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Fanny de Chaillé
Théâtre / En famille / mardi 08 octobre 20h  / Le Foirail
1H / TARIF B / en famille 12 ans + / Bord plateau à l’issue de la représentation

Fanny de Chaillé présente Le Chœur, un spectacle choral joyeux et inventif où s’entrecroisent les souvenirs et récits de dix jeunes comédiens à la vitalité explosive. Un chorus théâtral des plus toniques !

Fanny de Chaillé, metteuse en scène et nouvelle directrice du Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine, s’appuie sur la vivacité débordante de ce groupe d’interprètes aux personnalités contrastées issu du dispositif Talents Adami Théâtre. Avec pour appui le poème « Et la rue » de Pierre Alferi, la pièce organise une prise de relais verbal à coups de surenchères qui s’élèvent jusqu’à l’absurde. Chacun y va de son anecdote personnelle, dans une polyphonie narrative au montage ingénieux où le souvenir personnel percute l’histoire collective. On glisse d’un tableau à l’autre, de récits individuels en passages chorégraphiés, dans un entremêlement de paroles et de bruitages sans protagonistes. La voix du groupe, portée par chacun, raconte l’attentat du Wall Trade Center à la télévision, une coupure de courant qui vire à l’épopée, la soudaine notoriété d’un instagramer liké par Booba. Les corps se font mobilier, objet du quotidien, architecture, foule. Le tumulte déployé sur scène, furieusement communicatif, donne à cette pièce jubilatoire des allures de feu d’artifice.

Conception Fanny de Chaillé / Inspiré du poème « Et la rue » de Pierre Alferi, extrait de l’ouvrage divers chaos (p.o.l.) / Danse Promotion 2020 des « Talents Adami Théâtre » Marius Barthaux, Marie-Fleur Behlow, Adrien Ciambarella, Maudie Cosset-Chéneau, Mattia Maggie, Malo Martin, Polina Panassenko, Tom Verschueren, Margot Viala, Valentine Vittoz / Crédit photo Marc Domage
Production

Production déléguée TnBA – Théâtre national de Bordeaux Aquitaine / Coproduction Association Display, Adami, Festival d’Automne à Paris / Un projet créé dans le cadre de l’opération Talents Adami Théâtre / Coproduction et accueil en résidence CND Centre National de la Danse avec le soutien du Fonds de dotation Porosus, Malraux scène nationale Chambéry Savoie / En collaboration avec l’Atelier de Paris – Centre de développement chorégraphique national / Avec l’aide de la Cité Internationale des Arts et la DRAC Auvergne Rhône-Alpes dans le cadre de France Relance / Création 2020-2021 au Festival d’Automne à Paris au CDCN Atelier de Paris (octobre 2020) et au CND à Pantin (mars 2021)

Fanny de Chaillé présente Le Chœur, un spectacle choral joyeux et inventif où s’entrecroisent les souvenirs et récits de dix jeunes comédiens à la vitalité explosive. Un chorus théâtral des plus toniques !

Fanny de Chaillé, metteuse en scène et nouvelle directrice du Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine, s’appuie sur la vivacité débordante de ce groupe d’interprètes aux personnalités contrastées issu du dispositif Talents Adami Théâtre. Avec pour appui le poème « Et la rue » de Pierre Alferi, la pièce organise une prise de relais verbal à coups de surenchères qui s’élèvent jusqu’à l’absurde. Chacun y va de son anecdote personnelle, dans une polyphonie narrative au montage ingénieux où le souvenir personnel percute l’histoire collective. On glisse d’un tableau à l’autre, de récits individuels en passages chorégraphiés, dans un entremêlement de paroles et de bruitages sans protagonistes. La voix du groupe, portée par chacun, raconte l’attentat du Wall Trade Center à la télévision, une coupure de courant qui vire à l’épopée, la soudaine notoriété d’un instagramer liké par Booba. Les corps se font mobilier, objet du quotidien, architecture, foule. Le tumulte déployé sur scène, furieusement communicatif, donne à cette pièce jubilatoire des allures de feu d’artifice.

DISTRIBUTION

Conception Fanny de Chaillé / Inspiré du poème « Et la rue » de Pierre Alferi, extrait de l’ouvrage divers chaos (p.o.l.) / Danse Promotion 2020 des « Talents Adami Théâtre » Marius Barthaux, Marie-Fleur Behlow, Adrien Ciambarella, Maudie Cosset-Chéneau, Mattia Maggie, Malo Martin, Polina Panassenko, Tom Verschueren, Margot Viala, Valentine Vittoz / Crédit photo Marc Domage

 
Stage théâtre
samedi 28 septembre 10h-12h30 & 13h30-16h
Théâtre Saragosse

Tous publics - Tarif plein 60€, réduit 35€ + 12€ pour le spectacle

 

