Les trois fondateurs du Collectif ÈS revisitent pour nous les sources de leur danse, de John Travolta à Maurice Béjart, en passant par Britney Spears. Collectant matières et objets personnels, ils brossent un triple portrait en puzzle teinté d’autodérision.
Pour leur quatrième création, Sidonie Duret, Jeremy Martinez et Emilie Szikora plongent dans leur propre histoire. Explorant la notion d’identité, les danseurs s’interrogent sur leur rapport au mouvement et à la création autant que sur le temps qui passe. Comment le passé peut-il être sans cesse réactualisé ? Comment s’emparer d’un élément de notre patrimoine culturel pour en faire un objet vivant, une création originale ? Du personnel au collectif, la pièce retrace l’Histoire à travers les histoires. Le classique rencontre ici les néons, le fluo, le disco, l’aérobic et les cassettes VHS. Aux antipodes d’une conception élitiste de la danse, les membres du Collectif ÈS, fondé en 2011, cherchent à créer du spectacle vivant, partageant leur danse à leur façon par l’engagement du corps, l’action ou le dévoilement. Sans craindre l’excès, la fragmentation ni l’effet montagne russe, ils brassent les références et les styles dans un « show yourself » chorégraphique décomplexé.
Coproduction CND Centre National de la Danse, Les Subsistances de Lyon, Théâtre 145, Grenoble, Le Lux Scène Nationale – Valence / Soutien « Création en cours » 2017 Ateliers Médicis / Projet soutenu par l’Adami / Le Collectif ÈS est associé à Mille Plateaux CCN La Rochelle de 2022 à 2024, La Biennale de la danse – Maison de la danse et Ateliers de la danse de Lyon 2023 à 2025, Le Rive Gauche Scène conventionnée Art et Création Saint-Étienne-du-Rouvray de 2022 à 2025 / Le Collectif ÈS est conventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, soutenu par la Région Auvergne-Rhône-Alpes au titre de l’aide aux équipes artistiques et par la Ville de Lyon au titre de l’aide au fonctionnement.
Les trois fondateurs du Collectif ÈS revisitent pour nous les sources de leur danse, de John Travolta à Maurice Béjart, en passant par Britney Spears. Collectant matières et objets personnels, ils brossent un triple portrait en puzzle teinté d’autodérision.
Pour leur quatrième création, Sidonie Duret, Jeremy Martinez et Emilie Szikora plongent dans leur propre histoire. Explorant la notion d’identité, les danseurs s’interrogent sur leur rapport au mouvement et à la création autant que sur le temps qui passe. Comment le passé peut-il être sans cesse réactualisé ? Comment s’emparer d’un élément de notre patrimoine culturel pour en faire un objet vivant, une création originale ? Du personnel au collectif, la pièce retrace l’Histoire à travers les histoires. Le classique rencontre ici les néons, le fluo, le disco, l’aérobic et les cassettes VHS. Aux antipodes d’une conception élitiste de la danse, les membres du Collectif ÈS, fondé en 2011, cherchent à créer du spectacle vivant, partageant leur danse à leur façon par l’engagement du corps, l’action ou le dévoilement. Sans craindre l’excès, la fragmentation ni l’effet montagne russe, ils brassent les références et les styles dans un « show yourself » chorégraphique décomplexé.
Chorégraphie Sidonie Duret, Jeremy Martinez, Émilie Szikora / Création son Orane Duclos / Création lumière Léa Maris / Costumes Collectif ÈS / Crédit photo Amélie Ferrand
Partenaire historique de la scène Espaces Pluriels, le cinéma Le Méliès propose une sélection de films imaginée en résonance avec les spectacles de la saison 24-25. Les chorégraphes et metteurs en scène accompagnent ces films d’un regard singulier et les mettent en perspective avec leurs propres pièces. Jeremy Martinez, l’un des trois co-chorégraphe du collectif ES présente le film Saturday’s Night Fever (1977) du cinéaste John Badham. Venez voir ou revoir ce film mythique qui a amplement participé à lancer la carrière de John Travolta, interprète du rôle principal ! L’authenticité des comédiens, des dialogues et des lieux a injecté dans ce conte social, une dose d’humanité dont le temps n’a pas atténué les effets. Le film a donné un coup de fouet au disco au travers de chorégraphies inspirées, grâce à la musique des Bee Gees. Le film de John Badham est plus culte que jamais !
En partenariat avec le cinéma Le Méliès
Tous publics / Tarif plein 60€, réduit 35€ + 12€ pour le spectacle
Nous vous proposons de passer 1h30 avec chaque co-chorégraphe du Collectif ÈS pour entrer, en toute décontraction, dans l’univers des trois solos de 1ère Mondiale. Ce sera alors l’occasion d’enfiler le costume de John Travolta, de retourner dans les années 70 pour revisiter Messe pour le temps présent, œuvre mythique de Maurice Béjart – pourquoi se priver ? -, ou encore de danser sur le tube planétaire de l’été 2017. Quelques heures ensemble pour voyager à travers les époques, à travers la danse et le plaisir… une vraie 1ère Mondiale !
