Le troisième spectacle de Marta Górnicka poursuit sa volonté de créer un choeur tragique contemporain qui aborde la condition humaine, constamment soumise aux normes culturelles, sociales, économiques et religieuses.
La voix du choeur de Requiemachine vise la réalité du système économique du libre-échange. Elle devient celle d’une société prise en étau entre la crainte du chômage et l’exigence de travailler au-delà de ses forces. Un choeur de performeurs se forme sur la scène du théâtre pour interpréter un requiem extatique contre ce système. Le livret est composé de textes des années 30 du poète Władysław Broniewski, d’extraits de discours, de lettres, de comptines d’enfant que le choeur confronte avec des théories philosophiques, ou encore le langage publicitaire. Prises dans les engrenages de la machine du choeur tournant à plein régime, la langue et la voix entrent en collision. La marche impériale de Star Wars se mêle au son d’une machine futuriste, au bruit de l’ordinateur, au chant réaliste-socialiste, au heavy metal. Sans concession, Marta Górnicka fait ressortir le totalitarisme des stratégies contemporaines de surveillance et de discipline.
Marta Górnicka, née en Pologne, est chanteuse et metteuse en scène, diplômée de l’Académie de théâtre et du Conservatoire de musique Frédéric Chopin de Varsovie.
Le troisième spectacle de Marta Górnicka poursuit sa volonté de créer un choeur tragique contemporain qui aborde la condition humaine, constamment soumise aux normes culturelles, sociales, économiques et religieuses.
La voix du choeur de Requiemachine vise la réalité du système économique du libre-échange. Elle devient celle d’une société prise en étau entre la crainte du chômage et l’exigence de travailler au-delà de ses forces. Un choeur de performeurs se forme sur la scène du théâtre pour interpréter un requiem extatique contre ce système. Le livret est composé de textes des années 30 du poète Władysław Broniewski, d’extraits de discours, de lettres, de comptines d’enfant que le choeur confronte avec des théories philosophiques, ou encore le langage publicitaire. Prises dans les engrenages de la machine du choeur tournant à plein régime, la langue et la voix entrent en collision. La marche impériale de Star Wars se mêle au son d’une machine futuriste, au bruit de l’ordinateur, au chant réaliste-socialiste, au heavy metal. Sans concession, Marta Górnicka fait ressortir le totalitarisme des stratégies contemporaines de surveillance et de discipline.
Marta Górnicka, née en Pologne, est chanteuse et metteuse en scène, diplômée de l’Académie de théâtre et du Conservatoire de musique Frédéric Chopin de Varsovie.
LIVRET D’APRÈS LES TEXTES DE WŁADYSŁAW BRONIEWSKI
CONCEPTION, LIVRET, MISE EN SCÈNE MARTA
GÓRNICKA
PARTITION ET CHORÉGRAPHIE ANNA GODOWSKA
CONSEILLÈRE LITTÉRAIRE AGATA ADAMIECKA
SCÉNOGRAPHIE ROBERT RUMAS
COSTUMES AREK ŚLESIŃSKI
RÉGIE GÉNÉRALE MAREK SUSDORF
ADMINISTRATION DE LA PRODUCTION IZABELA ŻEREK
AVEC ANTONI BEKSIAK, JUSTYNA CHABEREK,
BARTOSZ DERMONT, MACIEJ DUŻYŃSKI, MICHAŁ GŁOWACKI, BARTOSZ GRĘDYSA, PAWEŁ GÓRALSKI, ANNA
JAGŁOWSKA, BORYS JAŹNICKI, KATARZYNA JAŹNICKA, EWA KONSTANCIAK, ADAM KONOWALSKI, WIESŁAW
KOWALSKI, ZBIGNIEW KOWALSKI, GRZEGORZ KURASZKIEWICZ, PIOTR ANTONI KURJATA, JANUSZ LEŚNIEWSKI,
MACIEJ ŁAGODZIŃSKI, KAMILA MICHALSKA, GRZEGORZ MILCZARCZYK, JAKUB MRÓZ, KAMIL PECKA, MAGDA
ROMA PRZYBYLSKA, ANNA RĄCZKOWSKA, DOMINIKA STEFAŃSKA, KAJA STĘPKOWSKA, DAWID WAWRYKA, ANNA
WODZYŃSKA, MAGDALENA WOŹNIAK, ŁUKASZ WÓJCICKI, MARCIN ZARZECZNY
CRÉDIT PHOTO MARTA ANKIERSZTEJN
Metteure en scène et chanteuse, Marta Górnicka est diplômée de l’Académie de théâtre de Varsovie
(section mise en scène) et du Conservatoire Frédéric Chopin. En 2009, en collaboration avec l’Institut
théâtral Zbigniev Raszevski, elle rassemble autour d’elle un collectif de femmes avec lequel elle développe
une recherche théâtrale et musicale dont la dimension politique est clairement affirmée.
