Circassien hors pair et hors du commun, Claudio Stellato, né à Milan et formé au Lido de Toulouse est basé à Bruxelles. Tour à tour poète, danseur et performeur, il scénarise la création d’espaces à partir de matériaux bruts, donnant à voir le parcours physique qu’implique la réalisation de structures. Avec La Cosa, il se lance dans une furieuse expérimentation autour d’une matière, le bois. Quatre stères de bois, quatre individus, et quatre haches. Voilà pour le dispositif. Le reste n’est que jeux de construction et de déconstruction, défis grotesques et cérémonies monumentales. Un univers irréel se dessine, dans lequel les personnages déroulent des actions absurdes, créent des équilibres impossibles, font voler les rondins tels des clowns-bûcherons lancés dans un numéro improbable.
« Les danseurs font valser les bûches dans les airs, redéfinissent la clé de voûte dans des coupoles précaires, hachent des billots de bois en canon, créent des mikados mastodontes, plongent leurs corps dans des étreintes furieuses avec des stères récalcitrants. Entre performance et mythe de Sisyphe, le spectacle pousse loin les limites du corps. » Catherine Makereel, Le soir, septembre 2015.
Circassien hors pair et hors du commun, Claudio Stellato, né à Milan et formé au Lido de Toulouse est basé à Bruxelles. Tour à tour poète, danseur et performeur, il scénarise la création d’espaces à partir de matériaux bruts, donnant à voir le parcours physique qu’implique la réalisation de structures. Avec La Cosa, il se lance dans une furieuse expérimentation autour d’une matière, le bois. Quatre stères de bois, quatre individus, et quatre haches. Voilà pour le dispositif. Le reste n’est que jeux de construction et de déconstruction, défis grotesques et cérémonies monumentales. Un univers irréel se dessine, dans lequel les personnages déroulent des actions absurdes, créent des équilibres impossibles, font voler les rondins tels des clowns-bûcherons lancés dans un numéro improbable.
« Les danseurs font valser les bûches dans les airs, redéfinissent la clé de voûte dans des coupoles précaires, hachent des billots de bois en canon, créent des mikados mastodontes, plongent leurs corps dans des étreintes furieuses avec des stères récalcitrants. Entre performance et mythe de Sisyphe, le spectacle pousse loin les limites du corps. » Catherine Makereel, Le soir, septembre 2015.
CHORÉGRAPHIE CLAUDIO STELLATO / INTERPRÉTATION JULIAN BLIGHT, MATHIEU DELANGLE, VALENTIN PYTHOUD, CLAUDIO STELLATO / SCÉNOGRAPHIE NATHALIE MAUFROY / ADMINISTRATION ET PRODUCTION NATHALIE DE BACKER / crédit photos Alain Julien & Massao Mascaro
CLAUDIO STELLATO
Artiste pluridisciplinaire né à Milan (Italie) en 1977, Claudio Stellato vit et travaille à Bruxelles. A l’âge de 17 ans, il
entreprend sa formation artistique en musique jazz à la Scuola civica jazz di Milano. Il se dirige ensuite vers le théâtre d
stellatoe rue avec le groupe T.A.E. de Bergame. Pendant plusieurs années il travaille comme artiste de rue dans de
différents pays pour après décider d’entamer une formation d’acrobate de cirque au Centre des Arts du Cirque de
Toulouse, le Lido de 2002 à 2004. En 2005, il commence sa carrière d’artiste professionnel et a travaillé depuis en tant
que danseur avec différents artistes : Cie Kdanse, Olivier Py, Roberto Olivan, Fré Werbrouck, entre autres. Il a
également expérimenté le travail d’acteur avec la Cie ARCAT. Entre 2007 et 2011, il a dansé pour la Cie Dame de Pic /
Karine Pontiès dans deux productions : Humus Vertebra et Fidèle à l’éclair . En tant que regard extérieur, il a travaillé
en 2009 avec Amos Ben Tal et Anna Reti pour leur projet The Fregoli Syndrome, dans le cadre du projet européen
Jardins d’Europe (Budapest) et en 2011 avec le chorégraphe Piergiorgio Milano (Collettivo 320 Chili) sur la création de
Ai Migranti, dans le cadre du festival Equilibrio à Rome. En 2010 il a collaboré avec la Crida Company sur le projet
Cabaret Crida . Il est actuellement en tournée internationale avec sa première pièce L’Autre , fruit de trois ans de
recherches, qui a été créée aux Théâtre des Brigittines, à Bruxelles, en mars 2011.
