Brigitte Seth et Roser Montlló Guberna font de la tarentelle un remède prodigieux pour chasser la tristesse, l’ennui et la peur dans un conte dansé plein de fraîcheur et d’espièglerie.
Dans Salti (2022), trois personnages, trois jeunes enfants en plein conciliabule, jouent à s’inventer des histoires et parlent, l’air de rien, de la tarentelle. Cette danse, sorte de rituel festif destiné à sauver certains malades — ceux mordus par une tarentule notamment — trouve ses racines dans l’Antiquité méditerranéenne. Pour rompre l’ennui, les trois enfants s’inventent des aventures, des histoires d’araignée, de morsure, de fièvre… « Plouf plouf ce sera toi qui seras tarantelato-ta ! » Ce contexte propice à la fantaisie, nous invite à vivre des situations étranges et absurdes. Grâce à leur jeu, les personnages nous embarquent dans un tumulte joyeux et nous offrent le récit du mythe. Un conte ludique où l’on s’exprime dans un flot de mots, où le texte, la danse, la musique sont indissociables. Comptines et chants accompagnent les pas. Peu importe que l’on soit mordu ou non par l’araignée, ce qui compte, c’est de laisser le tourbillon fougueux et vivifiant de l’imagination nous embarquer !
En partenariat avec l’Agora, association culturelle pour l’enfance et la jeunesse
Coproduction Scène nationale d’Orléans, l’Équinoxe
SN de Châteauroux // Accueil en résidence La
Pratique - Atelier de Fabrique Artistique, Chaillot -
Théâtre National de la Danse // La compagnie est
conventionnée par le Ministère de la Culture - DRAC
Île-de-France, la Région Île-de-France et reçoit le
soutien du département du Val-de-Marne.
Brigitte Seth et Roser Montlló Guberna font de la tarentelle un remède prodigieux pour chasser la tristesse, l’ennui et la peur dans un conte dansé plein de fraîcheur et d’espièglerie.
Dans Salti (2022), trois personnages, trois jeunes enfants en plein conciliabule, jouent à s’inventer des histoires et parlent, l’air de rien, de la tarentelle. Cette danse, sorte de rituel festif destiné à sauver certains malades — ceux mordus par une tarentule notamment — trouve ses racines dans l’Antiquité méditerranéenne. Pour rompre l’ennui, les trois enfants s’inventent des aventures, des histoires d’araignée, de morsure, de fièvre… « Plouf plouf ce sera toi qui seras tarantelato-ta ! » Ce contexte propice à la fantaisie, nous invite à vivre des situations étranges et absurdes. Grâce à leur jeu, les personnages nous embarquent dans un tumulte joyeux et nous offrent le récit du mythe. Un conte ludique où l’on s’exprime dans un flot de mots, où le texte, la danse, la musique sont indissociables. Comptines et chants accompagnent les pas. Peu importe que l’on soit mordu ou non par l’araignée, ce qui compte, c’est de laisser le tourbillon fougueux et vivifiant de l’imagination nous embarquer !
Conception, mise scène, chorégraphie Brigitte Seth et Roser Montlló Guberna — Texte Brigitte Seth et Roser Montlló Guberna — Lumières Guillaume Tesson — Musiques Hugues Laniesse — Musiques additionnelles Bruno Courtin et musiques traditionnelles italiennes — Avec les acteurs et danseurs Jim Couturier, Louise Hakim, Lisa Martinez — Crédit photo Christophe Raynaud de Lage
Roser Montlló Guberna est née à Barcelone où elle a étudié la danse classique, contemporaine, espagnole et le théâtre à L’Institut del Teatre de Barcelona. Elle obtient le premier prix au Concours National de Danse Classique en Espagne. Arrivée en France en 1982, et ne parlant pas français, elle débute sa carrière avec les chorégraphes : Maguy Marin, Brigitte Farges, Adriana Borriello (en Italie), Angelin Preljocaj, Charles Cré-Ange, Jean-Christophe Bleton et collabore avec Tomeo Verges dès la création de la compagnie Man Drake. Elle étudie également la danse baroque espagnole avec Ana Yepes et la danse baroque française avec Francine Lancelot et Béatrice Massin. Elle participe entre 1986 et 1989 à la création de plusieurs spectacles où le théâtre, la danse et la musique sont liés, avec les metteurs en scène Jean-Claude Penchenat, Stéphane Verrue, et à la direction musicale Jean-Claude Malgoire. Puis au théâtre elle travaille, en tant que comédienne, avec des metteurs en scène comme Jean-Marie Maddeddu, Patrice Bigel, Benoît Bradel. De 1994 à 1999, elle travaille régulièrement avec Sophie Loucachevsky (Théâtre Feuilleton à l’Odéon et une série de spectacles réalisés en Afrique du Sud), et avec Jean-François Peyret (collaboration artistique et interprétation) pour La méduse les trois Traités des Passions et Faust, une histoire naturelle. Elle crée deux soli qu’elle interprète Sombra, Solita y Sol et Invito. Elle travaille en tant que collaboratrice artistique avec André Wilms pour le spectacle La philosophie dans le boudoir de Sade à Munich. Elle tourne au cinéma en tant qu’actrice avec Ricard Reguan El Temps, Fernando Solanas Tango l’exil de Gardel, Charles Cré-Ange Sur l’enveloppe il y avait une croix , Angelin Preljocaj Noces de Stravinsky, Jean-Marie Maddeddu Entracte International et Mort de rire .
