Dans une ambiance cinématographique à la croisée du cirque, de la danse et du théâtre, Raphaëlle Boitel sonde la question du « non-dit », spectre intérieur dissimulé dans l’ombre de la cellule familiale.
Depuis 2012, Raphaëlle Boitel développe au sein de la compagnie L’Oublié(e) un langage à la fois théâtral, physique, chorégraphique et acrobatique. Dans Ombres portées, le mouvement s’organise autour du personnage de K, jeune fille fragile abimée par la vie, et forme un ballet acrobatique où scènes individuelles et collectives se succèdent. L’ensemble est rythmé par un travail physique très chorégraphié. Les corps qui se renversent suivent les destins qui basculent. Comme dans les précédentes créations de Raphaëlle Boitel, les interprètes évoluent sur des agrès de cirque inhabituels, corde lisse et volante, acrodanse, sangles, le tout baigné par une lumière cinématographique. La pièce se déroule comme un film, avec des personnages, des rebondissements, un dénouement... Un portrait de la cellule familiale sombre mais plein de vie et d’espoir, à mi-chemin entre Un air de famille et Festen. Les scènes d’humour viennent rythmer la dramaturgie et accentuer la charge émotionnelle. Un drame tragi-comique qui inscrit l’élan, la maladresse et le débordement des corps dans un sublime quadrillage lumineux.
En partenariat avec Le Parvis scène nationale Tarbes Pyrénées
Production Cie L’Oublié(e) - Raphaëlle Boitel
Coproduction Agora PNC Boulazac Aquitaine, Tandem
scène nationale Arras Douai, Théâtre de Bourg-en-
Bresse - scène conventionnée, Le Grand T - théâtre de
Loire Atlantique, Carré - Colonnes - scène nationale, La
Plateforme 2 Pôles Cirque en Normandie, La Brèche à
Cherbourg et le Cirque-Théâtre d’Elbeuf, Château Rouge
scène conventionnée d’Annemasse, Le Carré Magique
PNC en Bretagne - Lannion //Accueil en résidence
Théâtre de Bourg-en-Bresse, Scène conventionnée
Tandem, Scène nationale Arras-Douai, La Brèche
Pôle National Cirque de Normandie / Cherbourg-en-
Cotentin, Carré-Colonnes scène nationale // Aide à
la création Opéra National de Bordeaux, Le Champ
de Foire - St André de Cubzac, CRABB – Biscarosse,
Centre National des Arts du Cirque - aide à l’insertion
professionnelle // La Cie L’Oublié(e) - Raphaëlle Boitel
est conventionnée par le Ministère de la Culture DRAC
Nouvelle-Aquitaine et subventionnée par la région
Nouvelle-Aquitaine, le Département de la Dordogne et la
ville de Boulazac Isle-Manoire // En compagnonnage à
L’Agora PNC Boulazac Aquitaine
Dans une ambiance cinématographique à la croisée du cirque, de la danse et du théâtre, Raphaëlle Boitel sonde la question du « non-dit », spectre intérieur dissimulé dans l’ombre de la cellule familiale.
Depuis 2012, Raphaëlle Boitel développe au sein de la compagnie L’Oublié(e) un langage à la fois théâtral, physique, chorégraphique et acrobatique. Dans Ombres portées, le mouvement s’organise autour du personnage de K, jeune fille fragile abimée par la vie, et forme un ballet acrobatique où scènes individuelles et collectives se succèdent. L’ensemble est rythmé par un travail physique très chorégraphié. Les corps qui se renversent suivent les destins qui basculent. Comme dans les précédentes créations de Raphaëlle Boitel, les interprètes évoluent sur des agrès de cirque inhabituels, corde lisse et volante, acrodanse, sangles, le tout baigné par une lumière cinématographique. La pièce se déroule comme un film, avec des personnages, des rebondissements, un dénouement... Un portrait de la cellule familiale sombre mais plein de vie et d’espoir, à mi-chemin entre Un air de famille et Festen. Les scènes d’humour viennent rythmer la dramaturgie et accentuer la charge émotionnelle. Un drame tragi-comique qui inscrit l’élan, la maladresse et le débordement des corps dans un sublime quadrillage lumineux.
Mise en scène Raphaëlle Boitel — Avec Alain Anglaret, Tia Balacey, Alba Faivre, Nicolas Lourdelle, Mohamed Rarhib, Vassiliki Rossillion — Collaboration artistique, lumière et scénographie Tristan Baudoin — Musique originale Arthur Bison — Soutien technique, machinerie et agrès Nicolas Lourdelle — Construction et accessoires Anthony Nicolas — Décors construits par les ateliers de l’Opéra National de Bordeaux — Espace sonore, régie son Nicolas Gardel — Régie plateau David Normand — Direction déléguée Julien Couzy — Aministration Nicolas Rosset — Chargé de production Jérémy Grandi — Crédit photo Christophe Raynaud de Lage
La compagnie l’Oubliée
Créée en 2012, la Cie l’Oublié(e), dirigée par Raphaëlle Boitel, metteuse en scène et chorégraphe, trouve ses racines dans les Arts du cirque et se ramifie vers le théâtre, la danse, les arts visuels et le cinéma.
