Après Ivanov de Tchekhov et Woyzeck de Büchner, Jean-Pierre Baro poursuit son travail d’adaptation des grands textes de la littérature dramatique, s’emparant d’un chef-d’oeuvre de la littérature scandinave presque inconnu en France. D’une simplicité et d’une précision tchekhovienne, Gertrud (1906), pièce de Hjalmar Söderberg, raconte le destin tragique d’une femme en quête d’un amour absolu. Gertrud est une Nora, une Hedda Gabler qui ne se suicide pas et trouve dans le renoncement au monde un moyen de dépasser par la solitude la corruption de l’âme qu’impose la société bourgeoise de la fin du XIXe siècle. Musiques, costumes, installation scénographique en mouvement font dialoguer les époques. Jean-Pierre Baro imagine une mise en scène épurée, chorale et chorégraphique, qui met en lumière le conflit de l’âme et du corps porté par cette tragédie sans larme et sans tristesse.
« Jean-Pierre Baro revendique un théâtre où le texte trouve
naissance au plus profond des corps pour en révéler le trouble
et les conflits plus qu’une fade pédagogie du sens. L’univers
scénique d’Extime compagnie prend ainsi sa source dans
le quotidien pour rejoindre le mythologique. Sans s’embarrasser
du réalisme, il aime d’abord marier le tragique et le comique,
une manière empirique de s’approcher au plus près de la définition
idéale de ce que l’on nomme... le théâtre. »
Patrick Sourd, Les Inrockuptibles.
Après Ivanov de Tchekhov et Woyzeck de Büchner, Jean-Pierre Baro poursuit son travail d’adaptation des grands textes de la littérature dramatique, s’emparant d’un chef-d’oeuvre de la littérature scandinave presque inconnu en France. D’une simplicité et d’une précision tchekhovienne, Gertrud (1906), pièce de Hjalmar Söderberg, raconte le destin tragique d’une femme en quête d’un amour absolu. Gertrud est une Nora, une Hedda Gabler qui ne se suicide pas et trouve dans le renoncement au monde un moyen de dépasser par la solitude la corruption de l’âme qu’impose la société bourgeoise de la fin du XIXe siècle. Musiques, costumes, installation scénographique en mouvement font dialoguer les époques. Jean-Pierre Baro imagine une mise en scène épurée, chorale et chorégraphique, qui met en lumière le conflit de l’âme et du corps porté par cette tragédie sans larme et sans tristesse.
« Jean-Pierre Baro revendique un théâtre où le texte trouve
naissance au plus profond des corps pour en révéler le trouble
et les conflits plus qu’une fade pédagogie du sens. L’univers
scénique d’Extime compagnie prend ainsi sa source dans
le quotidien pour rejoindre le mythologique. Sans s’embarrasser
du réalisme, il aime d’abord marier le tragique et le comique,
une manière empirique de s’approcher au plus près de la définition
idéale de ce que l’on nomme... le théâtre. »
Patrick Sourd, Les Inrockuptibles.
EXTIME COMPAGNIE
UNE PIÈCE DE HJALMAR SÖDERBERG
D’APRÈS LA TRADUCTION DE JEAN JOURDHEUIL ET TERJE SINDING
ADAPTATION
ET MISE EN SCÈNE JEAN-PIERRE BARO
AVEC JACQUES ALLAIRE, CÉCILE COUSTILLAC, ELIOS NOËL, MICHÈLE SIMONNET, TONIN PALAZZOTTO
LUMIÈRES BRUNO BRINAS
SCÉNOGRAPHIE MATHIEU LORRY-DUPUY
SON LOÏC LE ROUX
COSTUMES MAGALI MURBACH
ASSISTANT À LA
MISE EN SCÈNE FRANCK GAZAL
COLLABORATION DRAMATURGIE CÉCILE JEANSON
CHANSON GUILLAUME ALLARDI
RÉGIE GÉNÉRALE ADRIEN
WERNERT
ADMINISTRATION, PRODUCTION CÉCILE JEANSON (BUREAU FORMART)
CRÉDIT PHOTO SIMON BELLOUARD
Comédien et metteur en scène formé à l’ERAC, Jean-Pierre Baro joue sous la direction de Jean-Pierre Vincent, Gildas Milin,
Thomas Ostermeier, David Lescot, Lazare, Jacques Allaire...
Il dirige Extime Cie, et met en scène L’Épreuve du feu de Magnus Dahlström, L’Humiliante histoire de Lucien
Petit de Jean-Pierre Baro, Léonce et Léna / Chantier d’après Georg Büchner, Je me donnerai à toi toute
entière d’après Victor Hugo, Ok, nous y sommes d’Adeline Olivier…
En 2011, il créé Ivanov [Ce qui reste dans vie…] d’après Anton Tchekhov et en 2013, Woyzeck [Je n’arrive
pas à pleurer] d’après Georg Büchner (CDN d’Orléans, Le Monfort théâtre...).
Il enseigne et mène régulièrement des stages et ateliers professionnels, notamment au Conservatoire
d’Orléans, au CNAC, à l’ERAC. Il est artiste associé au Théâtre de Sartrouville et des Yvelines – CDN depuis
janvier 2013.
Extime cie est conventionnée par la DRAC Île-de-France.
