La vie de Nina Simone est une traversée terrible et sublime, une épopée de 70 ans qui se termine dans une solitude presque totale, en France, en 2003 à Carry le Rouet. C’est à la fois l’histoire d’une quête intime, éperdue, pour la reconnaissance et celle d’une lutte politique vitale qui résonne aujourd’hui encore. Enfant prodige et effrontée de Tryon dans le fin fond de la Caroline du Nord devenue star emblématique de la culture américaine, Nina Simone a aussi été l’une des voix du mouvement afro-américain de lutte pour les droits civiques.
Dans la lignée de ses précédents projets, dont le mémorable Doreen qui ouvrait la saison 17/18 de la scène Espaces Pluriels, David Geselson compose une forme théâtrale à partir de documents réels et d’éléments historiques, tirant sa matière de biographies, d’autobiographies, de récits intimes... La pièce se construit sur la rencontre entre deux mondes, entre deux héritages artistiques, associant à la compagnie Lieux-dits trois artistes afro-américains croisés à New-York. Partant de la figure stellaire de Nina Simone, le metteur en scène évoque ainsi la conquête meurtrière des Amériques par les Occidentaux à partir du 15e siècle et, ce faisant, une partie de l’histoire des Afro- Américains dont les tragiques destinées sont indissolublement liées à la conquête du « Nouveau Monde ».
Production Compagnie Lieux-
Dits / Coproduction Théâtre
de Lorient, centre dramatique
national, Le Canal - Théâtre
du Pays de Redon, Théâtre
National de Bretagne - Rennes,
ThéâtredelaCité - CDN Toulouse
Occitanie, Théâtre d’Arles, scène
conventionnée d’intérêt national
art et création, Théâtre de la
Bastille, Espaces Pluriels, Scène
conventionnée danse – Pau,
L’empreinte scène nationale
Brive/Tulle, Théâtre Le Rayon
Vert, Scène conventionnée
d’intérêt national – art en
territoire de Saint-Valéry-en-
Caux, Le Gallia Théâtre, scène
conventionnée d’intérêt national
– art et création de Saintes,
La Comédie de Reims - Centre
Dramatique National, Théâtre
des Quatre saisons, Gradignan,
Théâtre de Choisy-le-Roi - Scène
conventionnée d’Intérêt national
Art et création pour la diversité
linguistique, La Rose des Vents,
Scène nationale Lille Métropole
Villeneuve d’Ascq, CDN Besançon
Franche-Comté (en cours)
Avec le soutien du Ministère de
la Culture, de Théâtre Ouvert –
Centre national des Dramaturgies
Contemporaines, La Chartreuse
de Villeneuve Lez Avignon –
centre national des écritures
du spectacle, de l’Institut
français dans le cadre de son
programme Théâtre Export, de
FACE Foundation Contemporary
Theater, de la Harlem Stage –
New York - Etats–Unis, du Teatro
Nacional Dona Maria II, Lisbonne,
Portugal et du Théâtre de
l’Aquarium. En résidence au CDN
de Normandie-Rouen
La compagnie Lieux-Dits
est conventionnée par le
Ministère de la Culture et de la
Communication – DRAC Ile-de-
France.
La vie de Nina Simone est une traversée terrible et sublime, une épopée de 70 ans qui se termine dans une solitude presque totale, en France, en 2003 à Carry le Rouet. C’est à la fois l’histoire d’une quête intime, éperdue, pour la reconnaissance et celle d’une lutte politique vitale qui résonne aujourd’hui encore. Enfant prodige et effrontée de Tryon dans le fin fond de la Caroline du Nord devenue star emblématique de la culture américaine, Nina Simone a aussi été l’une des voix du mouvement afro-américain de lutte pour les droits civiques.
Dans la lignée de ses précédents projets, dont le mémorable Doreen qui ouvrait la saison 17/18 de la scène Espaces Pluriels, David Geselson compose une forme théâtrale à partir de documents réels et d’éléments historiques, tirant sa matière de biographies, d’autobiographies, de récits intimes... La pièce se construit sur la rencontre entre deux mondes, entre deux héritages artistiques, associant à la compagnie Lieux-dits trois artistes afro-américains croisés à New-York. Partant de la figure stellaire de Nina Simone, le metteur en scène évoque ainsi la conquête meurtrière des Amériques par les Occidentaux à partir du 15e siècle et, ce faisant, une partie de l’histoire des Afro- Américains dont les tragiques destinées sont indissolublement liées à la conquête du « Nouveau Monde ».
Texte et mise en scène David Geselson / Collaboration à la mise en scène et interprétation Dee Beasnael, Elios Noël, Laure Mathis, Kim Sullivan (distribution en cours) / Scénographie Lisa Navarro / Création lumière Jérémie Papin / Création vidéo Jérémie Scheidler / Création son Loïc Le Roux / Costumes Benjamin Moreau / Assistanat à la mise en scène Shady Nafar / Régie générale Sylvain Tardy / Administration, production, diffusion, relations presse AlterMachine Noura Sairour et Carole Willemot / CRÉDITS PHOTOS Simon Gosselin
La vie de Nina Simone est une traversée terrible et sublime, une épopée de 70 ans qui se termine dans une solitude presque totale, en France en 2003 à Carry le Rouet. C’est à la fois l’histoire d’une quête intime éperdue pour la reconnaissance et celle d’une lutte politique vitale qui résonne aujourd’hui encore.
