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D’APRÈS J.-C.
HERMAN DIEPHUIS
Danse / jeudi 24.03.16  / Théâtre Saragosse
50 min / TARIF B

Formé à l’école Mudra de Béjart avant de travailler avec Régine Chopinot, puis dans les compagnies de Philippe Decouflé, François Verret, Jérôme Bel et surtout de Mathilde Monnier, Herman Diephuis fonde sa propre compagnie en 2004. Sa démarche artistique est intimement liée à sa relation à l’image et au regard qu’il porte sur les arts visuels. Il s’intéresse à la façon dont le corps est représenté, à ce que cela raconte des préoccupations de l’homme face à sa condition. Pour D’après J.-C., Herman Diephuis s’empare des postures de la Vierge et de son Fils collectées dans les peintures de la Renaissance. Étrangement beau, iconophile autant qu’iconoclaste, ce duo est porté par deux interprètes hors pairs, Julien Gallée-Ferré et Claire Haenni, accompagnés d’un groupe d’amateurs. Surgis tous deux d’une mort impérieuse et voilée, les danseurs posent en pietà. La chorégraphie, comme un catalogue d’images, fait vibrer la sensualité des poses christiques, trouble les frontières du masculin et du féminin et raconte en sous-main l’amour irréductible d’une mère pour son fils.

« A la façon d’un flip-book, Herman Diephuis repasse en accéléré les figures imposées, regard implorant, doigts pincés et corps relâchés. Et miracle, la scène devient vie. On garde longtemps en mémoire ce J.-C. tombant dont la tête vient rouler jusqu’aux genoux de Claire, Vierge à l’enfant façon hologramme pour apparition du XXIe siècle. » PHILIPPE NOISETTE, LES INROCKS, JUIN 2005.

CONCEPTION ET CHORÉGRAPHIE HERMAN DIEPHUIS / INTERPRÈTES JULIEN GALLÉEFERRÉ ET CLAIRE HAENNI / LUMIÈRES PATRICE BESOMBES / SCÉNOGRAPHIE ANNIE TOLLETER / COLLABORATIONS ARTISTIQUES SIMONE VERDE ET VÉRONIQUE DEFRANOUX / MUSIQUES DE J.-S. BACH (ARIA IN CANTATES POUR ALTO BWV170- SINFONIA IN CANTATES POUR ALTO BWV35 – ARIA IN PASSION SELON SAINT MATHIEU) / MONTAGE SON FRÉDÉRIC MINIÈRE / RÉGIE GÉNÉRALE RÉGIE LUMIÈRE SAM MARY / RÉGIE SON EMMANUEL HOSPITAL
CRÉDIT PHOTO MARCO BARBON
Coproduction Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, La Petite Fabrique, Centre chorégraphique national de Montpellier Languedoc- Roussillon / Avec l’aide de La Ferme du Buisson - Scène nationale de Marne-la-Vallée. Avec le soutien de la DRAC Ile de France / Remerciements au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines pour le prêt des studios. A Pascale Houbin - Compagnie Nom de Non et à Abbi Patrix - Compagnie du Cercle.

Formé à l’école Mudra de Béjart avant de travailler avec Régine Chopinot, puis dans les compagnies de Philippe Decouflé, François Verret, Jérôme Bel et surtout de Mathilde Monnier, Herman Diephuis fonde sa propre compagnie en 2004. Sa démarche artistique est intimement liée à sa relation à l’image et au regard qu’il porte sur les arts visuels. Il s’intéresse à la façon dont le corps est représenté, à ce que cela raconte des préoccupations de l’homme face à sa condition. Pour D’après J.-C., Herman Diephuis s’empare des postures de la Vierge et de son Fils collectées dans les peintures de la Renaissance. Étrangement beau, iconophile autant qu’iconoclaste, ce duo est porté par deux interprètes hors pairs, Julien Gallée-Ferré et Claire Haenni, accompagnés d’un groupe d’amateurs. Surgis tous deux d’une mort impérieuse et voilée, les danseurs posent en pietà. La chorégraphie, comme un catalogue d’images, fait vibrer la sensualité des poses christiques, trouble les frontières du masculin et du féminin et raconte en sous-main l’amour irréductible d’une mère pour son fils.

« A la façon d’un flip-book, Herman Diephuis repasse en accéléré les figures imposées, regard implorant, doigts pincés et corps relâchés. Et miracle, la scène devient vie. On garde longtemps en mémoire ce J.-C. tombant dont la tête vient rouler jusqu’aux genoux de Claire, Vierge à l’enfant façon hologramme pour apparition du XXIe siècle. » PHILIPPE NOISETTE, LES INROCKS, JUIN 2005.

DISTRIBUTION

CONCEPTION ET CHORÉGRAPHIE HERMAN DIEPHUIS / INTERPRÈTES JULIEN GALLÉEFERRÉ ET CLAIRE HAENNI / LUMIÈRES PATRICE BESOMBES / SCÉNOGRAPHIE ANNIE TOLLETER / COLLABORATIONS ARTISTIQUES SIMONE VERDE ET VÉRONIQUE DEFRANOUX / MUSIQUES DE J.-S. BACH (ARIA IN CANTATES POUR ALTO BWV170- SINFONIA IN CANTATES POUR ALTO BWV35 – ARIA IN PASSION SELON SAINT MATHIEU) / MONTAGE SON FRÉDÉRIC MINIÈRE / RÉGIE GÉNÉRALE RÉGIE LUMIÈRE SAM MARY / RÉGIE SON EMMANUEL HOSPITAL

CRÉDIT PHOTO MARCO BARBON

Coproduction Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, La Petite Fabrique, Centre chorégraphique national de Montpellier Languedoc- Roussillon / Avec l’aide de La Ferme du Buisson - Scène nationale de Marne-la-Vallée. Avec le soutien de la DRAC Ile de France / Remerciements au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines pour le prêt des studios. A Pascale Houbin - Compagnie Nom de Non et à Abbi Patrix - Compagnie du Cercle.