Jean-Pierre Baro revendique un théâtre où le texte trouve naissance au plus profond des corps pour en révéler le trouble et les conflits plus qu’une fade pédagogie du sens. L’univers scénique d’Extime compagnie prend ainsi sa source dans le quotidien pour rejoindre le mythologique. Sans s’embarrasser du réalisme, il aime d’abord marier le tragique et le comique, une manière empirique de s’approcher au plus près de la définition idéale de ce que l’on nomme... le théâtre. Patrick Sourd, Les Inrockuptibles.
Gertrud parle d’art, de politique et d’amour. La pièce raconte le destin tragique d’une femme en quête d’un
amour absolu. Dans cette quête, elle croisera le destin de trois hommes auxquels elle renoncera l’un après
l’autre. Tragédie sans mort et sans tristesse. Gertrud est la tragédie d’une femme qui renonce radicalement
à tout ce qui n’est pas en accord avec son désir immédiat et n’accepte aucun compromis. Elle ne veut pas
vieillir, rester fixe alors que le temps passe. Elle est une Nora, une Hedda Gabler qui ne se suicide pas ; qui
va, certes, de l’amour à la solitude, mais son renoncement ne la conduit pas dans l’impasse. Elle ne va ni
vers la mort, ni au couvent, mais ailleurs. Elle quitte le monde, cette société étriquée et médiocre qui la vide
et ne lui offre pas la possibilité de vivre son rêve d’amour. Personnage en mouvement, si elle s’arrête,
quelque chose en elle meurt. Le vide qu’elle ressent est un appel. Ce qu’elle nomme l’amour ; une étreinte
de l’âme et du corps. La réflexion sur l’amour au coeur de la pièce est étroitement liée au politique.
Söderberg décrit le conflit entre la réussite sociale et l’amour en dénonçant la corruption de l’être dans la
célébrité. Il réalise une critique féroce de l’arrivisme en exposant des personnages rongés par leur ambition.
La reconnaissance sociale n’est pas une garantie du bonheur et les personnages de Gertrud en feront tous
l’amère expérience. Leur désir intarissable de reconnaissance en amour, en art, en politique, les conduira
tous à une solitude extrême. Gertrud aborde ces thèmes avec simplicité, on se reconnaît immédiatement
dans les mots de ces personnages. La pièce est à la fois épurée et d’une grande densité, Söderberg
parvient à intensifier le réel et à photographier les âmes de ses personnages. Figures symboliques d’une
société bourgeoise de la fin du 19ème siècle. L’avocat, l’écrivain, le compositeur, trois hommes, trois
destins liés à Gertrud. Chaque phrase nous renvoie à nos doutes, nos batailles.
J’imagine une mise en scène épurée, chorale et chorégraphique afin de représenter physiquement ce conflit
du corps et de l’âme au coeur de la pièce.
L’enjeu pour l’interprète, à travers ces personnages qui font le récit des sentiments qui les traversent et les
bouleversent, est de trouver l’émotion du langage parlé, la sensualité de la parole et de la pensée, son
corps, son érotisme.
Gertrud est chanteuse, une cantatrice reconnue. La musique, l’opéra, au coeur de l’intrigue et de
l’essence de la pièce, traverseront le spectacle. Maria Callas, Montserrat Caballé, Nina Simone...
hanteront et inspireront la création musicale pour constituer un paysage sonore, une composition
contemporaine inspirée par leurs chants et leurs arias. Un dialogue entre les époques s’inscrira dans
tous les aspects de la mise en scène, de la musique en passant par le décor ou les costumes, il
créera l’intemporalité nécessaire pour que les spectateurs s’identifient, non pas à une époque
particulière, mais à l’intemporel de la représentation. Nous imaginons, avec le scénographe Mathieu
Lorry Dupuy, un espace métaphorique permettant une interprétation des nombreuses thématiques
contenues dans la pièce, le temps qui passe, l’amour, le conflit entre l’individu et la société, entre le
corps spirituel et le corps social, le désir, l’ambition, la mort... La modernité de la pièce se trouve
dans ses thématiques non dans la reconstitution exacte de cette société bourgeoise de la fin du
19ème siècle.
Les personnages agiront et transformeront l’espace, qui sera autant le lieu de l’action que la
représentation symbolique, la métaphore de leurs sentiments. Il sera pensé et imaginé de façon à
faire écho à la notion de temps passé et de temps qui passe qui est au coeur de la pièce. Tous les
personnages se regardent, à un moment ou à un autre, dans un miroir, il est présent dans tous les
lieux où se déroule l’action. Nous travaillerons à une déclinaison de l’objet miroir, le sol sera un miroir,
un autre, accroché au mur du bureau de Gustave Kanning, un troisième plus imposant, sera le grand
mur de la salle de réception du grand hôtel. Mobile et recouvert dans un premier temps de craie, le
miroir se dévoilera au fur et à mesure de la représentation.
Il s’agit donc d’exposer plutôt que de représenter les lieux où se déroule l’action de chaque acte.
Ainsi, le bureau de Gustave Kanning, le jardin public, la salle de réception du grand hôtel, existeront à
partir d’une installation d’objets et d’éléments concrets et symboliques à la fois : un bureau brulé, un
grand lustre d’opéra, un piano, des chaises de parc...
Comme Bergman, Söderberg regarde à travers le miroir. Le miroir c’est se regarder avant d’être soi
même regardé, exposé, c’est le visage qu’on prépare, savoir qui on est. C’est la persona. Si l’objet
miroir n’a aucun sens en soi, il ne trouve sa valeur et son sens que s’il reflète quelque chose. Ici c’est
la vie même qu’il réfléchit.
Eté 2013.