En 2013, il participe comme comédien à une création de François Sahran produit par LOD en Belgique.
CLAUDIO STELLATO FAIT FEU DE TOUT BOIS
La Cosa est un ovni de scène pour quatre performeurs et 1600 bûches. Entre cirque, danse et nature Claudio Stellato
imagine une pièce à vivre. On traverse les couloirs de la Galerie du Théâtre de la Cité Internationale pour se retrouver
dans un « champs » de sculptures en bois. Ici une tête dépasse d’un totem de bûches, là une main. Un homme est
étendu sur des ronds de bois. Hommage évident au land art – on pense notamment à l’artiste Andy Goldsworthy qui
autrefois travailla avec la chorégraphe Régine Chopinot – La Cosa est d’abord un tableau vivant qui se contemple.
Peu à peu les quatre interprètes vont s’extraire de ces masses naturelles. S’en suivent des jeux intrépides avec lancer
de morceaux de bois, coups de toutes parts ou frêle équilibre. L’approche de Claudio Stellato qui a passé trois ans à
préparer cette création repose sur cette matière à la fois légère et compact – le bois. On le verra dans une scène où
une stèle semble résister à la hache de Stellato justement. Mais l’idée n’est pas de mettre en scène des bûcherons new
look : La Cosa délivre un sous-texte sur le vivre ensemble.
Dans une longue séquence on voit ainsi un des solistes tendre les bras, se laisser charger de bûches. Qu’un partenaire
finit pas récupérer par un habile travail des mains jusqu’au suivant. Il y a du danger – l’assemblage va t il s’effondrer ?-
et de la solidarité à l’oeuvre. Sans oublier une dose d’humour parfois involontaire. Le plateau même, encombré plus
d’une fois, devient impraticable sauf à plonger dans une montagne… de bûches. Ce qui sera fait sous les yeux un rien
étonnés du public !.
La Cosa avance ainsi mettant les corps à rude épreuve : autour de Claudio Stellato on découvre Julian Blight, Mathieu
Delangle et Valentin Pythoud. Ils jonglent avec fureur, osent des acrobaties inédites pour finir qui allongé sur les
bûches, qui accroupi sous une arche construite minutieusement. Claudio Stellato, italien de Bruxelles, passé par le Lido
Centre des Arts du Cirque de Toulouse, a croisé pas mal de chorégraphes et metteurs en scène avant de se lancer seul
dans l’aventure de L’Autre sa première pièce. Il devrait collaborer cette année avec la Cridacomapny. Et entame une
longue tournée avec La Cosa. Ces bois précieux vont en surprendre plus d’un.
Stéphane Capron,sceneweb.fr, 11 avril 2016
AUX HALLES, CLAUDIO STELLATO SORT DU BOIS
Dans Claudio Stellato, on peut lire "stella". Comme étoile. Polaire, solaire, filante, montante… Qu’importe, pourvu qu’on
monte au ciel. Ou que l’on croule sous un tas de 1600 bûches - quatre stères si l’on préfère - comme cela risque
d’arriver dans son nouveau spectacle, "La Cosa" dont la création aura lieu ce 15 octobre aux Halles. Une "Chose" qui
s’annonce physique et élégante. A l’italienne. Les Halles sont envahies. L’artiste, en jean et T-shirt, nous reçoit en plein
montage, sur cette scène quadrifrontale, qui créera d’emblée une proximité dans le public. Comme au cirque. On
retrouve le doux regard qu’on lui connaît.
Circassien hors pair et hors du commun, Claudio Stellato, né à Milan, basé à Bruxelles et formé au réputé Lido de
Toulouse, a d’abord étudié la musique, puis l’informatique et la comptabilité avant de partir comme aide cuistot en
Grèce. Jusqu’à ce qu’un ami guitariste lui prouve que l’art peut changer une vie. Il commence par le spectacle de rue à
travers toute l’Europe et deviendra tour à tour poète, danseur, performeur, chercheur surtout.
Le luxe de la lenteur
Il n’apparaît que tous les trois ans. Il crée lentement, un luxe qu’il a décidé de s’offrir pour aller, paradoxe, très vite sur
scène. Enfin, cette fois-ci. "J’ai fait trois ans de recherches. C’est le seul secteur de ma vie où je suis lent alors que je
vis très vite. On se plaint que le monde aille trop vite. Dans mon secteur, je veux aller lentement, même si ce luxe
m’oblige à renoncer à beaucoup de choses. Mais sur scène, dans ‘La Cosa’, j’ai voulu dès le début que ça aille vite.
