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Fantasie minor
Marco da Silva Ferreira
Danse / En famille / vendredi 11 avril 19h / Place Laherrère
samedi 12 avril 17h / Place Clémenceau
dimanche 13 avril 11h / Terrasse des Halles
30 min / Gratuit / en famille

En préfiguration de sa fulgurante pièce de groupe Carcaça, Marco da Silva Ferreira investit la ville avec un format tout-terrain, une fantaisie urbaine communicative et joyeuse chorégraphiée sur une version revisitée de la musique de Schubert.

Fantasie minor est née de la rencontre de Marco da Silva Ferreira avec Chloé Robidoux et Anka Postic, jeunes danseurs de Caen formés en danses urbaines (hip-hop, dancehall, house dance), qui évoluent ensemble depuis l’enfance. Ils rivalisent avec malice dans un espace de 4x4 mètres, c’est-à-dire dans une proximité constante, comme les pianistes de la Fantaisie en fa mineur, op. 103 de Schubert, composée pour piano à quatre mains. Cette Fantasie minor est un rite de passage ludique et débridé qui jette sur le ring un duo aux allures de boy scouts plein de tonus. Loin de s’en tenir à une pose conquérante, ce duo frondeur révèle une palette émotionnelle riche et subtile. Les lourdes chaussures noires qui plombent leur silhouette jusqu’à la caricature virevoltent soudain comme des pointes de ballet. Oscillant entre burlesque et classique, la pièce détourne avec brio les codes des battles. Marco da Silva Ferreira signe ici une joute chorégraphique tendre et vivifiante !

Collection tout-terrain CCN de Caen en Normandie

Conception et chorégraphie Marco da Silva Ferreira / Danse Anka Postic, Chloé Robidoux / Conception lumière Marco da Silva Ferreira / Collaboration lumière Florent Beauruelle, Valentin Pasquet / Conception et création sonore Rui Lima, Sérgio Martins d’après Fantasie in F minor de Franz Schubert (Pianistes Lígia Madeira, Luís Duarte ; Enregistrement et mixage Suse Ribeiro) / Costumes Aleksandar Protic / Assistante chorégraphique Elsa Dumontel / Régie Florent Beauruelle ou Valentin Pasquet (en alternance) / Crédit photo Martin Argyroglo
PRODUCTION

Production déléguée centre chorégraphique national de Caen en Normandie / Coproduction Le Trident – scène nationale de Cherbourg- en-Cotentin, TANDEM – scène nationale Arras-Douai, Culture Commune – scène nationale du bassin minier du Pas-de-Calais, Espace 1789 – scène conventionnée d’intérêt national pour la danse de Saint-Ouen, Atelier de Paris – CDCN / Avec le soutien du Ministère de la Culture « dispositif Résidence d’Artiste associé  » – Drac Normandie, du Département du Calvados dans le cadre d’une résidence décentralisée au sein de la Communauté de communes Terre d’Auge, de la Caisse des Dépôts et de l’Institut français dans le cadre de la Saison France-Portugal 2022 / Prêt de studio La Bibi, Caen / Le centre chorégraphique national de Caen en Normandie est subventionné par le Ministère de la Culture – DRAC Normandie, la Région Normandie, la Ville de Caen, le Département du Calvados, le Département de la Manche et le Département de l’Orne / Il reçoit l’aide de l’Institut français pour certaines de ses tournées à l’étranger.

En préfiguration de sa fulgurante pièce de groupe Carcaça, Marco da Silva Ferreira investit la ville avec un format tout-terrain, une fantaisie urbaine communicative et joyeuse chorégraphiée sur une version revisitée de la musique de Schubert.

Fantasie minor est née de la rencontre de Marco da Silva Ferreira avec Chloé Robidoux et Anka Postic, jeunes danseurs de Caen formés en danses urbaines (hip-hop, dancehall, house dance), qui évoluent ensemble depuis l’enfance. Ils rivalisent avec malice dans un espace de 4x4 mètres, c’est-à-dire dans une proximité constante, comme les pianistes de la Fantaisie en fa mineur, op. 103 de Schubert, composée pour piano à quatre mains. Cette Fantasie minor est un rite de passage ludique et débridé qui jette sur le ring un duo aux allures de boy scouts plein de tonus. Loin de s’en tenir à une pose conquérante, ce duo frondeur révèle une palette émotionnelle riche et subtile. Les lourdes chaussures noires qui plombent leur silhouette jusqu’à la caricature virevoltent soudain comme des pointes de ballet. Oscillant entre burlesque et classique, la pièce détourne avec brio les codes des battles. Marco da Silva Ferreira signe ici une joute chorégraphique tendre et vivifiante !