La première création de ce choeur tragique contemporain This is the chorus speaking est présentée en 2010
à l’Institut Théâtral de Varsovie et la deuxième, Magnificat, un an plus tard ; ces spectacles sont
programmés dans de nombreux festivals en Allemagne, France (festival Premières de Strasbourg en 2012),
Inde, Suisse, Irlande, République Tchèque, Bosnie Herzégovine, Belgique et au Japon.
En 2012, Magnificat gagne les prix du Jury du festival Kontrapunkt (Petites formes théâtrales)-Pologne, du
festival M-Theatre (festival de jeunes metteurs en scène) à Koszalin-Pologne, ainsi que trois prix au Festival
Mess de Sarajevo (théâtre alternatif)-Serbie.
En 2012, Marta Górnicka reçoit également le premier prix de mise en scène pour Magnificat au festival
FastForward European de Brunswick (jeunes metteurs en scène)-Pologne.
Requiemachine est créé en mars 2013 à l’Institut théâtral Zbigniev Raszevski et programmé en mai 2013 au
festival Horizon, à la Filature de Mulhouse.
Marta Górnicka a collaboré avec Robert Wilson, Redbad Klinstra et Swietlana Butskaja sur des productions
de théâtre choral, enregistré un CD de chansons de Astor Piazzola pour la radio polonaise et donné des
ateliers de théâtre à Salzburg, Rome, Tokyo, et Londres.
Requiemachine, un manifeste choral de Marta Gornicka.
Après Magnificat, joué l’an dernier au Théâtre, la salle à l’italienne d’Arras vibrera à
nouveau des voix de la chorale de Marta Gornicka qui s’attaque cette fois aux travers du
"capitalistiquement correct", jeudi 24 octobre, à 20 h. Dix-huit hommes et huit femmes composent ce
choeur polonais très spécial. L’an dernier, Marta Gornicka avait dirigé le choeur depuis le premier balcon, au
beau milieu du public. Cette fois, ce beau travail choral sera un geste artistique et politique fort. "Nous
sommes les ouvriers de la parole. Nous devons exprimer ce que d’autres ne sont pas en mesure
d’exprimer. " A priori, on croirait un manifeste du Salon littéraire du premier mai, mais il s’agit bien de
paroles que les spectateurs entendront, mais d’une autre oreille. La voix du choeur vise la réalité du
système économique du libre-échange. "Il devient le corps, la voix de la société prise en étau entre la
terreur du chômage et l’exigence de travailler au-delà de ses forces."
Un choeur de performeurs prend forme sur la scène du théâtre pour interpréter un requiem extatique contre
ce système, signe du pouvoir de la technologie sur la liberté personnelle. Le monde n’est pas parfait alors
comprenons bien qu’il s’agit bien plus, là, de condition humaine que d’une ode à la Confédération générale
des travailleurs. Le livret du spectacle est composé des poèmes de Wladyslaw Broniewski, des extraits de
discours, de lettres, de comptines d’enfant que le choeur confronte avec des théories philosophiques, le
langage publicitaire, et la musique heavy metal. Une vraie réflexion sociétale, mais aussi un voyage dans
une certaine tragédie poétique contemporaine.
La Voix du Nord, le 20 octobre 2013.
Note de Marta Górnicka
Requiemaszyna / Requiemachine traite de la relation entre la langue et le pouvoir. Le point de départ du
travail sur ce spectacle a été la langue des poèmes de Broniewski, une langue proche d’une rythmique-robotique,
et l’histoire bouleversante de sa vie. Son propos poétique s’est confondu dans ma tête avec la
campagne publicitaire de Benetton :" Soit le demandeur d’emploi de l’année", avec la marche impériale de
Star Wars, et avec le son de la voix du poète enrayé par son cancer du larynx. Je tenais à faire ressortir le
totalitarisme des stratégies contemporaines mises en place dans les domaines de la surveillance et de la
discipline : les mécanismes qui font changer des habitants du paradis néolibéral en une armée d’ouvriers/
robots.
Requiemachine est un essai sur la langue et la mort. Sur la relation entre la langue et le pouvoir, sur la
machine de l’histoire. Mais avant tout, j’ai voulu parler du totalitarisme du travail et de l’homme ordinaire
pris dans les engrenages de la production et de la consommation quotidienne. La langue robotique et
rythmique de la poésie de Broniewski, sa biographie bouleversante de poète, furent le prétexte à ce
spectacle ; cette langue, je l’ai mixée dans ma tête avec la campagne publicitaire de Benetton, avec les
textes de philosophes, avec la marche de Star Wars, et avec le râle d’un larynx malade.
Requiemachine est le chant robotique d’un système dans lequel « chacun veut être apprécié dans lequel
chacun a son prix ». Un tel chant n’a pu exister que dans un théâtre total, sous la forme musicale paradoxale
de post-opéra où s’emboîtent les engrenages des machines de l’histoire, de la langue et du travail, tournant
à toute vitesse dans les directions différentes. C’est la voix du choeur-machine, plus muette encore que
d’habitude, qui, avec une plus grande détermination que d’habitude, lutte pour le droit à la parole.