Confiant la musique de leur pièce au Quatuor Debussy, le Collectif Petit Travers compose une ode grand format à la pratique du jonglage. Un ballet aussi espiègle que lyrique aux effets chorégraphiques et visuels saisissants. Nos matins intérieurs offre un regard touchant sur la pratique du jonglage, sur cette tension entre labeur et instant de grâce qui fait de l’équilibre réglé des balles en suspension une magie pure. Habitués à creuser la musicalité et la dimension collective de cette pratique, Julien Clément et Nicolas Mathis, co-directeurs artistiques du Collectif Petit Travers, mettent en scène le discours intérieur de dix jongleur·euse·s : une série de portraits par petites touches confiée à la plume de l’écrivain bricoleur Jean Charles Masséra. Glissant avec naturel de la danse à la théâtralité, la pièce égrène les doutes et les mantras de chacun·e. Elle énonce la concentration, la répétition, l’endurance nécessaires, sans rien perdre du mouvement virtuose du jonglage collectif. Au cœur du dispositif, les musiciens du Quatuor Debussy, à l’aise dans ce mode concertant tout-terrain, relient sans heurts la polyphonie de Purcell à l’unisson du compositeur américain Marc Mellits. Les balles se posent comme par miracle sur les rythmes de la musique en des tableaux merveilleux de poésie. Tout devient chorégraphie : les corps, les balles, les regards, les déplacements. Le Collectif signe une pièce intelligente et sensible d’une maîtrise et d’une délicatesse stupéfiantes.
accueilli en partenariat avec l’Orchestre de Pau Pays de Béarn

Confiant la musique de leur pièce au Quatuor Debussy, le Collectif Petit Travers compose une ode grand format à la pratique du jonglage. Un ballet aussi espiègle que lyrique aux effets chorégraphiques et visuels saisissants. Nos matins intérieurs offre un regard touchant sur la pratique du jonglage, sur cette tension entre labeur et instant de grâce qui fait de l’équilibre réglé des balles en suspension une magie pure. Habitués à creuser la musicalité et la dimension collective de cette pratique, Julien Clément et Nicolas Mathis, co-directeurs artistiques du Collectif Petit Travers, mettent en scène le discours intérieur de dix jongleur·euse·s : une série de portraits par petites touches confiée à la plume de l’écrivain bricoleur Jean Charles Masséra. Glissant avec naturel de la danse à la théâtralité, la pièce égrène les doutes et les mantras de chacun·e. Elle énonce la concentration, la répétition, l’endurance nécessaires, sans rien perdre du mouvement virtuose du jonglage collectif. Au cœur du dispositif, les musiciens du Quatuor Debussy, à l’aise dans ce mode concertant tout-terrain, relient sans heurts la polyphonie de Purcell à l’unisson du compositeur américain Marc Mellits. Les balles se posent comme par miracle sur les rythmes de la musique en des tableaux merveilleux de poésie. Tout devient chorégraphie : les corps, les balles, les regards, les déplacements. Le Collectif signe une pièce intelligente et sensible d’une maîtrise et d’une délicatesse stupéfiantes.
Le Collectif Petit Travers
Le Collectif Petit Travers a été fondé en 2004. Depuis 2011, les directions artistiques sont impulsées conjointement par Nicolas Mathis et Julien Clément. L’activité de la compagnie est principalement centrée sur la production et la diffusion de pièces de jonglage de grand format et la transmission pédagogique.
En vingt et un ans, un répertoire de neuf pièces, une création amateurs et quatre petites formes ont vu le jour, totalisant plus de 1000 représentations à travers le monde (Angleterre, Allemagne, Italie, Danemark, Finlande, Hongrie, Espagne, Portugal, Cambodge, Laos, Chine, Argentine, Chili, Israël, Turquie...). Des rencontres fortes avec de grands noms de la Danse (Pina Bausch, Maguy Marin, Joseph Nadj), du Cirque (Jérôme Thomas) et de la Musique (Sébastien Daucé, Pierre Jodlowski) ont lieu en chemin. Certaines sont devenues des collaborations, concrétisant ainsi la dynamique d’ouverture qui depuis l’origine nourrit cette écriture du jonglage de l’intérieur.
Le Collectif déploie également un large volet d’interventions artistiques qui vise à partager les différentes facettes et singularités de notre jonglage. Par des approches exigeantes et adaptées à différents publics, ces ateliers prennent appui sur un vaste champ de pratiques élaborées au fil du parcours et des créations. Les jongleur·se·s du Collectif interviennent régulièrement dans les écoles et centres de formation des futur·e·s jongleur·se·s professionnel·le·s.
Après dix ans de développement à Toulouse, le Collectif s’est installé en 2014 à Villeurbanne et impulse depuis un projet autour d’un espace de travail : l’Établi. Bureaux, espaces de stockage, stationnement des véhicules et espace de répétition équipé d’un plancher de danse sont réunis dans un même lieu, structurant et facilitant la vie quotidienne de la compagnie. Le Collectif a à cœur d’accueillir également d’autres équipes artistiques sur son plateau pour des temps de résidence allant de quelques jours à plusieurs semaines.
En plus de la création Nos matins intérieurs, quatre pièces du répertoire sont en tournées (Pan-Pot ou modérément chantant, NUIT, Encore la vie et S’assurer de ses propres murmures) ainsi qu’un parcours de courtes pièces et extraits du répertoire créé in situ : Nos Chemins. Quatre courtes pièces sont également en tournée : Formule, Ornements, Fragments et Dehors.