 
RENDEZ-VOUS
 

« Dans mon parcours de danseur, jʼai eu la chance et jʼai choisi de travailler avec des chorégraphes qui ont marqué les 30 dernières années de la danse contemporaine en France. Régine Chopinot, Mathilde Monnier, Philippe Decouflé, François Verret et Jérôme Bel... De travailler avec ces différents artistes mʼa permis dʼêtre confronté à des esthétiques contrastées et des publics hétéroclites, ce qui a aiguisé et enrichi mon regard. Ces expériences multiples me constituent et mʼont amené à avoir dans mon travail, sans à priori, une approche à la fois conceptuelle et sensible. Les images issues de notre patrimoine culturel et de notre imaginaire collectif constituent le point de départ de mes créations, cʼest une source dʼinspiration essentielle dans mon écriture chorégraphique. Ces images nourrissent mon imaginaire et mʼinspirent pour créer du mouvement, de la présence, de la danse, et nourrir un sens. La peinture ancienne, et plus précisément de la Renaissance et Baroque, ont été une source dʼinspiration lors de la création de Dʼaprès J.-C. (2004), Dalila et Samson, par exemple (2005), mais aussi en partie de Ciao Bella (2009). Ce qui mʼintéresse dans la danse cʼest comment lʼhistoire de chacun se lit dans le corps et, de fait, sʼinscrit dans la mémoire collective. Il me semble que tout le monde a quelque chose à raconter avec son corps et cette narration physique peut être aussi forte et prégnante chez un danseur professionnel que chez un danseur non professionnel. Ma démarche artistique est souvent intimement liée à cette relation à lʼimage et le regard que je porte sur les arts visuels (la peinture, la photo, la publicité, lʼarchitecture, le cinéma, la sculpture...). Ce qui mʼintéresse toujours, cʼest la façon dont le corps y est représenté, la présence et les postures et comment à travers la construction de lʼimage corporelle se lisent les préoccupations de lʼhomme face à sa condition. Lʼélément récurrent dans mon travail est le jeu des oppositions : lʼhumour et le sérieux, le sacré et le profane, la certitude et le doute, la retenue et la démesure, la tension et lʼabandon, le mouvement et la suspension et donner à voir toutes ces notions dans lʼincarnation. Je cherche la confrontation entre le vécu des spectateurs, des personnes avec qui je travaille et mon regard de chorégraphe devant ces images afin de questionner lʼévidence des stéréotypes et de jouer avec les codes de lecture. Afin dʼouvrir le spectre, je crée des pièces spécifiques pour les musées, centres dʼart contemporain... cette démarche fait partie intégrante de mon travail de création et me permet de présenter ces « pièces uniques » in situ. »
HERMAN DIEPHUS

« Faudrait-il que la danse soit le conservatoire du "beau geste" ? La demande est insistante à ce propos. Oui mais alors faudrait-il sʼentendre sur ce quʼon nomme le Beau. Le beau ? Cʼest toujours le même miracle, comme Herman Diephuis le démontre avec références, conviction et ironie dans sa pièce Dʼaprès J.-C. Une pièce qui a la vivacité et lʼintensité des mises au point, au moment où ce grand interprète de la danse contemporaine française, frotté aux succès comme aux démarches expérimentales, fait le choix de sʼengager lui-même dans un parcours dʼauteur. Dʼaprès J.-C. Dʼaprès Jésus-Christ. Le Beau devrait toujours sʼentendre dʼaprès quelquʼun, dʼaprès quelque chose. Selon un point de vue. En toute relativité, par construction, non par essence. Le Beau relève-t-il dʼautre chose que de notre croyance, notre désir, notre assentiment à lʼidée quʼil y en a, quʼil est là, ainsi fait, et pas ailleurs, tout autant que nous en élaborons et projetons, par un jeu subtil, entraînant et complexe, dʼinclinations et de références, les représentations auxquelles nous adhérons ? Il se trouve que notre civilisation a pris soin de constituer des grands stocks de beauté et de les déposer dans des musées. Par exemple, la peinture de la Renaissance. Tout le monde tombe dʼaccord pour juger quʼen celle-ci réside la quintessence dʼune idée du Beau. Du reste, cette peinture fascine Herman Diephuis lui-même. Mais cʼest en artiste de la chorégraphie, un rien sacrilège, et plaisamment savant, quʼil nous invite à revisiter ce musée connu de tous. De ces postures immobiles, de ces déhanchés, de ces pamoisons et irradiations, de ces gestes subtils mais si peu réalistes, de ces arrêts sur image suspendus dans la passion artistique de la découverte des lois abstraites de la perspective, de ce jeu pur de représentation, Dʼaprès J.-C. déduit le mouvement dansant de nos esprits peuplés dʼicônes et anxieux dʼélévation. Dans ce duo de la Vierge Marie et du Messie, de la pleine Mère et du fils émacié en transparence, quel lot de naïveté, de dérision, pourtant de tragédie et de révélation, fonde la majesté émouvante, la drôlerie accablante, de la posture humaine ? Cʼest toujours le même miracle. Toujours notre besoin de croire. Ici dans le Beau. »
Gérard Mayen

ESPACES PLURIELS
SCÈNE CONVENTIONNÉE
D'INTÉRÊT NATIONAL
ART ET CRÉATION DANSE