Collectif ÈS
ÈS est une préposition qui signifie « En matière de ». Elle est toujours suivie d’un pluriel et donc d’une multiplicité, comme celle que nous cherchons dans l’idée du collectif. Prenant la parole comme un groupe où chaque personnalité impliquée est concernée, chacun porteur de son regard et de son approche ; nous appréhendons la création comme une fabrique collective pour proposer des objets issus du nous. Faire le pari que tout objet ou acte créatif soit cosigné à trois. Créer du spectacle vivant, c’est proposer des objets vivants, vus, vécus par des vivants. Ce partage-là, on le cherche à notre façon dans une intensité physique qui pousse nos corps à s’engager, à être habités pleinement. Un désir de développer une empathie physique, d’investir des corps qui communiquent et transpirent le plaisir d’être ensemble. Cette recherche est sans cesse alimentée par nos questionnements autour de la communication, de l’énergie de groupe, de la nécessité pour nous d’un tel fonctionnement et du rôle social qu’il peut jouer. Créer est l’opportunité de se rassembler, d’œuvrer ensemble, de questionner notre rapport à l’autre.
Chaque création est l’occasion de creuser et chercher encore un peu plus ce qu’est le collectif. Avec Jean-Yves, Patrick et Corinne (2017) ils creusent l’interchangeabilité en créant un trio à 5 interprètes. 1ère Mondiale (2019), prend appui sur trois solos pour en faire une pièce collective. En 2021, Fiasco exploite comme moteur de la création le désaccord au sein d’un groupe. Le projet SHOT (2022) explore la spontanéité et la rencontre en invitant trois artistes qui ne se connaissent pas à créer une œuvre collective et éphémère en seulement trois jours. En 2025, About Lambada sera créée, après un accueil en résidence sur le plateau du Théâtre Saragosse, notamment. En parallèle des créations plateaux, le collectif développe ce que l’il appelle la Série Populaire. Elle est composée de quatre épisodes : I Wanna Dance, Le Karaodance, Le Loto3000 et Jackpot.
Cette série est née du désir de revisiter des événements rassembleurs connus et codifiés. Le collectif ÈS crée des dispositifs qui diluent les codes et troublent les repères pour emmener les gens dans le mouvement et mettre la danse et le corps au centre de la rencontre.
Depuis 2011, les artistes co-signent des pièces qui s’emparent, non sans autodérision, des thématiques telles que l’utopie, le désaccord, le plagiat ou l’héritage des références populaires.
En 2024, le collectif ÈS est nommé à la tête du Centre Chorégraphique National d’Orléans.
Notes d’intention
Au début, je ne pensais pas du tout parler de ma mère et de Maurice Béjart. Je n’aurais jamais eu cette idée. J’ai plutôt fait des interviews, j’ai récolté des centaines d’avis sur la danse contemporaine, dans le but d’en faire une sorte de jeu. Les gens m’ont parlé de ce qu’ils pensaient de la danse : à quoi ça ressemble, les qualités qu’il faut pour être un bon danseur, à quoi ça sert... J’ai imaginé une partition chorégraphique tissée de plusieurs fils, un patchwork de mouvements ; un miroir de la danse contemporaine à plusieurs facettes, un miroir surréaliste que l’on pourrait mettre en face des avis prononcés. Et puis ma mère a voulu participer. Pour elle, la danse aujourd’hui c’est un incroyable vivier d’imagination et de fantaisie certes, mais il n’y a rien à faire, pour elle, la danse contemporaine ce sera toujours Maurice Béjart et sa Messe pour le temps présent qu’elle découvre en 1972. Elle a confronté mon projet à cette part de l’histoire de la danse, à son histoire, et à la mienne à travers elle. Et puis, au fond, n’y-a-t-il pas une part de vérité dans son témoignage ?
Sidonie Duret
En 1977, Michel Martinez, mon père est âgé de 12 ans. Il découvre au cinéma Saturday Night Fever où John Travolta – acteur danseur chanteur de 23 ans, enflamme le dancefloor et deviendra l’icône d’une génération. Cette même année, de nombreux événements viendront teinter la génération de mon père qui se construit comme adolescent dans une époque où le cinéma, la musique et la technologie sont en pleine effervescence. En 2003, mon père, entraîneur de football m’inscrit à la danse. J’ai 12 ans et je danse mon premier solo sur That don’t impress me much de Shania Twain sur la scène de L’heure Bleue de Saint Martin d’Hères. Aujourd’hui, j’ai envie d’explorer, décortiquer et d’incarner ce solo de John Travolta qui aurait marqué mon père étant adolescent. J’ai envie de jouer de l’idée de variation et de transformation. J’ai envie de jouer de cette sensualité et de cette virilité. Jouer de cet héritage.
Jérémy Martinez
Pour ce solo, j’avais envie d’essayer quelque chose sur Despacito. Cette chanson latino-américaine sortie en janvier 2017, a déjà battu plusieurs records : du morceau le plus téléchargé au clip le plus visionné sur Youtube… Depuis la Macarena, c’est certainement le tube qui a fait danser le plus grand nombre de personnes. Aujourd’hui, on ne compte plus les reprises qui ne cessent d’apparaître à travers le monde : de Justin Bieber pour agrandir son public au Président Maduro pour booster sa campagne électorale en passant par ma cousine dans son salon ou à l’accordéoniste du métro ; la créativité que suscite ce tube semble inépuisable. J’ai donc décidé d’étudier ce Despacito et ses multiples versions ; de quels messages le monde souhaite-t-il s’emparer, quels sont les codes de réussite de ce reggaeton ? Je vais décortiquer, et déconstruire cette musique. Je souhaite en connaître tous les sons, en extraire des principes d’improvisations, et me donner de nouveaux challenges dans cette recherche. Je veux, moi aussi, connaitre le plaisir de se réinventer sur cet « hymne » international. Au risque de le connaître par cœur, ma danse, elle, restera improvisée. Je veux pouvoir créer quelque chose que je jouerai toujours pour la première et dernière fois et en découvrir toutes les versions possibles.
Émilie Szikora