Le Collectif Petit Travers est conventionné par le ministère de la Culture (DRAC Auvergne-Rhône- Alpes) et par la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
« Et voilà qu’apparaissent dix jongleurs et leurs balles blanches, un quatuor de musiciens et leurs instruments à cordes. [...] Leur dialogue est une belle histoire, tissée d’envolées baroques ou d’airs plus contemporains. Tout coule et s’enchaîne : les jeux de balles dessinent dans les airs des figures graphiques ou ressemblent à d’explosifs jets d’eau. Les jongleurs en action, à la souplesse si dansante, occupent l’espace comme un corps de ballet où chacun s’épanouit de manière individuelle (ils évoquent même leurs passion pour la jongle) pour mieux être ensemble encore. Un tel hommage à l’harmonie nous charme, corps et âme. »
Télérama, Emmanuelle Bouchez, 09/01/25
« Julien Clément et Nicolas Mathis signent une pièce qui continue de donner au jonglage ses lettres de noblesse, tout en rendant hommage à ses artisans. Ce qu’ils viennent nous dire dans toutes leurs singularités tient autant du témoignage de vie, de la réflexion intime, que de la simple pensée qui traverse le jongleur quand il manipule ses objets. [...] Le passage naturel de la danse à la théâtralité, et la présence des musiciens au cœur du dispositif – qui relient sans heurts la polyphonie de Purcell à l’unisson du compositeur américain Marc Mellits – témoignent d’une mise en scène maîtrisée. Alors on peut se laisser porter (que dire, soulever !) par l’émotion de leurs confidences, et par la beauté de leurs gestes qui subliment le poids, le temps, et suspendent notre regard. »
La Terrasse, Nathalie Yokel, 30/09/23
« Ce travail prend sa source dans la rencontre avec le Quatuor Debussy. La musique nous émeut et nous déplace, nous donne l’impulsion et fait chanter nos gestes. Les musiciens jouent les maîtres du temps, imposant les vitesses, les carrures et les durées. Ils sont aussi nos témoins, en posant leurs regards sur nos danses, ils invitent tout un chacun à se faire voyeur de nos jeux chorégraphiques, à en goûter les tensions et les fulgurances. Ils peuplent notre monde, le regardent et le donnent à voir et à entendre. Nous avons circonscrit notre répertoire musical autour de l’œuvre de deux compositeurs séparés par plus de trois siècles : les fantaisies baroques d’Henry Purcell dialoguent avec le romantisme répétitif de Marc Mellits. La musique ancienne fait appel à notre mémoire historique, elle puise son émotion dans les racines de la culture européenne et nous parle profondément, touche directement notre sensibilité et notre oreille. Cette musique revêt une grande variété de formes et de tempos. Basée sur des motifs qui se répètent et s’enchevêtrent, elle est pour nous la base d’une architecture sur laquelle viennent se poser nos compositions collectives. En contraste, la musique pour quatuor de Marc Mellits est empreinte de culture populaire, rock, répétitive, tout en proposant un langage résolument contemporain au traitement rythmique exigeant et riche. C’est une musique qui dessine des espaces, fait voyager le son d’un interprète à l’autre comme nous échangeons nos balles... un dialogue s’établit naturellement avec le jonglage. Cette matière riche en affects propose un univers sonore entre mélancolie et énergie brute. Elle soutient et accompagne les prises de paroles et l’apparition des singularités vivantes de chaque jongleur. Pour la première fois c’est par la parole que chaque personnage est amené à exprimer sur scène, sa singularité irréductible, premier pas vers l’autre qui est en soi, première marche vers la relation à son prochain. Sous la plume de l’artiste et écrivain Jean-Charles Massera, adepte d’un bricolage généralisé du langage ordinaire, se dessine petit à petit une mosaïque d’instants où se dévoile l’intime, les éclats de pensées individuelles qui conditionnent nos existences. Par contrepoint, suivant une métaphore musicale, chacun se met à jouer dans le vide des autres et le commun s’organise. Le charme percutant de la banalité et la tendresse qui accompagnent nos moments absurdes. Avec une grande économie de mot, il parvient à lier les identités, montrer le chemin de chacun vers l’universel, nous embarquer dans l’histoire collective qui se joue devant nous. Raconter avec une infinie légèreté le constat tragique : c’est depuis mon sentiment de singularité que je suis confronté au besoin de faire avec l’autre. Le plateau est structuré par la présence de 28 cubes qui s’agencent tout au long de la pièce pour former et déformer toutes sortes d’espaces évocateurs, structurant la relation des personnages entre eux. Tantôt symbolisant le cadre du théâtre, ou une montagne rocheuse, tantôt une frontière qui sépare ou un parterre de chaises qui réunit, ces masses amovibles et imbricables comme un jeu d’enfant sont manipulées par les jongleurs et les musiciens. Pour Nos matins intérieurs, nous rassemblons dix jongleuses et jongleurs de générations et de nationalités différentes. Comment faire commun sans nier nos différences ? Se raconter chacun, par la parole et par le corps, tout en créant des tableaux collectifs en travaillant les mêmes rythmes et le même vocabulaire ? Tels sont les enjeux que nous creusons aux côtés de l’artiste écrivain-bricoleur Jean-Charles Masséra et du Quatuor Debussy, parfaite métaphore du collectif composé d’altérités, entre minuscule orchestre et espace où se déployer comme soliste. »