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Jonas&Lander
Danse - Musique / mardi 19 novembre 20h  / Le Foirail
1H45 / TARIF A

Cette pièce vibrante et sensuelle pour quatre danseurs, un chanteur et quatre musiciens transforme la mélancolie en battements fougueux. Un parcours chorégraphique et musical qui révèle la nature transgressive du fado.

Après un rigoureux travail de recherche, Jonas&Lander découvrent que le fado, à l’instar du flamenco ou du tango, a également eu sa propre danse, disparue mystérieusement à la fin du XIXe siècle. Sa forme la plus répandue est le fado batido, une danse à claquettes énergique et virtuose. Les chorégraphes Jonas et Lander Patrick réinterprètent cette danse percussive grâce à une imagerie en dialogue direct avec les folklores portugais et afro-brésilien. Bate Fado nous propose un voyage fictif dans une Lisbonne du XIXe siècle où le fado spontané trouvait place dans les ruelles, dans les champs et dans les tavernes. Vêtus d’un turban, d’un kimono ou d’un chapeau de marin, les musiciens semblent avoir parcouru toutes les mers du globe. Un kiosque à musique qui s’illumine, une croix figurée par des ballons suffisent à traduire la dimension festive mais aussi transgressive de cette danse. Le duo de créateurs Jonas&Lander tire de ces vestiges d’un folklore oublié une fresque chorégraphique et musicale ardente et libre.

Direction artistique et chorégraphie Jonas&Lander / Recherche Jonas et Lander Patrick / Danse Catarina Campos, Jonas, Lander Patrick, Lewis Seivwright, Melissa Sousa ou Leidymar Barbosa (en alternance) / Basse Yami Aloelela / Guitare Tiago Valentim / Guitare portugaise Hélder Machado / Voix Jonas / Composition musicale Jonas&Lander / Direction musicale Tiage Valentim / Conception lumières Rui Daniel / Direction technique et Opération Lumières Bruno Santos ou Jean- Pierre Legout (en alternance) / Régie son Filipe Peres ou João Pedreira (en alternance) / Scénographie Rita Torrão / Costumes Fábio Rocha de Carvalho, Jonas / Chaussures Gradaschi / Assistance scénographie et costumes Fábio Rocha de Carvalho / Maison de production Associação Cultural Sinistra / Direction de production et diffusion Inês Le Gué / Administration Patricia Duarte / Chargée de production Margarida Silva / Crédit photo José Caldeira & De-Da Productions
PRODUCTION

Coproduction Centro Cultural de Belém, Cine-Teatro Avenida, Teatro Académico Gil Vicente, Teatro Municipal do Porto, Theater Freiburg / Résidence de Coproduction O Espaço do Tempo / Soutien à la création Centro Cultural Olga Cadaval, Estúdios Victor Córdon – OPART, Mala / Voadora, Pro.dança / Soutien à la recherche Casa-Museu Leal da Câmara, LIPA – Laboratório de Investigação de Práticas Artísticas da Universidade de Coimbra, Museu Bordalo Pinheiro / Diffusion Internationale La Magnanerie – MAG.I.C. / Discographie Valentim de Carvalho / Sinistra est une structure soutenue par la République Portugaise – Culture I DGARTES -Direção-Geral das Artes

Cette pièce vibrante et sensuelle pour quatre danseurs, un chanteur et quatre musiciens transforme la mélancolie en battements fougueux. Un parcours chorégraphique et musical qui révèle la nature transgressive du fado.

Après un rigoureux travail de recherche, Jonas&Lander découvrent que le fado, à l’instar du flamenco ou du tango, a également eu sa propre danse, disparue mystérieusement à la fin du XIXe siècle. Sa forme la plus répandue est le fado batido, une danse à claquettes énergique et virtuose. Les chorégraphes Jonas et Lander Patrick réinterprètent cette danse percussive grâce à une imagerie en dialogue direct avec les folklores portugais et afro-brésilien. Bate Fado nous propose un voyage fictif dans une Lisbonne du XIXe siècle où le fado spontané trouvait place dans les ruelles, dans les champs et dans les tavernes. Vêtus d’un turban, d’un kimono ou d’un chapeau de marin, les musiciens semblent avoir parcouru toutes les mers du globe. Un kiosque à musique qui s’illumine, une croix figurée par des ballons suffisent à traduire la dimension festive mais aussi transgressive de cette danse. Le duo de créateurs Jonas&Lander tire de ces vestiges d’un folklore oublié une fresque chorégraphique et musicale ardente et libre.