Elle crée un langage théâtral physique, chorégraphique et acrobatique, fondé sur la connexion entre les interprètes et les processus mentaux ou instinctifs.
Celui-ci s’inscrit dans un univers visuel inspiré de l’art pictural et du cinéma.
Cette écriture, bâtie avec une musique composée, s’axe autour de thèmes récurrents : la solidarité, la persévérance, l’animalité, les relations humaines, l’engagement, les moments de grâce, le lâcher prise, le dépassement de soi...
Les créations s’inventent dans les trois dimensions de l’espace, au sol comme dans les airs et chaque projet est l’occasion de croiser de nouvelles disciplines, d’inventer de nouveaux agrès circassiens, ou de mêler plusieurs matières acrobatiques.
Raphaëlle Boitel
Née en 1984, elle commence le théâtre à l’âge de 6 ans. Repérée par Annie Fratellini, elle intègre en 1992 l’Ecole Nationale des Arts du Cirque Fratellini.
De 1998 à 2010, elle travaille avec James Thierrée et s’illustre dans La Symphonie du Hanneton et La Veillée des Abysses. Parallèlement à ces 13 années de tournées, elle est interprète au théâtre, au cinéma, dans des films télévisés ( Dirigée par Marc Lainé, Lisa Guédy, Graham Eatough en Écosse, (Luc Meyer, Coline Serreau, Jean-Paul Scarpitta...), elle participe à des évènements, tourne dans des vidéos clips, et s’illustre sur de longues périodes dans différents cabarets à New York, Miami, Londres...
En 2012 elle travaille sous la direction d’Aurélien Bory Géométrie de Caoutchouc, fonde sa propre compagnie, et travaille sur ses premières créations personnelles.
En 2013, elle mettra en scène son premier spectacle Consolations, avec 3 Artistes de l’Académie Fratellini, et chorégraphie l’Opéra Macbeth à la Scala de Milan, mis en scène par Giorgio Barberio Corsetti.
En 2014, elle crée L’Oublié(e), spectacle grande forme de « cirque théâtre ».
En 2015, 5es Hurlants, qui rend hommage au cirque. Peu après, elle chorégraphie l’Opéra La Belle Hélène au Théâtre du Châtelet, mis en scène par Giorgio Barberio Corsetti et Pierrick Sorin.
En 2017, elle écrit et interprète un solo forme courte La Bête Noire, métaphore de son passé de contorsionniste. Cette année-là, elle chorégraphie également L’Opéra baroque Alcione à L’Opéra comique, mis en scène par Louise Moaty et dirigé par Jordi Savall.
A l’automne 2018, elle crée La Chute des Anges.
En juillet 2019, Horizon dans l’espace public en collaboration avec l’Opéra National de Bordeaux à l’occasion de la saison culturelle Liberté ! Bordeaux 2019.
Elle crée en février 2020, Un Contre Un, spectacle jeune public.
En mai 2020, Alcione devait être présenté au Liceu Opéra Barcelone.
Et en décembre 2020, Raphaëlle Boitel signe Le Cycle de L’Absurde la mise en scène du spectacle de fin d’études de la 32e promotion du CNAC - Centre National des Arts du Cirque.
Un cirque d’ombres et de lumières
Acrobatie, corde lisse, corde volante, sangles, danse, théâtre. Comme à son habitude, Raphaëlle Boitel, qui signe la mise en scène et la chorégraphie, propose un spectacle physique, enlevé, au croisement des techniques.Et, ce qui est nouveau, elle introduit du texte. « Nous l’avons créé au plateau à partir d’improvisations. C’est un texte très spontané, très vivant. »
« C’est une histoire de famille, très cinématographique, très scénarisée », précise-t-elle. Avec pour thème le secret et le non-dit. K, une jeune femme, interroge son père à ce sujet. Il ne se décide pas à rompre le silence, mais elle voudra malgré tout en savoir davantage. Six personnages évoluent sur le plateau. Il y a aussi les deux sœurs de K, son beau-frère et leur frère adoptif. « Ils sont très identifiés. On peut s’attacher à eux. »
Ils sont interprétés par des circassiens : deux artistes qui travaillent régulièrement avec la compagnie, Alba Faivre et Nicolas Lourdelle, et trois jeunes acteurs issus du Centre national des arts du cirque (Cnac) déjà présents dans « Horizon ». Ils auront à leurs côtés ce que Raphaëlle appelle une « présence authentique », c’est-à-dire un participant ou un membre de la compagnie qui se joint à eux pour l’occasion.
On trouve sur scène peu d’accessoires : un fauteuil et une table pour le repas de famille. Les scènes sont structurées par les jeux de noir et de lumière, réalisés par Tristan Baudoin.Ces « Ombres portées » symbolisent le poids des secrets et reflètent le double des personnages, ce qui reste caché, écarté de la conscience.
