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L’Origine du monde (46x55)
Nicolas Heredia
Théâtre / jeudi 13 février 20h / La Centrifugeuse
vendredi 14 février 20h / Bel Ordinaire
1H / TARIF C

À ne pas rater non plus, ce second objet théâtral proposé par Nicolas Heredia, entre conférence réjouissante et one man show conceptuel. Un art théâtral modeste, insolite et brillant qui joue avec le potentiel inattendu du mythique tableau de Courbet… ou plutôt de sa copie !

En écho à la pièce qu’il présente au Théâtre Saragosse, Nicolas Heredia inscrit la logique implacable et faussement naïve de ses virtuoses spéculations théâtrales à l’Université de Pau Pays de l’Adour et au centre d’art le Bel Ordinaire à Billère. Depuis 2007, le comédien, artiste complice du Parvis à Tarbes, développe au sein de sa compagnie, La Vaste Entreprise, des formes à la croisée du spectacle vivant et des arts visuels ou performatifs. Il puise dans les rencontres, les anecdotes personnelles, les objets trouvés et les hasards heureux pour déployer une écriture poétique et multiforme tout-terrain. Ici, c’est la copie de L’Origine du monde de Courbet, trouvée dans une brocante, qui forme l’épicentre de cette épopée minuscule et haletante. Nicolas Heredia nous tient en haleine et jongle avec les réalités parallèles pour nous faire réfléchir sur la valeur des choses et de l’art. Il possède l’art subtil et gentiment diabolique de retourner l’ordinaire pour en dévoiler la nature surprenante.

EN PARTENARIAT AVEC LA CENTRIFUGEUSE ET LE BEL ORDINAIRE

Conception, écriture et interprétation Nicolas Heredia / Collaboration artistique Marion Coutarel / Construction et régie Gaël Rigaud / Crédit photo La Vaste Entreprise
PRODUCTION

Production La Vaste Entreprise / Coproduction, accompagnement La Baignoire — lieu des écritures contemporaines Montpellier, Le Théâtre du Périscope — Nîmes, Résurgence — saison des arts vivants en Lodévois & Larzac, Le Printemps des Comédiens — Montpellier, Théâtre Jean Vilar — Montpellier, Le Sillon — scène conventionnée de Clermont-l’hérault, La Bulle bleue — Montpellier, Carré d’art — musée d’art contemporain de Nîmes, Musée Fabre – Montpellier / Soutien DRAC Occitanie, Région Occitanie (compagnie conventionnée), Occitanie en scène, Ville de Montpellier

À ne pas rater non plus, ce second objet théâtral proposé par Nicolas Heredia, entre conférence réjouissante et one man show conceptuel. Un art théâtral modeste, insolite et brillant qui joue avec le potentiel inattendu du mythique tableau de Courbet… ou plutôt de sa copie !

En écho à la pièce qu’il présente au Théâtre Saragosse, Nicolas Heredia inscrit la logique implacable et faussement naïve de ses virtuoses spéculations théâtrales à l’Université de Pau Pays de l’Adour et au centre d’art le Bel Ordinaire à Billère. Depuis 2007, le comédien, artiste complice du Parvis à Tarbes, développe au sein de sa compagnie, La Vaste Entreprise, des formes à la croisée du spectacle vivant et des arts visuels ou performatifs. Il puise dans les rencontres, les anecdotes personnelles, les objets trouvés et les hasards heureux pour déployer une écriture poétique et multiforme tout-terrain. Ici, c’est la copie de L’Origine du monde de Courbet, trouvée dans une brocante, qui forme l’épicentre de cette épopée minuscule et haletante. Nicolas Heredia nous tient en haleine et jongle avec les réalités parallèles pour nous faire réfléchir sur la valeur des choses et de l’art. Il possède l’art subtil et gentiment diabolique de retourner l’ordinaire pour en dévoiler la nature surprenante.