DISTRIBUTION

Direction artistique et chorégraphie Jonas&Lander / Recherche Jonas et Lander Patrick / Danse Catarina Campos, Jonas, Lander Patrick, Lewis Seivwright, Melissa Sousa ou Leidymar Barbosa (en alternance) / Basse Yami Aloelela / Guitare Tiago Valentim / Guitare portugaise Hélder Machado / Voix Jonas / Composition musicale Jonas&Lander / Direction musicale Tiage Valentim / Conception lumières Rui Daniel / Direction technique et Opération Lumières Bruno Santos ou Jean- Pierre Legout (en alternance) / Régie son Filipe Peres ou João Pedreira (en alternance) / Scénographie Rita Torrão / Costumes Fábio Rocha de Carvalho, Jonas / Chaussures Gradaschi / Assistance scénographie et costumes Fábio Rocha de Carvalho / Maison de production Associação Cultural Sinistra / Direction de production et diffusion Inês Le Gué / Administration Patricia Duarte / Chargée de production Margarida Silva / Crédit photo José Caldeira & De-Da Productions

   

Jonas&Lander

Jonas Lopes est né à Lisbonne en 1986 et Lander Patrick à Rio de Janeiro, en 1989. En 2010, ils se rencontrent à l’Escola Superior de Dança à Lisbonne, pendant leur formation académique, et commencent leurs premières collaborations dans le domaine de la danse. Ils se font remarquer en 2013 avec Cascas d’OvO, une œuvre qui les conduits sur plusieurs scènes nationales et internationales. Depuis, ils ont créé et présenté de nombreuses pièces telles que Matilda Carlota (2014), Arrastão (2015) et Adorabilis (2017). En 2019, ils créent Lento e Largo, un spectacle coproduit par Rede 5 Sentidos, Teatro do Bairro Alto et Teatro Freiburg (Allemagne), nommé par SPA comme la meilleure chorégraphie de 2019, et Coin Operated, en coproduction avec BoCA - Biennale d’art contemporain.

Le travail chorégraphique de Lander Patrick a été récompensé à deux reprises : il obtient le 1er prix au Koreografskih Minijatura Festival (Serbie) pour Noodles Never Break When Boiled et un 2ème prix au No Ballet Compétition Internationale de Chorégraphie (Allemagne) pour Cascas d’OvO.

En 2021, Jonas&Lander proposent de sauver les danses perdues du fado, dans un spectacle hybride entre musique et danse, Bate Fado, dont la première a eu lieu au festival DDD, et qui a connu un succès national et international, ayant été nommé par les journaux Expresso et Público comme le meilleur spectacle de danse de l’année 2021.

Dansercanalhistorique, Sophie Lesort

[…] D’ailleurs, comment résister à une soirée dédiée au fado, qui, depuis 2011, est considéré comme un patrimoine culturel immatériel par l’UNESCO ? Mais l’objectif de cette pièce est de réveiller les consciences du passé. En effet, interdite à l’aube du XXe siècle, le fado batido (la danse qui lui était associée), défiait la morale du régime fasciste par son caractère érotique et provocateur.

Jonas&Lander se sont emparés avec brio de cette mémoire sous la forme d’un concert dansé. Alors que le décor représente un kiosque ouvert de tous côtés, tel qu’on en voit dans les jardins ou sur les places des villages, quatre danseurs et danseuses, quatre musiciens et un chanteur offrent un spectacle surprenant. Entre humour et poésie, les neuf interprètes « tapent le fado » avec une maitrise incroyable. Toutes et tous chaussés de bottines, ils scandent une multitude de cadences en effectuant des claquettes sans jamais s’interrompre. Entre sonorités douces ou nettement plus cinglantes, ils détournent ou marquent le tempo des différents chants magistralement bien interprétés par Jonas Lopes. Cette chorégraphie jamais répétitive est fascinante tant elle est associée à un style de musique qui touche l’âme. Les artistes nous font voyager au Portugal et donnent le sentiment d’assister à une soirée entre amis tant leur générosité est envoutante. Générosité du corps des danseurs, des musiciens qui « frappent » aussi le sol tout en jouant sur différents instruments et de Jonas dont la voix splendide enrobe toute la salle.

