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Sylvain Huc
Danse / jeudi 08 janvier 20h  / Le Foirail
durée 1h / TARIF B / bord plateau à l’issue de la représentation

Sylvain Huc fait du corps le point de départ, l’objet et l’outil de ses investigations chorégraphiques. Il le dévoile ici dans toute son humanité, enveloppe fragile ou puissance agissante, et signe une étude plastique de la nudité. Sylvain Huc cultive dans son travail une approche physique rigoureuse attachée au corps, à ses états et à sa consistance. Pour Sujets, il fait le choix d’une nudité aussi chorégraphique que plastique. Mettant le corps en relation avec son environnement, Sylvain Huc élabore un tissu de sensations et d’émotions, un écoulement ininterrompu de perceptions. Entre indifférence, curiosité et désir, les cinq interprètes entrent dans un flux de sensations soutenu par la musique du compositeur italien Alessandro Cortini. Dans une proximité maximale, ils négocient leur espace de survie, explorent la surface illimitée de la peau, se fondent et se dissocient, nappés des lumières mouvantes de Fabrice Planquette. Ils sont ces sujets qui nous renvoient à nous-mêmes dans leurs gestes insondables. Ces fragments d’humanité qui subsistent en eux-mêmes tels un paysage et dans lequel le spectateur tend lui aussi à s’absorber.

Conception et chorégraphie Sylvain Huc. Avec Gauthier Autant, Juliana Béjaud, Constant Dourville, Julie Koenig, Paul Warnery. Assistante Mathilde Olivares. Assistant, lumière et régie son Fabrice Planquette. Musique Alessandro Cortini. Créé avec Gauthier Autant, Juliana Béjaud, Constant Dourville, David Malan, Mathilde Olivares, Daan Vervoort. Crédit photo Erik Damiano, Loran Chourrau
Production
Production Cie Sylvain Huc. Coproduction Montpellier Danse 2018, résidence de création à l’Agora, cité internationale de la danse, avec le soutien de la Fondation BNP Paribas, de l’Usine Centre national des arts de la rue et de l’espace public (Tournefeuille / Toulouse Métropole), de La Place de la Danse - CDCN Toulouse / Occitanie, des Hivernales CDCN d’Avignon, du Gymnase I CDCN Roubaix - Hauts-de-France, de la Sala Hiroshima à Barcelone, de l’Institut Français de Barcelone, de la SPEDIDAM et de l’Escale - Ville de Tournefeuille.

Sylvain Huc fait du corps le point de départ, l’objet et l’outil de ses investigations chorégraphiques. Il le dévoile ici dans toute son humanité, enveloppe fragile ou puissance agissante, et signe une étude plastique de la nudité. Sylvain Huc cultive dans son travail une approche physique rigoureuse attachée au corps, à ses états et à sa consistance. Pour Sujets, il fait le choix d’une nudité aussi chorégraphique que plastique. Mettant le corps en relation avec son environnement, Sylvain Huc élabore un tissu de sensations et d’émotions, un écoulement ininterrompu de perceptions. Entre indifférence, curiosité et désir, les cinq interprètes entrent dans un flux de sensations soutenu par la musique du compositeur italien Alessandro Cortini. Dans une proximité maximale, ils négocient leur espace de survie, explorent la surface illimitée de la peau, se fondent et se dissocient, nappés des lumières mouvantes de Fabrice Planquette. Ils sont ces sujets qui nous renvoient à nous-mêmes dans leurs gestes insondables. Ces fragments d’humanité qui subsistent en eux-mêmes tels un paysage et dans lequel le spectateur tend lui aussi à s’absorber.

DISTRIBUTION

Conception et chorégraphie Sylvain Huc. Avec Gauthier Autant, Juliana Béjaud, Constant Dourville, Julie Koenig, Paul Warnery. Assistante Mathilde Olivares. Assistant, lumière et régie son Fabrice Planquette. Musique Alessandro Cortini. Créé avec Gauthier Autant, Juliana Béjaud, Constant Dourville, David Malan, Mathilde Olivares, Daan Vervoort. Crédit photo Erik Damiano, Loran Chourrau
 
Soirée ciné
Under The Skin / Jonathan Glazer
Date à déterminer
Cinéma Le Méliès, Le Foirail

Partenaire historique de la scène Espaces Pluriels, le cinéma Le Méliès propose une sélection de films imaginée en résonance avec les spectacles de la saison 25-26. Les chorégraphes et metteurs en scène accompagnent ces films d’un regard singulier et les mettent en perspective avec leurs propres pièces.