DISTRIBUTION

Conception et chorégraphie Marco da Silva Ferreira / Danse Anka Postic, Chloé Robidoux / Conception lumière Marco da Silva Ferreira / Collaboration lumière Florent Beauruelle, Valentin Pasquet / Conception et création sonore Rui Lima, Sérgio Martins d’après Fantasie in F minor de Franz Schubert (Pianistes Lígia Madeira, Luís Duarte ; Enregistrement et mixage Suse Ribeiro) / Costumes Aleksandar Protic / Assistante chorégraphique Elsa Dumontel / Régie Florent Beauruelle ou Valentin Pasquet (en alternance) / Crédit photo Martin Argyroglo

   

Marco da Silva Ferreira

Né en 1986 à Santa Maria da Feira (Portugal) et diplômé en physiothérapie par l’Institut Piaget, Gaia (2010). Interprète professionnel depuis 2008, Marco da Silva Ferreira a dansé pour André Mesquita, Hofesh Shechter, Sylvia Rijmer, Tiago Guedes, Victor hugo Pontes, Paulo Ribeiro, entre autres. Il a travaillé comme assistant artistique de Victor hugo Pontes dans l’œuvre Fall et Se alguma vez precisares da minha vida, vem e toma-a en 2014, puis comme assistant chorégraphique dans la pièce de théâtre Hamlet de Mala Voadora. Son travail de chorégraphe s’est développé autour des pratiques urbaines, dans une réflexion continue sur le sens des danses émergentes de nos jours, à travers un expressionnisme abstrait et très autobiographique. Sa carrière prend un tournant avec Hu(r)mano (2013) présent lors des Aerowaves Priority Companies (2015) et a été joué dans de nombreux festivals internationaux. Brother (2016) a été créée au Teatro Municipal do Porto (2018).

Bisonte a été créée au Teatro Municipal do Porto en 2019. Siri (2021), son dernier travail est une co-création avec le cinéaste Jorge Jácome et dont la Première a eu lieu au Festival Dias da Dança à Porto.

Entre 2018-2019, Marco a été artiste associé au Teatro Municipal do Porto, puis de 2019 à 2021 artiste associé au centre chorégraphique national de Caen en Normandie.

Libération, Eve Beauvallet

A l’heure où déferlent les tribunes s’alarmant de la désaffection des spectateurs pour les salles de cinéma, celles du festival June Events craquent leurs coutures ce dimanche de juin. Le cadre enchanteur de la Cartoucherie de Vincennes (site principal de l’événement qui court jusqu’au 18 juin) aide un peu à aimanter le public, bien sûr. Mais la qualité des pièces doit bien jouer son rôle quelque part, en tout cas lorsqu’elles égalent cette merveille de petite boîte à musique pour street dancers qu’est Fantasie minor, un duo mignon et fûté comme un épisode de Bip Bip et Coyote et qui tient en un exercice de transposition tout simple : si la composition pour piano à quatre mains Fantaisie en fa mineur de Schubert était une danse urbaine, alors ce serait une choré pour quatre pieds. Donc, pieds et mains, en qualité de personnages principaux, sont ici gantés et baskettés de noir.

En contraste avec le petit carré de scène tout blanc de 4m2 et les vestes et shorts de jogging tout blancs eux aussi, les quatre membres semblent presque cavaler de façon autonome sur le plateau façon cartoon. Ce sont eux les moteurs du reste du corps qui, lui, tricote, vibre, saccade, frétille, tranche, au son d’une musique que les danseurs illustrent avec une fantaisie visuelle qui rappelle sans cesse le « mickeymousing », ce procédé qui désigne, en dessin animé, l’extrême synchronisation de la musique avec l’image et que l’on retrouve dans le cinéma burlesque ou les Tex Avery. Le hip-hop, danse fictionnelle et illustrative, connaît bien ce procédé. Et le chorégraphe portugais Marco da Silva Ferreira – passionné de danses urbaines – ne pouvait sans doute rêver meilleurs personnages muets que les deux jeunes danseurs de Caen castés pour ce projet : Anka Postic et Chloé Robidoux dansent ensemble depuis l’enfance. Leurs corps ponctués d’afro-house, relevés à l’électro, au voguing ou à la capoeira s’amusent alors avec une aisance parfaite des postures clés du duo d’aventure, entre fraternité, compétition, provocation badass... De quoi faire de cette courte pièce abstraite, commande du Centre chorégraphique national de Caen, un étonnant buddy movie urbain.