Figure tragique d’une révolte, Nina Simone, presque trop connue pour que l’on puisse s’en approcher, est sans doute irreprésentable sur un plateau de théâtre. Jouer une Nina Simone, faire chanter comme Nina Simone, est un pari risqué : on sera toujours pâle à côté du réel. Pourtant il y a là quelque chose d’infiniment attirant. Non contente d’avoir vécu une vie épique, de l’enfant prodige effrontée de Tryon dans le fin fond de la Caroline du Nord, à la star américaine devenant l’une des voix du mouvement afro-américain de lutte pour les droits civiques, Nina Simone côtoie aussi l’histoire des plus grandes figures du Mouvement : de Martin Luther King à James Baldwin, en passant par Stokely Carmichael (1er ministre des Black Panthers en 1968) à Langston Hugues.
Elle est aussi malgré elle l’héritière directe d’une bonne partie de l’histoire des États-Unis : arrière arrière-petite-fille d’une Amérindienne mariée à un esclave noir Africain, elle porte en elle quatre siècles d’histoire coloniale. En racontant son histoire, j’entends aussi évoquer le récit de la conquête meurtrière des Amériques par les différents empires Occidentaux (Espagnols, Portugais, Anglais, Hollandais et Français) à partir du 15ème siècle, et ce faisant une partie de l’histoire des Afro-Américains, dont les tragiques destinées sont chevillés à la conquête du « Nouveau Monde ».
De l’arrivée de Christophe Colomb aux Bahamas, au chef Skyuka massacré avec sa tribu amérindienne dans l’actuelle Caroline du Nord, en passant par l’histoire des Africains-Américains victimes de l’esclavage, nous tenterons à travers l’histoire de cette femme de raconter et d’interroger ainsi une partie de notre histoire et de notre héritage occidental contemporain.
Le projet interrogera et tentera de donner à voir, à ressentir, ce que la peur peut faire taire. Comment la peur d’être détruit parce que l’on est ce que l’on est, diffuse dans les corps et les esprits de ceux qui la subissent des cicatrices indélébiles, et qui se transmettent, génération après génération. Européens, Occidentaux, nous sommes les héritiers de ces blessures, infligées ou subies. Victimes ou bourreaux nos histoires sont le fruit des bouleversements provoqués par le développement des empires qui deviendront plus tard l’Europe sur les terres habitées des Amériques à partir du 15ème siècle.
Comment faire récit commun ? Quelle légitimité pour ce faire ? Raconter l’intimité de Nina Simone est une tentative de lire une part des cicatrices et des combats de l’Histoire à travers la vie d’un individu. Le faire depuis le seul point de vue Français, blanc, serait une erreur majeure. Il ne s’agit pas là de s’approprier une histoire qui n’est pas nôtre, celle des Africains-Américains mais plutôt de tenter de faire communauté. De faire se rencontrer les protagonistes héritiers de deux histoires aux conséquences bien différentes et tenter de construire, au-delà des cicatrices laissées par nos aïeux, un lieu commun : celui d’un théâtre qui fait revivre les morts pour construire un lien entre les vivants.
A l’heure où les questions d’appropriation culturelle deviennent un enjeu important pour les artistes de théâtre comme de cinéma, nous souhaitons construire une équipe avec laquelle plonger de plein pied dans la grande histoire, forts de nos expériences et de nos histoires propres, de chaque côté de l’Atlantique.
Pour raconter ces histoires, pour approcher quelque chose de ce que Nina Simone porte en elle, il nous sera indispensable de travailler avec des artistes Afro-Américains. L’équipe artistique sera construite par la rencontre entre deux mondes, deux héritages, deux façons de travailler : Franco-Européen et Afro-Américain. Après une première session de travail en Juillet 2018 à New-York à la Harlem Stage, nous avons avec la compagnie Lieux-dits proposé à trois artistes Afro-Américains de se lancer dans l’écriture et la construction du projet. Le spectacle s’écrira et se jouera en anglais et en français.
Dans la lignée de mes précédents projets, Doreen et En Route-Kaddish, j’entends composer à plusieurs mains une forme construite à partir de documents réels et d’éléments historiques. Les biographies, autobiographies, récits intimes, et l’histoire américaine serviront de base de travail. Il s’agira de faire exister dans une fiction travaillée par la grande Histoire ce qui habite Nina Simone, ceux qui l’ont accompagnée sa vie durant et ses fantômes, comme différentes facettes d’une pierre que l’on ne pourrait jamais embrasser d’un même regard, pour, peut-être, transcendant les peurs et les silences de l’histoire, proposer un lieu commun où se reconnaitre.
David Geselson