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Olivia Grandville
Danse / MERCREDI 31 MAI 20H  / Le Foirail
1H30 / TARIF B

Le parcours d’Olivia Grandville, chorégraphe aujourd’hui à la tête du Centre chorégraphique national de La Rochelle, rebaptisé Mille Plateaux, est marqué par sa résistance aux assignations et à l’académisme. Un brin iconoclaste, elle est à l’affût de la diversité et de la divergence, perméable à l’humour le plus débridé, comme en témoigne son inclassable Cabaret discrépant (2011), sensible à la littérature et à la manière dont les mots interagissent avec le corps. Elle invente des formes hybrides qui laissent toute sa place à la pensée. Dans le contexte d’une résurgence du féminisme, salutaire mais très offensive, Olivia Grandville rassemble pour Débandade un groupe de sept jeunes danseurs masculins d’origines culturelles très diverses. Comment vit-on sa masculinité  ? En a-t-on fini avec le patriarcat ? Qu’est-ce que la virilité ? Dans une alternance de chœurs, de soli et de prises de parole, sept portraits s’esquissent et s’emparent sans détour des clichés sur le genre : match de foot, salle de sport et défilé de mode. Sur le plateau un DJ diffuse une playlist hétéroclite allant d’Elvis Presley à Ennio Morricone, en passant par la musique baroque et le RnB. Il accompagne les interprètes qui se livrent à nous, avec sincérité et autodérision, prenant la pause, faisant rouler leurs muscles et libérant dans leur danse comme dans leurs mots une charge jubilatoire. Une effusion turbulente qui situe Débandade, selon le souhait de la chorégraphe, « quelque part entre la comédie musicale, le micro-trottoir, le stand-up et le rituel d’exorcisme ».

Conception Olivia Grandville — Chorégraphie Olivia Grandville et les interprètes — Interprètes Habib Ben Tanfous, Jordan Deschamps, Martin Gìl, Ludovico Paladini, Matthieu Patarozzi, Matthieu Sinault, Eric Windmi Nebie — Musicien Jonathan Kingsley Seilman ou Antoine Bellanger — Création sonore Jonathan Kingsley Seilman — Création vidéo César Vayssié — Création lumière Yves Godin et Titouan Geoffroy — Scénographie James Brandily — Costumes Marion Régnier — Collaboration Aurélien Desclozeaux, Rita Cioffi, César Vayssié — Régie plateau et vidéo Titouan Geoffroy — Régie son Thibaut Pellegrini — Régie lumière Sébastien Vergnaud — Extrait du Sacre du Printemps, chorégraphie de Pina Bausch, créée le 3 décembre 1975 à l’Opernhaus Wuppertal — Crédit photos Marc Domage
Production

Production La Spirale de Caroline et Mille Plateaux. / Partenaires le lieu unique (Nantes), Chorège – CDCN (Falaise), Les Subs (Lyon), le CCN de Rillieux-la-Pape - direction Yuval PICK dans le cadre du dispositif Accueil- Studio, Charleroi danse Centre chorégraphique de la Fédération Wallonie-Bruxelles, La Place de la danse CDCN de Toulouse-Occitanie, Les Quinconces et L’Espal scène nationale du Mans, TAP-Théâtre Auditorium de Poitiers, Le CNDC d’Angers, le CCN de Nantes, le CCN2 Grenoble. Avec le soutien du CCN de Caen en Normandie – direction Alban Richard, du SEPT CENT QUATRE VINGT TROIS (Nantes). Avec l’aide du Conseil départemental de Loire-Atlantique et de la Région des Pays de la Loire.

