Nathalie Béasse compose une ode pleine d’humour et de douceur à l’envers du décor. Jouant avec les espaces et les matières, elle crée un monde d’illusions théâtrales envoûtant et onirique. Depuis toujours, le velours accompagne le travail de Nathalie Béasse, plasticienne accomplie autant que metteure en scène. Dans velvet, il devient l’élément central : une frontière à franchir, un espace mouvant entre visible et invisible. Inspirée par La jeune fille en blanc du peintre anglais Whistler, Nathalie Béasse imagine une scène où les figures semblent extraites d’un tableau, figées dans des instants suspendus, suggérant des histoires intimes. Déplaçant les perspectives et multipliant les cadres, elle instaure une mise en abyme, faisant de chaque séquence un mystère à déchiffrer. Dans ce théâtre organique et sensoriel, animé par la lumière de Nathalie Gallard et la musique du compositeur Julien Parsy alternant avec celle du Velvet Underground ou de Bach, l’espace scénique dialogue avec les interprètes, tour à tour danseur·euse·s, comédien·ne·s et manipulateur·rice·s d’objets. Chaque tableau est une métaphore teintée d’humour et de mélancolie. Entre rêve et réalité, velvet est une invitation à regarder au-delà des apparences autant qu’une déclaration d’amour éblouissante à la machinerie théâtrale.

Nathalie Béasse compose une ode pleine d’humour et de douceur à l’envers du décor. Jouant avec les espaces et les matières, elle crée un monde d’illusions théâtrales envoûtant et onirique. Depuis toujours, le velours accompagne le travail de Nathalie Béasse, plasticienne accomplie autant que metteure en scène. Dans velvet, il devient l’élément central : une frontière à franchir, un espace mouvant entre visible et invisible. Inspirée par La jeune fille en blanc du peintre anglais Whistler, Nathalie Béasse imagine une scène où les figures semblent extraites d’un tableau, figées dans des instants suspendus, suggérant des histoires intimes. Déplaçant les perspectives et multipliant les cadres, elle instaure une mise en abyme, faisant de chaque séquence un mystère à déchiffrer. Dans ce théâtre organique et sensoriel, animé par la lumière de Nathalie Gallard et la musique du compositeur Julien Parsy alternant avec celle du Velvet Underground ou de Bach, l’espace scénique dialogue avec les interprètes, tour à tour danseur·euse·s, comédien·ne·s et manipulateur·rice·s d’objets. Chaque tableau est une métaphore teintée d’humour et de mélancolie. Entre rêve et réalité, velvet est une invitation à regarder au-delà des apparences autant qu’une déclaration d’amour éblouissante à la machinerie théâtrale.
Partenaire historique de la scène Espaces Pluriels, le cinéma Le Méliès propose une sélection de films imaginée en résonance avec les spectacles de la saison 25-26. Les chorégraphes et metteurs en scène accompagnent ces films d’un regard singulier et les mettent en perspective avec leurs propres pièces.
Au poste ! (2018) est une comédie policière absurde réalisée par Quentin Dupieux. Le lieu de l’intrigue est restreint à un commissariat, dans lequel le commissaire Buron (Benoît Poelvoorde) interroge le témoin d’un meurtre (Grégoire Ludig). Ce huis clos, rythmé par une mise en scène minimaliste et des dialogues ciselés, se distingue par son atmosphère kafkaïenne et un humour noir jubilatoire.
La metteure en scène Nathalie Béasse présente le film au regard de son propre travail scénographique, plastique et théâtral.
Nathalie Béasse
Formée à l’Ecole des beaux-arts puis au CNR Art Dramatique d’Angers, Nathalie Béasse se nourrit également des apports du Performing Arts dont elle rencontre les expérimentations à la Haute Ecole d’arts plastiques de Braunschweig en Allemagne, école imprégnée par l’enseignement de Marina Abramović. A partir de 1999, elle fonde sa compagnie pour développer un travail plus personnel, à la frontière du théâtre, de la danse et des arts visuels. Elle se fait remarquer avec sa première mise en scène trop-plein. Aux côtés d’une équipe fidèle d’acteurs, danseurs et techniciens, elle invente au fil de ses créations sa propre écriture de plateau. Happy child, wonderful world, tout semblait immobile, roses, le bruit des arbres qui tombent ou encore aux éclats..., tous présentés au Théâtre de la Bastille, explorent les limites, les glissements entre le réel et l’imaginaire.
