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Cirque Trottola
Cirque / mercredi 06, jeudi 07, lundi 11 et mercredi 13 mai 20h / dimanche 10 mai 18h30  / chapiteau, stade Tissié
durée 1h25 / TARIF A / en famille 10 ans + / bord de piste à l’issue de la représentation du 07 mai

Le Cirque Trottola poursuit, avec cette nouvelle création, sa quête du beau et du fragile. Mêlant sérieux et bonne humeur dans des scènes aux accents shakespeariens, son quatuor de clowns, acrobates et musiciens nous plonge dans un rêve cousu main. Du grand art !

Né du désir de renouer avec le cirque d’antan, Trottola sillonne le monde dans son chapiteau rouge parsemé de guirlandes lumineuses. Une bouffée de nostalgie s’empare du spectateur au vu des gradins et de la machinerie grinçante qui accompagne le spectacle. Titoune et Bonaventure Gacon cultivent ce retour en enfance. Ils nous livrent une fable faussement légère qui fait se côtoyer le tragique et le sublime et fait surgir le comique de la noirceur, au son vibrant d’un orgue suspendu. On rit, on frissonne mais l’essentiel est ailleurs. Dans le décalage irrésistible de ces personnages mi-Pierrot, mi-Gargantua qui dialoguent devant nous, Strano est un mélange de sentiments à fleur de piste : étrange (strano en italien), immensément poétique, très souvent drôle, mais aussi profondément grave. L’émerveillement naît de l’humain, des acrobaties à couper le souffle, de cet équilibre final entre les corps, comme un point d’entente entre la foi en l’humanité et le désenchantement.

Avec le soutien de la ville de Pau / Co-production Espaces Pluriels

Création Titoune et Bonaventure Gacon. En piste Titoune, Bonaventure Gacon, Pierre Le Gouallec (en alternance avec Sébastien Brun). Musicienne Barbara Cornet. Régie générale Bonaventure Gacon. Régie son et lumière Baptiste Heintz (en alternance avec Yannis Gilbert). Création costumes Nadia Genez. Compositions musicales Samuel Legal, Jean-Sébastien Bach, César Franck, Mauricio Kagel, Charles-Marie Widor. Conseillers techniques, artistiques et acrobatiques Filléas de Block, François Derobert, Caroline Frachet, Dimitri Jourde, Michaël Pallandre, Martin Prieto, Clément Rousseaux, Nicolas Picot, Claire Villard. Construction chapiteau Atelier Guest & Ortona. Production Marc Délhiat. Diffusion Geneviève Clavelin.Administration Laura Trappier. Crédit photo Fanchon Bilbille.
Production
Production Cirque Trottola - La Toupie. Coproduction Les 2 Scènes - scène nationale de Besançon, L’Agora - Pôle National Cirque Boulazac Nouvelle Aquitaine, L’Azimut - Pôle National du Cirque en Île-de-France, Bonlieu, Scène nationale d’Annecy, Châtenay-Malabry, Le Carré Magique - Pôle National Cirque en Bretagne, Les CENTQUATRE - Paris, Centro nazionale di produzione blucinQue Nice, Cirque Jules Verne - Pôle National Cirque et Arts de la Rue Amiens, CREAC - La Cité Cirque de Bègles, Espaces Pluriels Scène conventionnée d’intérêt national Art et création - Danse Pau, L’Estive - scène nationale de Foix et de l’Ariège, Latitude 50 - Pôle des arts du cirque et de la rue Marchin, Le Palc - Pôle National Cirque de Châlons-en-Champagne, Le Prato - Pôle National Cirque Lille, Théâtre de Cornouaille - scène nationale de Quimper, Le Théâtre de Lorient centre dramatique national, Théâtre-Sénart - scène nationale, Théâtre Vidy – Lausanne, La Verrerie d’Alès - Pôle National Cirque Occitanie, Scène nationale du Grand Narbonne avec le soutien du FONDOC - Fonds du soutien à la création contemporaine en Occitanie. Accueils en résidences Le Prato - Pôle national cirque Lille, La Griotte - Die Aides et subventions Ministère de la Culture DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, Ministère de la culture DGCA aide à la création nationale cirque, Projet Interreg franco-suisse n° 20919 – LACS – Annecy- Chambéry-Besançon-Genève-Lausanne, SACEM aide à la commande et à la production de concert, musique contemporaine SPEDIDAM.

Le Cirque Trottola poursuit, avec cette nouvelle création, sa quête du beau et du fragile. Mêlant sérieux et bonne humeur dans des scènes aux accents shakespeariens, son quatuor de clowns, acrobates et musiciens nous plonge dans un rêve cousu main. Du grand art !