 

Sylvain Huc
Après une formation universitaire en histoire et histoire de l’art où il achève un essai d’anthropologie politique en histoire grecque sur « Bestialité, sauvagerie et sexualité féminine en Grèce classique », c’est de manière abrupte et inattendue que Sylvain Huc découvre la danse contemporaine. Il intègre alors la formation du CDC de Toulouse en 2003. Après un parcours d’interprète (Richard Nadal, La Zampa, Coraline Lamaison, Laura Scozzi...) il prend la direction de la compagnie Divergences en 2014. Son travail se caractérise par une rigoureuse approche physique, très attachée au corps plus qu’à la danse proprement dite. Sa première création, Le Petit Chaperon Rouge, pièce jeune public, jouée 250 fois en France et en Europe pose les bases d’un travail chorégraphique singulier qui privilégie le corps, ses états, sa consistance en interaction très forte avec le son et la lumière. Rotkäppchen, déclinaison adulte du même conte meurtrier, poursuit l’exploration de ce travail charnel entre érotisme et cruauté. Vient ensuite Kaputt, pièce pour quatre interprètes qui s’attache aux motifs de l’échec et du ratage. Boys don’t cry en 2016, trio masculin qui a été présenté aux Hivernales lors du Festival d’Avignon explore le viril, ses injonctions, ses impasses et ses fragilités. Dans le prolongement de ce travail sur le masculin, il créé Gameboy avec un groupe d’étudiants lors d’un laboratoire de recherche. En 2018, il crée Sujets pour le festival Montpellier Danse, quintette décisif et contemplation d’une nudité chorégraphique autant que plastique. Son solo, LEX, est présenté à Roubaix lors du festival Le Grand Bain en mars 2019. S’il place bien le corps au centre de tous ses travaux, Sylvain Huc aime le mettre en relation avec un environnement délicat ou brutal. Il crée ainsi un tissu de sensations et d’émotions avec lequel le corps se déploie tour à tour savant ou sauvage.

« Habillés de lumières, évoluant au gré de vrombissements entêtants, cinq corps nus s’offrent dans leur crudité, leur entièreté et invitent à une étude anthropologique, ethnologique de leurs comportements, de leur dialogue sourd fait de mouvements brusques, de caresses, de gestes ordinaires. Explorant la nudité sans fard, ni charge sexuelle, Sylvain Huc livre un spectacle délicat, hypnotique. Derrière un voilage de gaze noire, cinq corps nus se dessinent. Statiques, ils sont assis par terre. Tous ont le regard perdu, dans le vide. Alors que le rideau se lève, leurs visages s’animent et grimacent, leurs mains, leurs bras, leurs jambes, puis leurs carcasses se meuvent imperceptiblement. D’étranges bruits sortent de leurs bouches venant se fondre dans les sons vibrants, bourdonnants et synthétiques imaginés par le compositeur italien Alessandro Cortini. S’accordant avec la montée en puissance de cette musique de plus en plus grisante, enivrante, leurs gestes deviennent robotiques, frénétiques, saccadés. S’interrogeant sur la nudité, Sylvain Huc joue les éthologistes et invite les spectateurs à appréhender le corps humain, non comme un objet de désir, mais bien comme un sujet d’étude anthropologique. Débarrassé de toute charge érotique et sensuelle, l’enveloppe de chair et de sang livre ses secrets anatomiques. Composée comme un triptyque, la nouvelle création du chorégraphe toulousain s’intéresse tout particulièrement à l’évolution, au sens biologique du terme, de l’être hominidé. Mouvements simiesques, bestiaux, hypnotiques, comportements grégaires ou individualistes, gestes étudiés à la lumière stroboscopique pour mieux en découper le tracé, le corps en liberté se livre dans son plus simple appareil sous toutes les rondeurs, toutes les postures, dans toutes ses diversités. L’approche naturaliste et naturiste de Sylvain Huc permet de dépasser toute considération sexuelle pour mieux chercher la quintessence de notre espèce, sa sublime multiplicité, sa singulière beauté. Les lumières du talentueux Fabrice Plaquette, jouant sur les nuances de couleurs et sur les clairs-obscurs, viennent souligner l’extraordinaire plastique de la machine humaine et donnent à l’ensemble une touche onirique, terriblement troublante. Si notre regard est attiré par les muscles saillants et luisants du jeune et impressionnant Constant Dourville, par l’étonnante souplesse de l’envoûtante Julianna Béjaud, la virtuosité de Mathilde Olivares, l’imposante stature de David Malan et la gracilité de Gauthier Autant saisissent et interpellent tout autant. Fasciné, captivé par ce ballet des corps, le public se laisse emporter par Sujets, un spectacle obsédant signé Sylvain Huc. »
L’Oeil d’olivier, Olivier Fregaville-Gratian d’Amore, 24/06/18