Fanny de Chaillé

Fanny de Chaillé engage un théâtre du corps dans lequel elle aime séparer texte et mouvement pour mieux ré-agencer leur rencontre. C’est dans ce jeu d’échanges entre corps et voix que les écarts et les distorsions se créent, que le langage gagne en physicalité et en plasticité. Ses pièces, projets et installations ne s’inscrivent pas dans des champs disciplinaires figés, mais ils les superposent, sur les plateaux ou en dehors (galeries, salles de concert, bibliothèque, amphithéâtre universitaire). Ses dernières créations reflètent cet intérêt pour les dispositifs et modes d’adresse et d’écoute, qu’il s’agisse de redonner voix et corps au discours inaugural de Michel Foucault au collège de France (Désordre du discours, 2019), de faire collectif autour de dix jeunes comédiens de l’ADAMI (Le Chœur, 2020), de croiser les générations (Les Grands, 2019), ou de revisiter l’album Transformer de Lou Reed (Transformé, 2021).

Formée à l’Esthétique à Paris Sorbonne au début des années 90, Fanny de Chaillé crée ses propres installations et performances à partir de 1995, et des spectacles pour la scène dès 2003, s’appuyant sur des textes littéraires : Georges Pérec dans Le voyage d’hiver, Thomas Bernhard dans Je suis un metteur en scène japonais, Hugo von Hofmannsthal dans le Groupe. Elle puise également dans une culture musicale rock et populaire : Karaokurt (1996), Gonzo conférence (2007), Mmeellooddyy Nneellssoonn (2012), Transformé (2021). Et imagine des formes hybrides, hors plateaux : La Bibliothèque, Projet Kids. Nommée à la tête du Centre Dramatique National de Bordeaux Aquitaine en 2023, elle a été artiste associée de la scène nationale Chambéry Savoie (2014-2023), du CND Lyon (2017-2020) ou invitée par la Maison des Métallos (CoOP, 2020). Fanny de Chaillé, questionne le dispositif théâtral et invente de nouvelles manières de faire circuler les savoirs et les pratiques avec les amateur.ices et les publics.

Médiapart , Jean-Pierre Thibaudat

Fanny de Chaillé : Le Chœur comme atout maître. Poursuivant son parcours atypique et touche à tout, chahutant le théâtre autant que la danse, Fanny de Chaillé travaillant avec dix talents en herbe leur ouvre son Chœur.

Chaque année le dispositif Talents Adami (Organisme de gestion collective des droits des artistes-interprètes) confie le soin à une personne de mettre en scène et diriger et d’abord de choisir une dizaine de jeunes acteurs (qui se sont portés candidats) pour les mettre en lumière. Il y a deux ans le choix s’est porté sur Fanny de Chaillé, qui, comme on pouvait s’y attendre, loin de mettre successivement en valeur et en avant chaque actrice et acteur en herbe a opté pour une forme chorale bien plus ludique et dynamique. Ils et elles ne la connaissaient pas, ni ne se connaissaient, au bout était Le chœur. Le contraire d’une chorale ou d’un amas de mini shows. Tout s’est appuyé sur un intense travail corporel, Fanny de Chaillé ayant eu soin de choisir en priorité des « jeunes talents, ayant une expérience du côté de la danse. Puis, lors d’improvisations, des souvenirs personnels ont ressurgis, le coaching de textes de Pierre Alferi tenant lieu de terreau la confrontation amicale des uns avec les autres a fait le reste, aiguillonnée par Fanny de Chaillé, la cheffe de groupe. […]

Ils entrent les uns à la suite des autres, s’alignent devant nous à l’avant-scène et nous regardent. Tous sont pieds nus, en tenue ordinaire légère, vaguement sportive, plusieurs portent des shorts. Cela commence par la chute des tours à New York le 11 septembre 2001, contemporaine de leur enfance et vue à la télévision. Comment ont-ils vécu l’événement ? Très vite l’imagination s’en mêle. Puis on passe à un autre et à autre chose. Chaque moment est porté par une voix de l’un des dix, les neuf autres illustrant, accompagnant la scène décrite d’un mouvement de leurs corps entremêlés. Autant de brefs récits associant la parole d’un coryphée au mouvement d’un corps collectif. D’une panne d’électricité à l’entrée en maternelle d’un enfant russe ne parlant pas le français, tout s’enchaîne dans la joie du faire. La jubilation de ceux qui sont sur la scène, n’a d’égale que celle à qui ils et elles s’adressent frontalement : nous.