Le parcours d’Olivia Grandville, chorégraphe aujourd’hui à la tête du Centre chorégraphique national de La Rochelle, rebaptisé Mille Plateaux, est marqué par sa résistance aux assignations et à l’académisme. Un brin iconoclaste, elle est à l’affût de la diversité et de la divergence, perméable à l’humour le plus débridé, comme en témoigne son inclassable Cabaret discrépant (2011), sensible à la littérature et à la manière dont les mots interagissent avec le corps. Elle invente des formes hybrides qui laissent toute sa place à la pensée. Dans le contexte d’une résurgence du féminisme, salutaire mais très offensive, Olivia Grandville rassemble pour Débandade un groupe de sept jeunes danseurs masculins d’origines culturelles très diverses. Comment vit-on sa masculinité  ? En a-t-on fini avec le patriarcat ? Qu’est-ce que la virilité ? Dans une alternance de chœurs, de soli et de prises de parole, sept portraits s’esquissent et s’emparent sans détour des clichés sur le genre : match de foot, salle de sport et défilé de mode. Sur le plateau un DJ diffuse une playlist hétéroclite allant d’Elvis Presley à Ennio Morricone, en passant par la musique baroque et le RnB. Il accompagne les interprètes qui se livrent à nous, avec sincérité et autodérision, prenant la pause, faisant rouler leurs muscles et libérant dans leur danse comme dans leurs mots une charge jubilatoire. Une effusion turbulente qui situe Débandade, selon le souhait de la chorégraphe, « quelque part entre la comédie musicale, le micro-trottoir, le stand-up et le rituel d’exorcisme ».

DISTRIBUTION

Conception Olivia Grandville — Chorégraphie Olivia Grandville et les interprètes — Interprètes Habib Ben Tanfous, Jordan Deschamps, Martin Gìl, Ludovico Paladini, Matthieu Patarozzi, Matthieu Sinault, Eric Windmi Nebie — Musicien Jonathan Kingsley Seilman ou Antoine Bellanger — Création sonore Jonathan Kingsley Seilman — Création vidéo César Vayssié — Création lumière Yves Godin et Titouan Geoffroy — Scénographie James Brandily — Costumes Marion Régnier — Collaboration Aurélien Desclozeaux, Rita Cioffi, César Vayssié — Régie plateau et vidéo Titouan Geoffroy — Régie son Thibaut Pellegrini — Régie lumière Sébastien Vergnaud — Extrait du Sacre du Printemps, chorégraphie de Pina Bausch, créée le 3 décembre 1975 à l’Opernhaus Wuppertal — Crédit photos Marc Domage

 
Stage
WORKSHOP DANSE /
MARDI 30 MAI 18H30-21H30
Théâtre Saragosse

Tous publics. Tarif unique 25€.
Les participants bénéficient d’un tarif réduit pour le spectacle Débandade.

À l’occasion de la présentation de Débandade au Foirail, le danseur Enrique Martin Gil, interprète de la pièce, animera un stage tourné vers le processus de création, avec des exercices d’improvisation autour du corps et de la voix. Ce workshop est une invitation à expérimenter sans entrave et sans prérequis technique. Originaire de Cordobà en Argentine, Enrique Martin Gill est danseur, chorégraphe, comédien et chanteur. Il développe des projets de recherche comme chorégraphe et professeur au sein du Collectif IncandEscenico. Il est interprète pour Mathilde Monnier, Volmir Cordeiro et Olivia Grandville, notamment.

 