Brigitte Seth, Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres, se forme à l’Ecole des Arts et Techniques du Cirque et du Mime au Nouveau Carré Sylvia Monfort à Paris. Elle écrit et est interprète au sein de différentes structures de théâtre contemporain. Elle tourne durant trois ans avec le groupe itinérant Théâtre Emporté (plus tard Zingaro) : L’alchimiste de Ben Jonson, La foire aux patrons - création. Elle crée une première compagnie, le Théâtre Incarnat, dont elle coécrit les deux premiers spectacles dans lesquels elle joue : Loin et longtemps et Le nain. Puis en tant qu’interprète, elle travaille avec des metteurs en scène et des chorégraphes, notamment Patrice Bigel, Eloi Recoing, Tomeo Verges, Jean- François Peyret. De 1994 à 2000, elle codirige le collectif Les Pénélopes avec Anne Koren, Martha Moore et Roser Montlló Guberna. Elle assiste Sophie Loucachevsky pour deux projets en Afrique du Sud : Fragments, a playshop et Once upon a time en 1996 et 1997.
La joyeuse danse de l’araignée
9h30 sonne. Il y a déjà du monde devant la Manufacture à Avignon. Salle intra-muros, l’impayable duo de Roser Montlló Guberna et Brigitte Seth présente leur dernière création, une pièce courte pour tous petits, qui ravira le cœur et les zygomatiques des plus grands. En fond de scène, trois silhouettes se dessinent. Deux filles (Louise Hakim & Lisa Martine) et un garçon (Jim Couturier), inséparables, sont en conciliabule. Comment s’occuper aujourd’hui ?
Pour rompre l’ennui, la routine, ils jouent avec les mots, répètent à l’envie qu’ils ne font rien. Leurs corps, petit à petit, se meuvent comment porter par une rythmique sourde. Ils se baladent dans une forêt imaginaire, s’amusent à découvrir le monde autour, à se faire peur. Une petite araignée velue leur fait de l’œil. Le jeune garçon est mordu. Pris de fièvre, de vertiges, il semble s’évanouir. Pour le soigner, le seul remède est une danse ancienne, traditionnelle d’Italie, la fameuse Tarentelle.
Avec espièglerie et gourmandise, Brigitte Seth et Roser Montlló Guberna entraînent leurs trois rayonnants interprètes dans une folle aventure, un conte dansé plein de fraîcheur, d’énergie et de drôlerie. Emportés par la musique, les pieds des spectateurs de 3 à 90 ans, se mettent à battre la mesure. Le pari est gagné. C’est sourire aux lèvres, cœur léger et bonne humeur en bandoulière que l’on quitte la salle. Courez-y, Salti va clairement éclairer votre journée !
L’oeil d’Olivier Olivier Frégaville-Gratian d’Amore, 10 juillet 2022
Avec « Salti », Brigitte Seth et Roser Montlló Guberna célèbrent la puissance de la danse
« Il était une fois… » : sur le mode du conte, Brigitte Seth et Roser Montlló Guberna célèbrent la puissance de la danse.