Né du désir de renouer avec le cirque d’antan, Trottola sillonne le monde dans son chapiteau rouge parsemé de guirlandes lumineuses. Une bouffée de nostalgie s’empare du spectateur au vu des gradins et de la machinerie grinçante qui accompagne le spectacle. Titoune et Bonaventure Gacon cultivent ce retour en enfance. Ils nous livrent une fable faussement légère qui fait se côtoyer le tragique et le sublime et fait surgir le comique de la noirceur, au son vibrant d’un orgue suspendu. On rit, on frissonne mais l’essentiel est ailleurs. Dans le décalage irrésistible de ces personnages mi-Pierrot, mi-Gargantua qui dialoguent devant nous, Strano est un mélange de sentiments à fleur de piste : étrange (strano en italien), immensément poétique, très souvent drôle, mais aussi profondément grave. L’émerveillement naît de l’humain, des acrobaties à couper le souffle, de cet équilibre final entre les corps, comme un point d’entente entre la foi en l’humanité et le désenchantement.

DISTRIBUTION

Création Titoune et Bonaventure Gacon. En piste Titoune, Bonaventure Gacon, Pierre Le Gouallec (en alternance avec Sébastien Brun). Musicienne Barbara Cornet. Régie générale Bonaventure Gacon. Régie son et lumière Baptiste Heintz (en alternance avec Yannis Gilbert). Création costumes Nadia Genez. Compositions musicales Samuel Legal, Jean-Sébastien Bach, César Franck, Mauricio Kagel, Charles-Marie Widor. Conseillers techniques, artistiques et acrobatiques Filléas de Block, François Derobert, Caroline Frachet, Dimitri Jourde, Michaël Pallandre, Martin Prieto, Clément Rousseaux, Nicolas Picot, Claire Villard. Construction chapiteau Atelier Guest & Ortona. Production Marc Délhiat. Diffusion Geneviève Clavelin.Administration Laura Trappier. Crédit photo Fanchon Bilbille.
   

En 2002, Le Cirque Trottola, et son spectacle éponyme Trottola (toupie en italien), sont créés, à Nexon et à Aurillac, avec l’ancien chapiteau du cirque “Convoi exceptionnel”. L’histoire s’est écrite avec Laurent Cabrol, Titoune et Bonaventure Gacon. Trottola a été joué plus de 300 fois en 4 ans. En 2007, création du deuxième spectacle : Volchok (toupie en russe), sous un chapiteau neuf, avec deux gradins face à face, où la piste devient couloir. Ils sont rejoints par Mads Rosenbeck, jongleur danois. De nouvelles disciplines de cirque sont proposées et revisitées : voltige aérienne, équilibres échelle sur balai. Ils font appel à l’univers musical de Thomas Barrière et Bastien Pelenc. Volchok a été joué près de 300 fois en 4 ans, en France et à l’étranger. En 2012, création du troisième spectacle : Matamore. Le Cirque Trottola s’associe au Petit Théâtre Baraque pour créer et jouer Matamore dans une arène creusée au centre du chapiteau. Nigloo et Branlotin, dans l’espace du « tonneau » de leur Petit Théâtre Baraque, ont fabriqué une mixture qui leur ressemble, pratiquant un théâtre expressionniste singulier. De leur côté, jouant de leur technique de cirque, Titoune, Bonaventure et Mads cisèlent l’univers insolite du Cirque Trottola à la couleur ferraillée, bien reconnaissable. Les deux équipes — proches dans leur rapport intuitif au spectacle, ont créé Matamore, un monde déroutant, féroce et cruel, tendre et envoûtant. Matamore a été joué près de 300 fois en 4 ans, en France et à l’étranger et réuni près de 90.000 spectateurs. Avril 2018, création de Campana, quatrième spectacle du Cirque Trottola. Pour ce nouveau spectacle, le Cirque Trottola s’équipe d’un nouveau chapiteau - gradin pour créer un autre espace scénographique. Titoune et Bonaventure sonnent la cloche, accompagnés par les fidèles musiciens Thomas Barrière et Bastien Pelenc. Campana joue plus de 300 fois en 4 ans, en France et à l’étranger. Le temps passe mais la patte Trottola est inchangée, faite d’exploits virtuoses et de petits riens, ces instants furtifs où une mimique, un regard ahuri ou un dos vouté nous arrachent autant de rires que de larmes, ces interprètes fascinants délient leurs corps pour aimanter nos cœurs.