Olivia Grandville
Formée à l’Opéra de Paris (elle y danse de 1981 à 1988), Olivia Grandville s’oriente très vite vers la danse contemporaine. Entre 1983 et 1988, elle a l’opportunité de traverser, outre le répertoire classique, des œuvres de Balanchine, Limon, Cunningham, de participer aux créations de Alvin Ailey, Karole Armitage, Maguy Marin, Dominique Bagouet, Bob Wilson... Elle quitte cette maison – faute de pouvoir la changer de l’intérieur - pour rejoindre la compagnie de Dominique Bagouet (1988). Pendant quatre ans, elle s’imprègne de son écriture virtuose, précise et teintée d’humour. Puis à la mort du chorégraphe en 1992, elle co-fonde, avec plusieurs interprètes de la compagnie, Les Carnets Bagouet qui s’est donné pour but de conserver et transmettre l’héritage de ce chorégraphe. Déjà chez Bagouet, la danseuse amorçait ses premiers projets de chorégraphe ; elle s’y consacrera ensuite tout au long de sa carrière. Difficile de résumer en quelques mots la direction de cette artiste guidée par diverses expérimentations, son esthétique a quelque chose d’insaisissable, d’inclassable. Elle ose mêler les disciplines ou encore s’attaquer à des sujets denses et complexes, parfois clivants, comme le lettrisme et Isidore Isou dans Le Cabaret discrépant en 2011, l’écriture complexe des Ryoanji de John Cage qu’elle met en danse en 2012 ou l’hommage qu’elle rend à la culture amérindienne à travers À l’Ouest en 2018. Aussi habituée aux soli, à l’instar du Grand jeu dialogue avec le cinéma de John Cassavetes - qu’aux pièces pour de grands groupes – comme Foules en 2015, qui mobilisait une centaine d’amateurs - elle tisse toujours des liens étroits entre texte et chorégraphie. Plusieurs de ses spectacles ont une relation directe avec la littérature : L’Invité mystère (2014), mis en scène à partir d’un texte de Grégoire Bouillier, Toute ressemblance ou similitude (2015) basé sur un texte d’Aurore Jacob ou La guerre des pauvres (2021), adapté du roman d’Éric Vuillard. La parole fait aussi souvent irruption, la preuve avec Klein (2020), basée sur la conférence Le dépassement de la problématique de l’art, d’Yves Klein ou Débandade (2021), qui livre les récits de sept jeunes hommes pour exprimer leur rapport à la masculinité. À partir de 2011, Olivia Grandville est installée à Nantes, elle devient artiste associée du lieu unique, scène nationale, de 2017 à 2022. Elle y développe des dispositifs à danser comme le Koréoké (karaoké chorégraphique) et le principe de théâtre d’opérations chorégraphiques (Le Dance-Park en 2019, en collaboration avec Yves Godin). À ce moment, elle mène des projets de grande ampleur, notamment Jour de colère (2019), pour vingt-et-un interprètes du Ballet de Lorraine et débute une recherche autour des utopies, à l’occasion du cinquantième anniversaire de Woodstock, avec un groupe d’étudiants qui deviendra ensuite la création Nous vaincrons les maléfices (2020). Ce projet est le point de départ de la réflexion autour de Débandade. En 2022, elle prend la direction du CCN de La Rochelle. La chorégraphe compte y insuffler son goût pour le polymorphisme de la danse, à l’image de son parcours.