Les deux chorégraphes mettent en scène trois personnages, comme trois enfants réunis un mercredi de pluie, qui font la rencontre d’une étrange araignée… Brigitte Seth et Roser Montlló Guberna partent alors dans une histoire de corps où la maladie devient le prétexte à introduire une danse salvatrice. Elles exposent ainsi un rituel séculaire venu d’Italie, la Tarentelle, devenu par extension le nom de la danse et de sa musique. S’y adonnaient les victimes du venin de la tarentule, jusqu’à des gesticulations qui possèdent le corps et y infusent la guérison. Le trio montre la puissance de la danse qui réunit, dans la joie et le bien-être.
La terrasse, N.Yokel, 19 février 2023
La tarentelle prend ses sources dans l’Antiquité méditerranéenne, et depuis le Moyen Âge nous parviennent de nombreuses descriptions de la tarentelle, phénomène curieux dans lequel la musique et la danse interviennent pour sauver le ou la malade.
« Le mordu de la tarentule, presque moribond sous l’action du venin, plaintif, angoissé, agonisant, presque privé de ses sens extérieurs et intérieurs… dès qu’il a entendu le son des instruments revient aussitôt à lui, ouvre les yeux, tend l’oreille, se met debout, commence d’abord par remuer légèrement les doigts des pieds et des mains, puis gardant le rythme de la mélodie, qui lui est agréable et favorable, se met ensuite à danser avec entrain, gesticulant avec les mains, les pieds, la tête et toutes les parties de son corps, travaillé dans tous ses membres par une agitation diverse ». Epifanio Fernandino, Centrum historiae seu observationes, Venise, 1621
Le traitement n’a pas changé depuis ce témoignage, et on trouve encore aujourd’hui ces rituels dans quelques villages du sud de l’Italie. Ce phénomène existait aussi en Andalousie et en Sardaigne. Le tarantolato (ou la tarantolata) est au centre, entouré des musiciens et des danseurs qui l’accompagnent dans sa guérison. Chaque tarantolato (ou tarantolata) réagit différemment selon les musiques proposées, et lorsqu’il ou elle semble clairement sensible à l’une d’elles le traitement peut commencer. Plusieurs heures, durant plusieurs jours sont nécessaires, et s’il arrive que les musiciens fatiguent et modifient quelque peu le rythme la maladie revient, il faut alors aussitôt veiller à ce que le malade puisse reprendre la transe et jouer en conséquence. Au XVII éme siècle on peut lire les premieres tentatives d’analyse scientifique de la musicothérapie ( Athanasius Kircher Rome, 1641).
SALTI raconte la tarentelle, et le rituel festif qui s’est tissé au fil du temps. Aujourd’hui, seuls quelques villages du sud de l’Italie ont conservé ce cérémonial séculaire. Mais, les musiques et les danses de la tarentelle perdurent, car elles ont toujours le pouvoir d’exercer des changements émotionnels, de permettre d’atteindre d’autres niveaux de conscience, de purger les corps et les esprits. Dès lors, peu importe que l’on soit mordu ou non par l’araignée, ce qui compte c’est le rassemblement des êtres dans un élan fougueux, vivifiant et, s’il se peut , « réparateur des âmes ».
Pour chasser l’ennui, la tristesse, la solitude, les injustices et les peurs, la danse est un remède prodigieux. À la fois festive et régénératrice, elle se vit en partage. Et nos trois amis grâce à leur jeu – « plouf plouf ce sera toi qui sera tarantelato-ta » – vont nous embarquer dans un tumulte joyeux, et nous offrir le récit de ce mythe.
Dans SALTI, la manière dont on conte est ludique, on s’exprime aussi dans le flot des mots sur différents rythmes, comme un bégaiement ou au contraire un débit ultra rapide, des suspensions, des chuchotements, des onomatopées, … La parole narrative qui soutient le fil dramaturgique de l’histoire, en ponctuant la transe, offre des respirations, des pauses et des rebondissements. Les mots et la musique des mots, la respiration, le tremblement, les vibrations, les sauts, sont comme autant de perceptions visuelles et sonores qui composent le langage de SALTI. Les manifestations du corps sont toujours en relation avec la pensée ; le texte, la danse, la musique sont indissociables.