Cette scène de rupture amoureuse, on croit d’abord l’avoir vue mille fois au théâtre comme au cinéma. Et pourtant, Pascal Rambert renouvelle ici le genre : à l’opposé de l’habituelle escalade de répliques cinglantes, on assiste à une déflagration en deux monologues où s’énonce avec puissance une séparation devenue inéluctable. On a souvent parlé de boxe, de match en deux rounds, au sujet de cette création qui fut l’un des coups de cœur du Festival d’Avignon 2011. Il est rare en effet d’assister à une joute verbale où l’intensité des coups portés par le langage peut se voir sur le corps du partenaire, où l’issue de l’échange, comme au sport, maintient le spectateur en haleine.
Dans la brutalité d’un verbe omniprésent, dans l’incroyable rigueur d’une écriture froide et meurtrière, se déroule un combat à armes égales et sans merci entre le masculin et le féminin.
Renonçant aux modes habituels de l’écriture, aux stéréotypes de la fable ou de la mise en scène, Pascal Rambert conçoit des spectacles entre performances théâtrales et chorégraphiques et installations.
Cette scène de rupture amoureuse, on croit d’abord l’avoir vue mille fois au théâtre comme au cinéma. Et pourtant, Pascal Rambert renouvelle ici le genre : à l’opposé de l’habituelle escalade de répliques cinglantes, on assiste à une déflagration en deux monologues où s’énonce avec puissance une séparation devenue inéluctable. On a souvent parlé de boxe, de match en deux rounds, au sujet de cette création qui fut l’un des coups de cœur du Festival d’Avignon 2011. Il est rare en effet d’assister à une joute verbale où l’intensité des coups portés par le langage peut se voir sur le corps du partenaire, où l’issue de l’échange, comme au sport, maintient le spectateur en haleine.
Dans la brutalité d’un verbe omniprésent, dans l’incroyable rigueur d’une écriture froide et meurtrière, se déroule un combat à armes égales et sans merci entre le masculin et le féminin.
Renonçant aux modes habituels de l’écriture, aux stéréotypes de la fable ou de la mise en scène, Pascal Rambert conçoit des spectacles entre performances théâtrales et chorégraphiques et installations.
Théâtre de Gennevilliers – cdn
Texte, conception, réalisation Pascal Rambert
Avec Audrey Bonnet et Stanislas Nordey
Scénographie Daniel Jeanneteau
Parures La Bourette
Musique arrangement d’Alexandre Meyer de la chanson Happe
(Alain Bashung – Jean Fauque), avec l’aimable autorisation des éditions Barclay/Universal© interprétée par une chorale de Pau
Assistant à la mise en scène Thomas Bouvet
Lumières Pascal Rambert, Jean-François Besnard
Production et diffusion Pauline Roussille
Crédit photo Marc Domage
NOUVEL OBSERVATEUR, 29 SEPTEMBRE 2011
Ici les mots sont des flèches, et l’argumentation, un lent poison. Stan (Stanislas Nordey) et Audrey (Audrey Bonnet) se font face, jeunes guerriers urbains déchus du paradis. Ils parleront longuement, tour à tour, tendus et frémissants. Les corps ploient, les cœurs saignent. Pascal Rambert a écrit pour ces deux acteurs intenses une pièce ample et écorchée. Marivaux n’est pas loin de cette "Clôture de l’amour" d’aujourd’hui...
LE CANARD ENCHAÎNÉ, JEAN-LUC PORQUET, 27 JUILLET 2011
Pascal Rambert réussit là la plus dévastatrice, la plus admirable, la plus poignante des scènes de rupture, qui les rassemble toutes (...) ; le texte est magnifique (il s’arrache dans les librairies d’Avignon) et prouve qu’il existe des auteurs contemporains qui écrivent en français et sont capables de nous bouleverser avec les mots et la sensibilité d’aujourd’hui, merci.
L’HUMANITÉ, JEAN-PIERRE LÉONARDINI, 20 JUILLET 2011
C’est bouleversant du premier au dernier mot (Dieu sait s’il y en a). Pascal Rambert a composé une déchirante symphonie verbale. Il se risque dans la langue jusqu’aux confins de l’impudeur, ne répugne à aucune redite au fil d’une écriture savamment rythmée à la respiration saccadée, propice à la mise en bouche, à la mise en corps même de ces deux athlètes complets des affects en excès que sont Stanislas Nordey et Audrey Bonnet...
TÉLÉRAMA, FABIENNE PASCAUD, JUILLET 2011
A la fin de Clôture de l’amour, on ne se souvient plus bien du décor, de la lumière, de l’espace qu’on se rappelle juste translucide à la limite de l’incandescence. On garde juste en mémoire le face-à-face terrible des deux personnages, Audrey et Stanislas – interprétés par deux splendides comédiens, Audrey Bonnet et Stanislas Nordey –, leurs mots-poignards au moment d’une séparation vécue par l’un et l’autre comme une petite mort. Il a décidé de la quitter pourtant, comme il s’en explique dans un long et furieux monologue auquel elle répondra par un long et furieux monologue. Ce couple d’artistes a déjà trois enfants, mais lui ne supporte plus, entend-on, l’emprise étouffante de l’autre, se sent dans un étau, momifié, asphyxié.
(...) Les deux comédiens donnent une intensité saignante à la séparation. Sans pathos, juste secoués d’une énergie, d’une dureté terribles : faire souffrir l’autre pour moins souffrir soi… Audrey Bonnet et Stanislas Nordey sont tout simplement magnifiques, bouleversant le public alors que leur jeu semble à l’opposé même de l’émotion, paradoxaux, surprenants, immenses comédiens dans l’âme, le corps, et le sang.