C’est là, à travers les prouesses et les ambiances, que le spectacle prend toute sa dimension. Il propose une plongée dans l’intime, lucide mais sans noirceur ou pathos. « C’est un sujet grave, mais il y a toujours une pointe d’humour. Ce qui est important, c’est d’avoir une vraie réflexion pour aller au fond des choses, mettre des mots sur le non-dit. » Avec pour message d’apporter une lumière.
Raphaëlle Boitel propose un spectacle physique, enlevé, au croisement des techniques.
Sud Ouest, jeudi 5 janvier 2023
Des ombres portées pour voir plus clair en soi
Dès sa plus tendre enfance, Raphaëlle Boitel se sait destinée au monde circassien. Elle a à peine 8 ans lorsqu’elle se fait remarquer avec son frère par Annie Fratellini, qui leur ouvre les portes de son école nationale de cirque à Paris.
La première femme à avoir joué le clown Auguste sur une scène ne s’est pas trompée sur sa protégée, devenue depuis contorsionniste, acrobate, comédienne, metteuse en scène et chorégraphe pour l’Opéra, notamment à La Scala, pour le Macbeth de Verdi mis en scène par Giorgio Barberio Corsetti.
En 2012, à l’âge de 28 ans, Raphaëlle Boitel fonde sa propre compagnie : la compagnie L’Oublié(e). Après L’oubliée, 5es Hurlants, La chute des anges entre autres, qui se jouent toujours dans le monde entier, sa dernière création, Ombres portées, a pour thème le non-dit et les conséquences de ce dernier dans le parcours d’une vie, dans la construction psychique d’un individu. Pour ce faire, elle s’appuie sur une famille qui cache de lourds secrets pouvant faire basculer une destinée si ceux-ci sont révélés, tant l’équilibre est fragile.
Dans ce spectacle sur les non-dits, elle introduit du texte, des mots qui ont pour effet d’accentuer le langage des corps. Raphaëlle Boitel se plaît à croiser les disciplines, telles le cirque, le théâtre, le cinéma. Pour concevoir Ombres portées, elle a ainsi usé d’une écriture cinématographique, s’inspirant de l’atmosphère des polars des années 50, du cinéma de science-fiction mais aussi de la bande dessinée. La volonté de l’artiste est de susciter des émotions afin que les messages soient ressentis de manière plus intense par le public. Elle veut permettre à ce dernier de se questionner sur le pourquoi de son existence et surtout de réveiller en lui certains rêves oubliés.
Sur des rythmes aux influences rock, Ombres portées part à la découverte de la face cachée de nos personnalités, mettant en lumière notre courage trop souvent enfoui. Le spectacle montre le chemin à suivre pour retrouver le sens profond de sa vie et s’apercevoir qu’il y a bien plus qu’on ne le croit, de la beauté et de l’espoir en nous.
Le Journal de Saône et Loire, Valérie Akamo Barbelivien, 4 mars 2022
« Avec ce projet, j’ai voulu sonder la question du « non-dit ». Ces secrets, spectres dissimulés dans l’ombre de nous-mêmes ou de nos familles, qui s’immiscent dans notre construction psychologique, influencent nos relations et participent à nos parcours de vie. Bien que rythmée par un travail physique très chorégraphié, j’ai voulu construire cette pièce comme un film, avec des personnages, une dramaturgie claire, des rebondissements, un dénouement... Construite comme une œuvre à tiroirs, elle plonge le spectateur dans une poétique Kafkaïenne, autour d’une réflexion sur la quête identitaire, la construction de soi, les destins qui basculent, la fragilité des équilibres, mais évoque aussi la question du sentiments de culpabilité ou de ses dommages collatéraux. Dans un univers à la croisée du théâtre, de la danse, du cirque et du cinéma, il s’agit d’une plongée dans l’intime soulignant les dangers des mensonges faits à soi-même. Trois sœurs, un frère adoptif, un époux, le père. J’ai choisi d’inscrire l’histoire au cœur de la famille... La famille, qui traditionnellement, culturellement et dès les premiers jours de notre éducation, incarne le cocon de protection ultime... Quelle est donc la profondeur de nos stigmates si celle-ci s’avère être le foyer de nos traumatismes ? En filigrane, par la voix cassée de K ou les caractères de chacun, les personnages incarnent tous différentes figures du silence et manières de se voiler la face. Des films tels que Requiem for a dream, Brazil, Festen, Parasites, ou les cinémas de David Lynch, Fritz Lang & Hitchcock ont inspiré la mise en scène, dans leur couleur ou le modèle de retournement final. Avec l’ajout du texte, Ombres portées permet de franchir une étape dans le développement d’une écriture spécifique à la Cie, en réduisant encore les frontières entre les disciplines. Ici, les interprètes, tous issus du cirque, sont à la fois acteurs, danseurs et acrobates.