Olivia Grandville, qui vient d’être nommée à la tête du Centre chorégraphique national de La Rochelle, a inauguré la nouvelle salle du 5e étage de la MC 93 avec sa pièce Débandade (2021), qui forme un triptyque avec Klein (2020) et La guerre des pauvres (2021).
Sous ce titre ironique pouvant faire songer à celui du Bande à part de Godard, la chorégraphe traite de la question du genre, du genre masculin plus particulièrement. Elle a convoqué pour ce faire sept mercenaires, une petite troupe multiculti de trentenaires aguerris à la danse qui se dévoilent à nous 90 minutes durant sous diverses modalités – dénuement, confidences, showcase de prouesses physiques. Une vidéo dispensable, quoique ni dérangeante ni distrayante, complète cette galerie de portraits. Tout aussi significative que la danse ou, disons, la partie visuelle, est selon nous la B.O. Celle-ci est à base de monologues des interprètes (ou protagonistes), de morceaux choisis dans une playlist éclectique, allant d’Elvis (Money Honey, 1956) à DJ Léo (Je suis fâché, 2019, en rappel), en passant par du bel canto, du baroque, du Stravinsky (quelques mesures du Sacre, 1913), de Gainsbourg citant celui-ci (I’m the boy, 1984) et d’une création sonore délivrée live par le DJ Jonathan Kingsley Seilman. Il convient de souligner la qualité de la diffusion sonore, d’après nous idéale, dans la nouvelle boîte noire, pour l’instant sans nom, de la Maison de la Culture de Bobigny.
Suivant une formule inaccoutumée de danse-théâtre, fort éloignée de la version expressionniste, nostalgique, pour ne pas dire un peu « rétro » de Pina Bausch, Olivia Grandville capte l’attention du public pendant toute la longueur du spectacle. Débandade déclenche à plusieurs reprises sinon le rire du moins le sourire de l’audience. Les propos des uns et des autres, adressés à la cantonade, dits au micro en direct ou en voix off enregistrée, avec leurs intonations et accents contrastés, exposent simplement la condition de l’interprète des années 90. Ces mots quotidiens ont aussi pour effet de dédramatiser – de dépénaliser – la question homosexuelle inhérente à la danse d’hommes. Le sujet de la masculinité, ainsi traité, qui plus est par une femme, n’a plus rien de « clivant ». Le talent des uns (les danseurs Habib Ben Tanfous, Jordan Deschamps, Martin Gìl, Ludovico Paladini, Matthieu Patarozzi, Matthieu Sinault, Eric Windmi Nebie) et des autres (le musicien Jonathan Kingsley Seilman ; le « regard extérieur » César Vayssié ; la créatrice des costumes Marion Régnier ; le scénographe James Brandily) se conjugue parfaitement avec la « musicalité » de l’autrice de la pièce, laquelle déclare : « Quand je travaille sur des textes, c’est le phrasé qui m’intéresse. Et j’adore les rapports qui peuvent émerger entre un texte et des gestes ».
Le décor est ici réduit à l’essentiel : sept longueurs de moquette rose faisant office de tapis de sol, un podium pour « catwalk » avec promontoire en direction du public, constitué d’une douzaine de praticables ; une table avec le PC portable, la boîte à rythmes et la mixette du DJ Seilman, côté jardin ; une tête de cerf empaillée posée à terre, côté cour ; un rideau lamé cabaretier, tout au fond. De ce rideau, il ne sera fait aucun usage sauf en conclusion du show, avec une belle séquence de Voguing sur fond de house et les corps athlétiques des artistes s’en donnant à cœur joie. Ce numéro, excellemment éclairé par Titouan Geoffroy et Yves Godin, eût pu, eût dû, être le finale– la retombée en enfance ou, si l’on préfère, en planète des singes, n’apporte plus grand-chose à l’opus à cette heure-là. La musicalité de Grandville suppose un sens du rythme des plus sûrs. Sa chorégraphie laisse chacun s’exprimer en solo, chacun faire montre d’un talent particulier – cf. les deux-trois impressionnantes roulades présupposant la connaissance des arts martiaux. Grandville invente des suites de pas nouveaux comme la chute vers l’avant, en duo, suivie d’une marche rapide en appui sur les mains façon brouette. Last but not least, elle maîtrise admirablement les mouvements d’ensemble.
Nicolas Villodore, Danser Canal historique, 7/04/2022

Débandade : Olivia Grandville saisit avec éclat la masculinité contemporaine
Nouvelle création de la chorégraphe Olivia Grandville incarnée par huit hommes, Débandade aborde les rapports de genres sous la forme plurielle d’une très stimulante tonicité, à la fois physique et spirituelle. Amenée à rencontrer de nombreux jeunes danseurs de 18 à 25 ans, d’origines très diverses, pour les besoins de la pièce Nous vaincrons les maléfices (2019), Olivia Grandville a éprouvé peu à peu le besoin de les interroger sur leur rapport à la masculinité dans un contexte général d’intense réactivation des combats féministes. « Comment vivent-ils cette masculinité ? Comment parlent-ils de la fluidité des genres ? Qu’est-ce qu’être un homme quand on est danseur ? Débandade est le résultat de ce processus de collecte des récits intimes », explique la chorégraphe, par ailleurs directrice du CCN de La Rochelle depuis janvier.
À l’arrivée, sept danseurs, aux couleurs de peau et aux statures variées, se retrouvent sur le plateau. Avec eux, un musicien/DJ, installé la plupart du temps à une table, côté jardin, scande la pièce au son d’une playlist allant d’Elvis Presley à de la techno en passant par Ennio Morricone, la musique baroque ou le Rnb. Un podium style catwalk et un rideau à larges franges, dressé juste derrière le podium, constituent les seuls éléments de décor. Évoquant ainsi par métonymie l’univers de l’entertainment, l’espace scénique apparaît souvent comme un cabaret chaotique, dans lequel les danseurs évoluent de manière très dynamique et dialectique. Ensemble, à plusieurs ou séparément, ils bougent et jouent avec autant de souplesse que de justesse. Éléments d’un groupe disparate mais cohérent, ils se détachent aussi en tant qu’individus, prenant la parole à tour de rôle sur scène pour livrer leur conception personnelle de la masculinité et partager leur expérience de la danse. Projetés à intervalles réguliers, tels des interludes intimistes, de courts (et beaux) portraits vidéos de chacun d’eux permettent de les saisir plus en profondeur et ouvrent vers le hors-champ du monde extérieur.
Inclassable, empruntant à des registres variés (défilé de mode, spectacle de stand-up, show de télé-réalité ou encore séance de sport), la pièce se développe tout en légèreté jusqu’à un spectacle final, vraiment étonnant. Pensée par une femme pour et avec des hommes, elle apporte une vision ouverte, sans a priori, sur les rapports entre les genres.
Jérôme Provençal, Les inrockuptibles, 6/04/2022