« De ce cirque-là,on ne se lasse pas.Vingt ans et des poussières, déjà, que Titoune Krall et Bonaventure Gacon font tourner leur Trottola (« toupie », en italien) sur les routes, semant de loin en loin (tous les cinq ans environ) des petits bijoux poétiques, à l’étrangeté revendiquée. Le dernier en date s’intitule d’ailleurs Strano (« étrange », en italien). Le petit chapiteau, rouge à l’extérieur, bleu à l’intérieur, convoque d’emblée mille effluves d’enfance, mille échos du temps. Du lointain nous parvient la rumeur assourdie d’une fanfare, tandis que déboule sur la piste le colosse Bonaventure Gacon, avec son personnage clown clodo, Boudu, rodé de spectacle en spectacle (son solo Par le Boudu tourne toujours). Il est bientôt rejoint par Titoune et par un troisième larron, Pierre Le Gouallec (en alternance avec Sébastien Brun), et ils forment une petite troupe qui semble égarée en rase campagne. De quelle guerre perdue et oubliée sont-ils les soldats loqueteux et déchus, les rescapés ou les déserteurs ? De quelle armée ayant “tout bousillé derrière elle”, alors que “tout ce vacarme, ce raffut n’avait servi à rien”, sont-ils les pantins laissés pour compte ? Les tranchées et la boucherie de la guerre de 14-18 semblent traverser en filigrane ce Strano où rôdent les fantômes, et où un soldat géantissime va s’effondrer comme une chiffe molle, en une des premières images saisissantes du spectacle.
Et puisque toutes les guerres semblent perdues de nos jours, il va s’agir de trouver des échappées, de se tenir chaud et d’essayer d’“être heureux d’être contents”, comme dirait Bonaventure. Et s’échapper, pour Titoune, c’est d’abord et avant tout s’envoyer en l’air et y rester le plus longtemps possible. Alors elle s’envole sous le ciel du chapiteau, propulsée en des portés acrobatiques par ses deux partenaires, ou voltigeant autour de son double trapèze en des saltos [...] qui gardent une souplesse magnifique, l’aisance d’une acrobate poids plume qui a pour animal-totem le singe et ne semble vraiment heureuse qu’en apesanteur. La virtuosité n’a d’ailleurs jamais été le sujet de Trottola, non plus que le désir d’aligner les numéros comme à la parade. C’est toujours une histoire qu’ils racontent, une histoire d’envol et de chute, de liberté joueuse, de résistance douce et inflexible à la tristesse d’un temps qui assigne chacun à son utilité dans la machine sociale.Et, pour cela, ils inventent leurs propres outils, leurs propres agrès. Il va s’agir pour Bonaventure, avec sa stature d’Hercule, de marcher au-dessus du vide, et, pour ce faire, il trouve une solution inédite autant que fascinante : deux longues perches en métal pourvue de crochets et de cale-pieds, sur lesquelles il s’arrime et avec lesquelles il se déplace en s’accrochant à la charpente du chapiteau, en Gargantua luttant avec la pesanteur. Il va s’agir, pour eux deux, Titoune et Bonaventure, de décider qu’un piano à queue mis queue par-dessus tête peut être un terrain de jeu sur lequel glisser, rebondir, sauter, se catapulter et s’en donner à cœur joie, tout autant qu’une île où se réfugier ou un radeau emmenant vers d’autres rivages. Et il va s’agir de tourbillonner comme des fous dans l’espace, comme des toupies désarrimées, sur une échelle tournoyante, en un final qui donne le tournis et des frissons de plaisir et d’envie. Il y a toujours des surprises musicales dans leurs spectacles - que l’on se souvienne de cette merveille qu’était la cloche de bronze de Campana. Strano est placé sous les tuyaux d’un orgue dont joue, installé sur une petite estrade au-dessus de l’entrée des artistes, l’excellent Samuel Legal, en un répertoire allant de Bach à des compositions personnelles aux accents expressionnistes. Trottola, c’est un cirque d’émotions pures et brutes, des milliers de petits riens qui font rire les enfants aux éclats et ramènent les adultes à leurs premiers émois d’enfance, quand ils ont eu la chance de croiser un de ces petits cirques qui allaient de village en village. Et puis il y a la présence, le sourire et les facéties de Titoune, petit Pinocchio farceur au visage blanc et au nez rouge, ici surnommé Rififi, bien décidé à ne pas obéir aux tristes lois infligées par un monde supposément adulte. A la guerre permanente de tous contre tous, Bonaventure et Titoune opposent les subtils équilibres qu’ils ont su trouver, comme sur leur échelle suspendue dans le vide, entre ceux qui portent et ceux qui s’envolent, ceux qui lestent la vie et ceux qui lui donnent ses élans de grâce. »
Le Monde, Fabienne Darge, 07/12/24