Libération , Anne Diatkine

Fanny de Chaillé et ses jeunes rois de Chœur

C’est un feu d’artifice sans aucun artifice, mais avec dix jeunes gens sur un plateau tout aussi lumineux, explosifs et unis qu’une fête pyrotechnique. Ils forment un chœur, sans trompette ni vedette, c’est-à-dire que chacun de leurs gestes et prises de parole résonne, tressaille, se répercute dans le corps du groupe. Groupe qui se fait autant architecture que mobiliers, tables basses, orchestre, foule dans une fête et écoutes vibrantes, émotives et précises. Le Chœur, cette dernière création de la metteuse en scène et chorégraphe Fanny de Chaillé, est d’autant plus vivant et joyeux qu’il prend au sérieux son titre – qu’est-ce que former un chœur ? – tout en questionnant le caractère éphémère de tout groupe fusionnel, surtout lorsque son terreau est la jeunesse, fatalement transitoire, des interprètes.

La fulgurance et la clarté frappent dans ce spectacle fluide alors même que la diversité des sujets abordés dans une cascade de métamorphoses et d’associations pourrait constamment le menacer d’éparpillement. Une question simple a d’abord été posée aux dix comédiens, âgés entre 20 et 30 ans, quand le groupe s’est constitué à la rentrée 2020 : quand leur histoire personnelle a-t-elle rencontré l’histoire collective ? Etrangement, et sans doute parce que l’interrogation était conjuguée au passé, le Covid ne fait pas partie des éléments retenus par la mémoire. Pas plus d’ailleurs que la lutte contre le sida. La plupart se sont retrouvés devant le souvenir des attentats, et en particulier celui du 11 Septembre, enfant devant la télé avec l’incroyable impression d’être absorbés par l’image au point d’entrer dans la lucarne face à un événement aussi incommensurable qu’impossible à appréhender.

La surenchère des récits s’incarne dans les corps, il n’y a jamais de rupture entre les moments parlés et d’autres qui seraient plus dansés ou en mouvement, jamais de rupture dans le chœur. Une fois l’énorme 11 Septembre énoncé, d’autres souvenirs plus individuels ou moins repérables peuvent s’inviter – une panne d’électricité incompréhensible qui greffe un quartier, la première rencontre d’une urbaine avec de vraies vaches dans une vraie campagne, ou encore la vision fabuleuse de John Lennon aperçu en train de gratter une guitare dans la rue lors d’une sortie un été. Car dans ce jeu choral, on peut aussi s’approprier le souvenir marquant d’un parent qui devient dès lors le sien.

Magique est la manière dont chaque interprète s’efface dans le groupe et fait oublier son personnage, juste après le surgissement d’une parole. Ainsi, les moments isolés apparaissent moins comme des solos qui permettraient de promouvoir une actrice ou un acteur qu’une loupe apposée sur la forme que prend momentanément le groupe.

Note d’intention

Le poème, « Et la rue » de Pierre Alferi a servi de point de départ – et de partition musicale – à ce travail. Bousculé par les contraintes de la pandémie, Le Chœur s’est aussi fabriqué en réponse à celle-ci, en cherchant de nouvelles modalités d’adresses au public. Un journal et un podcast radiophonique sont venus s’ajouter au projet scénique et l’ont nourri – nouvelles voies pour faire travailler de jeunes artistes en période de crise. En interrogeant ainsi les liens entre la parole et la forme théâtrale, sur scène, les dix comédiens et comédiennes forment un chœur. Une unité. Un corps. Pas de protagoniste identifié ni d’incarnation individuelle. Cette forme polymorphe donne à l’acteur une véritable responsabilité, celle du collectif.

Au départ il y a eu l’envie de travailler à la fabrication d’une forme chorale après le solo Désordre du discours d’après l’Ordre du discours de Michel Foucault. Travailler la forme chorale en la considérant comme une identité collective, polymorphe afin de mettre à distance l’identité singulière qui serait celle d’un protagoniste que son nom propre situerait. Travailler la voix du chœur, la cadence métrique du flux vocal et gestuel que permet cette forme. Jouer sur la multiplicité des adresses que le chœur peut engendrer : placer la voix du chœur dans une position complexe qui serait entre l’autorité énonciative de l’acteur et la position sociale du public. Prendre le chœur comme le sujet et l’objet d’une pièce, chœur qui est forcément imaginaire, anti-naturel, qui de par sa forme est une fiction. Et puis il y a la découverte de ce recueil de poème Divers chaos de Pierre Alferi, avec qui je travaille depuis plusieurs années, et la certitude qu’il faut construire cette forme à partir de ces poèmes. Quand on écrit un poème, c’est toujours depuis une date, sous le signe d’une date. Prendre cette phrase comme postulat de départ et interroger les acteurs sur leurs propres dates en leur posant cette question : quand est-ce que votre histoire a rencontré la grande histoire ?

Fanny de Chaillé

ESPACES PLURIELS
SCÈNE CONVENTIONNÉE D'INTÉRÊT
NATIONAL ART ET CRÉATION DANSE
17 AVENUE DE SARAGOSSE
64000 PAU