L’Œil d’Olivier , Olivier Frégaville-Gratian

Au centre d’une scène nue, une estrade blanche se détache de la pénombre. Assis devant, une jeune femme (Chloé Robidoux) et jeune homme (Anka Postic) se chicanent, s’amusent, s’échauffent et s’entraident pour enfiler leurs gants, ajuster leur tenue blanc transparent. Habillés tels des jumeaux, les deux artistes s’élancent d’un bond, frappent le sol, entrent sur le ring. Mouvements saccadés, gestes tranchés, ils habitent le plateau de leur fougue, de l’énergie, de leur folle vitalité. Imaginé pour être joué en tout lieu, ce spectacle tout-terrain fait la part belle à une danse communicative, joyeuse, à une écriture qui emprunte à la street dance autant qu’à la house, qui repousse les limites du corps dans un espace contraint.

Né d’une rencontre entre Marco da Silva Ferreira, artiste associé du CCN de Caen, et deux jeunes Hip-hopeurs originaires de Caen, Fantasie Minor s’appuie sur une version remixée de la Fantaisie en fa mineur D.940 de Franz Schubert, par le duo Rui Lima et Sérgio Martins. Revisitée, dynamisée et customisée de sons techno, la partition du compositeur emblématique de la musique romantique allemande questionne le rapport du duo. Sont-ils frère et sœur, amis, amants ? À chacun de jouer sur ses imaginaires, à interpréter à sa guise mimétisme et variations. Les corps en transe, exténués mais heureux, Chloé Robidoux et Anka Postic ont conquis le public en portant haut la grammaire décalée, discordante parfois, démente surtout du chorégraphe portugais.

Note d’intention

Avec son titre emprunté au champ lexical du piano, Fantasie minor est née de ma rencontre avec Chloé Robidoux et Anka Postic, jeunes danseur·euses originaires de Caen. Les deux évoluent ensemble depuis l’enfance, avec une formation en danses urbaines (hip- hop, dancehall, house dance) qui a joué un rôle dans leur relation et leur construction en tant qu’individus.

[…] Il y a entre eux quelque chose d’à la fois fraternel et compétitif, comme s’ils répondaient en permanence à la logique du jeu. Ces éléments biographiques, ces réminiscences juvéniles, traversent une composition chorégraphique inspirée par les danses que ces corps ont étudiées. Pour moi, Fantasie minor est une sorte de rite de passage, idée soulignée par la Fantaisie en fa mineur, dernière pièce composée par Schubert avant sa mort à l’âge de 31 ans, comme la prémonition d’un autre rite de passage.

La danse aborde cette composition en s’inspirant de l’approche illustrative qu’ont les danses urbaines de la musique. L’interprétation commence de façon virtuose, presque conquérante, mais au fil de la chorégraphie se révèlent d’autre sensibilités. Comme si, au-delà de « la conquête de la scène et du spectateur », les danseur·euses s’autorisaient à ressentir ou révéler une dimension plus fragile. La musique passe par des ambiances qui leur permettent d’osciller entre ces deux sensibilités. À leurs pieds, des bottes à bouts rigides amplifient ces variations dans l’interprétation. Portées comme des pointes de ballet tout au long de la pièce, elles leur donnent une silhouette plus lourde et ancrée dans le sol. Le duo se construit sur cet écart entre le pied qui frappe le sol avec force et assurance et le piqué presque cristallin du ballet classique. L’absurde et le virtuose comme tremplin pour une redécouverte esthétique, technique et personnelle.

Marco da Silva Ferreira, septembre 2021

ESPACES PLURIELS
SCÈNE CONVENTIONNÉE
D'INTÉRÊT NATIONAL
ART ET CRÉATION DANSE