanges, aussi politique que poétique. Le jeu de jambes endiablé du Kuduro angolais, les bras véloces du waacking, cette multitude de gestes et de styles engendrent une fusion inédite du carnavalesque et de l’urbain.
Structure de production P.ulso / Diffusion Art Happens / Coproduction Teatro Municipal do Porto, Centro Cultural de Belém, Big Pulse Dance Alliance, New Baltic Dance – Vilnius, Julidans – Amsterdam, Tanz im August – HAU Hebbel am Ufer Berlin, Dublin Dance Festival, ONE Dance Week – Plovdiv, programme Europe Créative de l’Union Européenne, Centre Chorégraphique National de Caen, La – CDCN du Val-de-Marne, Maison des arts de Créteil, – Maison pour la danse, CCN – Ballet National de Marseille, Charleroi danse centre chorégraphique de Wallonie - Bruxelles, Concertgebouw Brugge December Dance, La rose des vents – scène nationale Lille Métropole Villeneuve d’Ascq, TANDEM scène nationale Arras-Douai / Soutien República Portuguesa – Cultura, DGARTES – Direção Geral das Artes / Accueil en résidence à Oficina – Guimarães, Ballet National de Marseille, Escola Superior de Dança – Lisbon, O Espaço do Tempo – Montemor- o-novo, Teatro Municipal do Porto.
Marco Da Silva Ferreira fait naître sur le plateau une communauté vibrante et rebelle de dix interprètes à l’engagement physique prodigieux. Une danse hybride et sensuelle à l’énergie sidérante pour explorer les notions de folklore et d’identité collective.
Autodidacte de formation, Marco da Silva Ferreira est sans doute l’un des chorégraphes les plus innovants de sa génération. D’abord interprète chez des artistes de renommée internationale comme Hofesh Shechter, il façonne depuis 2016 avec sa première pièce Brother, un style intense où l’endurance des interprètes est mise à rude épreuve. Avec Carcaça, il signe sa pièce la plus ambitieuse, continuant d’affiner cette écriture inimitable où se mêlent clubbing et danses traditionnelles. Androgynes, bigarrés et ultra-connectés, les dix danseurs forment une communauté qui brise les codes et balaye les identités de genre et de culture. Batterie d’un côté, DJ de l’autre, ils déploient leurs gestes amples et répétitifs dans une chorégraphie tissée de mélanges, aussi politique que poétique. Le jeu de jambes endiablé du Kuduro angolais, les bras véloces du waacking, cette multitude de gestes et de styles engendrent une fusion inédite du carnavalesque et de l’urbain.
Direction artistique et chorégraphie Marco da Silva Ferreira / Collaboration artistique Catarina Miranda / Danse André Speedy, Fábio Krayze, Leo Ramos, Marc Oliveras Casas, Marco da Silva Ferreira, Maria Antunes, Max Makowski, Mélanie Ferreira, Nelson Teunis, Nala Revlon / Direction technique Luísa Osório / Régie son João Monteiro / Régie lumière Cárin Geada / Musique João Pais Filipe, Luís Pestana / Percussions João Pais Filipe / Musique électronique Luis Pestana / Costumes Aleksandar Protic / Scénographie Emanuel Santos / Recherche anthropologique Teresa Fradique / Danse folklorique portugaise Joana Lopes / Direction de production Mafalda Bastos / Producteurs exécutifs Mafalda Bastos, Joana Costa Santos / Crédit photo José Caldeira
Tous publics - Tarif unique 25€ + 15€ pour le spectacle
Marco da Silva Ferreira
Né en 1986 à Santa Maria da Feira (Portugal) et diplômé en physiothérapie par l’Institut Piaget, Gaia (2010). Interprète professionnel depuis 2008, Marco da Silva Ferreira a dansé pour André Mesquita, Hofesh Shechter, Sylvia Rijmer, Tiago Guedes, Victor hugo Pontes, Paulo Ribeiro, entre autres. Il a travaillé comme assistant artistique de Victor hugo Pontes dans l’œuvre Fall et Se alguma vez precisares da minha vida, vem e toma-a en 2014, puis comme assistant chorégraphique dans la pièce de théâtre Hamlet de Mala Voadora.
Son travail de chorégraphe s’est développé autour des pratiques urbaines, dans une réflexion continue sur le sens des danses émergentes de nos jours, à travers un expressionnisme abstrait et très autobiographique. Sa carrière prend un tournant avec HU (R) MANO (2013) présent lors des Aerowaves Priority Companies (2015) et a été joué dans de nombreux festivals internationaux. BROTHER (2016) a été créée au Teatro Municipal do Porto (2018).
BISONTE a été créée au Teatro Municipal do Porto en 2019. SIRI (2021), son dernier travail est une co-création avec le cinéaste Jorge Jácome et dont la Première a eu lieu au Festival Dias da Dança à Porto.
Entre 2018-2019, Marco a été artiste associé au Teatro Municipal do Porto, puis de 2019 à 2021 artiste asocié au centre chorégraphique national de Caen en Normandie.
Les Inrockuptibles, Philippe Noisette
En cet automne 2022, Marco da Silva Ferreira peut afficher un sourire – de fatigue. Sa nouvelle création, Carcaça, a fait se soulever d’enthousiasme la salle du théâtre municipal de Porto. Quelques mois plus tôt, c’est à Avignon qu’il triomphait avec les Sud-Africain·es de Via Katlehong pour lesquel·les il signait Førm Inførms.