À l’invitation de Gwenaël Morin, Nathalie et sa compagnie installent leur « théâtre permanent » au Théâtre du Point du Jour à Lyon de septembre à décembre 2016.
Artiste associée au Conservatoire de Nantes de 2015 à 2017, elle présente en mars 2017 song for you, pièce écrite pour les élèves des cycles spécialisés théâtre et musiques actuelles.
En 2017, après dix ans de compagnonnage, le Théâtre de la Bastille lui commande une forme scénique sur le thème de « Notre Chœur » qu’elle intitule La Meute. Elle est également invitée à la 45ème Biennale de Venise – festival international de théâtre où elle présente quatre spectacles et dirige une Masterclass.
Pour Occupation Bastille 3, Nathalie et sa compagnie investissent les lieux du 13 mai au 29 juin 2019. L’occasion de revisiter une partie de son répertoire et de faire des pas de côté vers des formes courtes et légères, privilégiant l’instant et le présent du lieu. En novembre de la même année elle crée au Quai – CDN Angers un trio burlesque, aux éclats...
En juillet 2021 à l’occasion de la 75ème édition du Festival d’Avignon, elle réunit sept interprètes et présente ceux-qui-vont-contre-le-vent au Cloître des Carmes. En novembre, elle crée nous revivrons avec trois jeunes interprètes issus de 1er Acte (programme qui promeut une plus grande diversité sur les plateaux de théâtre), une libre adaptation de L’Homme des bois d’Anton Tchekhov, sur une commande de la Comédie de Colmar et du Théâtre national de Strasbourg.
En écho à son travail de plateau, elle a développé depuis 2005 une série de performances in situ qu’elle conçoit dans un environnement urbain ou naturel. Elle s’inspire d’un lieu, d’un espace qu’elle investit avec des corps, des histoires, des sons, une lumière, qui amènent à porter un nouveau regard sur un paysage, une architecture.
Elle a écrit des spectacles avec des adolescents psychotiques, des détenus, des comédiens professionnels et des amateurs.
La cie nathalie béasse invite des artistes de divers champs d’expérimentation (danse/théâtre/arts visuels/son) dans les espaces de recherches à la cabine, au pad à Angers. Les résidences ont pour but de donner aux artistes l’opportunité de développer leurs idées et offrent également un temps d’essai, d’esquisse dans des moments de création qui sont encore fragiles.
Nathalie Béasse a été artiste associée au Théâtre, scène nationale de Saint-Nazaire et à la Comédie de Clermont-Ferrand scène nationale.
Elle est actuellement artiste associée à La Rose des Vents scène nationale Lille métropole Villeneuve d’Ascq, Malraux scène nationale Chambéry Savoie, Le Quai centre dramatique national Angers Pays de la Loire et à La Commune centre dramatique national d’Aubervilliers dans le cadre du Pavillon Théâtre Nathalie Béasse.
« Venue des Beaux-Arts, Nathalie Béasse pense ses mises en scène comme des tableaux vivants. velvet, sa nouvelle création [...] est une merveille de créativité.
Il suffit d’un courant d’air épousant les pans d’un rideau aux tons rose fanée pour que la magie de velvet opère. Vont défiler sous nos yeux de courtes saynètes comme autant d’hommages au théâtre et à sa machinerie. La tête d’une femme aux cheveux pris dans les plis, une rangée de fleurs au sol. Lorsque le rideau se lève, c’est encore plus beau. S’y dévoile un horizon de toiles peintes comme autant de vestiges de mises en scène passées, celles de Nathalie Béasse d’abord et d’autres rêvées.
Forte d’une formation aux Beaux-Arts, la créatrice déploie de pièces en pièce un univers à part, le théâtre de peu de paroles, tout en émotion. On verra encore dans velvet une “armée” de bêtes empaillées façon Diorama de musée ces décors en miniature -, ou encore un ballet de tissus suspendus ou tendus au plateau. Ici tout se fait à la main ou presque dans la plus belle tradition des planches.
Le burlesque fait des siennes à l’image de ce crooner italien (incarné par Etienne Fague, irrésistible) contant le quattrocento à sa manière, poétique, ou de ce soldat ne tenant pas debout (incarné par Clément Goupille).
La mélancolie, elle, tient à peu de chose, à l’exemple d’une pluie fine sur Aimée-Rose Rich, la découverte de ce spectacle. Les influences, revendiquées ou pas, de Nathalie Béasse paraissent multiples : les peintres classiques, la danse-théâtre de Pina Bausch, les films de Jacques Tati.