Le chapiteau est au cœur même de votre projet artistique, repensé pour chacune de vos créations. En quoi le chapiteau de Strano est-il singulier ?
Nous commençons toujours par le lieu, le cercle, le chapiteau, les caravanes autour. C’est lui qui donne le ton. Il trouble l’architecture de la ville. Déjà à l’extérieur, il étonne la réalité, la ville, la place. Nous avons dessiné ce chapiteau auto-porté pour qu’il puisse être installé sur presque toutes les places de toutes les villes. A l’image des vieux cirques en dur, comme pour se retrouver hors temps. A l’intérieur, les gradins touchent la toile ; leur pente est forte donnant une impression de vertige. L’extérieur est rouge ; l’intérieur bleu. Le rouge attire l’œil. Pour nous, le chapiteau est essentiel, il s’amuse à détourner la réalité, le temps, la ville. Déjà depuis la rue, le spectacle commence.

Pouvez-vous nous parler de votre rencontre avec Samuel Legal, musicien de Strano ?
Le spectacle de ce cirque est accompagné, porté par un orgue. Oui, un orgue dans le cirque ! Joué par le sublime, étonnant organiste Samuel Legal, que l’on a rencontré sur notre chemin… par hasard ! La musique là aussi tord la réalité, dilate le temps. Elle étonne. Samuel a composé une grande partie des musiques du spectacle. Et nous avons aussi pioché dans les répertoires de Jean-Sébastien Bach, César Franck, Mauricio Kagel, Charles-Marie Widor. Oscillant entre des musiques drôles, des musiques tristes, d’autres burlesques, certaines décalées, certaines profondes. Toutes interprétées avec ferveur, engageant tout le corps du musicien, et donnant à voir une danse improbable, de la tête… jusqu’aux pieds !

Strano évoque la guerre au loin. Pourquoi avez-vous souhaité aborder cette thématique ?
On a voulu faire un spectacle où les clowns se réfugient sous un chapiteau, comme dans un terrier. Ils ont bien perçu au dehors les bruits, la brutalité, l’absurdité du monde. Cela les trouble. Ils s’en dépatouillent comme ils peuvent. Alors les clowns se jouent de la triste réalité, comme des enfants, qui devant l’insupportable, l’incompréhensible de la réalité, de ce qui se passe dans le monde des grands, transcendent cela en rigolade, en singerie. N’y a-t-il pas que cela à faire ? La nostalgie des vieux cirques de notre enfance les gagne. Bien sûr, il y a du frisson, du risque, des acrobates, des trapèzes. C’est l’essence même du cirque.

Quel langage votre cirque parle-t-il ?
Le cirque se tient loin des codes et des références. Le cirque n’est pas académique, il est donc risqué de vouloir à tout prix le distinguer, le nommer, l’analyser ; le cirque est loin de tout ça ; il n’est pas consciencieux. Le chapiteau, le cercle, les numéros font partie du cirque ; c’est aussi ça qui le rend magnifique. Beaucoup de choses nous touchent, surtout dans l’art, mais pas que. Ça nous émeut, ça titille notre âme d’enfant, alors bien sûr ça nourrit. Le corps, on lui tire sur la gueule, on le tord, on le bleuit, il est mâché. C’est rude, entre la route, les montages, les spectacles, l’exigence de la piste, le risque de la blessure, la chute. Pour que ça le fasse, il ne faut pas le ménager. C’est ça le cirque et c’est ça qui est bon. On a envie que ce soit simple, évident, exigent, retors, que ça surprenne, que ça grince, que ce soit bien tordu, qu’il y ait du bizarre, que ça fasse peur, que ce soit terriblement bouleversant, que ça touche, que ça inquiète, que ça raconte. On veut que ce soit drôle, spectaculaire. On a envie de montrer notre cirque, montrer de la prouesse physique tout en faisant l’éloge de la maladresse. Du chapiteau, de la façon de vivre, des camions jusqu’au spectacle, on veut faire du cirque. »
Titoune et Bonaventure Gacon

ESPACES PLURIELS
SCÈNE CONVENTIONNÉE D'INTÉRÊT
NATIONAL ART ET CRÉATION DANSE
17 AVENUE DE SARAGOSSE
64000 PAU