‘L’Autre’, mon spectacle précédent, était très lent. J’ai voulu prendre une direction tout à fait différente. Entre cirque et
performance, il y aura une prise de risque, un certain nombre de défis : à quelle vitesse tu casses un billot avec ta
hache ? En combien de temps on déménage deux tonnes de bois d’un endroit à l’autre ? Beaucoup de scènes sont
basées sur des punitions afin de créer un engagement corporel pour l’acteur qui se montre alors vrai et pur. Lors de la
compétition physique, le visage, l’activité nous rendent vrais à 100 %. La peur d’être puni crée une intensité physique."
On se pince. C’est bel et bien Claudio Stellato, l’orfèvre de "L’Autre", l’illusionniste qui dansait avec les meubles en
mystère et lenteur qui aujourd’hui nous parle de la sorte ? Sic. En précisant aussi que le spectacle jouera sur l’élégance
avec costard taillé sur mesure, col blanc impeccable, souliers cirés, loin de la chemise de bûcheron même si les quatre
protagonistes finiront en nage. La classe donc, mais aussi la solidarité. "Sans l’autre, pas moyen d’y arriver." De quoi
titiller toutes les curiosités.
Surtout lorsqu’on connaît la genèse du spectacle : "J’avais dans la tête l’image d’une hache plantée dans un billot,
impossible à enlever. J’ai commencé à travailler dans la nature, autour du rituel. On casse du bois dans le spectacle,
beaucoup et il n’y a que le bruit de la hache, mais l’objectif final est la construction. On crée un langage physique. On a
apprivoisé le matériau. On n’a plus peur des échardes, on peut courir dessus, on reconnaît son odeur. Notre rapport au
bois est devenu animal."
Laurence Bertels, La libre Belgique, 14 octobre 2015.
DE QUEL BOIS SE CHAUFFE LA DANSE BELGE
Avec « La Cosa », Claudio Stellato chorégraphie quatre stères de bois pour quatre danseurs. Copeaux, sciure, billots et
haches redessinent le mouvement. La danse flirte ici avec le cirque, dans un langage corporel direct. Tout a commencé
en 2011 dans une forêt du Danemark. « Je tentais de couper du bois , se souvient le chorégraphe Claudio Stellato. J’ai
frappé le billot mais je n’arrivais pas à enlever la hache. Ça m’a fait rire et c’est là que tout a démarré. J’avais passé six
ans à jouer L’Autre (spectacle troublant sur l’illusion, NDLR), entre quatre murs, dans le noir complet, et je voulais
sortir, jouer avec la nature, le dehors. »
S’enclenche alors un patient travail de recherche, cueillant trois complices sur le chemin. Pendant trois ans, les
apprentis bûcherons touchent à tout : peaux de bêtes, pierres de rivière, terre. Ils travaillent tantôt avec des bûches de
deux mètres, tantôt avec du bois de chauffage, découvrent que le pin est plus léger que le chêne mais comporte
beaucoup trop de noeuds pour les coups de haches, font des essais pour intégrer la voix avant de jeter tout ce travail
sonore à la poubelle. Très vite, ils se confrontent au public, tronçonnant du bois sur la plage, jouant aussi bien sur des
friches industrielles qu’en bord de lac au soleil couchant.
Aujourd’hui, il existe deux versions de La Cosa , en plein air, comme à Lille tout bientôt, ou en salle, comme aux Halles
à Bruxelles juste après (1). « L’ambiance est très différente. A l’extérieur, c’est plus débridé, joyeux. Le public nous
encourage, comme des gladiateurs dans l’arène, mais il n’y a pas la même finesse de perception que quand on est en
salle, où le béton crée un contraste avec la nature. La puissance du bois, son bruit, son odeur, sa couleur, y sont
démultipliés. »
A cette matière brute, les danseurs opposent aussi des costumes de ville impeccables, dont les plis élégants vont vite
se frotter à la sciure et aux copeaux tranchants. Les danseurs font valser les bûches dans les airs, redéfinissent la clé de
voûte dans des coupoles précaires, hachent des billots de bois en canon, créent des mikados mastodontes, plongent
leur corps dans des étreintes furieuses avec des stères récalcitrants.