Depuis ses premières pièces repérées comme Hu(r)mano, Brother ou Bisonte, son nom est sur bien des lèvres. L’ancien danseur chez les autres a développé sa propre sensibilité chorégraphique. « Chaque vocabulaire apporte au danseur. La physicalité chez Hofesh Shechter, la théâtralité chez Victor Hugo Pontes et son ouverture sur les arts plastiques. Sans oublier ma rencontre avec André Mesquita. »
Marco da Silva Ferreira explique : « Il était réellement important de réaliser que je ne voulais pas choisir qui être, quel chorégraphe. J’ai improvisé beaucoup au début, histoire de découvrir les propres règles de mon corps. » Ce qui frappa dès les premiers pas du chorégraphe, c’est cet esprit de communauté à l’œuvre. « Mes pièces parlent de frictions. On essaie de trouver les bonnes questions et d’y répondre. Ce qui est généré dans le studio de répétitions vient du social, de la critique. J’ai des difficultés à ne voir cela que sous l’angle d’une esthétique », résume le Portugais.
Pour mener à bien ces projets, Marco da Silva Ferreira cherche chez ses interprètes « une certaine empathie avec le groupe, une curiosité, une ouverture au monde. Apprendre à regarder ailleurs. Qu’en définitive les danseurs ne se prennent pas trop au sérieux. Il faut jouer avec le faux, développer une capacité à se laisser influencer par l’extérieur, la musique, l’architecture. » Et ajoute : « Je ne cherche pas des maestros de la danse. »
Néanmoins, sur le plateau, leur engagement vaut profession de foi. Carcaça, sa chorégraphie la plus ambitieuse, en témoigne. Trois mois de préparation, un travail sur le son prodigieux, dix interprètes et deux musiciens. Comme souvent chez da Silva Ferreira, les influences sont digérées, repensées. Le voguing, la house dance, le clubbing. « Je suis multiculturel, s’amuse-t-il. Je suis portugais, et c’est mon histoire, mais je suis également un enfant de la globalisation de la culture. Ce qui fait que l’on appartient à différents mondes. Je sens qu’à un certain point, tout cela se mixe. » Surtout, Carcaça voit plus loin : « Toute la pièce est politique. »
En choisissant de puiser dans le folklore caricaturé par la dictature puis mis à l’écart pendant vingt ans, Marco da Silva Ferreira questionne la mémoire. Un des passages les plus forts du spectacle sur une chanson de GAC [collectif de musicien·nes et chanteur·ses engagé·es créé après la chute de la dictature au Portugal en 1974] écrite par José Mário Branco voit la troupe se métamorphoser en bouche géante et vociférante. « Messieurs, je suis une femme qui travaille. Et je parle de peu de manières », disent les paroles.
À sa manière, le créateur parle des invisibles, qu’ils et elles soient du monde ouvrier, des communautés LGBTQI+ ou des immigré·es. « Je sais que je vis dans une bulle, en quelque sorte. J’essaie de rendre cette bulle plus bruyante ! », clame Marco da Silva Ferreira. Dans sa danse, il essaie alors de donner un sens à cet échange permanent entre les corps. « Le studio pour moi est une safe place. On prend le temps de se connaître, de regarder les autres. Il y a une communication qui peut être non verbale ; il faut que ce travail épuisant donne de la confiance. »
Les échos, Philippe Noisette
Marco da Silva Ferreira, l’effet danse Carcass du jeune chorégraphe portugais en vue est une réussite. Un spectacle engagé brassant des influences issues du clubbing comme de la tradition, le tout porté par deux musiciens live et dix danseurs. A découvrir lors d’une tournée en France.
Après avoir conquis cet été avec Form Informs conçu pour les danseurs sud-africains de grâce à Katlehong, Marco da Silva Ferreira électrise l’automne avec Carcass, tout juste créé. Cette chorégraphie, la plus ambitieuse à ce jour du Portugais, est un précipité d’idées en mouvements. Les danseurs développent une certaine animalité en scène, accentuent la gestuelle du bassin, s’engagent dans des jeux de jambes virtuoses. Pour une des scènes les plus étonnantes, les interprètes comme enchâssés les uns aux autres ne forment plus qu’un seul corps. Carcass monte encore en intensité, les costumes noirs échancrés se parant de couleurs. Marco da Silva Ferreira a puisé matière à chorégraphier dans une large gamme de références. D’abord, les gestuelles de club, voguing ou house dance, ici comme régénérées par le talent d’une troupe inclusive. Ensuite, le folklore par petites touches. Enfin, il y a son occupation du plateau, brillante, hommage involontaire à l’américaine Lucinda Childs. Le spectacle avance par vague de plaisir, un batteur et un musicien électronique l’habillant de nappes sonores.
Puis Carcass se fait politique le temps d’un chant, « Cantiga sem maneiras », écrit par José Mario Branco, rénovateur de la musique portugaise. Sur le plateau, les interprètes sont à l’unisson, le poing levé. Marco da Silva Ferreira ne cède jamais à la facilité. Il soigne l’écriture des duos comme des ensembles, fait glisser les pas sous nos yeux, la gestuelle comme saccadée. Sa création est branchée sur le monde actuel tout en digérant la tradition, au final sublimée. Il ose également le « détournement », utilisant la musique de Scarlatti, Fandango. La scénographie, sobre, est faite d’un tapis de danse sur lequel s’impriment les silhouettes par un effet lumineux. La chorégraphie se suffit le plus souvent à elle-même. Elle dit beaucoup des attentes d’une génération connectée. « Tous les murs tomberont », écrit un soliste tel un slogan porteur d’espoir. Marco da Silva Ferreira voit sa compagnie comme une communauté d’esprits, pas seulement comme un groupe de danseurs doués. Même si ce soir-là, au Théâtre Municipal de Porto, leur talent ne faisait aucun doute. Carcass a fait se lever la salle entière. Les premières dates de sa tournée française vont assurément amplifier cette onde de succès.