DISTRIBUTION

Conception, écriture et interprétation Nicolas Heredia / Collaboration artistique Marion Coutarel / Construction et régie Gaël Rigaud / Crédit photo La Vaste Entreprise

   

Nicolas Heredia & La Vaste Entreprise

Basés à Montpellier, Nicolas Heredia et La Vaste Entreprise développent depuis 2007 différents projets au croisement des arts vivants, visuels ou performatifs. Pour chaque nouvelle création se dessine une forme spécifique (spectacles, expositions, expériences) pour composer au fil des années un ensemble de pièces qui se répondent et se nourrissent, en privilégiant la mise en lumière d’un ordinaire rendu sensible, plutôt que le spectaculaire, et en puisant dans le réel (rencontres / immersions in situ / histoires personnelles / aléas du direct / objets trouvés / hasards heureux) pour inventer une écriture poétique multiforme.

« Dès 2008, notre version de La Mastication des morts était déjà conçue comme une « installation théâtrale ». En 2014, le spectacle N’attrape pas froid était accompagné d’une exposition et d’un livre : des textes et des images qui prolongeaient la création, au-delà de sa version scénique. Par ailleurs, pour différents projets in situ, j’ai imaginé plusieurs formes entre spectacle et exposition. J’aime que le spectateur puisse naviguer entre des formes complémentaires, en le laissant libre de jouer avec, d’agencer les signes, de débusquer les échos, de multiplier les interprétations.

En 2016, avec la déambulation audioguidée Visite de Groupe, que nous avons souvent joué dans des lieux d’art contemporain, on s’approchait davantage de la performance : l’œuvre n’est en soi qu’un objet inerte (une bande son) et il est indispensable qu’un groupe de personnes se rassemble pour « l’activer », lui donner vie, et chair. Les spectateurs sont alors les acteurs d’une pièce chaque fois différente, et qui sans eux, n’existe pas. Par ailleurs, Légendes, une installation pour l’espace public, explore encore une autre dimension : plus de 350 écriteaux fleurissent subitement dans la rue, sur le modèle des plaques commémoratives. Mais au lieu de commémorer des gens célèbres ou des faits historiques, nous commémorons des faits ordinaires, des gestes invisibles, des pensées inavouables. Entre le happening visuel, le roman éclaté, et le jeu de piste poétique. »

Nicolas Heredia

I/O Gazette, Mathias Daval, 11/07/2019

Si, au détour d’une brocante de quartier, on essaie de vous refourguer une médiocre copie de L’Origine du monde de Courbet pour 200 euros, il est probable que vous passiez votre chemin. C’est ce qu’a d’abord été tenté de faire Nicolas Heredia, avant de regretter sa désinvolture : et si l’acquisition du tableau était le point de départ de quelque chose de nouveau ? De cette aventure minuscule, Heredia, avec beaucoup d’humour et d’élégance, tire une performance conférencière sur la construction de notre perception de la réalité, sur notre propre capacité à transformer la valeur des choses (à commencer par les œuvres d’art et, dès lors, les copies des œuvres d’art), mais plus largement de nos actes quotidiens : L’Origine du monde est un brillant exercice de revitalisation du réel, que n’aurait pas renié Georges Perec.

Médiapart, Jean-Pierre Thibaudat, 12/07/2019

C’est en 2007 à Montpellier que Nicolas Heredia a créé La vaste entreprise, compagnie dont il est le concepteur et le porte-parole plus que l’acteur, œuvrant à la lisière des centres d’art, de la performance et de l’espace public : on le retrouve à Avignon dans la cour du musée Angladon, bien que faisant partie du programme de la Manufacture. Drôle de loustic.

[...] Pour l’heure, Nicolas Heredia nous emmène un week-end dans une brocante où entre un lot de cuillères en argent et un lot de cadres tarabiscotés, il tombe en arrêt devant une reproduction de L’Origine du monde de Courbet peinte par Louise Chosetruc. Le sujet cher à Jacques Lacan et à son salon, le talent de la copiste, la touffe généreuse autant que les cuisses du modèle dont, au demeurant, on aurait trouvé l’identité, tout cela fait que le brocanteur en demande une somme qui n’est pas monstrueuse mais qui n’est pas donnée pour autant. C’est là que l’art de Nicolas Hérédia va se déployer. Mariant HEC et système D, logique sans peine de Lewis Carroll et ruse de Sioux, Nicolas Heredia va mettre le public dans un état de transe estivale, poussant le « si... » dans ses derniers retranchements. Comment ? Pourquoi ? Ne me demandez pas de dévoiler l’Origine du monde, allez y voir de près.