Entre performance et mythe de Sisyphe, le spectacle pousse loin les limites du corps. Les danseurs avouent être
lessivés à la fin d’une représentation. « On avait beaucoup d’échardes au début, mais notre peau s’est endurcie. On
s’est déjà pris quelques bûches sur la tête mais personne n’a fini à l’hôpital . »
La danse flirte ici avec le cirque, dans un langage corporel direct. « La massue blanche du jongleur est plus loin des
gens qu’un bout de bois. Il y a quelque chose d’ancestral, de proche, dans le bois. C’est ce qu’on utilise pour se
chauffer. Le bois a une certaine noblesse dans l’imaginaire des gens. A force de construire, lancer, détruire, caresser, le
bois travaille, se défait. Dès que certaines bûches deviennent trop lisses, on en fait rentrer d’autres sur le spectacle. Du
coup, on n’a jamais la même matière entre les mains . »
Tout comme le bois, les corps bougent. « On a attrapé de la masse musculaire forcément, et plutôt une carrure de
déménageur que de danseur, d’ailleurs . » Malgré tout, le spectacle se sculpte tout en délicatesse, dans un ballet
organique, sensuel, entre l’homme et l’élément naturel.
Cette proposition étonnante sera l’un des moments forts du Brussels Dance, tout nouveau festival visant à mettre en
lumière l’incroyable vivier de chorégraphes grouillant à Bruxelles.
Catherine Makereel, Le Soir, 18 septembre 2015.
NOTE D’INTENTION
Avec L’Autre j’ai abouti une pièce grâce à un travail de recherche et de création de trois années, une période
nécessaire durant laquelle j’ai pu développer en détail toutes les facettes du sujet que j’avais choisi. Les années
passant j’adopte de plus en plus un art multidisciplinaire et j’utilise toutes les connaissances artistiques me permettant
de transformer une idée en une forme tangible et concrète. Créer un langage physique universel qui atteigne l’instinct
des spectateurs et non pas uniquement leur intellect constitue un axe important de ma démarche. Mon travail est basé
sur la création d’images qui permettent différents niveaux d’interprétation. D’une part grâce à la simplicité des actions
réalisées mais aussi par l’absurdité des situations dans laquelle ces actions ont lieu. Avec l’utilisation du mouvement et
des matériaux naturels, un univers particulier et irréel se dessine, dans lequel un personnage enchaîne ses actions
absurdes. Les objets assemblés en live renvoient au monde animal et proposent un bestiaire imaginaire. Les lumières et
la palette de couleurs (marron, beige, écru...) renvoient quant à elles à la nature. Elles délimitent un espace de nature
désertique, artificiel et brut.
Avec ce projet je cher che à m’éloigner de l’univers de L’Autre et à abandonner l’illusion et donc la magie nouvelle
même si elle reste un outil passionnant. Mon nouvel objectif est de "scénariser" la création d’objets et d’espaces à
partir de matériaux bruts par exemple en donnant à voir le parcours physique qu’implique la réalisation d’une structure
et d’une scène. Ce processus est personnel mais similaire à celui d’un sculpteur ou d’un plasticien.
Les principaux axes en exploration au cours de cette recherche sont :
la manipulation d’objets.
une création lumière.
la présence physique de l’acteur dans l’enchaînement des différentes scènes.
la circulation du public et comment habiter et transformer différents espaces de présentation.
la représentation des processus de recherche et de construction.
Les personnes qui m’entourent pour ce projet commencent à investir le plateau avec moi. Leurs rôles respectifs
restent à définir et je continue à envisager ce projet comme un solo accompagné. Je m’interroge tout de même sur la
possibilité pour les autres membres de l’équipe d’avoir des rôles interchangeables. J’ai créé grâce à mes premières
périodes de recherche, différentes scènes, dont l’ordre de présentation et le rythme s’adapte en fonction des lieux que
La Cosa investit.
Je suis à la recherche d’une façon de bouger particulière. Dans cette optique, je m’efforce de ne plus "danser", mais
de me déplacer et d’appréhender l’espace d’une façon énergique en travaillant sur la vitesse et la puissance. Les
improvisations et exercices que j’ai développé jusqu’à présent commencent pour certains par la voix et pour d’autres
par le corps et se complètent pour me permettre d’atteindre des moments de pure inconscience et des états de corps
instinctifs.
Claudio Stellato