Entre jeux de lumières forts bien conçus, un rythme continuellement soutenu, la diversité des mouvements entre duos ou quatuors, et la variété des œuvres interprétées, Bate Fado est tellement bien réglé que les deux heures de spectacle passent à une vitesse folle. Enthousiaste, le public se lève et demande un bis. Et surprise, Jonas avoue en français que, pour lui, la plus grande chanteuse de fado était Edith Piaf. Et entouré par les artistes, il entonne, Padam, Padam que toute la salle reprend en chœur avec beaucoup d’émotion.

Une soirée géniale suivie par un bal animé par le DJ set de Lander Patrick tout juste sorti de scène où il a dansé durant 2 heures. Il était aussi très intéressant de visiter le cabinet de curiosités où des œuvres inédites, entre croquis coquins et caricaturaux de la fin du XIXe au début du XXe siècle ont inspiré Jonas & Lander pour la création de leur pièce. Un réjouissant final de la Biennale de danse du Val-de-Marne.

Publico, Alexandra Balona, 24/04/01

Bate Fado est l’impressionnant sauvetage d’un imaginaire du fado perdu, où les guitares épousent des corps et une voix rythmiques sur une trame chorégraphique précise et virtuose.

[…] C’est avec cette pièce vibrante et séduisante du duo Jonas&Lander que le Teatro Municipal Rivoli (Porto) a rouvert ses portes avec joie pour le début d’un DDD — Festival Dias da Dança qui, rendu impossible par la pandémie en 2020, a retrouvé les lumières de la scène et l’euphorie du public revenu.

[...] Dans Bate Fado — un voyage fictif dans la Lisbonne du XIXe siècle, où le fado se déroulait spontanément dans et hors les murs, dans les champs, dans les ruelles et dans les tavernes, où on disait qu’il était battu et dansé —, Jonas & Lander proposent un voyage sensuel, chorégraphico-musical et semi-fictionnel, de ce fado battu dans des contextes marginaux et transgressifs. Ils satirisent, avec leur propre humour, la censure exercée sur lui par l’Église catholique et la dictature de l’Estado Novo.

[…] Les danseurs revêtent des traits caricaturaux (les rayures bleues et blanches des marins, le noir et l’ocre du fado), privilégiant la fluidité des genres et l’hybridité de l’ensemble, où musiciens et danseurs battent le fado et grattent les guitares. Le décor met en valeur les contours d’un kiosque à musique qui s’illumine et s’éteint en accord avec le rythme chorégraphique, ainsi qu’une immense croix composée de ballons noirs. Un symbole iconographique non seulement de l’oppression catholique qui visait à purifier le fado de son érotisme et de sa vitalité dansée, mais aussi des croisades, icônes de la dévotion comme de la justice publique, utilisées pour mener des actions violentes sous l’égide de la christianisation. Organisée comme un concert, la chorégraphie se déroule au fil des différents fados joués et chantés en live, dans lesquels la sensualité des cordes vibre au rythme vigoureux des claquettes. Une œuvre guidée par la virtuosité de la danse et des musiciens, par le corps vocal admirable du chanteur de fado, et par les éclairs d’ironie et d’excentricité qui rompent la cohérence narrative, et auxquels Jonas&Lander nous ont habitués. Ce sont des danses en cercle, des danses de couple, des danses qui inversent les corps, dans lesquelles le fado se décline en caricature, dessin animé et fiction. Des images de musiciens et de danseurs allongés à terre jouant avec leurs guitares comme s’il s’agissait de mâts de navires se balançant au son des vagues : des sons et des corps qui traversent les mers, transgressent les frontières et les constructions culturelles et identitaires.

ESPACES PLURIELS
SCÈNE CONVENTIONNÉE
D'INTÉRÊT NATIONAL
ART ET CRÉATION DANSE