Mouvement, Thomas Corlin, 29/07/2019

Le vrai et le faux, le probable et l’improbable, les réalités parallèles, la valeur de l’art, le réflexe consommateur du spectateur : Nicolas Heredia arrive à remuer tout ça dans une conférence performée ambivalente. (...) Une chaîne causale imaginaire digne d’un scénario à la Charlie Kaufman, dont l’existence même du spectacle ne devient qu’un maillon. Ce petit tour-de-force stimule nos désirs d’aventure et d’intensité pour mieux les trahir.

Note d’intention

Le mercredi 28 janvier 2015, je passe par hasard devant une brocante. Mon regard se pose sur une toile peinte. C’est L’Origine du monde. C’est une copie d’assez mauvaise facture, un peu abîmée, posée sur le pavé entre une roue de vélo et un lot de petites cuillères en argent. Je me dis que pour quelques euros, j’aimerais bien qu’elle rejoigne ma collection d’objets divers et variés qui attendent patiemment leur heure pour figurer dans un prochain spectacle.

Les dimensions de la toile de Courbet, L’Origine du monde, sont de 46x55 cm. Les dimensions de la copie trouvée sur une brocante sont aussi de 46x55 cm. Je ne connais pas le prix de la toile originale. La copie coûtait 200 euros.

Cette reproduction est aujourd’hui :

  • l’heureux point de départ d’un empilement précaire de questions plus ou moins pragmatiques, ou philosophiques, ou économiques, ou poétiques, sur la valeur potentielle des choses, sur la valeur potentielle de l’argent, et surtout sur la valeur potentielle de l’aventure.
  • l’occasion de passer ensemble un moment potentiellement convivial et palpitant, quelque part entre la conférence, le jeu d’argent, l’histoire dont vous êtes le héros et la réunion Tupperware.
  • le prétexte, sonnant et trébuchant, à un certain nombre de représentations au très fort potentiel.

Aujourd’hui, avec L’Origine du monde, je m’aventure plus résolument sur les terres de l’art conceptuel, dans lequel il y a souvent quelque chose de très joueur, et une grande place accordée au récit, à l’histoire, qui souvent est l’œuvre elle-même. Et ce qui rapproche l’art conceptuel du spectacle vivant, ou en tous cas de la performance, c’est que souvent l’œuvre reste vivante : et donc, pleine de potentiel !

Il me semble que nous vivons beaucoup dans l’attente du futur, dans le désir de quelque chose à venir qui nous sert de moteur - dont nous n’avons parfois qu’une image confuse, mais peu importe : ce qui nous excite, c’est ce potentiel infini de la suite des évènements. C’est parfois un peu absurde, et c’est aussi ce qui m’amuse. Ce qui m’intéressait, donc, ce n’était pas de faire un spectacle sur le marché de l’art, ou la valeur de l’art, mais d’explorer cette question du potentiel. Et lorsque je l’achète, cette toile est précisément cela : du pur potentiel ! Mais selon ce qu’on en fait, ce potentiel bouge, évolue. Dans nos vies de tous les jours, selon ce que l’on fait, ou pas, si l’on prend un risque, ou pas, notre potentiel varie - pas seulement notre potentiel financier évidemment, mais plus largement notre potentiel d’aventure, c’est-à-dire tout ce qui peut nous arriver. C’est ce que je trouve si fascinant : chacun de nos choix influe sur ce potentiel, et c’est vertigineux. La toile est donc un prétexte : on lui applique cette idée, elle est soumise à une évaluation exhaustive, et ce qui émerge finalement n’a rien d’une science exacte : ce sont des ouvertures possibles, des potentiels - les fameux « horizons insoupçonnés »...

Nicolas Heredia

ESPACES PLURIELS
SCÈNE CONVENTIONNÉE
D'INTÉRÊT NATIONAL
ART ET CRÉATION DANSE