« Comme souvent, mes projets voient le jour par accident quand bien même celui-ci n’est jamais fortuit. Sujets ne déroge pas à la règle. Le contexte dans lequel il s’inscrit est celui d’une volonté de refondation de mon travail des corps, du mouvement et de la scène. C’est donc avec quelques questions frugales (Qu’est-ce que le corps ? Comment le réinventer ? ) que je réunis en octobre 2016 quatre autres danseuses et danseurs pour un laboratoire d’une semaine, sans arrière-pensée si ce n’est celle de chercher dans le corps. J’en ressors exalté et ravi en constatant que ce dernier offre une inépuisable source de réponses. Ainsi, nulle intention préalable n’est venu s’ajouter à ces investigations. Si auparavant, cette absence de direction m’apparaissait périlleuse, elle s’avère ici salutaire. Garde-fou, balise, le sens m’accompagne toujours et c’est un effort pour moi que de m’en affranchir. Plus que déplorer, je préfère donc revendiquer ce renoncement au sens et convoquer ce qui peut faire écriture : corps, sons, lumières, cadres, sensations, etc. “Vus sous un certain angle, ces corps sont de quatre sortes. Premièrement ceux qui circulent sans arrêt. Deuxièmement ceux qui s’arrêtent quelquefois. Troisièmement ceux qui à moins d’en être chassés ne quittent jamais la place qu’ils ont conquise et chassés se jettent sur la première de libre pour s’y immobiliser de nouveau.” Beckett. Le dépeupleur. De simples corps, dénués de toute sophistication en même temps qu’adroits et ouvragés rythment l’espace. Ils y adoptent des déplacements à la fois précis et imprévisibles, déploient des gestes insondables. Ces sujets se réduisent à l’état d’hominidés, spécimens d’une espèce humaine en voie d’extinction ou aux prémices de son évolution. On ne le sait pas et on ne le saura pas. Des sujets dans lesquels « il n’y a personne » comme le dit Beckett. Beckett, dont les corps du dépeupleur pourraient faire écho à ceux-là. Les premiers obéissent à des lois, une logique et une arithmétique insaisissables dans un espace intermédiaire dans lequel ils sont coincés. Pas de où, de quand ou de pourquoi. Seul le comment se laisse envisager. Telle une fouille archéologique qui mettrait au jour les restes d’une humanité future, ce projet offre une mythologie inversée faite de fragments d’humanité post-facebook ou pré-civilisationnels. Ces « sujets », autant que les corps du « dépeupleur », sont comme non-humains, affranchis de toute morale, privés de langage et font des gestes qui ne leur appartiennent plus. Ils tendent seulement à être et cela semble déjà beaucoup. »
Sylvain Huc

ESPACES PLURIELS
SCÈNE CONVENTIONNÉE D'INTÉRÊT
NATIONAL ART ET CRÉATION DANSE
17 AVENUE DE SARAGOSSE
64000 PAU