« J’aimerais que Débandade se situe quelque part entre la comédie musicale, le micro-trottoir, le stand-up et le rituel d’exorcisme. »
En 2019, à l’invitation du TAP à Poitiers, du CND de Paris et du CCN de Montpellier, j’ai eu l’occasion de travailler avec plusieurs groupes d’étudiants de dix-huit à vingt-cinq ans. La pièce, Nous vaincrons les maléfices, qui est née de ce travail se retourne vers les utopies des années 1970 avec les yeux de la jeunesse d’aujourd’hui, marquée par la menace de l’effondrement écologique. Le point de départ en est le documentaire de Michael Wadleight, Trois jours de paix et de musique, consacré au mythique rassemblement de Woodstock. En surimpression de la bande-son qui tient le rôle de fil rouge dramaturgique, les prises de parole des étudiants questionnent celles de leurs aînés quant aux dérives d’une société capitaliste qu’ils ont largement contribuer à valider. Cette expérience éclairante a renforcé ma curiosité envers cette génération née avec le siècle et qui le questionne si bien ; elle a aussi jeté les bases d’un processus que j’aimerais poursuivre ici.

Pourquoi une pièce d’hommes ? D’autant plus s’il s’agit de questionner un régime d’assignation largement remis en cause aujourd’hui ?
En rencontrant tout ce panel de jeunes danseurs d’origines culturelles très diverses et en travaillant avec eux, m’est apparu au travers d’une fluidité des genres pleinement incorporée, une multiplicité et une complexité de points de vue, incarnés dans les corps eux-mêmes, que j’ai eu envie de questionner. J’ai tenté, très timidement d’abord, de les interroger sur la manière dont ils vivent leur masculinité aujourd’hui. Spécifiquement en tant que danseurs contemporains, partageant un milieu commun, depuis des expériences géographiquement et culturellement très éloignées. La réaction a été immédiate, révélant un manque et un besoin réels de poser des mots sur ce trouble dans le genre, qui tous les occupent à des échelles et selon des points de vue parfois diamétralement opposés. En un mot, dans un contexte de résurgence d’un féminisme salutaire, mais très offensif, j’ai eu envie de leur demander comment ils allaient. Car non, je ne crois pas que la question soit simple et simplement résolue par des positions politiquement correctes, comme aucune de celles qui questionnent les représentations du pouvoir, sachant que c’est toujours bien lui, le pouvoir et les monstres qu’il engendre, qui sont à questionner. Est né alors ce projet d’une pièce exclusivement masculine. Une pièce d’hommes pensée par une femme, une pièce transgénérationnelle, une pièce qui parlerait au féminin depuis des points de vue et des ressentis masculins.
Olivia Grandville

ESPACES PLURIELS
SCÈNE CONVENTIONNÉE D'INTÉRÊT
NATIONAL ART ET CRÉATION DANSE
17 AVENUE DE SARAGOSSE
64000 PAU