Pourtant, son théâtre est définitivement singulier. “La forme parfois crée le fond et j’avais vraiment envie d’être dans cette idée de fantôme, de traces” résume la metteure en scène. Laquelle évoque également les repentirs, ces parties d’œuvre souvent recouvertes par le peintre lui-même.
En filigrane, son spectacle offre une réflexion sur l’illusion. En dévoilant, un peu, l’envers du décor, la metteure en scène invite le spectateur à modifier son point de vue. Le faux est ainsi plus vrai que nature. Et chacun, en quittant la salle, d’emporter un morceau de ce velours précieux. La première mise en scène de Nathalie Béasse avait pour titre “Trop-plein”. Comme un pied de nez à l’époque. Nous lui répondrons désormais : jamais assez. »
Les Echos, Philippe Noisette, 14/01/25
« Ça a commencé comme ça... Je lisais un livre sur Whistler, peintre de la fin du XIXème et je suis tombée sur la femme en blanc avec son bouquet de fleurs, debout sur une peau de bête. Cette peinture m’a touchée, je m’imaginais ses pensées et puis je voyais cet animal dépecé qui servait de tapis la bouche ouverte...J’imaginais au plateau d’autres personnes debout, nous regardant entourées de natures mortes, d’animaux empaillés et leurs pensées qui divaguent.
Je vous écris pour vous évoquer cet autre point de départ : l’invisible, tout s’animerait au début sur le plateau, sans la présence humaine, aidée seulement par ces interprètes manipulateurs cachés. Faire comme si le plateau et ses éléments de décor voulaient nous raconter quelque chose, comme si l’absence s’incarnait. Que le théâtre lui-même nous parlait.
On va jouer avec les objets et les décors sur leur destruction, leur construction, leur apparition, leur disparition, leur chute, leur envol, leurs vibrations, leurs mouvements (« objets inanimés avez-vous donc une âme ? » Lamartine).
Et puis il y a aura ces figures, ces gens en pose comme dans un tableau, devant un rideau, on entendra un texte en voix off, comme une pensée. J’ai retrouvé un documentaire des groupes Medvedkine, dont Chris Marker faisait partie, qui filme des témoignages d’ouvriers. J’essayerais de faire vibrer cette matière avec les mots de l’auteur Peter Handke par exemple... Je voudrais jouer sur les paradoxes, entre ce qui est vu et ce qui est regardé, ce qu’on entend et ce qu’on voit. Qu’y a-t-il au-delà de ce que l’on voit. Voir autre chose. Jouer avec les contradictions.
Je vais déjà installer un monde de tissus, avec des teintes pâles et lumineuses, des teintes comme lavées, trop essorées, des couleurs de poussière, la couleur nous parlera. Nous fabriquerons des théâtres dans le théâtre, pour se cacher derrière les pendrillons. Des cadres dans le cadre.
Le public sera plongé dans une atmosphère claire, déjà remplie de drapés, un univers enveloppant, on oubliera la boîte noire. La lumière soulignera avec subtilité les volumes, les aplats de couleur. La lumière donnera vie à l’ombre, un projecteur posé là sur un plateau qui passe. Il y aura beaucoup de lumière puis très peu, toujours jouer avec les contrastes.
Les bruits des objets et des accessoires deviendront une symphonie, leur mouvement une chorégraphie. Une musique atmosphérique qui sort des portes, des matières, des tissus, une musique qui devient un élément du décor, une musique classique, un piano qui joue, et puis le silence, les sons d’une porte qui claque.Nous inventerons un monde, comme à l’intérieur d’un train fantôme. Nous prendrons plaisir à nous faire peur.
Comme dans le monde de l’enfance, je continuerais à creuser cet état d’être au monde qui passe de la mélancolie au rire, par des bascules, par des glissements. L’acteur/manipulateur/accessoiriste croit qu’il est caché mais en fait on le voit passer, le burlesque n’est jamais loin. Prendre le plateau comme un tableau et travailler sur les repentirs.
Un repentir (pentimento en italien), en peinture, est une partie du tableau qui a été recouverte par le peintre pour modifier en profondeur la toile. Il peut s’agir de masquer ou de faire apparaître des personnages, des objets ou organes, ou de modifier leur aspect et leur position.
Je vous écris enfin pour vous parler de cette envie de jouer avec les codes du théâtre, avec l’illusion. Tout dévoiler, voir comment les choses se construisent, et essayer de transformer la technique scénique en dramaturgie. Passer par ces éléments scénographiques qui s’entrechoquent pour raconter un monde, une vision du monde... »
Nathalie Béasse